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02 Octobre 2025 à 21:58:27
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Gloria [EXPLICITE]

Auteur Sujet: Gloria [EXPLICITE]  (Lu 2173 fois)

Hors ligne derrierelemiroir

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Gloria [EXPLICITE]
« le: 02 Janvier 2025 à 21:24:48 »
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Elle s’observe dans la glace, le regard neutre, concentré, s’ausculte minutieusement comme s’il s’agissait d’étoffer le croquis qu’était son reflet. Dans son tiroir, elle repère le crayon marron muni d’une fine brosse, s’en sert pour définir le contour de ses sourcils. Elle saisit ensuite son mascara avec lequel elle enduit minutieusement ses cils. Longuement, elle examine le résultat. T’as une belle gueule, lui avait déclaré, un jour, un ami. Ou étaient-ils amants ? Ils couchaient ensemble, certainement. Elle avait cru, comme d’habitude, que leur relation exigeait plus, plus d’intimité, de complexité, d’exclusivité, sans s’être pourtant le moins du monde interrogée sur  sur ses propres sentiments à son égard. L’importance qu’avait eu cette personne. Quand il apparaissait aux mêmes soirées que Gloria, elle redirigeait, sans presque s’en rendre compte, toute son attention sur lui. Elle se plaçait, l’air de rien, sur son chemin, à côté de lui au bar, plaisantait, se transformait en cette jeune femme charmante qu’elle savait si bien imiter, femme hardie, spirituelle, ironique, invulnérable, qui prétendait par-dessus tout être libre. Qu’espérait-elle de lui, alors ?

– Gloria, le taxi est là !
– J’arrive.
Elle reste immobile. Place ses mains de chaque côté de son visage et, délicatement, tire la peau en direction de son cou. Observe sa poitrine, son ventre, ses hanches, y soustrait mentalement du volume, en redessine les courbes.
– Gloria !
– Oui oui.

Elle délaisse la salle de bain, déçue de n’avoir pu atteindre la perfection vers laquelle son ambition tendait – mais peut-être qu’il s’agissait d’une utopie, une vision qui imperceptiblement avait viré au mirage – et se dirige vers le salon. Dedans, une toute petite fille qui traîne d’une démarche chancelante une peluche en forme d’hippopotame, et puis un homme et une femme d’un certain âge qui observent l’enfant d’un oeil amusé. L’homme assis confortablement sur le fauteuil, la femme agenouillée sur le parquet ancien.
– Ah, voilà enfin maman, annonce l’homme à l’enfant. À force d’essayer de se faire belle, j’ai cru qu’elle t’avait oubliée.
La petite fille, presque un bébé encore, relève le visage, aperçoit Gloria et se précipite à sa rencontre les mains tendues en avant. Gloria la soulève et la serre contre elle, murmure Mon petit coeur, Mon coquelicot, puis la repose, s’accroupit devant elle.
– C’est Oma et Opa qui te mettent au lit ce soir, Clara ma chérie. Ça va bien aller, d’accord ? Ils te raconteront une belle histoire, te donneront ton biberon, te brosseront les dents et chanteront une chanson.
– Gloria, enfin ! insiste son mari depuis l’entrée.
Les traits de l’enfant se crispent, elle s’accroche aux jambes de sa mère.
Gloria jette un regard insistant à sa belle-mère qui hésite une infinité de secondes puis s’empare de Clara sur le point de pleurer.
– Ça va bien aller, ma chérie. Papa et maman t’aiment très fort, essaie de la rassurer Gloria.
À contrecoeur, elle se retourne et quitte la pièce, s’éloigne des gémissement de sa fille, et à mesure que la distance entre elles s’élargit grossit de même sa culpabilité. Dans le hall d’entrée, son mari l’accueille avec irritation :
– Ça fait dix minutes que je crie que le taxi est là.
– Tu exagères, Marc. T’as dit au revoir à ta fille au moins ?
– Évidemment, tu me prends pour un monstre ?

Elle s’apprête à répondre mais il est déjà dehors, dans l’humidité d’octobre. Elle entend l’accélération de ses pas puis sa voix empressée qui salue le chauffeur du taxi. Elle enfile rapidement ses chaussures, s’empare de son manteau et sort de la maison, contrariée, sans toutefois réussir à identifier la cause de ce sentiment. S’agit-il de la distance qu’elle sent se creuser entre Marc et elle, de la lenteur de sa belle-mère qui semble ne jamais être bien certaine d’exister comme il faut, ou peut-être la remarque de son beau-père, qui maintenant qu’elle y pense, était particulièrement insidieuse ? Ou sont-ce ses propres paroles précipitées, maladroites, envers Clara, qui la fâchent ?

– Tu sais, on aurait pu y aller à vélo si tu ne voulais pas conduire, remarque-t-elle à l’intention de son mari en s’installant à ses côtés sur la banquette arrière du véhicule. Bonsoir monsieur, ajoute-t-elle en s’adressant au conducteur.
– Pour arriver tout transpirants ? Non merci, répond-il en la dévisageant d’un air mécontent.
– Aller en taxi à une soirée entre amis c’est quand même too much, je trouve. Tu as quoi, l’intention de finir ivre mort ?
– Mais pas le moins du monde. J’aimerais juste ne pas devoir mesurer ma consommation d’alcool pour une fois. Quand tu auras le permis, si un jour tu le passes, on en reparlera.
Elle retient sa réplique, se contente de soulever les sourcils pour indiquer qu’une fois de plus, leur conversation emprunte une direction funeste. Instantanément, le visage de Marc se détend, son expression s’apaise.
– Je suis désolé. Ce que je voulais dire, c’est que tu es très belle.
Sa voix grave, d’avant les fissures, et ce regard qui fend les murs.
– Merci. Tu es pas mal toi non plus.
Ils échangent un sourire. La dispute est désamorcée. Tout va bien.

