Salut Geuzav !
Mon avis sur la question est le même que ce que j'ai pu lire : c'est dur de ne pas maltraiter le rythme en enchaînement ce type de phrases. Par contre ça créé un dynamisme inégalable avec des phrases complètes. C'est utile pour des descriptions longues, permettant d'enchainer les détails et donnant une impression de foisonnement. Aussi pour les actions rapides.
Puisque ces phrases sont orales par nature, j'ai l'impression, ça relie l'information qu'elle transmet à un point de vue, non explicité même si on peut le distinguer avec le contexte. Souvent, ce sera le narrateur.
maltraiter le rythme => ce qui est clair, c'est que ça modifie le rythme
dynamisme => je suis d'accord (inégalable, c'est à voir

)
impression de foisonnement. Aussi pour les actions rapides. => oui, ça transmet du sens par la forme et c'est chouette pour ça
Puisque ces phrases sont orales par nature => y a sûrement des contre exemples
ça relie l'information qu'elle transmet à un point de vue => ouaip, ça peut faire ça

Merci pour ce début de synthèse, c'est exactement le but des ateliers, réfléchir à ce qu'apportent des "effets de style".
Alors, donc, pour tes deux textes :
Et tout ça, avec six chiens aux trousses.
effet de point de vue + dynamisme

Mais trop tard. Je souris en coin en les imaginant bien au frais dans leur hangar. Chacun sur une machine des plus récentes, mais avec autant de créativité à eux tous qu'une gamelle vide.
là aussi ça marche bien, pour le rythme avec "mais trop tard" et pour la description ensuite
Ils viennent après moi ? Déjà parti.
pareil, effet de rythme bien chouette
Ils comptent sur le nombre. Sur la chance. Insuffisant.
le "insuffisant" coince un peu pour moi
Je suis l'alpha de l'opération. Sans même de compétition.
je pense que l'effet "point de vue" est encore plus fort lorsque le texte est à la 3e personne. Imagine : "Il est l'alpha de l'opération. Sans même de compétition". on imagine que le "Sans même de compétition." est dans la tête du "il".
Effectivement, les chiens bougent dans le programme de manière plus coordonnée. Une recherche de zone, une chasse aux anomalies, un inventaire des connexions non autorisées.
très chouette, ça une énumération rythmée

Les chiens m’encerclent plus vite que prévu. Bien plus vite.
“Ils m’ignorent.” “Moi aussi.”
Impossible. Leur meute agit, réagit, comme si elle sentait ma présence.
combo répét de "plus vite" avec phrase non verbale

encore du mouvement
Bon, j'ai pas tout compris, mais ce texte est bien cool.
Quelle chaleur, ici dans le sud. Trop chaud pour Miette.
Et quelle appréhension, pour ce retour aussi redouté qu’espéré… Aussi étrange que naturel. Miette posa la cage de Barbe Rousse
je sais pas pourquoi, mais l'apparition du passé simple après les phrases non verbales m'a fait tout bizarre.
Et surtout, le "pour Miette" me semble de trop. Ces phrases non verbales sont dans sa tête (selon moi) ; donc elle ne pense pas "pour Miette".
Miette posa la cage de Barbe Rousse à ses pieds et observa la maison. En prenant son temps. Plus intensément que jamais auparavant.
là, c'est intéressant, parce que ces non verbales-là ne sont pas dans sa tête mais viennent du narrateur ; c'est un effet d'accentuation que je perçois.
A côté de la porte, la petite fenêtre de la cuisine de grand-oncle. Au premier étage à droite, les volets de la pièce au piano, toujours fermés. A gauche, ceux de sa chambre : celle de ses premiers espoirs, de ses premiers amours. De ses premières vraies lectures, aussi.
là encore, on est dans ses pensées je dirais, et tu apportes tout un univers en quelques phrases, ça marche super bien
Le lieu apparaissait idyllique à la jeune femme. Le passé et le futur à la fois.
De l’intérieur, la grande-tante de Miette plissa les yeux avant de lui indiquer d’entrer.
ça, ça me semble plus maladroit, le narrateur me semble trop présent
Voilà toute la chaleur de Josette, promesse de réflexions sur son poids autant que d’un bain frais déjà prêt à l’étage.
Et aussi simplement que ça, voilà l’appréhension répartie.
la première phrase me semble pas trop fluide et ça pique d'autant plus sur une non verbale, c'est étrange... sûrement parce que si on est dans les pensées de Miette, elle peut pas penser un truc avec une construction bizarre comme ça.
Pareil pour "et aussi simplemenent..." ; je vois pas un perso avoir cette pensée.
Sur ce deuxième texte, les non verbales me semblent appuyer le point de vue de Miette et du coup, elles doivent cadrer avec sa personnalité, sa façon de voir le monde, de penser, son ton... vachement intéressant.
Un grand merci pour cette participation, à très bientôt !