Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

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Auteur Sujet: L'école idéale  (Lu 46533 fois)

Hors ligne Musyne

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Re : L'école idéale
« Réponse #120 le: 23 Décembre 2013 à 17:03:59 »
Bah, globalement, je suis d'accord avec ce que tu dis, Théré : donner des consignes sensées, ne pas formater, tout ça. Le truc, c'est que même si ce que tu décris arrive encore, est arrivé de façon plus généralisée dans le passé, ce n'est pas le cas partout de nos jours et cela ne devrait plus l'être.
De toute façon, tout est dans le juste milieu : il faut parfois aussi que l'enfant admette que certaines consignes n'ont pas à être expliquées, elles sont, c'est tout. Et ce qui peut paraître ne pas avoir de sens en a peut-être un qui ne le regarde pas/n'est pas de son ressort.

Hors ligne Milora

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Re : Re : Re : L'école idéale
« Réponse #121 le: 23 Décembre 2013 à 17:46:02 »
 
Citer
les consignes doivent être expliquées, respectueuses et avoir du sens.
normalement, c'est le cas à l'école. De ce que j'ai pu voir, c'est sans doute davantage le cas à l'école que dans beaucoup de familles...
De toutes façons, actuellement, si les élèves ne sont pas d'accord avec des consignes et plus encore si elles sont imposées sans être expliquées, ils ne vont pas les suivre  :-¬?
Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu!  :)
Euh...  :o Désolée, tu dis que tu as l'impression d'être lue en diagonale, mais en te lisant, moi j'ai l'impression de parler à un mur  :/ Je pense que t'as eu une expérience hyper négative de ta scolarité - sans indiscrète, c'était dans quelles années et dans quel contexte ? (grosse ville, petite école, etc. ?) - et que du coup t'arrives pas à envisager que ce soit pas représentatif de ce que beaucoup d'autres gens ont vécu.
Même si là pour le coup je pense que Kail te parlait des lycéens et toi des primaires. En effet, je pense pas qu'un petit de 6 ans va aller s'opposer fermement à faire un exo ; en revanche, quelqu'un de 15 ans, si le truc le saoule et qu'il est pas un minimum intéressé (ou contraint), y a beaucoup de chances pour qu'il sèche ou qu'il fasse pas ce qu'on lui dit - je crois que c'est à ça que faisait allusion Kail.

Mais bref.

Ce que t'as dit sur le lien école-camps de concentration me semble totalement sidérant.
Il faut bien distinguer deux choses :
- l'école, ça sert à enseigner des choses, à faire en sorte que tout le monde ait accès à un contenu commun de connaissances, pour empêcher
- le corollaire, c'est que c'est un système, donc forcément, y a ce que vous disiez sur le formatage, le fait que l'élève soit pris dans un groupe, et le fait que, comme c'est un système qui transmet un savoir, il est forcément orienté par les autorités qui le font tenir - à l'échelle de l'Education Nationale ou à l'échelle de la salle de classe où se trouve le prof.
Bon, ben le premier tiret, c'est justement le total contraire des camps de concentration, qu'il crée. Je veux dire que c'est là pour ouvrir, pour donner des possibilités, pour faire réfléchir et savoir mettre en perspective ce qu'on nous assène.
A la rigueur, t'aurais dit "sans l'école, y aurait pas eu la première guerre mondiale", j'aurais sans doute pas trop tiqué, parce qu'y a eu tout un bourrage de crâne pour cette guerre. Mais les camps de concentration c'est plus quelque chose de moral. Et là, c'est pas l'école qui l'a formé.
En plus, ce que n'arrête pas de répéter Musyne et que je plussoie une fois de plus totalement, l'école des années 40 et l'école de maintenant, c'est plus du tout pareil...
Mais bon, je crois que je vais arrêter de répondre sur ces points-là puisque visiblement, y a pas réellement discussion...

Sinon, j'aime bien ce que disait Baptiste.