*

La soirée semble réussir, les rires et les verres s’entrechoquent avec allégresse, la conversation s’écoule ininterrompue. Parfois, deux convives s’en échappent en aparté, échangent plus intimement, mais le courant principal les réintègre très vite au sein de son flux irresistible. Les vieux amis d’université, surtout, sont éloquents. Enfin réunis, ils déterrent d’anciennes blagues de la poussière des souvenirs, leurs offrent l’espace de quelques instants, un lustre nouveau, puis passent à d’autres réminiscences et leurs conjoints d’essayer d’extraire de l’ombre de ces histoires les silhouettes des personnes qu’ils étaient alors.

Gloria, seule parmi les invités, s’ennuie. Elle participe par intermittence, offre un commentaire ou une opinion, puis s’en retourne à son silence boudeur. Mais son humeur passe inaperçue, la gaieté prévaut, des nouvelles bouteilles remplacent celles désormais vides, les coupes se remplissent. Santé ! À ton nouveau client, Marc ! À ta promotion, Agnès ! Et tes élèves, Martha, et ta recherche, Gloria ? Gloria s’extirpe tant bien que mal de sa torpeur, évoque à contrecoeur cette bourse qu’elle espère obtenir, et tous de la congratuler en avance, d’ignorer ses protestations, et personne de l’écouter vraiment.

Les hôtes, Julia et Mauritz, sourient, gloussent, ramassent les assiettes sales, les emmènent en cuisine, s’en retournent avec le plat principal, Boeuf Wellington accompagné de légumes rôtis. Leurs deux enfants dorment déjà, tous les soirs à dix-neuf heures sans faire d’histoires ! Et d’autres de surenchérir Mais la notre c’est pareil, ou alors Ah, chez nous pas moyen avant neuf heures ! Des rires s’ensuivent, chacun des amis veut faire part de son expérience, essayer de partager – sans trop se vanter – les accomplissements de sa progéniture. Avec un pincement au cœur, Gloria considère ces listes de succès ou défaites, petites et grandes. Se demande pourquoi tous s’acharnent à les dénombrer, quand il lui semble que la vérité est ailleurs. Elle se remémore l’étonnement de sa fille quand elle a tenu son premier escargot entre ses doigts potelés. À la pluie fine qui mouillait ses cils, et Clara encapuchonnée, bottes aux pieds, qui répétait coca coca coca cocaco. Aux nuages épais dans le ciel qui déversaient leur abondance sur les plaines, le village, dans les jardins. Clara oublieuse qui ne voyait que le petit mollusque, son corps s’enroulant et se déroulant, ses tentacules qui, l’un après l’autre, émergeaient de sa tête. Gloria se dit qu’il faudrait parler de cet escargot, coca, cocaco, des pleurs de Clara quand il avait fallu rentrer, de la chanson qu’elles avaient imaginée plus tard, dans la voiture, Coca, mon beau coca. Mais qui cela intéresserait-il ? Peut-être que la substance de ces moments ne peut être comprise qu'à travers l’amour que Gloria éprouve pour sa fille. Peut-être qu’aux yeux des autres, ce déroulement d’instants précieux ne serait perçu que comme une énième liste d’accomplissements. Petits et grands.

Marc, assis en face d’elle, lui jette par moment des coups d’oeil discrets, comme pour vérifier qu’elle est encore là, qu’elle ne s’est enfuie, n’a pas disparu. Elle aimerait qu’il s’amuse, qu’il arrête de penser à son bien-être à elle. Souhaiterait, par moment, que leur union s’évapore. Elle pourrait alors le regarder de loin, en sécurité, et ne plus souffrir de la distance qui grandit entre eux. Pourrait se détourner et, qui sait, retrouver cette personne qu’elle était avant leur rencontre, avant son déménagement et la fondation de leur foyer dans un pays qu’elle connait si mal. Alors elle lui sourit, essaie de le rassurer par ses expressions, de se mêler un peu plus à la discussion. Tout va bien, feint-elle.

