Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

13 mai 2024 à 22:00:46
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Sous le soleil des topics » Discussions » Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador

Auteur Sujet: Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador  (Lu 26485 fois)

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 318
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #120 le: 14 avril 2018 à 11:24:38 »
Écoute, Kanimp, ce n'est pas possible.

Tu ne peux pas répondre à la place d'avistodenas.

Si celui-ci défend des valeurs dans son texte qu'il s'explique lui-même, qu'il en dise plus, qu'il clarifie sa position.

Je ne peux pas laisser un tel détournement de la « science » se faire sans ne rien dire. Donc, je pose les questions qui me paraissent importantes à avistodenas.

Que tu répondes à la place d'avistodenas me paraît non seulement déplacé, mais j'assimile cela en plus à de la récupération politique.

Tu m'as bien entendu : quelle légitimité as-tu à parler à la place d'avistodenas, Kanimp ? Comment peux-tu prétendre connaître le propos de son texte à sa place ? Dans quel rôle de défenseur des faibles te mets-tu aujourd'hui ?

Pour le moment, c'est ton argumentaire que tu exposes, pas celui d'avistodenas.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne avistodenas

  • Prophète
  • Messages: 739
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #121 le: 14 avril 2018 à 12:57:42 »
En ce qui me concerne, l'argumentaire de Kanimp me convient et si j'ai quelque chose à y reprendre, je le ferai avec joie.

J'estime qu'il apporte quelque chose au débat, même s'il te contrarie. Il ne peut tout de même pas répéter ton évangile Alan. Laisse -le libre de s'exprimer. :D
« Modifié: 14 avril 2018 à 13:00:00 par avistodenas »

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 318
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #122 le: 14 avril 2018 à 13:12:03 »
Avistodenas, prends un peu au sérieux mon inquiétude, s'il-te-plaît.

Quand tu postes un texte, c'est toi qui appuies sur le bouton « publier », tu dois le faire de manière consciente que tu es dans un espace public.

Kanimp ne peut pas répondre à ta place, ce n'est pas possible.

Enfin, tu ne peux pas jouer avec les gens comme ça, avistodenas, ce n'est pas possible, on n'est pas des jouets.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne avistodenas

  • Prophète
  • Messages: 739
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #123 le: 14 avril 2018 à 13:56:15 »
Alan, je comprends ta position, tu dois faire régner l'ordre dans un forum. Nul ne te le conteste. Mais il y a ordre et ordre : je n'ai jamais formulé d'appels au meurtre, ni même au racisme, ni même au repli sur soi, ni même à la xénophobie, en revanche je réponds sèchement au tout-tolérance, au tout-idéologie etc...

Tu ne vas pas nous faire un numéro de vierge effarouchée tout de même. Ton problème, c'est que tu lis ce qui n'est pas écrit. Et tu extrapoles ad libitum et même sans mesure. Kanimp n'a pas répondu à ma place : Il a seulement dit qu'il n'avait pas lu la même chose que toi. Puis il a ajouté sa propre analyse. Point. Tu ne vas pas lui faire un procès tout de même
Je te signale aussi que Kanimp n'a jamais manqué de critiquer mes positions chaque fois qu'il estimait avoir à le faire. C'est le propre du débat, qui ne consiste pas à se borner à des appréciations du genre : c'est très enrichissant, qui veut tout et rien dire.

Laisse donc les gens raisonnables raisonner. Sinon tu vas nous faire ici un KGB.

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 318
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #124 le: 14 avril 2018 à 14:15:59 »
Ah ! Ben, je me fais insulter, maintenant.

Je ne suis pas une vierge effarouchée, avistodenas, je suis quelqu'un qui exprime ses inquiétudes.

Que tu m'interdises comme cela d'exprimer mon désaccord avec tes méthodes brutales, irresponsables et assassines, oui, ça me fait quelque chose.

J'ai le sentiment que tu mènes une inquisition contre ce qui te paraît être une « mauvaise opinion », et ensuite tu te défausses sur autrui.

Mince alors, que ce soit par des insultes ou par des brutalités, arrête de nous traiter comme de vulgaires jouets, on a une dignité, on n'est pas des objets.

Le texte que tu as posté sur les gènes me pose effectivement question : et sur les valeurs qui y sont véhiculées, et sur le cadre dans lequel il a été posté, et sur l'absence de réponse quant à mes inquiétudes, et sur ta tendance à préférer l'insulte à la clarification nette.

Enfin ce n'est pas parce que j'exprime un esprit critique sur l'une de tes publications que tu es en droit de mener une attaque virulente contre ma propre position ; si tu souhaites instaurer « une autorité des gentils », j'aimerais bien connaître quelles en sont les motivations et les intentions.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne avistodenas

  • Prophète
  • Messages: 739
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #125 le: 14 avril 2018 à 15:05:13 »
Je n'ai posté aucun sujet sur les gènes, relis l'intro.

