[Dot Quote]

- un peu d'émule de groupe, un projet commun, je me lance dans cet atelier !
- je m'étais déjà fait ce petit challenge il y a bien longtemps pour ceux qui s'en souviennent (balade averbale)
- pour l'instant, seulement l'un des deux exercices proposés :

Là. De l'autre côté. Ces deux immenses yeux et leur fente effrayante. Le géant monstre suit du regard la nage en ronds de Tweedledee. Puis celle de Tweedledum. Alterne. Encore et à nouveau, inlassablement. Durant quelques minutes interminables ; à la pression lourde pour chacun des deux poissons de l'aquarium. Pas de paupières, des pupilles rondes : leur regard à eux est inquiet, béat, mais sans expression de modulation faciale. Dans leur prison de verre et d'eau, aucune échappatoire. Mais la sécurité presque certaine : impossible pour le géant monstre de les atteindre. Seulement son regard pesant, depuis l'extérieur, et la promesse qu'il finira par s'en aller. Poum-poum le cœur, blob-blob la bouche, flap-flap les branchies. Gratouille avec l'algue. Des bulles qui sortent du filtre à eau. Un refuge émotionnel trouvé dans le château de plastique. Un son passe à travers la vitre et se répercute dans l'eau. Quelque chose comme "féliiixcroquettes". Tweedledee et Tweedledum sortent de leur cachette pour voir où est le chat. Disparu.

[Luna Psylle]

Salut !

Ces deux immenses yeux et leur fente effrayante.

J'ai eu un peu de mal à ma première lecture, avec les liaisons entre deux immenses yeux, ça m'a fait lire deux[z]immenses[ss]yeux.
Mais, à relire après, juste cette phrase, je vois comme un parallèle entre les sons, [s.] d'un côté, [t] de l'autre.

Le géant monstre suit du regard la nage en ronds de Tweedledee. Puis celle de Tweedledum. Alterne. Encore et à nouveau, inlassablement.

J'aurais vu des points-virgule, mais je crois qu'il faut que je me soigne avec l'utilisation abusive de ces dit-points...

Dans leur prison de verre et d'eau, aucune échappatoire. Mais la sécurité presque certaine : impossible pour le géant monstre de les atteindre.

Le Mais après le point me gêne un peu : j'ai la sensation d'une seule et même phrase, et donc je me demande si le point n'est pas là pour affirmer une phrase nominale pour l'exercice.

Poum-poum le cœur, blob-blob la bouche, flap-flap les branchies.

Sinon, ma lecture a été fluide, et la chute est tellement mignonne

Une bonne journée à toi !

[Rémi]

Salut Dot !

J'adore, c'est trop mignon

Là. De l'autre côté. Ces deux immenses yeux et leur fente effrayante. Le géant monstre suit du regard la nage en ronds de Tweedledee. Puis celle de Tweedledum.

On parlait de risque d'incompréhension avec les phrases non verbales, ici, ça donne un effet suspense : de quoi parle-t-on ?
Sinon, on retrouve la notion de "transmission directe de la perception d'un personnage", on est dans la tête des poissons.

Dans leur prison de verre et d'eau, aucune échappatoire. Mais la sécurité presque certaine : impossible pour le géant monstre de les atteindre.

pareil, c'est ce que pensent les poissons (et du coup, c'est assez marrant et ça marcherait moins bien de le '"dire" que c'est ce que pensent les poissons)

Poum-poum le cœur, blob-blob la bouche, flap-flap les branchies. Gratouille avec l'algue.

(et encore les sensations perçues par les poissons, en prise directe)

Et, bien sûr, jeux de sonorité et de rythme.

Merci !
A+

[Cendres]

Merci pour ton texte

C'est original comme histoire, mais, malgré le titre, j'avais pensé que ça allait être un enfant qui les observait.
Pauvres poissons qui vivent dans l'angoisse et dans la peur permanente à cause de ce chat.
Tes phrases nominales sont plutôt bien intégrées.

[Robert-Henri D]

Le géant monstre suit du regard la nage en ronds de Tweedledee. Puis celle de Tweedledum.

«Blob, blob, glou, glou !» nous on veut des daphnies !

Aurait-on affaire à un couple fringant de poissons Anglais, genrés façon pied-de-poule ?

Joli texte (même pas peur du chat)

(sinon, c'est vraiment laid dis un laid homme ?)

[despinozaalfonso]

C'est tout à fait rigolo, ton texte.
Je vais être assez critique sur l'utilisation des phrases nominales. Je sais que c'est un exercice, mais à la lecture, j'ai eu l'impression que c'était assez prévisible — un peu comme quand tu sais qu'après les prochains mots, tu vas forcément tomber sur une phrase nominale.
Parfois, c'est juste pour les besoins de l'exercice ; parfois, c'est bien tourné avec de l'effet volontaire ou pas : "Dans leur prison de verre et d'eau, aucune échappatoire." La phrase qui vient juste après m'a beaucoup amusé : c'était un peu trop facile.

Je dois quand même avouer que j'ai tiqué sur l'inversion de l'adjectif et du nom commun ici : Le géant monstre suit du regard [...] — c'est génial.

[Dot Quote]

yuuoo,

@Luna,
j'avoue que tes impressions autour de ma ponctuation semblent pointer quelque chose avec laquelle je suis pas forcément moi-même au clair autour du découpage de la narration… la contrainte m'a-t-elle fait amplifier le point où des points-virgules auraient été plus doux, sûrement ; qu'ils découpent un peu trop des phrases qui auraient pu être unifiées, probablement aussi ; mais je reste coi devant tout ceci

@Rémi,
hmmrf ow yess, l'idée d'une immersion dans le personnage par la contrainte, je l'avais pas vraiment conscientisée, j'sais pas s'il faut s'y fixer absolument, mais ça tient la route, même si pour l'intro, j'l'aurais pas forcément pensé comme ça, j'voyais les immenses yeux comme un gros plan de ciné, mais en y pensant, c'est bien depuis l'intérieur de l'aquarium et avec de la diffraction chelou de lumière air-verre-eau, que c'est bien depuis les yeux des tweedle

@Cendres,
merci pour ta lecture sensible à l'angoisse et la peur de ces poissons, c'est effectivement un axe du texte que je me suis pris à vouloir développer par l'opposition de la forme des yeux, et à ce propos tu aurais peut-être pu ne pas partir sur la piste d'un enfant observateur : les "fentes" sont bien là pour suggérer des yeux qui ne peuvent résolument pas être humains, et font une opposition du chat avec les pupilles rondes des poissons, amplifiée par leur absence de paupières et les différences de potentiel à leurs expressions faciales respectives

@RHD,
huhu, visiblement on a tous remarqué les onomatopées ! uiui moi aussi ça m'a fait marrer !

@desspinozaalfonso
merci pour ton sérieux commentaire, je prends les remarques à propos de facilités et prédictibilité

bonus :
eh… vous l'avez vue…? ma phrase qui, avec un seul mot, n'est donc que totalement verbale ? prout huhu