Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

20 Septembre 2025 à 13:54:47
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » "Autobiographie imaginaire d'une névrosée. Version légère !

Auteur Sujet: "Autobiographie imaginaire d'une névrosée. Version légère !  (Lu 11038 fois)

Hors ligne May-lys

  • Troubadour
  • Messages: 296
  • "Ma vie est un conte de faits" A lire
:Bonjour à tous
Pour vous éviter toutes les corrections cliquez sur le  lien pour la nouvelle complète
 http://monde-ecriture.com/forum/index.php/topic,7157.msg126643.html#msg126643








AUTOBIOGRAPHIE D’UNE MENTEUSE

Une écrivaine ratée et névrosée décide d'écrire une autobiographie sordide en interpellant des lecteurs imaginaires…
La maxime « l’homme est un loup pour l’homme » de Plaute résonne dans son esprit torturé.
Elle finira pourtant par trouver la paix d’une bien étrange manière.
Extrait n°2 en fin de page 1  :mrgreen:
Extrait n°3 en page 2 :mrgreen:                                                                                      MAY-LYS BERGER
                        
               

Enfin, la page blanche s'offre à moi ! Je vais pouvoir déverser tous ces souvenirs lourds et d’autres plus légers avec bonheur. Vous deviendrez ainsi mes confidents, mes proches, mes lecteurs.
Vous vous ferez votre propre opinion, soit je suis une menteuse, soit je suis une femme au lourd passé. Vous aurez peut-être envie de démêler le vrai du faux, de devenir expert dans l'art de détecter le mensonge.
Commençons sans attendre…
Je suis née début mars dans un petit village. Ma mère n’a pas eu le temps de rejoindre Paris pour me mettre au monde. J’imagine son désespoir loin du gratin Parisien dans cette petite chambre délabrée. Les apparats avaient peu d’intérêt devant ce parterre de gens du peuple, elle ne pouvait pas exhiber son argent sans se montrer méprisante.
Comment une femme raffinée, élégante, disons même précieuse pouvait-elle accoucher dans un sordide hôpital de campagne ?
D'après ma mère, la souffrance pour me mettre au monde fut insoutenable. Raison pour laquelle, je crois, elle m’oublia pendant de nombreuses années chez des nourrices éphémères. Je ne me souviens plus du nombre, tellement elles étaient inodores, sans saveur et sans chaleur. Par contre, l'une d'entre elles a marqué ma mémoire, ma vie à jamais : J'ai rencontré « Folcoche » en pire ! Cette marâtre si bien décrite dans l’ouvrage d’Hervé Bazin « Vipère au poing ».
Un soir, ma mère m’a présenté Marceline. Tout en m’expliquant que je partais vivre chez cette inconnue, elle engouffrait mes affaires dans le coffre de la voiture de celle-ci. Je n’ai ressenti aucun sentiment particulier, l’habitude sans doute de ne pas avoir  mon mot à dire, juste à m’exécuter quand maman ordonnait.
Marceline était fluette, petite avec de longs cheveux bruns. Son nez était long et maigre, ses yeux fuyants, ses pommettes saillantes, mais surtout c'était sa pâleur qui surprenait.
L’échange s’était très vite passé, maman avait dû m’embrasser, mais je ne m’en souviens pas. Ma nouvelle connaissance et moi avions pris la route pour rejoindre la maison sans se parler. Le silence était, de toute façon pour moi, un refuge. Je m’imaginais une vie tout autre. J’allais peut-être découvrir une vie de famille avec d’autres enfants qui piqueraient mes jouets. Pleins de camarades à l’école, de sales gosses qui ne me laisseraient pas copier. J’avais en tête des images de vie ordinaire.
À notre arrivée, debout devant un salon de coiffure masculin, se tenait un gros monsieur. Il avait l’air heureux de nous voir, il s’est avancé et j’ai su tout de suite que j’allais énormément l’aimer !
René était coiffeur pour hommes, il était marié avec Marceline depuis onze ans. Sa maison familiale abritait son établissement capillaire, nous l’avons traversé pour arriver sur une salle à manger, qui elle-même donnait sur une grande cuisine. À l’étage se trouvaient deux chambres. À ma grande surprise, pour accéder à la salle de bain et aux WC, il fallait sortir dans une cour. Vous imaginez l’hiver ? Rigide comme un cadavre pour aller à la douche, des stalactites plein le nez.
Et puis j’ai vu Rita…
Une grande chienne noire avec une barbichette grise, on aurait dit une chèvre ! Elle est venue se blottir dans les bras que j’avais grand ouverts pour elle. Je ne savais pas l’importance que cet animal prendrait dans ma vie. Après avoir échangé des banalités, nous sommes allés nous coucher. René dans une chambre, Marceline et moi dans l’autre, en face. Un pan de mon avenir allait s’écrire pour les deux années et demie à venir.
Dès le lendemain matin une étape cruciale m’attendait : l’école. Un petit bâtiment blanchâtre de quatre classes, mais avec une très grande cour de récréation. Je peux vous dire que j’eus un sentiment d’immense gratitude pour l’architecte !
Malheureusement, Marceline partie, je me suis retrouvée dans cette immense cour au milieu d’enfants qui couraient dans tous les sens ; je me suis sentie abandonnée. Alors, prostrée, les yeux baissés, j’eus envie de pleurer. Soudain des petites voix enfantines se mirent à bourdonner près de mes oreilles. En levant les yeux elles étaient là, espiègles et curieuses. Enfin, je faisais connaissance de trois copines, ma vie s’annonçait gaie et enjouée. La cloche d’entrée en classe venait de retentir, je me postais devant la classe que la directrice m’avait indiquée et d’un pas décidé, j’entrais. La maîtresse, après m’avoir présenté à tous les autres élèves, me demanda de lire pour apprécier mon niveau. D’une voix hésitante, j’ai essayé de décrypter les mots du livre avec tellement de difficulté, qu’elle a fini par me dire :
- Tu dois aller au cours préparatoire, ici c’est le cours élémentaire 1re année ! Suis-moi »
À cet instant j’ai compris que j’avais un an de retard. L’entrée au cours préparatoire se fait à six ans et moi j’avais déjà sept ans !
La raison semblait être que maman ne m’avait pas vu grandir, elle avait oublié  de m’inscrire l'année dernière. Ou bien, la faute venait de la dernière nourrice qui n’avait pas dit à maman que j’avais l’âge d’apprendre à lire et à écrire…

