Seule face au monde, j'attendais.
Cela faisait plus d'une heure que j'attendais.
Bientôt, attendre ne servirait plus à rien.
Le froid, tout comme la nuit, commençait à tomber.
Il devait être 21h00. Mais lui devait être là à 19h50.
Il me l'avais promis. Jamais il n'avait rompu une promesse.
Je l'appelais.
Messagerie.
Je voulais partir, partir à sa recherche. Mais que faire ? Si il arrivait quand je ne serais plus là, tout serait vain.
Alors, je m'assis sur le trottoir.
Un homme passa sur celui d'en face, me jetant un regard rempli de pitié. Mais qu'avais-je à faire de sa pitié ? Ce que je voulais, c'était le voir.
Il fallait que je le vois.
Tout ce temps sans lui n'était que douleur, tout était trop violent, trop dur. J'avais mal. Seul lui arrivait à calmer mes crises.
Je tremblais.
Et je savais. Que bientôt j'allais pleurer. Peut-être hurler. J'avais peur qu'il arrive trop tard. Ou qu'il n'arrive pas.
Ma tête tournait. Il me fallait son odeur. Je voulais entendre son cœur, le sentir battre contre le mien.
J'allais tomber je le savais. Si il n'arrivait pas dans quelques minutes, j'allais tomber.
Mon cœur s'accélérait, mes muscles se détendaient, des larmes coulaient le long de mes joues.
Et il n'arriva pas.
Quand je rouvris mes yeux, je n'étais plus dehors.
Non, j'étais dans ses bras.
Il fredonnait quelque chose.
Sa main passait dans mes cheveux et il se balançait doucement de gauche à droite.
J'avais chaud dans ses bras.
Il avait les yeux fermés, il ne me voyait pas l'observer. Mais moi, moi j'avais remarqué que ses joues étaient humides, qu'il pleurait silencieusement.
J'avais vu le sang aussi, le sang venu souiller son beau visage.
Mon amour.
Je l'avais chuchoté, rien qu'un souffle que je n'avais moi même pas entendu.
Pourtant il m'avait répondu. Mon Ange.
Un sourire triste était apparu sur ses lèvres tandis qu'il baissait les yeux pour me regarder.
Je t'aime tellement mon Ange, je suis désolé.
Il m'avait dit ça en pleurant.
J'avais mal. Voir pleurer la personne pour qui on ferait tout sans pour autant pouvoir faire quelque chose est insoutenable.
Je passais ma main le long de sa mâchoire, essuyant avec mon pouce une goutte de sang qui perlait au coin de ses lèvres. Pourquoi ? Pourquoi pleures-tu mon amour ?
Il n'allait pas me répondre. Il me serra fort dans ses bras, déposant un baiser sur mon front.
Comme si nous allions nous quitter.
J'avais peur.
Si il partait, je ne vivrais plus.
Si il partait, où que ce soit, si il ne revenait pas, je ne serais plus rien.
Et c'est ce qu'il allait faire. J'allais mourir.
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Certes un texte sans grande finalité mais c'est ce que j'ai l'habitude d'écrire. J'attends vos avis avec impatience.