Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

30 Septembre 2025 à 05:30:27
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Le Monde de L'Écriture » Salon littéraire » L'Atelier » Ateliers d’ecriture (Modérateur: Rémi) » Broken Survivors [Les phrases nominales - les phrases non verbales]

Auteur Sujet: Broken Survivors [Les phrases nominales - les phrases non verbales]  (Lu 2993 fois)

Hors ligne Luna Psylle

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   Salut lecteur !

   À la base, ce texte est une réponse à l'exercice sur les phrases nominales, mais force est de constater qu'il prend une toute autre direction pour moi. Gardons en tête qu'il sort des tripes, comme précisé dans ma première introduction. Un texte très moi, comme l'a décrit Samarcande dans son commentaire. Ceux qui me lisent sauront de quoi il en retourne. Donc, si je veux bien travailler les phrases nominales, et peut-être un peu plus, je ne changerai pas cette essence particulière.

   Une bonne lecture à toi !



BROKEN SURVIVORS

La porte coulissa sans bruit. Son chef entra ; elle n’osa pas. Elle savait ce qu’elle devrait affronter, cet espoir ténu entre vie et mort. Antiseptique. L’odeur lui piqua le nez, la rappela à la réalité, ni triste ni heureuse. Bien sûr, son chef remarqua. Il lui offrit sa main et son soutien pour cette épreuve. Elle la fixa, se souvint… un carnage, au milieu duquel elle s'était trouvée, et ce kuvien qui lui avait tendu la main pour la relever, elle parmi les cadavres. Elle l'avait suivi dans sa quête de justice et il l’avait intégrée à son équipe, devenue sa famille, constituée par-delà les guerres et les espèces, avec cet objectif commun. Sans qu’aucun ne s’en rende compte avant l’évidence, il l'avait conduite à lui. Lui. Ennemi intime ; amour insoupçonné. Lui qui ne tenait plus aujourd’hui qu’à un souffle.
Seul mouvement dans l’espace exigüe, leur médecin s’agita en tous sens, sans prêter attention à ses dilemmes. Bip. Elle tressauta. Bip... Bip... Elle devait entrer, devait le voir. Elle saisit l’aide de son chef, serra sa main avec force et, une fois à l’intérieur, ne put plus l’ignorer. Allongé sur un lit d’infirmerie, presque trop étroit pour le guerrier blessé, aux bandages ensanglantés. Immobile. Elle ne s’effondra pas, ne pleura pas, se rapprocha un peu plus de lui, oublia le monde, leurs peuples et leur promesse de se haïr, oublia toutes ses loyautés hormis celle de son cœur.
Elle se glissa, trouva sa place à son côté, et observa son visage tuméfié. De ses six yeux cyniques, elle n’en distingua que deux épargnés par les coups. Son sourire carnassier lui manqua soudain. Elle entremêla leurs doigts, espéra presque que ce contact le dégoûterait assez pour qu’il se réveillât d’un bond. Elle découvrit sa peau, que son propre corps refusait de toucher plus longtemps. Elle lutta, contre elle-même, contre lui, contre le destin qui les attendait, embrassa sa pommette ; et croisa son regard.
Ni colère, ni rejet. Encore brumeux, il ne lui intima pas de rompre le contact, y consentit presque, d’une caresse furtive sur son pouce. Une seconde rencontre, sans l’écho de cette guerre millénaire pour se rappeler à eux. Elle aima la texture de son bras, un chemin de minuscules écailles irisées, dont elle apprenait l’irrégularité. Ici, une plus marquée. Là, une cicatrice. Tous deux frissonnèrent de cette porte entrouverte, reflet d’un avenir ensemble. En cet instant, ils flottèrent, unis ; avant de redescendre. La haine reprit le dessus et il la rejeta de la pire de manières : en silence. Nul besoin de mots ou de gestes : juste ses prunelles amères.
Elle se redressa et fuit, disparut dans la nuit éternelle de la grande cité stellaire, déambula dans des avenues, qui se transformèrent en allées, en rues, en ruelles… elle courut autant que ses larmes s’écoulèrent, son cœur bientôt aussi aride qu’un désert. À bout de tout, elle s’effondra ici où personne ne la retrouverait, elle le savait. Personne d’autre que lui…
Des pas dans la nuit. Elle releva les yeux vers sa silhouette. Encore affaibli, il se tint droit et fier devant elle – comme le soldat qu’il était –, l’obligea à se relever – comme le soldat qu’elle était. Ils se haïssaient, autant qu’ils s’aimaient, chacun le savait et, sous l’œil complice de la nuit, choisissait. En silence, elle devina ses mots, ceux qu’il ne parvenait pas à lui avouer, qu’elle-même gardait cachés, et décida de s’accrocher à cet espoir qu’un jour, l’amour surpasserait la haine. Ils ne se regardèrent pas, ne se touchèrent pas, sur le chemin qui les ramenait chez eux, auprès de leur famille.
« Modifié: 27 Mai 2025 à 12:18:20 par Luna Psylle »

