[Samarcande]

Salut,

ma petite participation.
Exercice 1 pour l'instant seulement

L’aube pointait à peine, rue des Chevreuil. La maison au numéro 57 dormait encore, les volets tirés, sourde aux pépiements des moineaux dans le tilleul. Un gros chat tigré se glissa à travers la chatière. Il longea en silence le couloir jusqu’à la cuisine et s’approcha de son écuelle. Vide. Il leva la tête et huma l’air. Ça sentait bon les croquettes fraiches. Il suivit l’odeur jusqu’au placard de droite et tenta de glisser sa patte pour ouvrir la porte. Fermée à clef. Il écouta. Les ronflements de l’hommes aux chaussures couinantes et au ruban de soie autour du cou avec lequel il était pourtant interdit de jouer. La respiration régulière de la femme aux mains douces. Et enfin, légers comme la brise, les souffles des deux petits humains. Le chat hésita un instant puis se dirigea vers la chambre où reposaient les enfants. Il les aimait bien, malgré leur fâcheuse tendance à pousser des cris aigus à tout bout de champ. La petite lui préparait un carton avec une couverture au pied du lit pour l’attirer dans sa chambre. Grossier stratagème qu’il feignait d’ignorer en été, lui préférant la fraicheur du jardin, mais qu’il appréciait lorsque les températures s’abaissaient. Grincement de porte. Il était dans la chambre. Une boule de couvertures sur le lit de droite masquait complètement la petite fille. Le chat sauta avec légèreté sur la table de chevet du petit garçon qui dormait les bras en croix. L’opération « réveil-matin » pouvait commencer. De sa patte il commença à pousser un à un les objets qui encombraient le petit meuble. Hop ! Et un nounours par terre. La peluche s’écrasa au sol sans bruit. Hop ! Une gomme au sol. Elle roula sous le lit sans déranger les dormeurs. Hop hop !  Deux figurines ! Aucune réaction. Hop, hop et hop ! Le livre d’images, la construction Lego, le radio-réveil. Le fracas réveilla enfin les enfants qui bondirent hors du lit !
— Ah, c’est toi, Chocolat ? Tu m’as fait peur !
— Oh là là, quel désastre !
Le chat ronronna fort et frotta se tête contre les jambes des enfants. Ils allaient bien finir par comprendre.
— Tu veux des câlins, c’est ça ?
A première vue non. Le chat ne s’avoua pas vaincu et mordilla doucement le gros orteil du garçon.
— Aie ! Mais qu’est-ce que tu veux à la fin ?
— Je crois qu’il a faim, souffla la petite.
Pas trop tôt ! Le chat dévala les escaliers, louvoyant de gratitude entre les jambes de sa petite humaine qui manqua de trébucher plusieurs fois.  Elle rit, et le chat, qui pourtant aimait le silence par-dessus tout, pensa qu’après la porte du frigo, c’était le plus beau son du monde.

[Robert-Henri D]

Bonsoir Samarcande,

Il est bien ton texte, mais n'est-il pas un peu long ?

Bon, je n'ai plus vingt ans et du coup il convient de m'expliquer les chose plus longtemps qu'avant !    Or, vu l'exemple donné par Rémi (ne dépassant pas cinq lignes), je pensais que, s'agissant d'un exercice comme pour l'atelier précédant, où déjà mon idée était qu'il ne fallait pas dépasser 10 lignes, et qu'il convenait à nouveau de faire court (c'est du moins ce que j'ai cru comprendre).

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

[Dot Quote]

yoyoyo,

il m'a semblé que le ratio assez léger de phrases averbales/verbales n'empêchait pas un effet convaincant de celles qui nous intéressent dans cet atelier : je les ai attendues au début de ma lecture, "vide" en apéritif, "fermée à clée" en amuse-gueule, et lorsqu'elles sont arrivées je les trouvai efficaces, bien mises en scènes par le "il écouta" qui donne force au déluge s'ensuivant ! j'ai repris souffle, et replongeai avec les hop et ce qui les accompagne ; la deuxième prise de dialogue, en exclamation averbale, fonctionne à merveille...

bref, selon moi un usage expérimental réussi, pour cet atelier

[Luna Psylle]

Salut !

Et enfin, légers comme la brise, les souffles des deux petits humains.

Je me demande si ce Et enfin est utile. J'ai lu cette suite de phrases comme des options pour le chat. Option 1. Option 2. Et enfin, option 3. Deux approches différentes. Sinon, ces trois phrases nominales, longues et complètes : chapeau

Autrement, rien vu de particulier.

Et c'était tout mignon ce texte. C'est le chat qui vous fait écrire des trucs mignons ???

Une bonne journée à toi !

[Rémi]

Hey !

J'ai donné un avis sous le texte de Luna :
Au final, des phrases non verbales pour :
* Le rythme, les syncopes
* L'accentuation
* La transmission directe de ce que fait / ressent / comprend / perçoit le perso (point de vue interne du perso donné par le non verbal)

Voyons si ça s'applique :

Il longea en silence le couloir jusqu’à la cuisine et s’approcha de son écuelle. Vide. Il leva la tête et huma l’air. Ça sentait bon les croquettes fraiches. Il suivit l’odeur jusqu’au placard de droite et tenta de glisser sa patte pour ouvrir la porte. Fermée à clef.

Deux non verbales qui donnent une perception (compréhension de la situation) du personnage. Donne un point de vue interne, effet d'immersion.