*

Dans le taxi du retour, la présence de Marc se démultiplie. Il est volubile, bruyant, cherche à l’embrasser, caresse sa jambe, tente de la faire rire puis de l’embrasser à nouveau. Elle le repousse doucement, sans trop le brusquer, objecte que quand même, ils ne sont pas seuls, excusez-nous Monsieur le chauffeur. Mais allez, insiste-t-il, pour une fois qu’on peut se détendre, la petite dort. Ce retour de sa pensée à Clara la bloque encore plus, lui présente toute idée de sensualité comme une inconvenance, et qu’en est-il de son ventre flasque, de ses cuisses épaissies ? Qu’en est-il de toutes les identités qu’elle se doit d’endosser en même temps, comment n’en choisir qu’une seule, s’adonner à des échanges érotiques, quand toutes les autres déclament en même temps dans sa tête, se coupant sans cesse la parole ? Marc, vraiment, je ne suis pas d’humeur ! s’écrie-t-elle alors, impatientée par sa propre inaptitude à profiter du moment présent.
À la maison, la petite ne dort pas, elle se démène à pleins poumons et les beaux-parents sont assoupis sur le canapé. Gloria se précipite dans la chambre de l’enfant encore chaussée de ses escarpins, manteau sur les épaules. Elle soulève Clara hors de son lit, embrasse son corps chaud et menu, Là là là, tout va bien, maman est là. Elle entend de loin la voix de Marc qui admoneste ses parents, se souvient de son assurance que tout se passerait bien, et malgré sa raison qui lui assure qu’il ne pouvait pas savoir, elle lui en veut. Plus jamais, elle murmure. Plus jamais je ne te laisse, ma Chérie, mon Coeur, ma Colombe, Coquelicot merveilleux, Princesse de ma vie. Clara est déjà calmée, somnolente, la tête posée tout contre l’épaule de sa mère, les bras relâchés autour de son cou.

Quand Gloria retourne dans la salle de séjour, les beaux-parents sont partis. Marc est appuyé contre le comptoir de la cuisine, un verre d’eau en main, l’air dépité. 
– Je suis désolé, ma chérie. Ils m’ont juré qu’ils venaient à peine de fermer les yeux et que Clara dormait depuis plusieurs heures, mais je ne suis pas sûr que ce soit vrai.
– Je n’ai pas vraiment envie d’en discuter, je suis fatiguée. Je vais me démaquiller.
– Attends un peu, viens par ici.
Méfiante, elle s’approche de lui, se laisse enserrer dans ses bras. Il a l’air sobre, son énergie canalisée, arbore un air viril qui lui picote, malgré elle, la peau.
– Tu me manques, il murmure tout contre son oreille.
Elle hésite. Se laisser toucher, puis déshabiller ? Et sa colère, ses déceptions, toutes ses irresolutions ? Les laisser choir au sol avec sa robe, se délester de leur pesanteur fastidieuse au moins pour la nuit ?
– Tes seins dans cette robe, pfui, continue-t-il, et sa main de tracer des contours sur le torse de Gloria, des spirales qui ont pour épicentres ses tétons durcissant. De son autre main, il soulève le tissu léger de sa robe, caresse la rondeur de ses cuisses, et puisqu’elle gémit et puisqu’elle reste, il abaisse sa culotte. Elle se retourne, sent la pression de son érection contre ses fesses, ne peut retenir un soupir. Une main s’insinue entre ses jambes, effleure sa vulve, l’écarte, et en elle, comme un appel à être touchée, pénétrée, envie pressante, urgente, accélération de sa respiration. Ouvre-moi encore, elle quémande. Avec plaisir, répond la voix rauque de Marc. Elle râle et se souvient alors de cet ami ou amant d’il y a dix ans. Le poids de son mari se transforme, devient celui de l’autre et elle qui s’abandonne, lui répète Ouvre-moi, entre, plus fort, baise-moi, elle qui en cet instant ne se veut plus ni mère ni épouse, s’imagine rajeunie, son désir qui l’inonde, la dépasse, devient océan, engloutit tout. Plus fort, elle réclame. Désir univers qui efface les frustrations, l’amertume, son découragement face à son corps ramolli, sa lassitude suite à l’énième dispute au sujet de rien, de tout, dispute qui lentement, imperceptiblement élime le ciment qui unit leur couple. Elle qui exige de cet autre qui vraiment est son mari, exige son doigt plus profond et puis enfin son sexe tendu, qui imagine cet autre derrière elle, en elle qui a dix ans de moins, jeune, libre, son plaisir disséminé aux quatre vents, plaisir embrasé qui grossit grossit grossit et ah !
Elle qui se retire, tremblante, embrasse son mari sur les lèvres et part se brosser les dents.

« Modifié: 11 Septembre 2025 à 10:02:58 par derrierelemiroir »
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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #1 le: 02 Janvier 2025 à 23:02:28 »
Bonsoir,

Ce second personnage est aussi riche que le premier, on devine, on comprend, on s'interroge. Cette Gloria pourrait être moi, ma soeur, ma mère, ma voisine... Beaucoup d'idées amenées judicieusement et pourtant, le texte comporte des maladresses. Je ne suis par forcément à l'aise pour dire ce qui me paraît bancal car je constate que mes interventions peuvent être les mal venues. Alors je vais prendre des pincettes.

Citer
Dans son tiroir, elle repère un crayon marron muni d’une fine brosse, s’en serre pour redéfinir le contour de ses sourcils. Elle soulève ensuite un mascara avec lequel elle enduit minutieusement ses cils.
Sert c'est plus cool.  8) Peut-être qu'elle ne se maquille pas souvent, j'y ai pensé, mais elle semble découvrir son tiroir à maquillage avec le terme repère et soulève, l'absence de possessif accentue cela. Peut-être faudrait-il dire un truc comme : dans sa trousse à maquillage, elle choisit un crayon..., son mascara préféré...

Citer
elle qui redirigeait toute son attention sur lui
Le qui alourdit la phrase.