Le premier mois dans ma nouvelle famille ne fut plutôt pas trop mal. Nous étions déjà plus intimes : Marceline était devenue « tatie » et René « Tonton ». René, quel homme délicieux, gentil et attentionné. Le matin quand j’allais à l’école, Tonton me faisait passer par le salon de coiffure pour faire sonner la caisse enregistreuse et me donner quelques centimes pour acheter des bonbons. En effet, juste en face se trouvait la boulangerie du village : mon fournisseur officiel de friandises !
Rita, mon garde du corps à poil long, m’accompagnait jusque devant la porte du « savoir » : l’école municipale. J’étais une élève appliquée, j’appris très vite à lire et à compter jusqu’à 100.
Je n’avais pas de nouvelles de ma vraie famille, mais celle d’ici me convenait très bien pour l’instant. Je n’avais pas de manque, c’était grâce à ma mère qui m’avait bien habitué. J’étais forte et je m’adaptais vite aux nouvelles situations. À sept ans, c’est une chance que n’ont pas tous les enfants ! Certains vivent entourés de leurs parents, grands-parents et ont même des frères et sœurs. Plus tard cette stabilité risquait de les fragiliser. C’était du moins mes croyances ! Dans ma petite tête de petite fille, il était préférable, pour ne pas sombrer, de m’imaginer avoir de la chance de vivre ainsi. La suite avec Marceline allait me noyer de doutes, de peurs et remettre en cause toutes mes convictions.
Tout d’abord, Marceline se mit en tête que je l’appelle, « maman ». Je n’y voyais pas d’inconvénients, juste une habitude à prendre. Ce mot je l’avais peu utilisé alors l’image associée à celui-ci m’importait peu. Sauf que quelques instants après sa requête, l’appellation » tatie « est revenue naturellement ce qui avait soulevé une tempête de reproches et de menaces. Le visage de Marceline s’était alors assombri. Sa bouche fine et pincée lui donnait un air sévère, accentué par de petits yeux froids immobiles. C’est à partir de cet instant que j’ai commencé à la craindre avant d’en avoir une réelle peur.
"Comment m’as-tu appelée ?
- Euh tatie ! Pardon, je voulais dire, maman, mais je n'ai pas encore l'habitude !
Je reçus une gifle d'une telle violence qu'elle me fît vaciller. Mon souffle fut coupé de sorte que je ne pleurai pas tout de suite. Très vite, les sanglots submergèrent ma gorge à m'en étouffer. La stupeur me laissait sans réaction, sans mots.
» Maintenant tu n’oublieras plus, attention si tu désobéis encore ce sera bien pis ! »
J’acquiesçais, la tête baissée, comme un petit chien apeuré et soumis. Le pire était pourtant devant moi.
Je suis devenue comme la proie dont se délecte un charognard. Insidieusement, certains rituels se sont mis en place. Marceline a tissé sa toile tout autour de moi, je me suis retrouvé prisonnière. “Maman” a instauré un climat de dépendance, de crainte pour encore mieux me manipuler. C’est facile pour un adulte de dominer et d’avoir une emprise sans failles sur un petit enfant. À cette époque-là, il n’existait pas de numéro vert ni de services pour enfants en danger, chacun élevait les siens comme il voulait. Seulement voilà, entre la discipline et la maltraitance, il y a un fossé dans lequel je suis tombée.
Je vous remercie, chers lecteurs, d'être aussi attentifs à mon récit, mais, relâchez la pression, sinon vous ne pourrez pas résister à la suite. Nous allons faire une pause, le temps d’avaler mes petites pilules multicolores. Je vous promets ensuite de vous raconter les rituels de la perfide Marceline…
« Modifié: 09 Mars 2013 à 17:13:01 par May-lys »