Hors ligne Samarcande

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Salut Luna,

un texte très "toi".
J'aime bien l'usage des phrases non verbales, mais je ne crois pas que les propositions non verbales, après les deux points ne constituent, grammaticalement parlant, des phrases non verbales.
L'effet final reste à peu près le même, on est bien d'accord là dessus.

Je pense que pour augmenter l'effet des phrases ou propositions non verbales, tu devrais les intercaler avec des phrases un peu plus longues, histoire de bien marquer le coup là où tu le souhaites vraiment. Parce qu'il y a dans ton texte des moments rapides : les phrases résumés du passé, des moments de découverte lorsqu'elle voit son ennemi préféré blessé, mais aussi des moments un peu plus lents : l'observation, le moment de contact qui est un petit moment d'éternité.

J'aime beaucoup ce passage
 :coeur:
Citer
Encore affaibli, il se tint droit et fier devant elle ; comme le soldat qu’il était. Il l’obligea à se relever ; comme le soldat qu’elle était.

Comme d'hab, en quelques lignes tu réussis à évoquer des personnages pleins, dans un monde dont on arrive à voir les contours, un passé riche... Bref un roman qui ne demande qu'à être développé !
J'admire.
« Modifié: 19 Mai 2025 à 18:38:45 par Samarcande »
«Trees are full of songs and we are not shy to seeing them.» (Elif Shafak - The island of missing trees)

Hors ligne nogaret1

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attention : un roman n'est pas un scénario. tu peux prendre plus de libertés et ne pas t'en tenir au : "je fis ceci, il fit cela ; je pensai ceci, il pensa cela"

Hors ligne Samarcande

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Salut Nogaret,

Dans ce cas il s'agit d'un exercice dans le cadre de l'Atelier d'écriture que tu trouves à ce lien.
Toutes les participations (commentaires plutôt ciblés sur les phrases non verbales, mais aussi libres) ou les propositions de textes qui suivent la consigne, sont les bienvenues.
«Trees are full of songs and we are not shy to seeing them.» (Elif Shafak - The island of missing trees)

Hors ligne nogaret1

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cette info ne change rien à mon commentaire

Hors ligne Samarcande

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Alors je ne comprends pas ton commentaire

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attention : un roman n'est pas un scénario. tu peux prendre plus de libertés et ne pas t'en tenir au : "je fis ceci, il fit cela ; je pensai ceci, il pensa cela".
Dans le cas précis, il  ne s'agit pas d'un roman, mais d'un texte de quelques lignes.
« Modifié: 19 Mai 2025 à 18:40:35 par Samarcande »
«Trees are full of songs and we are not shy to seeing them.» (Elif Shafak - The island of missing trees)

Hors ligne Luna Psylle

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Salut !

Merci Sam pour ton retour !

Oui, après ma question posée et une courte réflexion, je me dis que deux points ne séparent pas une phrase en deux.

C'est vrai que les phrases longues se ressentent mieux en première partie du texte, et peut-être un peu moins en seconde. Peut-être parce que ce début semble irréel, là où la suite est plus tirée vers la redescente, vers l'action, plus terre à terre.



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cette info ne change rien à mon commentaire
Je dirais même que ton commentaire ne me sert strictement à rien : ce texte n'est ni un roman, ni un scénario, et je n'y travaillerai pas l'écho :) oui : "je fis ceci, il fit cela ; je pensai ceci, il pensa cela", j'appelle cela un écho, je l'ai même explicité dans un autre écrit, un autre exercice, et cela fait partie intégrante de ma plume, pour mes personnages, puisque j'écris essentiellement pour eux.

Quant à ton avis sur l'utilisation des phrases nominales, eh bien, je vais le prendre comme tel.