Citer
qui prétendait par dessus tout être libre
Il manque le tiret.
Cette phrase se lit très bien, mais je la trouve très longue, surtout avec les nombreux adjectifs de la fin.

Citer
Observe sa poitrine, ses hanches, son ventre, y soustrait du volume, en redéfinit les courbes.
J'inverserais hanches et ventre. Y soustrait du volume, donc elle rentre son ventre ! Je le dirai où alors je décrirais sa fameuse robe rouge qui lui donne de si jolies courbes.

Citer
aperçoit Gloria et se précipite à son encontre les mains tendues en avant. Gloria la ramasse et la serre contre elle,
à sa rencontre convient mieux.
ramasse, cela fait un peu paquet, la porte peut-être ou la prend dans ses bras.

Citer
elle se retourne et quitte la salle, s’éloigne des geignements de sa fille,
La pièce ou le salon serait mieux, la salle sous-entend qu'elle n'est pas chez elle.
Des geignements, un terme plus doux montrerait l'affection maternelle.

[qu
ote]remarque-t-elle à l’intention de son mari en s’introduisant à ses côtés sur la banquette arrière du véhicule. [/quote]
S'installant coule mieux.

Citer
Quand tu auras le permis, si un jour tu le fais, on en reparlera.
Tu le passes peut-être.

Citer
La soirée semble réussir, les rires et les verres s’entrechoquent régulièrement, la conversation s’écoule jovialement, parfois, deux convives s’en échappe en aparté, échangent plus intimement,  mais le courant principal les réintègrent rapidement au sein de son flux irresistible.
La soirée semble réussir, c'est bizarre à lire.
La liste des adverbes est à la fois sympa, mais alourdit aussi la phrase déjà longue. Je raccourcirai cette phrase surtout qu'au final la soirée n'est pas excellente pour Gloria. Pourtant et je vais me contredire je trouve qu'entre son analyse et son ressenti, tout cela est bigrement bien fait. J'aimerai savoir écrire ainsi.

Citer
leurs femmes d’essayer d’extraire de l’ombre des ces histoires
de

L'énorme pavé qui suit doit être mis en paragraphe, il manque parfois de la ponctuation et il y a des coquilles. La lecture est quelque peu gâchée, alors que les sujets de conversation tellement convenus sont, je trouve, assez bien formulés, on s'y croirait !

Citer
Gloria se précipite dans la chambre de l’enfant encore chaussée de ses escarpins, pesant manteau sur les épaules.
Pesant, il y a un truc bancal.

Citer
Elle râle ... et ah !
Une seule phrase ! Oh la la, pas de souffle pour lire tout cela d'une traite.  :-¬?

Pour conclure, ce personnage est plus plaisant, plus abouti. Il est peut-être plus simple d'approche. Dommage que le texte soit moins abouti, mais je sais qu'en revoyant quelques trucs il sera très bien, différent du premier extrait comme si l'écriture était plus naturelle, plus libre. Le personnage était peut-être plus inspirant.  :)
« Modifié: 02 Janvier 2025 à 23:10:01 par BAGHOU »
"La critique, art aisé, se doit d'être constructive." Boris Vian dans "Les chroniques du menteur".

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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #2 le: 03 Janvier 2025 à 16:04:38 »
Bonjour BAGHOU,

Je te remercie énormément pour ce deuxième commentaire très complet et plus qu'utile.

Citer
Cette Gloria pourrait être moi, ma soeur, ma mère, ma voisine.
Merci pour cette comparaison, je ne souhaite rien d'autre que de rendre Gloria familière.

Citer
Beaucoup d'idées amenées judicieusement et pourtant, le texte comporte des maladresses. Je ne suis par forcément à l'aise pour dire ce qui me paraît bancal car je constate que mes interventions peuvent être les mal venues. Alors je vais prendre des pincettes.
merci beaucoup de t'y être attelée.

J'ai intégré la plupart de tes remarques, essayé d'aérer le texte là où je n'avais pas l'impression d'en briser le rythme, et je pense qu'il y a gagné en lisibilité. Je te remercie encore vivement.

Citer
Pour conclure, ce personnage est plus plaisant, plus abouti. Il est peut-être plus simple d'approche. Dommage que le texte soit moins abouti, mais je sais qu'en revoyant quelques trucs il sera très bien, différent du premier extrait comme si l'écriture était plus naturelle, plus libre. Le personnage était peut-être plus inspirant.  :)

 :) :) :) je suis très contente que Gloria t'aie plu. Je crois que grâce à tes commentaires, l'écriture est devenue plus fluide et facile d'accès.



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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #3 le: 03 Janvier 2025 à 22:35:29 »
Salut,

Citer
Elle s’observe dans la glace, déchiffre les liens reliant ses traits comme pour en abstraire le meilleur tableau qu’il leur est possible de composer. Dans son tiroir, elle repère le crayon marron muni d’une fine brosse, s’en sert pour redéfinir le contour de ses sourcils. Elle soulève ensuite son mascara avec lequel elle enduit minutieusement ses cils. Longuement, elle examine le résultat.
Pas fan de la phrase en gras qui est assez abstraite pour moi.
Pas fan de "soulève", comme si le mascara était trop pesant.