World End Girlfriend

  • Invité
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #1 le: 07 Décembre 2012 à 20:56:29 »
Je kiffe le titre, vraiment, une mytho qui fait son autobiographie, c'est cool comme principe  :P

Les apparats avaient peu d’intérêt devant ce parterre de gens du peuple, elle ne pouvait pas exhiber son argent, sans se montrer méprisante.

La dernière virgule est en trop.

Raison pour laquelle sans doute elle m’oublia pendant de nombreuses années chez des nourrices éphémères.
J'aime pas ce "sans doute" qui traine, vaudrait mieux lui changer de place ou l'enlever carrément.

D’une voix chevrotante j’ai essayé de décrypter les mots du livre avec tellement de difficulté qu’elle a fini par me dire :
Il manque une virgule. Sans cela c'est trop lourd.


La raison semblait être que maman ne m’avait pas vu grandir, elle avait simplement oublié l’année dernière de m’inscrire à la grande école.
Oublié de m'inscrire l'année dernière.


Tout cela pour vous situer la première action, que je qualifierais de » tactile «, de Marceline.
Pas convaincu par cette phrase, la deuxième virgule est en trop, le sens pas très clair, et la répétition de "de" pas jolie, sans oublier le bug des guillemets.


Je vous remercie, chers lecteurs, d'être aussi attentifs à mon récit, mais, relâchez la pression, sinon vous ne pourrez pas résister à la suite. Nous allons faire une pause, le temps d’avaler mes petites pilules multicolores.
Blue in the morning, purple in the afternoon, orange in the evening  :P
Sinon, ouais, il était temps pour la pause.

