Ce recueil filera des boutons à certains, comme on a dû l'étudier en long, en large, en travers et en audio en classe de Terminale, pour les littéraire (promo 2007, hin-hin-hin).
Mais avec du recul, et après l'avoir approfondi... y a pas à dire, c'est vraiment beau. De la poésie, quoi xD Ca passe plus difficilement quand c'est Bonnefoy qui le lit (lui et sa voix d'outre-tombe).
"Je m’éveillai, c’était la maison natale,
L’écume s’abattait sur le rocher,
Pas un oiseau, le vent seul à ouvrir et fermer la vague,
L’odeur de l’horizon de toutes parts,
Cendre, comme si les collines cachaient un feu
Qui ailleurs consumait un univers.
Je passai dans la véranda, la table était mise,
L’eau frappait les pieds de la table, le buffet.
Il fallait qu’elle entrât pourtant, la sans-visage
Que je savais qui secouait la porte
Du couloir, du côté de l’escalier sombre, mais en vain,
Si haute était déjà l’eau dans la salle.
Je tournais la poignée, qui résistait,
J’entendais presque les rumeurs de l’autre rive,
Ces rires des enfants dans l’herbe haute,
Ces jeux des autres, à jamais les autres, dans leur joie."
C'est oppressant, c'est un rêve fiévreux, c'est une distance mélancolique qu'il impose... mais ça touche au coeur. Au mien, en tout cas.