[despinozaalfonso]

J’ai écrit celui-ci à la demande de Rémi. J’aurais pu le finir, mais j’ai cédé à la facilité (la flemme, comme disent les jeunes). L’exercice comporte deux parties, si j’ai bien saisi. Peut-être que je pourrais revoir le texte (c’est pas sûr).
J'ai trouvé qu’écrire des phrases nominales juste pour faire joli, c’est pas cool, alors j’ai essayé de rajouter des effets. Le texte, il est un peu long et je ne saurais pas vraiment vous justifier ça.

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[Rémi]

Salut Alfonso !

J'ai trouvé qu’écrire des phrases nominales juste pour faire joli, c’est pas cool, alors j’ai essayé de rajouter des effets.

et tu as bien fait !
Le but de s'essayer à un exercice de l'atelier n'est pas de s'enfermer dans une technique qui ferait perdre le plaisir d'écrire

Donc on se rancarde le samedi, au café, chez Lulu, à 20 minutes du bar.

ils vont du bar au café, je trouve ça marrant

Rémi, un vieux copain, un paumé, lui aussi, il a des idées de révolution ces temps-ci.

Des envies aussi, et des bonnes, sur l’argent et comment s’en faire.

j'aime bien la rupture rythmique

Il fraternisait fort bien avec les vieux du coin. Un cultivé des universités.

sympa cette phrase non verbale qui sous-entend plein de choses (avec le risque qu'on ne comprenne pas forcément ce que tu veux dire, mais je crois que c'est assez clair tout de même).

La Pilule, il a fait les groupes. Chacun sa tâche.

marche bien aussi celle-là, apporte du rythme et une certaine insistance

Chouette ambiance dans ce texte, avec un style très oral et des passages qui m'ont fait sourire. Merci pour la participation, les phrases non verbales que tu as distillées ont leur petit effet

A+
Rémi

[despinozaalfonso]

C'était cool, vraiment cool, je dois dire. Intégrer un chat dans le texte était une idée assez originale.
J'attends les autres ateliers pour voir ce que je pourrais faire.

[Luna Psylle]

Salut !

Des envies aussi, et des bonnes, sur l’argent et comment s’en faire.

C'est amusant au contraire de Rémi, je n'y trouve pas tant une rupture rythmique. Le rythme est assez constant, saccadé.
Et donc, cette phrase nominale s'emboîte dans la précédente.

Depuis que son chat, George, il a attrapé la rage, il tient plus en place, le type.

Alors, tu ne sais pas encore, mais j'ai eu un sursaut j'ai un chat qui s'appelle George et il a même un frère qui s'appelle Fred

Un cultivé des universités.

À ce moment-là, j'ai du mal à saisir l'intérêt de la nominale. Pourquoi pas deux points ? Et aussi, sur la narration, je commence à perdre le fil. La bande de copains, les gens, les vieux, le Rémi, le George, tout commence à s'embrouiller.

Chacun sa tâche.

Là encore, je me perds un peu dans le fouillis que ta narration apporte et je m'interroge sur l'intention derrière la phrase nominale.

C'est mon petit soucis avec le style oral : très sympa à écouter, une rythmique entraînante, mais je ne capte pas toujours le sens

Une bonne soirée !

[despinozaalfonso]

Je trouve ça intéressant qu’un même texte suscite des lectures différentes — c’est justement ce qui me plaît dans ce type d’écriture. Cela dit, ton commentaire me laisse un peu sur ma faim.

Tu dis des choses qui ne sont pas fausses, mais j’ai l’impression que tu restes en surface. Tu parles de rythme "assez constant, saccadé" — j’ai du mal à saisir. Le rythme, pour moi, il est saccadé et constant, oui, dans le sens où il garde un tempo irrégulier mais stable, comme une suite de coups donnés au bon moment. Si c’est "assez constant", ça devient flou — soit ça l’est, soit ça ne l’est pas. Et si ce n’est pas clair pour toi, ce serait intéressant de dire pourquoi.

Pareil pour les phrases nominales. Tu relèves qu’elles t’égarent, mais tu ne creuses pas le pourquoi. Or, c’est essentiel. Parce que là, le texte mime une oralité collective, avec ses raccourcis, ses ruptures, ses voix mêlées — un truc qui ne suit pas une logique linéaire, mais un flux d’émotions, d’images, de tension. Un peu comme quand tu te fais raconter une histoire par un proche dans un café. Ce n’est pas une narration classique, donc c’est normal que ça déroute. Mais ce serait plus intéressant de te demander : pourquoi ça me déroute ? pourquoi je décroche ici ? — plutôt que de simplement dire que tu perds le fil. C'est trop vague.