Ma charmante nourrice psychopathe avait repris à son compte une torture bien connue pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme quoi, elle s’était parfaitement documentée. Le « jeu » consistait à me maintenir la tête sous l’eau le plus longtemps possible. Mes petits poumons d’enfant arrivaient vite à saturation et je suffoquais à très court terme. Maman me laissait reprendre ma respiration dans des hurlements de terreur puis avec ses deux mains m’enfonçait à nouveau la tête sous l’eau. Elle répétait l’opération plusieurs fois, plus je paniquais, plus elle prenait du plaisir. Je me débattais dans l’eau avec les yeux grands ouverts en me disant que cette fois, elle allait me tuer. Mon calvaire avait lieu trois fois par semaine, j'étais une enfant propre, mais qui n'aimait pas l'eau. C’était l’hypothèse que Marceline évoquait avec les voisins pour donner un sens à mes cris.
Au risque de passer pour un psychopate : J'adore  :D

Ce qui laissait le champ libre à Marceline pour assouvir toutes ses névroses.
Je ne suis pas spécialiste en psychiatrie, mais il me semble que névrose ne soit pas le terme approprié.

Bon ton texte est vraiiiiiment long, donc je ne vais pas pouvoir tout lire d'une traite. Mais pour l'instant j'aime bien. Le style est net et précis, avec une petite touche "classique" (ça n'a aucun sens, je sais). L'histoire quant à elle est vraiment bien menée, j'ai hâte de lire la suite et voir ce que la maman lui prépare.
En résumé un beau texte. Voilà  :)
« Modifié: 07 Décembre 2012 à 22:03:53 par World End Girlfriend »

Hors ligne May-lys

  • Troubadour
  • Messages: 296
  • "Ma vie est un conte de faits" A lire
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #2 le: 07 Décembre 2012 à 21:39:46 »
Merci pour ton aide. Vivement ton jugement, ne m'envoie pas en enfer svp.

Ton analyse me permets de voir certains défauts, c'est vraiment constructif. Je suis ravie qu'il
 te plaise. Tu me dis que mon texte est long;. Il fait 5541 mots aors je ne pouvais pas le mettre dans texte long non plus ...  :-[
 Au fait " Ce qui laissait le champ libre à Marceline pour assouvir toutes ses névroses" Névroses remplacé par déviances serait plus approprié en effet.
"Tout cela pour vous situer la première action, que je qualifierais de » tactile «, de Marceline." bien vu pas extra alors ça  "Je vais vous raconter la première action que je qualifierais  de" tactile", pour Marceline.

PS  j'ai posté cette fois juste un extrait, en espérant mettre l'eau à la bouche du lecteur...
« Modifié: 08 Décembre 2012 à 15:22:07 par May-lys »

World End Girlfriend

  • Invité
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #3 le: 08 Décembre 2012 à 17:30:59 »
Autre chose : Je trouve très fort de pouvoir nous plonger dans une époque sans même la citer, juste grâce aux style utilisé  :D

Hors ligne May-lys

  • Troubadour
  • Messages: 296
  • "Ma vie est un conte de faits" A lire
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #4 le: 08 Décembre 2012 à 18:43:02 »
Merci, c'est un grand compliment pour moi. J'espère ne pas te décevoir pour la suite !
Tu as l'air d'aimer "l'action" eh bien la suite est corsée, tu verras  >:D

Hors ligne Penruet

  • Calliopéen
  • Messages: 514
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #5 le: 08 Décembre 2012 à 19:22:45 »
Bien le bonsoir :)

Tu as raccourci le texte initial non ?  Y des morceaux cités par World End Girlfriend que je ne vois pas...

Citer
Comment m’as-tu appelé ?
appelée.

Je suis assez fatigué, alors désolé, mais si il y a d'autres fautes, je ne les ai pas vues...

J'ai pas mal aimé du tout, mais j'aurais deux ou trois critiques:

-je trouve que tu vas d’évènement en évènement un peu trop vite. On a un peu de mal à se représenter les scènes qui défilent les unes après les autres. Par exemple, ses trois copines, j'aimerais bien en savoir un peu plus au moment où elle les rencontre, comment ça c'est passé. Pareil, la gifle a l'air d'un moment capital pour comprendre ce qui va se passer, alors pourquoi ne pas prendre un peu plus de temps sur le moment, ne serait-ce que pour montrer son importance ? Et décrire un peu mieux la chienne, la maison...

-le style est pas mal, mais je le trouve un peu haché. Tu coupes les phrases, tu en fais plein de petites, ça rend la lecture moins facile et moins agréable à la longue. Je pense que tu pourrais fusionner des phrases courtes, en faire quelques unes plus élaborées et étoffées (sans toutefois tomber dans l'excès inverse, ce que l'on me reproche toujours, c'est à dire des phrases tellement longues que tu peux pas les digérer...c'est pas bon non plus (haha)).