Et puis :
Citation de: Meilhac
il faut nuancer quand même : éduquer (en famille et à l'école) c'est parfois donner des consignes sans en expliquer tous les tenants et les aboutissants.

ce n'est pas forcément rendre service à un enfant que d'attendre qu'il ait compris pourquoi c'est utile de savoir parler allemand ou d'être capable d'effectuer des opérations mathématiques pour le leur enseigner
Oui, et puis même, dans la vie on apprend tout le temps. Et on ne sait pas à quoi va servir ce qu'on est en train d'apprendre. Je veux dire, j'en sais rien, on ne passe pas sa vie à se dire "je vais aller parler avec mon grand-père pour en apprendre plus sur la nature humaine et sur l'appréhension du vieillissement par une personne de 80 ans". Pourtant, en parlant avec son grand-père, on apprend ces choses-là.
A l'école, une partie de l'enseignement, c'est pareil. Je prends un exemple qui correspond pas au niveau d'étude auquel tu faisais allusion, Théré, mais à un niveau post-bac parce que du coup je connais davantage : la fameuse dissertation. Plein de gens critiquent parce que c'est un exercice très scolaire et franco-français.
Oui, mais en fait, à travers cet exercice scolaire et très normé, quand on en fait depuis plusieurs années et qu'on réfléchit dessus, on s'aperçoit que c'est un exo qui oblige à apprendre à savoir manier les mots, qui en soi contient des principes basiques de rhétoriques utiles pour savoir s'exprimer et argumenter de façon efficace, et qui oblige à réfléchir de façon méthodique et organisée.
Ouais, y a "oblige" dedans. Mais ça oblige à réfléchir. En ce sens, ça me semble pas coercitif  :D
En fait, je trouve que c'est même hyper enrichissant de réfléchir, longtemps après, à ce qu'on a appris (à l'école, ou ailleurs), et de s'apercevoir de ce qu'il y avait derrière. Mais ça, c'est un processus personnel.
Et je dirais que pour ça, c'est précisément le rôle des parents.
D'ailleurs, en tapant cette phrase, je m'aperçois qu'à mes yeux, c'est hyper important qu'il y ait cette double facette de l'enseignement : l'école d'un côté, les parents de l'autre. Parce que l'un permet de mettre l'autre en perspective. A condition qu'il n'y en ait pas un qui rabache que le rôle de l'autre est nul et n'a pas de valeur (ce qui a malheureusement tendance à se produire, dans les faits).

En fait, je pense que la question de la liberté de pensée n'est pas conditionnée à l'école, que c'est quasiment un truc qui se développe à côté de l'école. L'école, ça transmet un contenu (un savoir, un savoir-faire, une façon d'être en groupe). La seule façon d'être, comme tu l'évoques, libre d'esprit et pas formaté, c'est d'apprendre à avoir du recul dessus, apprendre à réfléchir par soi-même.
Mais du coup, c'est pas l'école le soucis. Parce que cette attitude, c'est celle qui faut avoir pour tout dans la vie. On peut ne pas avoir été à l'école et gober tout ce que dit, je sais pas, la télé ou le curé.
Et, je suis désolée, mais une bonne partie des enseignements de l'école (je pense aux matières littéraires), c'est justement là pour développer - à un petit niveau - la capacité à réfléchir par soi-même.

Mais je pense qu'on parle pas de la même chose que Théré, là. Je me trompe peut-être, mais Théré, j'ai l'impression que tu parles davantage des trucs genre "règle de vie de classe" ?
D'ailleurs pour ton histoire, le truc de devoir lever la main, ça doit être d'un côté l'objectif pratique : ingérable pour les adultes si tous les enfants parlent en même temps et tout, et d'un autre côté, enseigner une discipline de comportement quand on est en groupe. Alors, là pour le coup, je suis un peu d'accord pour le côté formatage de la façon d'être, dans l'exemple que tu donnes. Même si du coup je trouve pas la consigne absurde, au contraire, ça me semble très net dans ce que ça transmet (et pas forcément très bon).
Bref, tout ça pour réagir sur les consignes que tu dis ne pas être sensées. Sur le fond (le contenu de l'enseignement), comme disait Musyne, c'est une question de mesure, enseigner c'est transmettre un truc pas à pas, qui fait sens à la fin même si on n'a compris au début à quoi ça servait.
Sur la forme (le comportement, le fait que ça inculque l'idée que l'autorité vient d'en haut et est irrévocable), je comprends davantage tes réserves. J'aime bien ce que disait Baptiste - si je l'ai bien compris - sur le fait que c'était pas forcément néfaste de se confronter à un cadre, ne serait-ce que pour se dire qu'on veut pas être dedans. Et au fond, je suis d'accord avec l'idée que ce serait bien, une école mieux que l'actuelle ; mais que ça veut pas dire que l'actuelle est néfaste, c'est juste que ce qui fait avancer c'est de chercher toujours mieux... Enfin là je commence à parler dans le vague parce que j'ai mauvaise conscience de poster ici au lieu de profiter de mond ernier jour d'archives ><