Un détail :
Citer
ne peut retenir un soupire.
soupir

Beaucoup d'hypocrisie dans ce monde que tu nous décris. Le texte est fort et même dérangeant à la fin.
En tout cas, ce personnage de Gloria est complexe et tu la mets en scène de façon assez... implacable ?
J'aime bien le point de vue très fort de Gloria du début à la fin, très immersif.

A+
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #4 le: 04 Janvier 2025 à 10:49:16 »
Salut Rémi,

Très sympa que tu passes par ici :)

Citer
Pas fan de la phrase en gras qui est assez abstraite pour moi.
mais tu as complètement raison. J'ai beaucoup de peine avec cette phrase, j'arrive pas à lui faire dire ce que je veux, ça fait plusieurs fois que je la réécris. Peut-être qu'il faut la barrer tout simplement. J'y réfléchis.

Citer
Pas fan de "soulève", comme si le mascara était trop pesant.
t'as raison, je corrige

Citer
soupir
aaaah, il me semblait mais j'ai été trop feignasse pour vérifier, honte à moi  :mrgreen:

Citer
Beaucoup d'hypocrisie dans ce monde que tu nous décris. Le texte est fort et même dérangeant à la fin.
En tout cas, ce personnage de Gloria est complexe et tu la mets en scène de façon assez... implacable ?
J'aime bien le point de vue très fort de Gloria du début à la fin, très immersif.
merci pour ce commentaire qui m'est très très utile. Est-ce que tu pourrais, si tu as le temps et l'envie, m'expliquer, soit ici soit en mp, ce que tu trouves dérangeant? Parce que je ne crois pas que mon but ait été tant de déranger. Et m'expliquer ce mot aussi, implacable, associé à Gloria?

Le truc avec ce texte, c'est qu'il est parti un peu trop loin, s'est écarté de mon ambition originale, qui était de décrire une situtation de couple plutôt banale. Mais j'ai de la peine avec Marc, il ressort toujours trop indifférent. Je dois encore corriger cela. Et la fin du texte, où Gloria part se maquiller, et aussi trop abrupte. En vrai, je ne voulais pas tout de suite présenter leur couple aussi distendu.

EDIT: j'ai modifié très légèrement le texte, ait essayé d'applanir les vallées qui semblaient d'emblée séparer Gloria et Marc.
« Modifié: 04 Janvier 2025 à 11:17:58 par derrierelemiroir »
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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #5 le: 04 Janvier 2025 à 11:37:45 »
Sur cette phrase :
Citer
déchiffre les liens reliant ses traits comme pour en abstraire le meilleur tableau qu’il leur est possible de composer.
Je crois que le fait "leur" (les liens reliant les traits) soit en partie le compositeur du meilleur tableau que elle pourrait "abstraire"... ça fait beaucoup.

Un truc beaucoup plus simple donnerait :
"Elle s’observe dans la glace, déchiffre les liens reliant ses traits, imagine le meilleur tableau qu’ils pourraient composer."

Pour le reste, argh, je vais essayer de m'expliquer !

Je disais "tu la mets en scène de façon... implacable ?", voyons d'où ça vient :

Citer
Elle avait cru, comme d’habitude, que leur relation exigeait plus, plus d’intimité, de complexité, d’exclusivité, sans s’être pourtant le moins du monde interrogée sur les sentiments qu’elle éprouvait envers lui. L’importance qu’avait eu cette personne. Quand il apparaissait aux mêmes soirées que Gloria, elle redirigeait, sans presque s’en rendre compte, toute son attention sur lui. Elle se plaçait, l’air de rien, sur son chemin, à côté de lui au bar, plaisantait, se transformait en cette jeune femme charmante qu’elle savait si bien imiter, femme hardie, spirituelle, ironique, invulnérable, qui prétendait par-dessus tout être libre. Qu’espérait-elle de lui, alors ?
Début, en gras, décortique des pensées de Gloria, en restant "externe" : elle avait cru, sans s'être interrogée.

Puis le "presque" nous dit que Gloria a conscience tout de même de ces sentiments.

Et à la fin, le "qu'espérait-elle de lui ?" est le point de vue direct de Gloria, ce qu'elle pense.

On a donc un glissement de l'externe vers l'interne sur ce paragraphe.

Elle observe, redéfinit, délaisse... => point de vue très interne.
Puis :
Citer
Dedans, une toute petite fille qui traîne d’une démarche chancelante une peluche en forme d’hippopotame, et puis un homme et une femme d’un certain âge qui observent l’enfant d’un oeil amusé. L’homme assis confortablement sur le fauteuil, la femme agenouillée sur le parquet ancien.
Cette description : petite fille / homme / femme... est très externe (ce n'est pas comme ça que Gloria pense, ou alors elle est très perturbée).
Puis :
Citer
Gloria jette un regard insistant à sa belle-mère qui hésite une infinité de secondes puis s’empare de Clara sur le point de pleurer.

ça, c'est dans la tête de Gloria.

Bref, le point de vue de Gloria apparaît par moment de façon très forte et interne (on est dans sa tête) et par moment, le point de vue devient plus externe.

Quant à "texte dérangeant à la fin" :
Cette relation sexuelle est assez dérangeante parce qu'hypocrite comme la soirée qui a précédé.
Et :
Citer
elle qui en cet instant ne se veut plus ni mère ni épouse, s’imagine rajeunie, les jambes fermes, le ventre plat
C'est assez triste de penser ce genre de chose juste avant de faire l'amour.