-enfin, pas vraiment une critique mais...les guillemets, c'est fait exprès ou bien c'est un erreur ? Parce que tu mets de guillemets d'ouverture en fermeture, et vice versa...

Bon, place au positif !
J'ai vraiment accroché, tu nous plonges direct dans ton univers, dans celui de l'écrivaine ( c'est pas mal en effet, une mytho qui nous parle d'elle même ^^ ). Comme l'a dit WEG (désolé, pour l'abréviation barbare, mais c'est un peu long...patapay !), tu nous plonges aussi droit dans une époque sans même nous dire laquelle, mais on se l'imagine très bien, c'est vraiment fort.
Tu as bien fait de nous laisser nous reposer, parce que tu ne laisser pas un instant de répit tout au long du texte, c'est vraiment incroyable...
Enfin, je crois qu'on aura compris que j'ai adoré, et j'attends la suite avec impatience !

Au plaisir :)
Chuis censé signer là ? Mais j'ai même pas eu le temps de lire le contrat !

Hors ligne May-lys

  • Troubadour
  • Messages: 296
  • "Ma vie est un conte de faits" A lire
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #6 le: 08 Décembre 2012 à 20:21:10 »
J'ai bien fait de venir !  :coeur:
Ce que j'avais envie c'est justement ne pas laisser de répit au lecteur, donner un rythme rapide.
Merci aussi pour tes remarques, elle m'aide à ajuster mon texte.
En effet j'ai écourté mon texte pour ne pas décourager les bonnes volontés. J'ai 12 pages a4  finies, alors je posterai des extraits tant que j'arriverai à attiser votre curiosité.
De plus grâce à vous (les courageux lecteurs) j'améliore au fur et à mesure mon récit;
Bonne week  ;)
« Modifié: 09 Décembre 2012 à 09:40:32 par May-lys »

Hors ligne Penruet

  • Calliopéen
  • Messages: 514
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #7 le: 08 Décembre 2012 à 22:52:16 »
C'est en effet une bonne idée. Ce que tu écris est très dense, le fractionner peut être un bonne chose, si tout est comme ça !
Chuis censé signer là ? Mais j'ai même pas eu le temps de lire le contrat !

Hors ligne loana90

  • Calliopéen
  • Messages: 429
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #8 le: 09 Décembre 2012 à 10:26:04 »
Oui ça donne envie d'en lire plus ! Tu as de bonnes idées. La "marâtre" pour couronner le tout me fait penser à un (joli  >< ) conte de noël  :D

Hors ligne May-lys

  • Troubadour
  • Messages: 296
  • "Ma vie est un conte de faits" A lire
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #9 le: 09 Décembre 2012 à 11:11:00 »
Eh bien, le compte de Noêl va rapidement virer au cauchemar ! >:D
Je posterai bientôt un autre extrait, en espérant qu'il vous séduira
Je te remercie d'avoir pris le temps de me lire.
« Modifié: 09 Décembre 2012 à 11:13:05 par May-lys »

Hors ligne Angelis

  • Tabellion
  • Messages: 52
  • Ermite
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #10 le: 09 Décembre 2012 à 12:19:43 »
Wow, j'ai vraiment été absorbée par ton récit. Ton écriture est très fluide, on lit ton texte très rapidement et sans accrocs, le vocabulaire est simple mais bien choisi. J'aime aussi que le narrateur s'adresse à nous. J'ai hâte de voir quelle horrible tournure la vie de notre petite héroïne va prendre.
Voilà, bonne continuation et vivement la suite!  :mrgreen:

Hors ligne May-lys

  • Troubadour
  • Messages: 296
  • "Ma vie est un conte de faits" A lire
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #11 le: 09 Décembre 2012 à 13:01:15 »
Wow quel commentaire sympathique  :coeur:.
En effet j'utilise un vocabulaire simple, je ne cherche pas à faire de grandes envolées lyriques. Je veux juste rendre mon récit accessible à tous mais, suis-je capable de mieux ? pas sûr ! :'( :D