Et concernant le titre du fil, pour rester clair et ne pas faire pompeux et verbeux, pourquoi pas juste école/enseignement/homeschooling/unschooling ?
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

Hors ligne Erwan

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Re : L'école idéale
« Réponse #122 le: 23 Décembre 2013 à 18:13:07 »
C'est amusant, mais en lisant ce fil de discussion, on se rend compte que même à l'échelle de ce forum il y a une infinité de façon de voir les choses. Il y a des avis carrément contradictoires, ou des oppositions totales. Du coup, je me demande bien comment elle ferait pour être "idéale" aux yeux de tous, l'école. Ça supposerait qu'elle arrive à combler des attentes complètement contradictoires. Bref, je pense que l'école idéale ne peut pas l'être (idéale). L'école idéale est peut-être, à mon sens, une solution forcément imparfaite, mais qui parvient à faire réunir tout ce petit monde aux idées si différentes, et à les faire vivre ensemble.  Et c'est déjà un vaste programme ;)

Par ailleurs, qu'est ce que l'idéal ? Ça reflète une certaine façon de voir le monde... Si une école était idéale aux yeux de tous, faisait l'unanimité, cela voudrait dire que nous serions tous des clones, des moutons, que nous penserions tous l'école de la même façon. Je n'ai pour ma part guère envie de vivre dans un tel monde uniformisé. Je préfère de loin que tout le monde ne pense pas pareil, même si du coup cela rend impossible de créer la société "idéale", toute lisse bien comme il faut.
« Modifié: 23 Décembre 2013 à 18:26:03 par Erwan »

Hors ligne ernya

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Re : Re : L'école idéale
« Réponse #123 le: 23 Décembre 2013 à 18:27:53 »
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Ma fille mange a la cantine le midi, à l'école maternelle on l'oblige tantôt à aller en salle d'activité, tantôt a aller voir la télé. C'est obligatoire et ça change tous les jours, même si elle ne veut pas la télé elle est obligée de la regarder ( Franklin et autres débilites merci!).
Le midi, ils sont assis en alternance fille/garçon/fille/garçon obligatoirement.
Ils doivent lever la main pour parler pendant le repas.
On impose ça a des enfants de 3 à 5/6 ans.
C'est pas la mort, mais dis moi ce qui est sensé la dedans?
lever la main pour parler pendant le repas, en effet, c'est assez bizarre...  :/
pareil pour l'alternance obligatoire qui part d'une bonne volonté mais qui me semble assez débile en ce contexte. Le repas restant un moment de détente.
Quant à la télé  :o Ca me fait penser à la pub qu'il y a en ce moment sur les ipad où on voit un père se débarrasser purement et simplement de sa fille en lui donnant un ipad pour qu'elle puisse avoir des réponses à ses questions... ou encore mieux on donne à un gamin capable de se construire avec du carton un avion un ipad pour "améliorer sa créativité". J'appelle ça marcher sur la tête.

Faut croire que tu n'as pas vraiment pas de chances, Théré, et que tu tombes sur des gens aux fonctionnements étranges. Je n'ai jamais connu ça personnellement en école maternelle. Je vais demander à mon père si ça fonctionne comme ça dans son école.
Maintenant voilà, tu es tombé sur une école étrange, pour autant ça ne veut pas dire que toutes les écoles fonctionnent comme ça ! Moi aussi j'ai eu des profs nuls, mon frère a une maîtresse de maternelle qui les mettait au coin presque toute la journée... que te dire à part que mes parents ont cru péter les plombs contre cette maîtresse ? Idem, à une réunion prof ma mère s'est rendu compte que mon prof principal ne voyait absolument pas qui j'étais (et pourtant j'ai un prénom tellement rare que c'est juste impossible de ne pas se souvenir de moi) or c'était mon prof principal !
Des cas de mauvais profs ou de mauvais fonctionnements, j'en ai. Bon. Mais ce qui me dérange, c'est que j'ai l'impression que tu généralises en disant que c'est tout le temps comme ça. Non, les profs bons, ça n'a pas à être une exception et ça ne l'est pas. Si tu es face à de mauvais enseignants, change d'école dès que possible. Va ruer dans les brancards.
Je crois qu'on est tous d'accord avec toi sur le fait que des consignes aussi castratrices que celles qu'on a imposé à ta fille sont débiles. Mais chaque école a son fonctionnement.