Analyser son propre texte, ou en tout cas en débattre, c’est naze, trop naze même, mais là j’ai envie de réagir parce que le texte joue volontairement sur ce flou et ce "fouillis" que tu relèves. C’est pas du relâchement, c’est une forme. peut-être quelque chose que je dois travailler pour arriver au résultat voulu

Bref, c'est cool d’avoir lu et d’avoir pris le temps. On écrira peut-être quelque chose de plus gaie pour Fred, la prochaine fois 

[Luna Psylle]

Salut !

Désolée si je t'ai paru rester en surface. Je suis restée concentrée sur les phrases nominales et des sensations génériques, parce que l'exercice le favorise. Je n'ai pas plus décortiqué pour cette raison, principalement. Dans un autre cadre que l'Atelier, je serais sûrement passée à côté de ce texte

Si c’est "assez constant", ça devient flou — soit ça l’est, soit ça ne l’est pas.

Mon abus des adverbes qui montre le doute ou l'hésitation
J'ai toujours du mal à affirmer mon avis, mais promis : j'essaye de me soigner.

Tu relèves qu’elles t’égarent, mais tu ne creuses pas le pourquoi.

Mais ce serait plus intéressant de te demander : pourquoi ça me déroute ? pourquoi je décroche ici ?

Non ça ne m'intéresse pas de savoir pourquoi je ne comprends ou n'accroche pas à un texte, à un style ou à un genre. Là, comme je te l'ai dit dans mon précédent commentaire (et je suis désolée si ce n'était pas clair), je ne capte pas toujours un texte au style très oral. Ici, je ne comprends plus, peut-être à partir d'un point ou d'un autre : peut-être que tu m'as largué à l'apparition de Rémi ou bien de la Pilule. Dans tous les cas, j'ai décroché. J'aime les sonorités que j'ai entendu lors de la lecture, le rythme et la saccade, mais à un moment, j'ai perdu le fil de ce que tu as cherché à me raconter. C'est devenu une mélodie sans paroles, ou plutôt une mélodie avec paroles, mais sans histoire claire
Si tu veux un comparatif : petite, j'ai regardé les tontons flingueurs. Eh bien, Lino Ventura pouvait dire n'importe quoi, j'écoutais, parce que c'est beau, c'est mélodique, mais à un moment, je me suis comme réveillée et me suis demandée pourquoi il avait parlé de grizzli (bon courage pour retrouver ) sans chercher plus loin. Et j'ai bien mis dix ans à comprendre...

Analyser son propre texte, ou en tout cas en débattre, c’est naze, trop naze même,

Je ne trouve pas. Rémi m'a posé une question sur ma participation, et y répondre m'a obligée à comprendre pourquoi je l'ai écrit comme ça, à l'expliquer et affirmer ce que j'ai voulu.
Dans ta réponse, tu me demandes pourquoi je n'approfondis pas mon avis, ma réflexion, mais en même temps, tu ne réponds pas à mes interrogations sur des points précis de ton texte

mais là j’ai envie de réagir parce que le texte joue volontairement sur ce flou et ce "fouillis" que tu relèves. C’est pas du relâchement, c’est une forme. peut-être quelque chose que je dois travailler pour arriver au résultat voulu

Si le résultat voulu est une forme de flou, alors que travailler de plus ? Le flou restera flou, et je n'en comprendrai sûrement pas plus. Si tu dois reprendre ce texte, cela ne doit pas être uniquement à cause d'une interprétation solitaire. Comme tu l'as remarqué, tu as déjà deux avis, assez contraires.

Une bonne journée !

[despinozaalfonso]

Sur ce flou, je ne cherche pas quelque chose d’illisible, mais plutôt une forme de narration cohérente, plus spontanée, plus ressentie. C’est justement là-dessus que je dois travailler : trouver un équilibre pour rester lisible, même si la forme reste fragmentaire ou non linéaire.

Je n’oublie pas que c’est un texte à lire, pas une histoire racontée à un ami autour d’un café — même si j’en emprunte certains codes, volontairement.

Pour ce qui est de l’analyse de mon propre texte : j’évite autant que possible de justifier ce que j’écris, même si je comprends que ça puisse intéresser. Si d’autres aiment faire cet exercice, tant mieux pour eux. Moi, je préfère recevoir une critique — si elle est justifiée, je retravaille le texte, et puis c’est tout.

Je cède souvent — très souvent, d’ailleurs — à une forme de lâcheté : passer un peu trop vite sur des points importants, laisser des phrases elliptiques filer… Je le sais.

Je ne crois pas qu’il faille mâcher le travail au lecteur, mais j’apprécie vraiment les retours divergents. Ce qui m’aide, c’est de comprendre ce qui freine la lecture : est-ce une incohérence narrative ? Un enchaînement trop rapide ? Un manque d’enjeu ? Ce genre de retours m’est utile pour avancer.