Fin de page 1 ...  suite d'autobiographie d'une menteuse

C'est drôle, je vous imagine comme cette foule qui attend le condamné à mort en place publique. Le pauvre devait espérer que le rémouleur ait bien aiguisé sa lame, pour une coupe franche. En parlant de coupe justement, Tonton, sur les ordres précis de sa tendre épouse, me coupa les cheveux très courts. Il était coiffeur pour hommes donc il n'allait pas me faire des Anglaises ! Je ressemblais à un vrai petit garçon modèle sauf, que j’étais une fille.
Nous allons entrer dans le vif du sujet, avec mon explication du « supplice de la baignoire ». Ma charmante nourrice psychopathe avait repris à son compte une torture bien connue pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme quoi, elle s’était parfaitement documentée. Le « jeu » consistait à me maintenir la tête sous l’eau le plus longtemps possible. Mes petits poumons d’enfant arrivaient vite à saturation et je suffoquais à très court terme. Maman me laissait reprendre ma respiration dans des hurlements de terreur puis avec ses deux mains m’enfonçait à nouveau la tête sous l’eau. Elle répétait l’opération plusieurs fois, plus je paniquais, plus elle prenait du plaisir. Je me débattais dans l’eau avec les yeux grands ouverts en me disant que cette fois, elle allait me tuer. Mon calvaire avait lieu trois fois par semaine, j'étais une enfant propre, mais qui n'aimait pas l'eau. C’était l’hypothèse que Marceline évoquait avec les voisins pour donner un sens à mes cris.
- » On dirait un cochon que l'on égorge ! Elle n'aime vraiment pas l'eau et je ne sais pas pourquoi. »
L’Explication semblait plausible et puis ce qui se passe chez les voisins, ne nous regarde pas. La lâcheté humaine n’a pas de limite, si ce n’est de préserver sa tranquillité. Et vous ? Quelle serait votre réaction ? Interviendriez-vous ? Pardonnez-moi, je vous prends à partie, alors que vous êtes mes seuls confidents, vous êtes présents derrière cette page, c’est très réconfortant. Parfois je ne maîtrise pas cette colère qui est en moi. Je n’ai plus d’amis, pas de famille, mes seules visites à l’hôpital psychiatrique sont d’ordre médical.
Heureusement, pour en revenir à mon enfance, l’école était une grande récréation pour moi. Quand je partais le matin, je ressentais une bouffée de vie, comme un bagnard qui a une permission de sortie. Par contre, sur le chemin du retour l’angoisse me tenaillait, j’étais oppressée et terrifiée à l’idée de ce qui m’attendait. « Le Cerbère » était toujours sur le pas-de-porte à m’attendre les bras croisés, les yeux emplis de vices et de haine. Je ne devais faire le chemin avec personne, Marceline voulait m’isoler complètement. D'ailleurs, le lundi après-midi, jour de fermeture du salon, elle ne m'envoyait pas souvent à l'école. Mon autre « mère » venait, sois disant me rendre visite, du moins c’est ce qui était écrit sur le mot d’excuse pour la maîtresse. Il m’arrivait alors, de penser que ma mère biologique était morte pour être aussi silencieuse et absente. Le pire, c’est qu’elle vivait normalement sans se soucier, le moins du monde, de mes conditions de garde. Marceline ne se gênait pas pour me le dire et me faire comprendre que je ne repartirais jamais plus d’ici. Tonton, lui, partait se réapprovisionner en shampoings, baumes en tous genres et peignes. Ce qui laissait le champ libre à Marceline pour assouvir toutes ses déviances.
Les violences physiques étaient mon lot quotidien, mais les blessures psychologiques étaient bien plus douloureuses. Mes nuits par exemple étaient un vrai cauchemar éveillé, pas une métaphore. Marceline s’allongeait sous l’édredon de plume, tandis que je me positionnais debout au bord du lit, face à elle.
- »Tu restes debout et tu ne bouges pas ; Si tu me réveilles, tu sais ce qui t'attend ! Je peux allumer à n’importe quel moment et si je te trouve accroupie ou couchée par terre, je te file une trempe ! »
Sur ces paroles rassurantes, elle éteignait en me laissant tremblante dans le noir. Tous les monstres hideux pouvaient venir me chercher et me dévorer, je ne devais pas faire de bruit. Le plus maléfique et surtout le plus dangereux était celui qui s'endormait à quelques mètres de moi. Pendant de longues heures, je luttais contre mes frayeurs nocturnes et contre l’envie de dormir. Je devais garder les yeux ouverts à n’importe quel prix. Mais la fatigue finissait par m'envahir, je lâchais prise et m'accroupissais. La peur ne m'abandonnait pas, mes forces si. Tout à coup en pleine nuit maman allumait et admirait le spectacle, de la petite fille gisant sur le sol, à bout de force. Tel un ressort, elle sautait du lit, m'agrippait à la gorge d'une main et m'envoyait un uppercut de l'autre. Je retombais à terre, à grands coups de pied, elle m'ordonnait de me relever. Puis sa furie passait, elle se couchait en me demandant à reprendre mon tour de garde à son chevet. La « bête » finissait par s’endormir profondément, l’épuisement me faisait perdre le contrôle et je m’endormais à mon tour sur le plancher froid. Le matin, mon réveil se faisait en sursaut, je devais me lever avant elle et mon horloge biologique était réglée au gré des humeurs de Maman.