Il écouta. Les ronflements de l’hommes aux chaussures couinantes et au ruban de soie autour du cou avec lequel il était pourtant interdit de jouer. La respiration régulière de la femme aux mains douces. Et enfin, légers comme la brise, les souffles des deux petits humains.

idem : perceptions du chat donnée "en direct"

Grincement de porte. Il était dans la chambre.

idem : perception du chat

Hop ! Et un nounours par terre. La peluche s’écrasa au sol sans bruit. Hop ! Une gomme au sol. Elle roula sous le lit sans déranger les dormeurs. Hop hop !  Deux figurines ! Aucune réaction. Hop, hop et hop ! Le livre d’images, la construction Lego, le radio-réveil.

c'est marrant
Ici, c'est du visuel. Les non verbales donnent des images. On imagine le chat qui agit et le chat qui observe les enfants. Immersif.

— Tu veux des câlins, c’est ça ?
A première vue non.

Ici, compréhension de l'enfant, en direct, effet immersif encore.

— Je crois qu’il a faim, souffla la petite.
Pas trop tôt !

idem, la pensée du chat en transmission directe.

et bien sûr, les phrases non verbales donnent du rythme (qui accentue l'effet comique parfois).

Merci Samarcande pour ce texte très sympa !

[Cendres]

Merci pour ton texte

C'est une histoire charmante et mignonne d'un chat avec des enfants.
Il n'est pas facile de placer des phrases nominales dans un texte, et elles sont intégrées naturellement.
Chocolat aura mis une sacrée pagaille dans la chambre des enfants

[Samarcande]

Salut à tous,

je repasse pour les réponses

@Dot

y
il m'a semblé que le ratio assez léger de phrases averbales/verbales n'empêchait pas un effet convaincant de celles qui nous intéressent dans cet atelier : je les ai attendues au début de ma lecture, "vide" en apéritif, "fermée à clée" en amuse-gueule, et lorsqu'elles sont arrivées je les trouvai efficaces, bien mises en scènes par le "il écouta" qui donne force au déluge s'ensuivant ! j'ai repris souffle, et replongeai avec les hop et ce qui les accompagne ; la deuxième prise de dialogue, en exclamation averbale, fonctionne à merveille...

bref, selon moi un usage expérimental réussi, pour cet atelier

Merci: en effet, J'ai pas tellement résussi à caser plus de phrases averbales.
Il me semblait que cela syncopait trop le texte et le rendait indigeste
J'admire d'autant plus ton exercice de style  qui reste super fluide !

@RHD

Bonsoir Samarcande,

Il est bien ton texte, mais n'est-il pas un peu long ?

Ah ah ah ! Je me suis laissée entrainer ! ça faisait un moment que je n' écrivais pas. Mais pour moi un texte de 450 mots ça reste court voire très court.
Est-ce qu'il va falloir demander à Rémi d'être plus précis ? J'ai bien aimé que chacun interprête les consignes à sa sauce. (longueur, que des phrases non-verbales ou un mix ).

@Luna

Salut !

Citer
Et enfin, légers comme la brise, les souffles des deux petits humains.
Je me demande si ce Et enfin est utile. J'ai lu cette suite de phrases comme des options pour le chat. Option 1. Option 2. Et enfin, option 3. Deux approches différentes. Sinon, ces trois phrases nominales, longues et complètes : chapeau

C'est intéressant comme point de vue. Ce sont effectivement les options du chat. Mais en quoi le "et enfin" indique que cela ne sont pas trois options ?
C'est juste redondant à ton avis?

@Rémi

— Tu veux des câlins, c’est ça ?
A première vue non.
Ici, compréhension de l'enfant, en direct, effet immersif encore.

C'est marrant pour moi le "A première vue non" n'était pas la compréhension de l'enfant, mais la lassitude di chat qui vois son espoir décu.
C'est à réponse à "ils allaient bien finir par comprendre!"
Comme quoi les phrases non verbales parfois compliquent un peu la compréhensi0n.
On peut aussi en jouer pour laisser planer des doutes, quand c'est nécessaire.

@Cendres
Merci pour ta lecture.
Comme tu vois j'ai eu du mal à placer des phrases non verbales (et d'ailleurs il n'y en a pas tellement).

[Robert-Henri D]

 

Ah ah ah ! Je me suis laissée entrainer ! ça faisait un moment que je n' écrivais pas. Mais pour moi un texte de 450 mots ça reste court voire très court.
Est-ce qu'il va falloir demander à Rémi d'être plus précis ? J'ai bien aimé que chacun interprête les consignes à sa sauce. (longueur, que des phrases non-verbales ou un mix ).
 

Ben, t'as bien raison ! Car moins qu'un exercice, c'est avant tout un motif d'échange convivial. Genre apéro entre voisins !

(tiens, du coup, je viens de placer une phrase non verbale !)

[Rémi]

Exactement : échange convivial

Et oui, maintenant que tu le dis, Samarcande, c'est évident que la phrase non verbale est la pensée du chat !

Notons quand même qu'il y a moyen de se gourrer à la lecture et donc qu'il faut faire gaffe à l'écriture.

[Luna Psylle]

Salut !

Je crois que je me suis emmêlée dans mes explications...

En fait, la façon dont j'ai lu le Et enfin, c'est comme s'il liait une seule et unique longue phrase [Les ronflements de l’hommes aux chaussures couinantes et au ruban de soie autour du cou avec lequel il était pourtant interdit de jouer, la respiration régulière de la femme aux mains douces, et enfin, légers comme la brise, les souffles des deux petits humains.. Sauf qu'il y a les points qui, eux séparent les phrases, ce qui a gêné ma lecture sur le moment.

Je ne suis pas sûre d'être vraiment plus claire...

Une bonne soirée !