Citer
Un petit exemple de mon enfance, quand j'étais en ce1 je crois on apprenait les tables de multiplications avec le directeur de l'école. On avait 1 mn ( chrono en main) pour restituer la table demandée. Si on connaissait la table mais qu'on mettait ne serait ce qu'un dizième de seconde en plus, c'était zéro.
Est ce que c'est sensé? Est ce que le travail de l'élève est respecté? Est ce qu'il a le droit d'être stressé ou de bafouiller?

j'ai vécu ça aussi et ça a aussi été terrible à l'époque. Je trouve ça aussi absurde de faire stresser comme ça un élève. Mais là encore, la même prof de primaire qui me faisait faire ça pour le calcul mental ne faisait pas ça pour d'autres matières.
Là, on est d'accord, ça serait un truc à éliminer. Mais, encore une fois, c'est UN truc. Le reste de l'enseignement des mathématiques n'est pas rejeté en bloc.

 
Citer
Je ne méprise rien du tout.
ok, dans ce cas-là, c'est ton ton à l'écrit que je prends en mauvaise part. Toujours ce problème de la communication à l'écrit...


@Erwan : en fait, la discussion a dévié au fil du temps. Au début, on parlait vraiment d'école idéale au sens d'un mythe quoi. Là, depuis pas mal de temps, on essaye de voir comment on pourrait améliorer l'école existante.  ;)
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
Kennit, Les Aventuriers de la Mer, Robin Hobb.

Hors ligne Kailiana

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Re : L'école idéale
« Réponse #124 le: 23 Décembre 2013 à 18:56:22 »
Mil' a bien éclairé ma pensée.

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Des cas de mauvais profs ou de mauvais fonctionnements, j'en ai. Bon. Mais ce qui me dérange, c'est que j'ai l'impression que tu généralises en disant que c'est tout le temps comme ça. Non, les profs bons, ça n'a pas à être une exception et ça ne l'est pas.
Je suis à 100% d'accord (et avec tout ce que dit Ernya en fait)
Ensuite, si les parents disent du mal des profs ou de l'école de manière générale devant les enfants, il est probable que les profs vont devenir "moins bons" pour ces enfants, car les enfants ne feront plus autant confiance à l'école...
C'est comme quand y'a des parents qui s'entendent mal et qui ont des avis très différents et, par exemple, ne s'entendent pas pour les punitions (je ne veux pas relancer le débat des punitions, mais j'ai vu une élève dont les parents étaient séparés, pour qui la mère laissait absolument tout passer alors que le père était bcp plus vieille école (pas de la même génération niveau age en plus) et était super strict). Ca n'arrange vraiment pas les choses. Et à côté de ça, on voudrait que l'école règle tous les soucis... ben, elle fait ce qu'elle peut, ce n'est certes pas parfait mais je pense qu'on en tire quand même du bon, malgré les faibles moyens.
Si la réalité dépasse la fiction, c'est parce que la réalité n'est en rien tenue à la vraisemblance.
Mark Twain

La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi.
Einstein

Hors ligne Erwan

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Re : Re : Re : L'école idéale
« Réponse #125 le: 23 Décembre 2013 à 19:32:34 »
...
« Modifié: 10 Septembre 2022 à 16:04:18 par Erwan »

Hors ligne Ambrena

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"J’ai soudain la sensation limpide d’avoir gaspillé ma jeunesse… L’avoir vue s’échapper de mes mains comme l’anguille effrayée et m’appeler à présent sur le lierre du tombeau, où patiente depuis toujours le chant des enfants, les raisins volés…"