J'avais parfois de grands bonheurs, comme celui de dormir près de Tonton. Le vieux monsieur, il avait 25 ans de plus que Marceline, demandait alors l’autorisation à cette épouse qu’il craignait tant. J'adorais me glisser dans le lit de René, je savais que c'était le gage d'une vraie nuit de sommeil. Je lui demandais à me gratter le dos ou les pieds, Tonton acceptait toutes mes requêtes. J’avais un vrai moment de quiétude et de tendresse. Je crois que c’était sa façon à lui de me demander pardon pour sa lâcheté. C'est lui et Rita qui m'amenaient l'affection qui me faisait si cruellement défaut. Rita, n'était pas une vulgaire chienne mais mon amie, ma confidente, mon « doudou ». Je me blottissais  souvent contre elle en pleurant, je lui confiais mon envie de mourir. L'idée du suicide n'était pas courante pour une enfant de huit ans, mais la vie m'était insupportable. Je voulais que s’arrête cette douleur intolérable mais, comment se tuer sans souffrir encore plus ?
Je vous livre mes sentiments les plus profonds, je me mets à nu devant vous. Ne fermez pas les yeux, c'est une image ! J’ai ma pudeur tout de même ! J'aime bien vous taquiner, mes petits lecteurs, surtout quand je vous sens plongés dans mon histoire. Je vous relate la vérité, cette vérité qui n’existe pas, juste dans les livres ! Vous devez penser que je n'ai plus toute ma tête après de telles épreuves. Que nenni, vous vous trompez, je vais très bien. De plus je ne vous ai pas tout raconté, Marceline la perverse ne s’est pas arrêtée là. J’avale mes pilules inutiles et je vous raconte la suite.
Ma plus mémorable « raclée » s’est produite un lundi après-midi, comme par hasard. Le dimanche dans la nuit, je fus prise de violents vomissements. Je ne réussis pas à aller jusqu'au pot de chambre, encore aurait-il fallu que j'arrive à viser le trou !
C’est donc dans le lit douillet que je déversais mon contenu gastrique. Après m’avoir caressé les joues énergiquement, Marceline me conseilla de descendre au plus vite, hors de sa vue. Sur le moment, ce fut un grand soulagement, puis la perspective du lundi après l'école me glaça le sang. Je m'assis sur une chaise et après avoir croisé les bras sur la table, je posais ma petite tête dessus. Toute la matinée à l’école me plongea dans un étrange mutisme. Je n'arrivais pas à évacuer la peur de mourir, cette fois, je savais que ce serait très violent.
À mon arrivée, Marceline n'était pas sur le seuil comme à son habitude. Alors la panique m'envahit mais comme un bon soldat qui connaît les risques de partir au front, je poussais la porte de la cuisine. Quand Marceline me vit, elle se rua sur moi et tout en m’insultant, les coups pleuvaient. Je mettais les bras, tel un boxeur, en position de défense. La rage qui animait cette « furie » ne s’assouvissait pas alors, elle chercha un objet pour mieux m’atteindre. Ce fut un balai, pas n’importe quel balai, un vieux balai dont la tête était accrochée au manche par un clou rouillé. Marceline m’asséna un violent coup sur la tête pendant que je hurlais de douleur et de terreur. Soudain, son visage se figea, elle resta pétrifiée, je n’entendais plus que mes sanglots. Puis je sentis un liquide chaud couler à gros bouillons le long de ma nuque et de mon dos. À cet instant j’eus encore plus peur, Marceline allait se venger sur moi qui n’avais rien fait pour éviter l’ouverture de mon crâne. Je m'empressais de la rassurer en mettant la tête sous l'eau glacée.
« - Ce n’est rien maman, le sang s’arrête déjà de couler ! Ce n’est pas grave. »
Marceline eut alors un sourire de soulagement, c'était ma première victoire sur elle. Nous pourrions croire qu’elle changerait d’attitude… pas du tout !
« Modifié: 09 Décembre 2012 à 13:26:49 par May-lys »