Voilà, je sais pas si ça explique mieux mon commentaire précédent.

A+
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

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Re : Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #6 le: 04 Janvier 2025 à 11:46:08 »
Ah super, merci beaucoup, c'est beaucoup plus clair !

Quant à "texte dérangeant à la fin" :
Cette relation sexuelle est assez dérangeante parce qu'hypocrite comme la soirée qui a précédé.
Et :
Citer
elle qui en cet instant ne se veut plus ni mère ni épouse, s’imagine rajeunie, les jambes fermes, le ventre plat
C'est assez triste de penser ce genre de chose juste avant de faire l'amour.

Oui, c'est vrai que la relation est assez hypocrite. Du côté de Marc, on en sait pas trop ce qu'il ressent, mais clairement il n'était pas conscient de l'état de sa femme et voulait donc surtout faire l'amour pour lui-même. Quant à Gloria, elle cherche le plaisir comme évasion presque, pour s'enfuir loin de sa frustration et sa colère, s'enfuir tellement loin que même son mari disparaît, se transforme en ce personnage du passé qui au final, n'est qu'une manière pour Gloria de se ressentir libre, en quelque sorte. Donc oui, j'imagine que c'est triste, parce qu'ils sont chacun de leur côté, dans leur tête et leurs problèmes, et n'arrivent plus vraiment à partager, même durant un moment aussi crucial qui appelerait facilement à l'intimité. Mais leur intimité semble effectivement perdue.

Merci beaucoup pour tes précisions  :)
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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #7 le: 05 Janvier 2025 à 10:44:00 »
Passage rapide de ma part.

Très bon également. Atmosphère et personnage.
Je suis d'accord avec les quelques maladresses citées au-dessus. Mais l'essence et l'ossature des deux récits (Toni et Gloria) sont solides.
Pour répondre à ta question sur l'autre texte, je préfère le mélange action / questionnement intérieur. Mais, en tant que lecteur pas-type-du-tout, j'apprécie beaucoup les paragraphes déstructurés voire les digressions.

Juste merci pour la lecture.
A suivre.
« Tu veux t'asseoir sur le trône ? Faudra t'asseoir sur mes genoux.»(Elie Yaffa)

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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #8 le: 05 Janvier 2025 à 15:45:22 »
Nous profitons de ton texte, derrièrelemiroir pour rassurer Baghou, sur ses doutes :

Citer
Je ne suis par forcément à l'aise pour dire ce qui me paraît bancal car je constate que mes interventions peuvent être les mal venues. Alors je vais prendre des pincettes.

Non, comme Rèmi a fait sur ton texte, ce sont bien des commentaires sur les textes qui sont espérés, pas seulement des avis rapides.

Pour la modération

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Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

Hors ligne derrierelemiroir

  • Calame Supersonique
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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #9 le: 06 Janvier 2025 à 11:07:17 »
@ True Duc

Merci beaucoup pour ton passage!

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Pour répondre à ta question sur l'autre texte, je préfère le mélange action / questionnement intérieur
Mais oui, en fait je conviens bien qu'il s'agit, sur le long terme d'un texte, d'un mélange bien plus intéressant, rien que pour dynamiser le rythme et les évènements. D'où la pertinence de la question de Rémi (sous le texte de Toni) qui demande à quel moment dans l'histoire on se trouve. J'avais pour idée d'introduire Toni comme cela, mais peut-être que ça peut être rédhibitoire, ou alors, il faudrait juste ajouter un peu plus d'action.

merci en tout cas d'être passé sur les deux textes, c'est vraiment super utile pour moi, je t'en suis grée. Si je travaille bien, je devrais bientôt avoir le 3ème et 4ème personnage. En tout il y en aura cinq.
"[...] alors le seul fait d'être au monde
  remplissait l'horizon jusqu'aux bords"
  Nicolas Bouvier

Hors ligne Aponiwa

  • Modo
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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #10 le: 27 Janvier 2025 à 10:36:39 »
Hello dlm,

Je continue sur ma lancée. Ton texte "Toni" m'a mis l'eau à la bouche ! :)

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Elle s’observe dans la glace, le regard neutre, concentré, ausculte minutieusement ses traits comme s'il s'agissait d'un croquis à étoffer.
:coeur:

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Gloria la soulève et la serre contre elle, murmure Mon petit coeur, Mon coquelicot, puis la repose, s’accroupit devant elle.
Comme dans le texte précédent, là j'aurai mis une police spéciale (mais Rémi t'as dit de l'enlever?  :D)

Citer
À contrecoeur, elle se retourne et quitte la pièce, s’éloigne des gémissement de sa fille, et à mesure que la distance entre elles s’élargit grossit de même sa culpabilité.
J'aurais mis une virgule après "s'élargit", la suite de "s'élargit grossit" ça fait bizarre sans pause.