Une bonne soirée à vous !

Hors ligne nogaret1

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ce n'est jamais qu'un avis

Hors ligne Robert-Henri D

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Hello Luna, je viens de lire ton texte... or, même si je l'ai apprécié, je me demande s'il correspond bien à ce qui est demandé dans cet atelier. Certes, il est fort vivant : notamment en raison de son écriture syncopée, mais j'ai peur (peut-être aussi en raison de sa longueur ?) que le lecteur désireux de disserter après coup dans le sens attendu par cet exercice ne perde un peu pied ?
« Les heures glissent comme des plumes légères, caressant mes souvenirs, là où chaque souffle devient un murmure d’éternité. »

Mon bébé : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=40063.msg626774#msg626774

Hors ligne Dot Quote

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yup !

prenant ce texte indépendamment de l'univers qui l'entoure, j'imagine que ma perception de celui-ci est limitée... je n'ai pas non plus trop su comment rattacher ce travail avec l'atelier, rien qu'à la question de la ponctuation, car les propositions averbales me semblent intéressantes pour aborder la thématique, mais du coup on ne peut pas parler de phrases complètes comme tu l'admets toi-même, même si du coup l'impact de ces propositions donne matière à réfléchir, notamment comme le stipule Samarcande, sur le rythme et la vitesse, le découpage de lecture, que j'ai trouvé un peu rigide...

salut nogaret1, ici meud je crois que tu as le droit de baisser un peu la garde, la convivialité humaine tend à se perdre un peu partout et peut parfois être retournée contre ceux qui la tentent, mais entre nous on tolère qmm assez bien les manières chaleureuses et ça peut même aider la bonne entente
.

Hors ligne nogaret1

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Re : Broken Survivors [Les phrases nominales - les phrases non verbales]
« Réponse #10 le: 19 Mai 2025 à 20:08:35 »
il ne faut jamais oublier qu'on est sur un forum. bien que libres de les recevoir comme vous voulez, vous ne pouvez pas prétendre que mes messages soient objectivement discourtois par un ton que votre oreille mentale (comme dirait bergson) leur prête. c'est tout justement l'objet de ma discussion avec @claudius. mon intention n'est pas de blesser, mais de donner un avis qui me paraît de bonne foi. que ça puisse blesser soit dit en passant, c'est une autre chose
« Modifié: 19 Mai 2025 à 20:10:07 par nogaret1 »

Hors ligne Dot Quote

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Re : Broken Survivors [Les phrases nominales - les phrases non verbales]
« Réponse #11 le: 19 Mai 2025 à 20:25:17 »
mea culpa si je lis un peu de froideur alors qu'il n'en est rien
et en tout respect de ta volonté d'être sérieux
je reçois que tu ne veux pas blesser

mais sans trop déborder sur du flood (parler d'autre chose que du texte), ce fil est un espace de travail avant un espace de mises au points des comportements (ce à quoi je déroge donc ici, pardonne moi Luna Psylle)
.

Hors ligne Luna Psylle

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Re : Broken Survivors [Les phrases nominales - les phrases non verbales]
« Réponse #12 le: 20 Mai 2025 à 11:47:05 »
Salut !


Merci Robert-Henri pour ton retour !

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Certes, il est fort vivant : notamment en raison de son écriture syncopée, mais j'ai peur (peut-être aussi en raison de sa longueur ?) que le lecteur désireux de disserter après coup dans le sens attendu par cet exercice ne perde un peu pied ?

Ah bon ? Mince :/ je pensais vraiment qu'on pourrait y réagir sur l'utilisation des phrases non verbales. Est-ce qu'il a ce même défaut que certains de mes Tic-Tac ? Trop émotionnellement imprégné pour que les lecteurs osent y redire sans casser cet équilibre entre émotion et travail du texte ? Parce que si c'est le cas, je me dis que si, tu peux tout à fait pointer mes phrases nominales si tu y vois des lacunes.


Merci Dot Quote pour ton retour !

Citer
prenant ce texte indépendamment de l'univers qui l'entoure, j'imagine que ma perception de celui-ci est limitée... je n'ai pas non plus trop su comment rattacher ce travail avec l'atelier, rien qu'à la question de la ponctuation, car les propositions averbales me semblent intéressantes pour aborder la thématique, mais du coup on ne peut pas parler de phrases complètes comme tu l'admets toi-même, même si du coup l'impact de ces propositions donne matière à réfléchir, notamment comme le stipule Samarcande, sur le rythme et la vitesse, le découpage de lecture, que j'ai trouvé un peu rigide...