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Re : L'école idéale
« Réponse #127 le: 11 Janvier 2014 à 01:41:33 »
dans le genre éclairer le débat... Je suis pas tout à fait sur parce que je sais pas trop qui est ce mec, et il ya peut être des conneries new age derrière mais globalement je suis hyper d'accord avec cette vidéo ( en plus elle est plutot bien faite)

http://www.dailymotion.com/video/xrvnc6_du-paradigme-de-l-education-ken-robinson-l-ecole-tue-la-creativite_webcam#.Us6hEISkD2I.facebook

ah c'est un truc américain traduit, je préfère le dire avant....

Hors ligne Jimhar

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Re : L'école idéale
« Réponse #128 le: 11 Janvier 2014 à 11:17:37 »
Il me semble impossible (ou naïf) de séparer l'école de son contexte politique & économique. Dans un système qui n'a pour solution pour sa survie que la guerre et la baisse du coût de la main d'oeuvre (physique et/ou intellectuelle) ... peut-on s'attendre à une véritable école ? Il n'y a qu'à voir la contre-réforme des rythmes scolaires dans le primaire, véritable massacre. De façon plus générale, on ne parle plus de "connaissances" mais de "compétences" . Faut valdinguer tout ça !
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Hors ligne Ambrena

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Re : L'école idéale
« Réponse #129 le: 18 Janvier 2014 à 00:05:05 »
Merci pour le lien, Baptiste !

Cela me rappelle cet article, en anglais aussi : http://xposethereal.com/motivational/this-is-what-happens-when-a-kid-leaves-traditional-education.html
"J’ai soudain la sensation limpide d’avoir gaspillé ma jeunesse… L’avoir vue s’échapper de mes mains comme l’anguille effrayée et m’appeler à présent sur le lierre du tombeau, où patiente depuis toujours le chant des enfants, les raisins volés…"

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Hors ligne Lou

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Re : L'école idéale
« Réponse #130 le: 19 Janvier 2014 à 22:57:02 »
J'avoue avoir fait l'impasse sur pas mal de pages et donc sur pas mal d'avis. Aussi, si je répépine j'en suis navré.

Mon avis sur le sujet c'est qu'il y aura une école dite "idéale" quand on aura compris que tous les gamins ne peuvent pas apprendre de la même façon (et quand ce sera mis en application) . C'est une pensée utopique certes, et fort peu réalisable, mais ce serait mon école idéale et imaginaire. Voili, voilou  :-¬?
« Modifié: 19 Janvier 2014 à 22:59:29 par Lou »

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Re : L'école idéale
« Réponse #131 le: 25 Janvier 2014 à 23:22:10 »
Pour moi, un des principes emblématique de l'école doit être aboli : les notes.

Tout simplement parce qu'elle ne correspondent à rien : à copie égale en français ou en philo, les notes vont de 3 à 18 (études menée récemment) ; toute note basse peut être remise en cause, et ce quelque soit la discipline (j'avais une prof de maths qui notait "indulgence" lorsqu'elle accordait un point à un résultat mal expliqué. Avec ça, j'ai gagné 3 points, et la différence entre 9 et 12 se fait clairement sentir)... et bien souvent vous entendrez râler après un cours où le prof à rendu un contrôle un élève qui trouve sa note injustifiée.

Et cela m'amène à mon deuxième grief adressé aux notes : cela crée des tensions. les élèves qui ont des bonnes notes sont toujours un peu jalousés (sisi, avouez le!), et moi même j'éprouve du ressentiment quand j'estime ma copie meilleure que celle de mon voisin(e) qui a eu une meilleure note ; cette sensation n'a pas lieu d'être! Je suis jaloux parce que j'ai eu une moins bonne note! Le but de l'Ecole est d'enseigner, pas de noter, et encore moins de faire ressentir une sorte de jalousie mal placée aux adolescents!