Citer
Parfois, deux convives s’en échappe en aparté, échangent plus intimement, mais le courant principal les réintègrent très vite au sein de son flux irresistible.
s'en échappent, réintègre

Citer
Les hommes, surtout, sont éloquents.
Comme dab!  :D

Citer
Vieux amis d’université enfin réunis, ils déterrent d’anciennes blagues de la poussière des souvenirs, leurs offrent, l’espace de quelques instants, un lustre nouveau, puis passent à d’autres réminiscences, et leurs femmes d’essayer d’extraire de l’ombre de ces histoires les silhouettes des personnes qu’ils étaient alors.
J'ai un doute... "leur offrent"?

Citer
Leurs deux enfant dorment déjà, tous les soir à dix-neuf heures au lit sans faire d’histoires.
enfants

Citer
Mauritz s’en vante, Julia l’écoute sans commenter, le regard inoffensif, vaquant par moment, et Marc de surenchérir Mais la notre c’est pareil, enfin, ça dépend, ça marche mieux avec Gloria, quelque chose à voir avec la douceur féminine, que voulez-vous !
Même remarque pour la police.
C'est bien dépeint ce milieu de mâles, subtil !

Citer
Grand-mère qui revient bredouille au salon, l’enfant dans ses bras yeux givrés de fatigue, grand-père qui suit avec affectation une émission télévisée et marmonne sans défaire son attention de l’écran Que veux-tu elle ira dormir plus tard.
Pareil pour la police

Citer
Elle soulève Clara hors de son lit, embrasse son corps chaud et menu, La la la, tout va bien, maman est là.
Ici aussi

Tout lu !

Ca se lit super bien, très bien écrit comme Toni, super chouette ! En quelques paragraphe, on peut imaginer la vie de Gloria, ses attentes, ses déceptions. Bravo encore une fois ! :)



« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

Hors ligne Claquage

  • Plumelette
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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #11 le: 28 Janvier 2025 à 17:36:43 »
Salut,

C'est le premier texte que je lis de toi, et je voudrais commencer pour souligner la finesse de son style, malgré quelques lourdeurs ici et là que l'on peut attribuer à des mots trop longs qui se succèdent. Tu as de toute évidence le sens du récit, et c'est très facile de te suivre dans l'enchaînement des décors, des paroles et des sentiments.
A la lecture, j'ai éprouvé une sorte de tristesse pour Gloria, et la fin m'a laissé perplexe. C'est à la fois un schéma très classique de patriarcat, d'effacement de la femme, de ses envies, de ses aspirations. Et en même temps on sent toute son agentivité, toute sa capacité à être, même si cet être est dominé et que les autres, son mari le premier, manquent de considération à son égard, coincés dans leurs certitudes. C'est à mon avis la force du personnage, qui raconte à la fois les blessures et les espoirs. On voudrait l'accompagner dans la renaissance dont elle semble cruellement manquer.

Merci pour ce partage, je vais jeter un oeil à tes autres écrits ici !

Hors ligne Feather

  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 011
Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #12 le: 28 Janvier 2025 à 19:10:48 »
Bonsoir derrierelemiroir,

Généralement je ne m'attarde pas sur ce genre de texte...je ne saurais dire pourquoi.
Ici, je ressens un intérêt chez l'auteur pour les descriptions narratives. Cependant, certaines choses me dérangent à la lecture comme une sensation d'avoir des pièces de puzzle devant moi sans en connaître l'image finale.  Ce qui est une approche, je pense intéressante pour planter une intrigue mais cela peut aussi dérouter la lectrice que je suis.
Donc merci de m'offrir à lire autre chose qui sortent de mes habitudes.
Les larmes sans pleurs sont une lanterne.

Hors ligne derrierelemiroir

  • Calame Supersonique
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  • orque magnifique et ténébreuse
Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #13 le: 29 Janvier 2025 à 13:58:19 »
@Aponiwa

Citer
Comme dans le texte précédent, là j'aurai mis une police spéciale (mais Rémi t'as dit de l'enlever?  :D)
hahaha non non, cette fois Rémi n'y est pour rien. Puisque c'est parlé, et non pensé, je ne voulais pas utiliser cette police spéciale. Je ne sais pas pourquoi je n'en ressens pas le besoin quand le discours est vite fait inclu à la narration.

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J'aurais mis une virgule après "s'élargit", la suite de "s'élargit grossit" ça fait bizarre sans pause.
T'as raison, c'est fait !

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s'en échappent, réintègre
>< merci

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Comme dab!  :D
ouais... j'ai quand même peur de taper trop dans le cliché, et très peu dans la vérité. Je crois que je m'en tire parce que la narration se mélange au point de vue de Gloria, et que Gloria se trouve dans un moment de sa vie où sa perspective est très influencée par ses frustrations et sa colère

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J'ai un doute... "leur offrent"?
non non, t'as complètement raison !

Citer
enfants
purée et pourtant je relis tellement  ><

Citer
Même remarque pour la police.
C'est bien dépeint ce milieu de mâles, subtil !
je crois que pour la police, je vais m'entêter dans cette direction pour le moment  ::)
pour la subtilité, t'es sûre ? Ça me rassure que tu trouves subtiles, parce que j'ai un gros doute quand même, comme expliqué plus haut.

