[pehache]

matin/ fraternelle/ maternelle/ satin
chanson/ mortelle/tutelle/ lançons
cible/sensible/ sort
luxure/voussure/ mort

(le compte y est à la Marot).

[Robert-Henri D]

Hum, pas facile ce truc ! Voici néanmoins ma proposition :

En chassant la nuit roide d'un petit matin
frileux surgît façon liesse fraternelle,
la douce abstraction d'une joie maternelle
enfuie céans de mes draps soyeux de satin...

Il en va de l'hiver à la morte chanson,
comme l'injure à l'âge où la vie est mortelle !
Rien n'est mieux, sinon qu'offrir pour noble tutelle,
son âme accablée de défis que nous lançons.

Lorsqu'au fond du cœur la vive flamme nous cible,
est-il pour autant que nous ne serions sensibles
à l'étrangeté de quelque coquin de sort ?

Pas plus qu'associant Jocaste et la luxure,
aimer ne fût voué comme écho sous voussure,
à diable et même à dieu sans la petite mort !

[pehache]

Bien joué.
Les vers sont tantôt pairs, tantôt impairs, c'est dommage.
Nous avons bêtement mis mortelle et mort en rime...
Je m'y colle ce soir.

[Robert-Henri D]

Les vers sont tantôt pairs, tantôt impairs, c'est dommage.

Bonjour, pehache (bigre, j'ai failli écrire Philippe)

Au diable la césure d'antan ! Vive la coupure rythmique de maintenant ! Elle offre à nos dodécasyllabes de se voir ponctués à volonté ! Et ce, autant par signes que majuscules ou même absence de ces dernières. Tout ça offrant, en outre, d'introduire librement çà et là quelques pseudo alexandrins, tout en restant relativement proche de la poésie contemporaine.



Merci pour ton commentaire.

[pehache]

Je n'évoquais ps la césure mais le mélange peu mélodieux du pair et de l'impair.

Désolé d'avoir tardé à poster, j'écris à la main, j'avais la flemme de dactyloghraphier. Je viens de le faire.

ON 

On naît sans le vouloir, un soir ou un matin,
on se penche sur vous, tend des mains fraternelles,
en prime le sourire et la joie maternelle
qui tendrement vous berce- un cocon de satin.

On apprend à compter au rythme de chansons,
on ne sait pas encor toute chose mortelle.
L’école, les parents, vous servent de tutelle.
On rit à ces bons mots que, coquins, nous lançons.

On évite à peu près que le chagrin vous cible.
Profitant chaque jour un peu plus du sensible,
la vie semble sans fin, on jouit de notre sort.

Viendront bien assez tôt le goût de la luxure,
l’âùe qui s’entortille et se prête aux voussures…
Et puis, tout un chacun s’offrira à la mort.


**
Ton absence me point au tout petit matin,
les troquets sont fermés, l’épaule fraternelle
alors, me fait défaut. Depuis la maternelle
sonnent à mes tympans le velours, le satin,

de ta voix, compagnon, et l’air de nos chansons. 
Nous ignorions alors que la vie est mortelle.
Je nous revois tous deux, écartant les tutelles….
C’est toujours aujourd’hui qu’ensemble nous lançons

nos rires qui fusaient pour atteindre la cible.
De nous deux tu étais, de loin, le plus sensible.
Maintenant je maudis ton destin et mon sort

Du fin fond de la nuit, avili de luxure,
je titube et vomis, ne suis plus que voussures
et me demande encor lequel de nous est mort.

[Robert-Henri D]

Super ! deux d'un coup ! bravo !

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[pehache]

Ce vers comporte peut-être une erreur ?
la /vie /sem/ble /sans /fin /on /jou/it /de /no/tre /sort    13

Synérèse conforme à la prononciation contemporaine : jouit


Et cet autre une coquille : (l'Âme)
l'âùe qui s'entortille et se prête aux voussures      Oups ! L’$ame, of course !
Citation de: pehache le 25 Septembre 2025 à 18:34:22
Les vers sont tantôt pairs, tantôt impairs, c'est dommage.

Je ne crois pas :
Effectivement, en raison de vos nombreuses diérèse- mais pourquoi celles-ci et pas celles-là?
Des vers en 7/5, 5/7 (qui de ce fait ne swinguent pas des masses) m'ont induit en erreur également.


En /chas/sant /la /nuit /roi/de /d'un /pe/tit /ma/tin  7/5
fri/leux /sur/gît /fa/çon /li/es/se /fra/ter/nelle
la /dou/ce ab/strac/ti/on /d'u/ne /joie /ma/ter/nelle
en/fuie /cé/ans /de /mes /draps /so/yeux /de /sa/tin
bcp de diérèse -mais pas enfuie ?
      