Hors ligne Elhora

  • Prophète
  • Messages: 775
  • autiste, galère à comprendre les implicites...
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #12 le: 09 Décembre 2012 à 15:16:43 »
Salut May-Lys!

Me voilà très déçue, je m'étais promis de critiquer des textes que je n'aimais pas et je ne tombe que sur des bons textes.
Bon le tien est bon , vraiment vraiment bon.  ;D

Je n'ai pas lu les critiques précédentes mais je suis contente d'avoir pu enchaîner les deux parties d'un coup. J'ai envie de te dire surtout : "la suite, la suite!!"  :bonpublic:
Est-ce que tu vas en faire un roman ou juste un texte long?

C'est très prenant. J'aime ton entrée en matière, le côté direct où tu ne t'attardes pas, tu ne te noies pas dans des descriptions mais tu vas à l'essentiel et tout est dit. J'aime aussi beucoup les appartés que tu fais avec ton lecteur. Len personnage de cette femme en hopital psychiatrique est très intriguant, on garde toujours en tête que c'est une menteuse donc peut-être même est-ce Marceline, ou peut-être pas. Cela tient en haleine.

Il n'y a rien à dire sur ton style que j'apprécie et la psychologie des personnages qui est percutante et très réaliste je pense.

Quelques petits défauts deci delà mais rien de bien grave et rien qui dérange la lecture.

Je pense que ça sera plus facile de tout commenter quand le texte sera fini. Je me demande jusqu'où tu nous emmènes et ta chute m'intrigue déjà beaucoup.

Je serais donc plus bavarde quand le texte sera terminé.

Mais là j'aime, j'aime et j'en veux encore  :coeur:

Au plaisir

 :mafio:

Hors ligne loana90

  • Calliopéen
  • Messages: 429
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #13 le: 09 Décembre 2012 à 16:58:51 »
Excellent ! j'adore ce genre de texte, moi qui écrit un peu la même chose. Ca m'a fait penser à l'excellent "vipère au poing"d'Hervé Bazin. Tu as une écriture très facile d'accès, et plein d'images. J'aime beaucoup.

Hors ligne May-lys

  • Troubadour
  • Messages: 296
  • "Ma vie est un conte de faits" A lire
Re : Autobiographie d'une menteuse névrosée ( complet )
« Réponse #14 le: 09 Décembre 2012 à 17:11:05 »
Merci beaucoup  :coeur:
Alors là, je suis skotchée !!  Au début j'avais pensé que ce serai Marceline qui racontait en fin de compte;
Et puis j'ai trouvé une chute encore plus déroutante, je crois !
Au départ je voulais faire une nouvelle et puis plus j'avance et plus je me dirige vers le roman. Vais-je tenir la distance ?

Merci loana90, ravie que la suite te plaise aussi ; 8)
« Modifié: 09 Décembre 2012 à 17:26:29 par May-lys »

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.014 secondes avec 15 requêtes.