Citer
Ca se lit super bien, très bien écrit comme Toni, super chouette ! En quelques paragraphe, on peut imaginer la vie de Gloria, ses attentes, ses déceptions. Bravo encore une fois ! :)
merci  :coeur: :coeur:

@Claquage

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C'est le premier texte que je lis de toi, et je voudrais commencer pour souligner la finesse de son style, malgré quelques lourdeurs ici et là que l'on peut attribuer à des mots trop longs qui se succèdent. Tu as de toute évidence le sens du récit, et c'est très facile de te suivre dans l'enchaînement des décors, des paroles et des sentiments.
Merci beaucoup pour ce super compliment, et aussi la remarque par rapport aux quelques lourdeurs dûes aux mots trop longs qui se succèdent. Je vais y faire particulièrement attention !

Citer
A la lecture, j'ai éprouvé une sorte de tristesse pour Gloria, et la fin m'a laissé perplexe. C'est à la fois un schéma très classique de patriarcat, d'effacement de la femme, de ses envies, de ses aspirations. Et en même temps on sent toute son agentivité, toute sa capacité à être, même si cet être est dominé et que les autres, son mari le premier, manquent de considération à son égard, coincés dans leurs certitudes. C'est à mon avis la force du personnage, qui raconte à la fois les blessures et les espoirs. On voudrait l'accompagner dans la renaissance dont elle semble cruellement manquer.
j'aime beaucoup ce que tu dis là. Je pense que oui, justement, la tragédie de Gloria est de se retrouver dans un scéma pareil, et de le ressentir, mais de s'y trouver coincée quand même, tout en cherchant, bien sûr, une issue. Qui sera en quelque sort un des thèmes du récit.

Citer
Merci pour ce partage, je vais jeter un oeil à tes autres écrits ici !
merci beaucoup à toi pour ton passage et commentaire précieux !

@Feather

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Généralement je ne m'attarde pas sur ce genre de texte...je ne saurais dire pourquoi.
Je suis d'autant plus touchée par le temps que tu y as consacré

Citer
Ici, je ressens un intérêt chez l'auteur pour les descriptions narratives.
oui :)

Citer
Cependant, certaines choses me dérangent à la lecture comme une sensation d'avoir des pièces de puzzle devant moi sans en connaître l'image finale.  Ce qui est une approche, je pense intéressante pour planter une intrigue mais cela peut aussi dérouter la lectrice que je suis.
je comprends, et j'espère parvenir, par la suite, à ajouter de plus en plus de pièces, tout en conservant l'intérêt du récit

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Donc merci de m'offrir à lire autre chose qui sortent de mes habitudes.
merci à toi pour ton temps et ton aide :)
"[...] alors le seul fait d'être au monde
  remplissait l'horizon jusqu'aux bords"
  Nicolas Bouvier

Hors ligne Esmée

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Re : Gloria [EXPLICITE]
« Réponse #14 le: 13 Mars 2025 à 11:52:28 »
Salut dlm,

Cela fait un long moment que réagir à tes textes me trottent dans la tête, je les ai lu avec attention et délectation. Tu as une capacité très forte à poser des personnages, retranscrire des situations à partir de petits détails qui donnent une grande profondeur au texte sans l'alourdir pour autant. Il ne fait aucun doute qu'il y a un gros travail derrière ce que tu nous proposes, alors bravo et félicitations !

J'avais commencé ma lecture par le texte de Gloria, attirée par ce prénom que j'aime tant et, en ayant lu l'ensemble des personnages, c'est plaisant de saisir dans les textes les éléments qui pourraient les lier : le milieu universitaire, la recherche, les désillusions qui mènent à la solitude et l'envie de se transformer, de déployer ses ailes. J'ai vraiment hâte de lire la suite.

Pour revenir à Gloria, je la perçois comme une femme extraordinaire,prise dans la banalité de son quotidien, et usée de cela. Elle semble subir beaucoup de choses, dans une colère silencieuse et on se demande si ça fait longtemps ou si un événement est survenu qui l'a plongée dans cet état. Je pencherais pour l'usure du quotidien et de son couple, non ?

Quelques remarques sur l'écriture :

Citer
– Ah, voilà enfin maman, annonce l’homme à l’enfant. À force d’essayer de se faire belle, j’ai cru qu’elle t’avait oubliée.
Wahou, la violence ordinaire qui se cache dans cette phrase, banale, dite sans même avoir conscience de ce que ça dit ! J'aurais envie de baffer mon beau-père s'il m'en sortait une pareille !

Citer
Évidemment qu’il ne reviendra pas au pouvoir, c’est un criminel mégalomane sexiste, raciste, homophobe, transphobe, atteint de qui sait combien d’autres phobies discriminatoires dégueulasses. Inimaginable qu’on lui attribue volontairement démocratiquement la présidence une seconde fois.
Je comprends le propos porté par Gloria, la colère, là encore, qu'elle peut ressentir vis-à-vis de Trump, mais je trouve malgré tout la phrase un peu lourde.
Dans ce paragraphe, j'aime beaucoup comment la ponctuation (ou son absence) donne l'impression que Gloria est dans sa bulle, détachée des autres, mais ces deux phrases là sont un poil lourdes à lire.


Citer
Les laisser choir au sol avec ses vêtements, se délester de leur pesanteur fastidieuse au moins pour la nuit ?
Là encore, quelle tristesse et quelle violence ordinaires, décrites avec une belle sensibilité dans le choix des mots.

Je complète sur les autres textes, même si mon propos de départ est un peu le même pour tous.

Merci pour ton texte !

 


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