L'ecole est pour moi une chose incontournable dans notre société. Sans elle, pas d'accès à l'éducation, donc pas de culture, pas de connaissance du passé. Les erreurs ont une fâcheuse tendance à se reproduire, et c'est en connaissant les nôtres et en sachant comment elles sont arrivées qu'on peut empêcher que des évènements tragiques se déroulent une fois de plus (les guerres de religion entre autres). L'ecole doit enseigner. Mais pour cela, il faut que les écoliers/collégiens/lycéens aient une mielleure image de l'école : impossible de les faire apprendre s'ils ne le veulent pas. Il faut donc commencer par revaloriser le boulot d'enseignant : aujourd'hui, ma mère à presque honte de dire qu'elle enseigne le français. C'est un tort! C'est un magnifique métier, le plus important qui soit dans notre société. Sans les enseignants, nous sommes foutus. Pour cela, voilà ce que je propose (parce que c'est bien beau de dénoncer les problèmes, mais faut aussi proposer des choses pour les résoudre) :

-Pouvoir virer un professeur même en absence de faute grave : il ne doit pas se considérer au dessus de toute sanction. Un prof a dit à mon père (qui travaille en tant que proviseur adjoint en lycée pro) après avoir laissé un élève faire un lance flamme avec du déo : "De toutes façons, je suis fonctionnaire, vous pouvez pas me virer. Ça sert à quoi de m'engueuler?". Le professeur doit mériter son travail. Déjà, le niveau serait relevé, les professeurs seraient fiers d'être ce qu'ils sont et pourraient enfin dire "Je suis prof, et j'en suis fier".

-Augmenter leur salaire, qui est bien trop peu attractif. Leur boulot est sous évalué. On ne se rend pas compte de ce que c'est que de tenir une classe pendant huit heures. Un prof ne travaille que 26 heures (je crois) vous allez me dire. Haha. Je vous ris au nez! Voilà un petit calcul :

Une prof de français cumule 5 classes de 30 élèves, tous niveaux confondus. Chaque année, une classe produit 1000 copies (au maximum). Il faut entre 3 et 5 minutes AU MINIMUM pour corriger une copie ; calculez le temps que la prof va passer a corriger des copies. Oui, plus de 416 heures. 416 divisé par 31 (je crois ^^') : 13h. Allez, 10, parce que je suis sympa. On arrive donc à 36 heures. Et je n'ai pas calculé la préparation du cours. :)



L'ecole nous apprend surtout des valeurs. Le travail, certes, mais aussi la discipline, la laïcité (sans doute ce qui me tient le plus à coeur dans l'ecole française) ou encore le respect des autres.
Elle nous apprend des valeurs qui vont de pairs avec notre culture, mais pas les cultures des autres. Je m'explique.

Dans une copie de philo, j'ai parlé d'un film d'action vulgaire sans grand intérêt. Mon exemple était bon. Il rentrait parfaitement dans le sujet. Mais la prof l'a rayé. Pourquoi? Elle attendait une autre référence. Du Molière, ou du Balzac, chais pas. Mais certainement pas un film d'action.
On veut nous faire apprendre une culture basée sur des citations d'auteurs majoritairement morts (les philosophes grecs, ceux du siècle des Lumières), et, malgré le fait qu'on trouve encore les sujets de leurs critiques dans la société actuelle, cette culture qu'on nous inculque pue l'européen masculin blanc du 20ème siècle(pardonnez moi l'expression...). Quand est-ce qu'on étudie des textes de philosophes chinois, uruguayens, maliens, lybiens, australiens, coréens, japonais, thaïlandais? Ils sont tous débiles là bas? Ils ne savent pas réfléchir?

La culture européenne est très riche, certes, mais absolument pas ouverte au monde, et je pense qu'il en ait de même pour l'ecole actuelle ; on nous apprend notre culture, mais celle des autres la vaut largement. Nous ne sommes pas ouverts. Ah! Ça, nous sommes intelligents et cultivés hein? Il suffit de sortir de chez soi pour se rendre compte que non, et ceci s'applique à moi même : je suis con, prétentieux, je me trouve cultivé et je mérite des baffes.



Pour finir, je dirai que l'ecole idéale serait une école tolérante, ouverte, ou chacun serait prit en fonction de son niveau, de ses capacités et de ses compétences et non en fonction de son âge, et ou toute personne qui le désirerait pourrait venir (ou pas selon les envies) dans le respect des autres et dans les valeurs de la démocratie.


Pardon d'avance si mes idées ont été déjà émises, j'ai zappé pas mal de pages de discussion...

Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste : les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.

Victor Hugo.

Hors ligne Loïc

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Re : L'école idéale
« Réponse #132 le: 26 Janvier 2014 à 10:45:11 »
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Pour moi, un des principes emblématique de l'école doit être aboli : les notes.

Tout simplement parce qu'elle ne correspondent à rien : à copie égale en français ou en philo, les notes vont de 3 à 18 (études menée récemment)

Faudrait qu'on arrête avec ça. Qu'on me montre une vraie étude, scientifique, menée sur 1000 ou 10 000 copies et autant de professeurs et là, peut-être, cet argument aura un sens. Évidemment que des notes peuvent changer, ça dépend du lycée (lycée privé ou public sélectif de centre ville par rapport à un lycée de petite ville, de campagne, etc.), du niveau de la classe, etc.
A noter que je ne sais pas s'il faut supprimer les notes ou pas, j'entends bien les arguments pour et contre mais celui-ci m'énerve sincèrement.

Mais alors, on fait comment pour évaluer ? (Simple question, hein)

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-Pouvoir virer un professeur même en absence de faute grave : il ne doit pas se considérer au dessus de toute sanction. Un prof a dit à mon père (qui travaille en tant que proviseur adjoint en lycée pro) après avoir laissé un élève faire un lance flamme avec du déo : "De toutes façons, je suis fonctionnaire, vous pouvez pas me virer. Ça sert à quoi de m'engueuler?". Le professeur doit mériter son travail. Déjà, le niveau serait relevé, les professeurs seraient fiers d'être ce qu'ils sont et pourraient enfin dire "Je suis prof, et j'en suis fier".

Mais oui ! Marchandisons le métier de professeur ! C'est vrai que les caissièr.e.s sont nettement plus motivé.e.s parce qu'illes peuvent être viré.e.s. Il faut peut-être se demander pourquoi le professeur a laissé faire ça - du genre, pour pas se faire taper - plutôt que vouloir virer un prof qui n'a sans doute pas eu le choix.
Et comme si la dévalorisation du métier de professeur ne venait pas de la classe politique qui tape dessus depuis x années (coucou Sarko)

Citer
-Augmenter leur salaire, qui est bien trop peu attractif. Leur boulot est sous évalué. On ne se rend pas compte de ce que c'est que de tenir une classe pendant huit heures. Un prof ne travaille que 26 heures (je crois) vous allez me dire. Haha. Je vous ris au nez! Voilà un petit calcul :


Ah, là je suis d'accord u_u
Même si le nombre n'est pas exact, il me semble qu'en France c'est 18 heures devant les élèves pour les certifié.e.s et 15 pour les agrégé.e.s

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L'ecole nous apprend surtout des valeurs. Le travail, certes, mais aussi la discipline, la laïcité (sans doute ce qui me tient le plus à coeur dans l'ecole française) ou encore le respect des autres.

Le travail n'est pas une valeur pour moi. (La discipline, bof aussi d'ailleurs).

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Dans une copie de philo, j'ai parlé d'un film d'action vulgaire sans grand intérêt. Mon exemple était bon. Il rentrait parfaitement dans le sujet. Mais la prof l'a rayé. Pourquoi? Elle attendait une autre référence. Du Molière, ou du Balzac, chais pas. Mais certainement pas un film d'action.
On veut nous faire apprendre une culture basée sur des citations d'auteurs majoritairement morts (les philosophes grecs, ceux du siècle des Lumières), et, malgré le fait qu'on trouve encore les sujets de leurs critiques dans la société actuelle, cette culture qu'on nous inculque pue l'européen masculin blanc du 20ème siècle(pardonnez moi l'expression...). Quand est-ce qu'on étudie des textes de philosophes chinois, uruguayens, maliens, lybiens, australiens, coréens, japonais, thaïlandais? Ils sont tous débiles là bas? Ils ne savent pas réfléchir?

Plus qu'à faire une thèse là-dessus. Je veux dire, dans l'idée, je suis d'accord que notre apprentissage manque cruellement de diversité (j'aurais bien aimé lire des auteurs arabes dont beaucoup écrivent en français d'ailleurs à l'école, voir d'autres philosophies), mais il faut se demander
- Est-ce que les textes sont traduits
- Est-ce qu'il y a eu des gens pour travailler dessus et les rendre accessibles aux profs ?