Il /en /va /de /l'hi/ver /à /la /mor/te /chan/son
com/me /l'in/ju/re à /l'â/ge où /la /vie /est /mor/telle    
Rien /n'est /mieux /si/non /qu'of/frir /pour /no/ble /tu/telle
son /â/me ac/ca/blée /de /dé/fis /que /nous /lan/çons    
      
Lor/squ'au /fond /du /cœur /la /vi/ve /flam/me /nous /cible
es/til /pour /au/tant /que /nous /ne /se/rions /sen/sibles (grammaticalement suspect)
à /l'é/tran/ge/té /de /quel/que /co/quin /de /sort (5/7)
      
Pas /plus /qu'as/so/ci/ant /Jo/cas/te et /la /lu/xure (encore une diérèse)
ai/mer /ne /fût /vou/é /com/me é/cho /sous /vous/sure
à /dia/ble et /mê/me à /dieu /sans /la /pe/ti/te /mort

[Robert-Henri D]

Synérèse conforme à la prononciation contemporaine : jouit

Hum, là il est d'avantage question de règles portant sur les phones et les phonèmes que de synérèse... (donc, de tête, je ne saurais en dire plus)

Comme quoi, il va falloir ouvrir un sujet pour ça ! Car, apparemment nous avons chacun notre opinion du mètre !

Reste que, du moins si mes souvenirs du temps jadis sont au rendez-vous, il y a de fortes chances pour que tu aies autant raison que moi. Etant donné l'évolution du langage, le recours actuel au syllabisme dominant n’est pas moins pertinent ni moins légitime que l'ancien système. Lequel était seulement plus complexe, car plus respectueux de l'aspect écrit, mais, je l'avoue, il est de plus en plus minoritaire. Cette dimension que j'applique datant d’une poésie en vers autrefois mesurée à la française. De fait, quand j'ai appris à poétiser, les pieds n'étaient pas encore des syllabes. Si bien qu'il pouvaient légalement désigner une mesure plus large qu'obtenue d'icelle phonique (on parle alors de vers métriques). C'est ainsi que, selon qu'on se tourne vers le classicisme ancien ou celui nouveau, un vers pourra néanmoins être encore divisé en "pieds" ; lesquels pieds pouvant contenir plusieurs syllabes ! Alors, pour résumer, disons qu'un tel décompte peut varier selon le contexte poétique choisi, (oral ou écrit) et voilà tout.

Bien cordialement de Robert.

[pehache]

La notion de "pieds" ne correspond à rien en langue française (elle relève d'une logique de laisse, cf. le latin).

Diérèses, synérèses... je ne les rejette pas a priori, elles peuvent, à l'occasion avoir sens. Encore faut-il qu'il y ait cohérence interne dans le poème. Diérèse ici, mais pas là- et pourquoi?
Je privilégie, clairement, l'état de la langue actuelle. Le vers "classique", comme la "langue de Molière" n'existent plus- nous ne roulons plus les "r", par exemple et le lexique, les tournures ont beaucoup évolué. Je ne pratique pas la poésie par goût de la désuétude, mais par amour d'un langage total, jouant de la "signifiance" selon l'expression chère à Meschonnic. Jouer des sons, des rythmes, etc.
Vous revendiquez une métrique ancienne? Mais le dodécasyllabe en 5/7 ou 7/5, rythmiquement reste foireux, à toutes époques. Une "fausse note", en quelque sorte. Quant aux rimes "écrites", encore faudrait-il qu'elles soient graphiquement identiques (pluriel ou singulier; graphie rigoureusement identique)...
Je ne crois pas non plus que ma poésie ressortisse de l'oral, mais tout bonnement, je l'ai dit plus haut, de la prononciation de notre époque.
Pour finir, que nous ayons chacun une rythmique qui est propre, je l'entends- le style, c'est l'homme, disait Buffon. Mais la métrique, elle, est musique. Défendre du 5-7, par ex. dans le cadre poétique (je ne parle pas de chanson ici), d'un point de vue sonore ne tient pas la route.

Bon, on repart sur un autre bout rimé? En espérant que d'autres se joignent à nous, ce serait quand même plus amusant.

- latin

[Robert-Henri D]

Je propose : poubelle

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[pehache]

latin
poubelle (si vous voulez... je ne suis pas fan, mais bon...)
rebelle

[Robert-Henri D]

OK, je note dans l'attente d'autres participations... du moins peut-être ? (en rappelant à cette occasion que la poésie dite "libre" reste permise)

[pehache]

On est bien d'accord, on fait ce qu'on veut.