Ce texte n'a pas d'intrigue développée à proprement parlé : il s'agit plutôt d'utiliser des dénominatifs récurrents (ici, le kuvien, qui est une race qui revient dans... quatre ou cinq textes éparses) quand je décide d'écrire des textes qui se passent dans les étoiles, sur le thème du Space Opera. Il n'y a rien à apprendre sur ces personnages qui pourrait brider ta perception du texte :) ils sont apparus pour ce texte.

Il faut que je me relise bien... quand tu me dis propositions adverbiales, je n'avais pas cette sensation qu'elles étaient aussi présentes ! Je vais aller mettre plein de couleurs sur mon brouillon, réfléchir au parallèle nominales/adverbiales... attends ! quand tu dis adverbiales, tu parles phrases basées sur un adverbe ou phrases sans verbe ?

Par contre, je veux bien un exemple de ce que tu trouves rigide, afin de voir si je peux le retravailler, ou s'il s'agit justement de ce que j'aime écrire, et donc si ce travail sera dur à aborder pour moi :)



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Une bonne journée à tous !

Hors ligne Robert-Henri D

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Re : Broken Survivors [Les phrases nominales - les phrases non verbales]
« Réponse #13 le: 20 Mai 2025 à 19:46:21 »
 ;)  Rebonjour Luna Psylle,

Rebondissant sur ta demande... j'ai donc relu ton texte en isolant les parties qui m'ont le plus interpelé (en toute amitié, rassures toi !)

Antiseptique. L’odeur lui piqua le nez, la rappela à cette réalité ni triste ni heureuse.

Elle le suivit dans sa quête de justice, il l’intégra à son équipe, devenue sa famille ; jusqu’à lui. Lui. Ennemi intime ; amour insoupçonné. Lui, qui ne tenait plus, aujourd’hui, qu’à un souffle.

Le médecin s’agitait en tous sens. Rappel. Elle devait entrer, devait le voir.

Allongé sur un lit d’infirmerie ; surveillé en continu. Immobile. Elle ne s’effondra pas, ne pleura pas, s’avança vers lui, oublia le monde et leur promesse de se haïr, oublia toutes ses loyautés hormis celle de son cœur.

Puis on repasse en " normal " sur une bonne partie de texte, avant de lire ceci :

Elle lutta, contre elle-même, contre lui, contre le destin qui les attendait ; embrassa sa pommette, et croisa son regard.

Et puis cela :

Elle se redressa et fuit, disparut dans la nuit éternelle de la grande cité stellaire, déambula dans des avenues, qui se transformèrent en allées, en rues ; en ruelles…

et ceci :

 Encore affaibli, il se tint droit et fier devant elle ; comme le soldat qu’il était. Il l’obligea à se relever ; comme le soldat qu’elle était. Ils se haïssaient, autant qu’ils s’aimaient ; chacun le savait et, cette nuit, choisissait.

Et voici ce que j'en ai déduit :

En fait, je l'avoue, j'aime assez ce type de récit, pour la raison qu'il me semble bien refléter le mode actuel d'écriture. Notamment par le mélange intéressant de plusieurs caractéristiques stylistiques. Comme susdit dans mon bref commentaire, j'y vois une nette prédominance pour un style syncopé et fragmentaire, entrelacé, toutefois de moments plus fluides et l'utilisation marquée des phrases nominales (ce dernier point répond donc plutôt bien à ce qui est attendu dans cet atelier).

Je m'explique :

Pourquoi ais-je parlé de style syncopé ? eh bien, je dirai que c'est ce qui caractérise (du moins à mon sens) les extraits que j'ai répertoriés. Soit, beaucoup de phrases courtes, de propositions indépendantes juxtaposées, et un bon nombre de ruptures rythmiques qui m'ont fait ressentir ce souhait d'impact qui s'obtient par un choix de ponctuation inhabituel (lequel me semble à l'origine de cette fragmentation dont je fais état en parlant de style syncopé).

Pour précision, j'ai relevé :

"Antiseptique. L’odeur lui piqua le nez, la rappela à cette réalité ni triste ni heureuse."
"Lui. Ennemi intime ; amour insoupçonné."
"Rappel. Elle devait entrer, devait le voir."
"Immobile. Elle ne s’effondra pas, ne pleura pas..."