Puis il faut bien comprendre que c'est quand même vachement plus simple d'étudier des textes connus sur des personnes déjà reconnues. Même si je suis plus ou moins d'accord avec ce que tu dis.

Citer
La culture européenne est très riche, certes, mais absolument pas ouverte au monde, et je pense qu'il en ait de même pour l'ecole actuelle ; on nous apprend notre culture, mais celle des autres la vaut largement.

Je ne pense pas que l'école le nie, mais qu'elle essaie de parler de la culture dans laquelle elle est placée avant de parler des autres.


Bon, après, je suis pas prof donc celleux qui le sont/étudient pour l'être savent sans doute mieux que moi ce dont je parle sur pas mal de sujets :)
« Modifié: 26 Janvier 2014 à 10:52:36 par Loïc »
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Re : L'école idéale
« Réponse #133 le: 26 Janvier 2014 à 10:54:30 »
Pour l'écart entre les notes, malheureusement ça dépend beaucoup du prof. Et  il me semble que l'étude sur les écarts de notation au bac mettait plutôt en avant le paradoxe que sur une copie de math, il y avait de gros écarts.
Ensuite, je suis d'accord avec le fait qu'avec les notes, on a souvent tendance à retenir la note et pas ce qu'on a fait ou ce qu'on n'a pas compris, donc en un sens, c'est assez-contreproductif. Mais le souci après, comme le dit Loïc, c'est comment on évalue ? Comment on estime que l'élève sera à l'aise s'il passe dans la classe supérieure ou si au contraire faudrait qu'il revoit ses bases ?

Pour l'écart aux autres cultures, j'ai plus les bulletins officiels sous les yeux, mais dans mes souvenirs on essayait justement de mettre beaucoup d'auteurs modernes et contemporains ! Et si on étudie plus des écrivains français, c'est parce que l'école a aussi pour but de former un patrimoine commun à tous. J'ai toujours trouvé ça personnellement stupide d'avoir étudié en géo plus les USA que la France. La littérature française est très riche, c'est sur elle qu'on interroge dans les concours d'enseignement. Après, je ne dis pas qu'il faut être hermétique aux autres littératures. Le mieux serait d'en proposer en lectures complémentaires. Mais là encore y a des disparités, on propose aux élèves des bouquins allemands ou anglais, alors que niveau langue, l'espagnol et l'italien sont bien plus proches du français.
« Modifié: 26 Janvier 2014 à 11:03:46 par ernya »
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Re : L'école idéale
« Réponse #134 le: 26 Janvier 2014 à 16:13:39 »
Loïc, ma mère a fait l'expérience : on a distribué dans un amphithéâtre la même copie à 500 professeurs, et l'écart de notes était de 12,7 points (la note maximal étant 19,3). Je sais que cet argument est bien souvent ressorti mais je crois qu'il doit être au coeur des reformes.
En effet, je pense que tu t'applique plus dans ton job avec une sanction au dessus de ta tête (ce que je trouve particulièrement triste). Le prof ne se serait pas fait taper : il y a certes des insultes, mais les agressions physiques sont d'une rareté extrême, quoi qu'on en dise. Et je suis d'accord, le matraquage de N. Sarkozy était absolument scandaleux (et certaines remarques de certains membre du PS m'ont fait vomir également).
Ma prof d'histoire fait régulièrement des remarques racistes, homophobes ou même discriminantes contre les handicapés ("Vu ta copie tu mérite pas qu'on te pousse ton fauteuil", "Dans cette classe il y a vraiment des boulets qu'on doit traîner derrière soi"), et un élève a réussi à l'enregistrer : il s'est fait punir, cette action est interdite, et malgré la multitude de preuves et de courriers, impossible de virer cette prof, qui est sous le couvert d'une immunité à cause de son statut (immunité rompue en cas de faute très grave).

Et après, je ne sais pas quoi mettre à la place des notes : c'est tout le problème de la question, et cette question, je me la pose bien souvent. Il est je pense impossible d'avoir un système égalitaire, à mon grand regret.
Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste : les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.

Victor Hugo.

 


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