Ce qui fait songer à un choix stylistique particulier, donc, recréant l'effet produit lorsqu'on écrit sous l'emprise d'une forte intensité émotionnelle, qui de fait, peut révéler une pensée hachée par icelle. Ce qui, là encore, est un plus, apte à faire plonger le lecteur dans l'action, et ce, sans fioritures inutiles.

Or, ces même phrases séquentielles peuvent s'admettre nominales :

"Antiseptique." (décrit une odeur, une ambiance)
"Lui." (désigne le personnage avec intensité)
"Rappel." (celui d'une action assortie d'une pensée soudaine)
"Immobile." (pour flasher sur un état)

Bien qu'avant tout, cela renforce en premier le caractère syncopé (que j'ai ressenti d'emblée), en créant alors des images (ou des concepts saisissants) qui impactent l'esprit du lecteur par leurs effets de contraste.

Autres exemples dont deux verbaux :

"ni triste ni heureuse"
"Ennemi intime ; amour insoupçonné"
"Ils se haïssaient, autant qu’ils s’aimaient"

Je vois là cette alternance rythmique chère au poète que je pense être... d'autant qu'en entrecoupant des passages syncopés par des passages "normaux" je perçois l'usage (volontaire ou involontaire ?) d'une technique qui peut s’avérer très utile contre la monotonie !

Voilà, j'espère ne pas m'être trompé... mais ça mon amie : c'est toi qui le diras !

Bien cordialement de Robert.
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Hors ligne Rémi

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Re : Broken Survivors [Les phrases nominales - les phrases non verbales]
« Réponse #14 le: 20 Mai 2025 à 21:37:13 »
Salut !

Robert a écrit :
Citer
style syncopé et fragmentaire, entrelacé, toutefois de moments plus fluides et l'utilisation marquée des phrases nominales
et
Citer
"Antiseptique." (décrit une odeur, une ambiance)
"Lui." (désigne le personnage avec intensité)
"Rappel." (celui d'une action assortie d'une pensée soudaine)
"Immobile." (pour flasher sur un état)

J'aime bien cette analyse.

Les phrases non verbales font évoluer le rythme et mettent l'accent (l'intensité, flasher...) sur certains points clés.



Citer
Antiseptique. L’odeur lui piqua le nez
Ici, le mot "antiseptique" nous donne une sensation que vit le personnage de façon directe. Le narrateur disparait et le lecteur se trouve directement relié à la perception du personnage.

Citer
Elle le suivit dans sa quête de justice, il l’intégra à son équipe, devenue sa famille ; jusqu’à lui. Lui. Ennemi intime ; amour insoupçonné.
Je suis pas fan des points virgules utilisés dans ce contexte. Des virgules ou des points iraient aussi bien.
Ici, les phrases non verbales mettent l'accent. Elles appuient un peu comme un zoom (pour le "lui"). Elles appuient en ne donnant que les caractéristiques clé (et paradoxales) : ennemi intime, amour insoupçonné.

Citer
embrassa sa pommette, et croisa son regard.
Ni colère, ni rejet.
là encore, c'est une perception du personnage (elle ne voit ni colère ni rejet dans son regard) qui est donnée directement. Le lecteur est en prise directe avec le perso et le narrateur passe à l'arrière plan.

Citer
La haine reprit le dessus et il la rejeta de la pire des manières : en silence. Nul besoin de mots ou de gestes : juste deux prunelles amères.
Ici, c'est la première "longue" phrase non verbale.
Et encore une fois, c'est une perception du personnage qui nous est donnée de manière plus directe.
Plutôt que dire ce que le perso comprend ou perçoit, tu donnes directement sa compréhension et sa perception.

Citer
Ici, personne ne la retrouverait, elle le savait. Personne d’autre que lui…
idem (ce que le perso "savait")

Citer
Des pas dans la nuit. Elle releva les yeux vers sa silhouette.
idem, ce que le perso perçoit

Au final, des phrases non verbales pour :
* Le rythme, les syncopes
* L'accentuation
* La transmission directe de ce que ressent / comprend / perçoit le perso (point de vue interne du perso donné par le non verbal)

ça n'est que ma perception du truc, je peux me planter et vous pouvez évidemment reprendre les idées émises, enrichir et toussa :)

A++
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

 


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