En revanche, c'est toi-même qui les introduis dès ta première intervention . Tu as écrit : La génétique se rapproche du darwinisme quand elle regarde l'histoire autrement.., alors que personne n'en parlait. Après, étonne-toi si le sujet dérape.

Et puis le diable n'est pas dans la génétique de toute façon.

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 318
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #126 le: 14 avril 2018 à 15:14:21 »
Bon, je ne vais pas insister, pour le moment, tout ce que tu me dis, c'est : « Je suis innocent, je suis innocent, je suis innocent. »

Je m'en réfère à ton texte sur l'aviateur, et je suis en droit de me poser des questions.

Enfin, concernant tes mots insultants à mon égard, cela ne peut effectivement pas améliorer nos relations ; il y a les reproches, et il y a la façon de les dire.

Et ta façon de dire les choses, elle pourrait être moins brutale.

J'espère bien qu'on pourra trouver une issue équilibrée, et je ne m'interdirai pas d'exprimer cet espoir.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne avistodenas

  • Prophète
  • Messages: 739
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #127 le: 14 avril 2018 à 17:07:09 »
Tout ce que tu voudras. Mais c'est toi qui fais une fixette sur la génétique, tu n'es pas plus innocent que moi, et tu lis ce qui n'est pas écrit.

Je suis brutal, c'est peut-être vrai, mais je n'invente pas des salades en douce.
« Modifié: 14 avril 2018 à 17:09:13 par avistodenas »

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 318
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #128 le: 14 avril 2018 à 17:27:29 »
Je suis brutal, c'est peut-être vrai, mais je n'invente pas des salades en douce.

 ::) Je suis auteur, avistodenas. Je n'invente pas des salades en douce, j'écris des fictions, c'est pas pareil !
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Loup-Taciturne

  • Prophète
  • Messages: 609
  • serviteur de Saturne
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #129 le: 18 avril 2018 à 05:07:18 »
Avertissement : si vous voulez zapper tout mon blabla qui répond sur divers points à l'ensemble du fil et qui contextualise ma modeste contribution (d'un point de vue plutôt socio-anthropologique qu'historique, ça parle d'identité, de nation, d'inclusion par droit du sang et droit du sol.), vous pouvez aller directement à l'essentiel, les extraits d'Amin Maalouf concernant une réflexion sur les identités (meurtrières), post ci-dessous.

L'identité nationale
est un concept politique mobilisé dans un contexte historique particulier. Je rejoins complètement l'avis d'Alan concernant les nuances et méfiances qu'il manifeste à l'égard du concept d'identité (et ce qu'il argumente avec l'idée que l'identité se révèle indéniablement dans un rapport d'altérité et de collectivité est fondamental). La mobilisation de l’identité nationale par les idéologies de l'exclusion et de la stigmatisation de l'autre ne peut pas ne pas être souligné. Elle a besoin de puiser dans le passé idéalisé les matériaux de ses mythes identitaires, carburant du sentiment identitaire nationaliste.
De plus, cette mobilisation tend à réifier, pour mieux l'instrumentaliser, le concept d'identité, qui est un concept très creux, très liquide et très dangereux. Ici, donc, réduit de manière univoque à la dimension nationale. En effet il est presque toujours mal mobilisé, mal défini, mal pensé et tend à l'essentialisation des êtres qu'il identifie. Les chercheurs en sciences humaines et sociales ont appris à se méfier comme la peste de tels concepts (comme celui de culture), et à toujours les interroger.

Gaulois pour une nation de sang:
Par ailleurs, il apparaît que la question initiale qui portait sur « L’ascendance gauloise, culturelle ou génétique, est un sujet récurrent encore repris par des personnalités politiques. » d'après l'expression « nos ancêtre les gaulois » et la formation du roman nationale français est bien moins une question scientifique qu'une préoccupation politique instrumentale. La science ne pouvant se soustraire aux enjeux sociétaux de la société qui la produit, le savoir produit est toujours à replacer dans un contexte historique particulier, et certainement à relativiser (Latour).
En effet, il s'agit de visions opposées de la nation qui s'affrontent autour de l'idéologie du droit du sang et l'idéologie du droit du sol. Toutes les nations intègrent de manières différentes et inégales des modes d'inclusion par le sang ou le sol. Le roman national ethnocentré, fondé sur une ascendance ethnique,  est un puissant ciment identitaire au service de la conception de l'intégration par le sang, (modèle allemand) soit-elle symbolique. En cela, la fabrication d'un tel roman sert toujours un pouvoir nationaliste, et produit, à mon humble avis, un appauvrissement des identités des membres du groupe, une propension à l'exclusion des Autres, et un affaiblissement de la conscience de classe au profit d'un sentiment identitaire partagé.  Dans une société de classe, elle participe donc à la reproduction de la domination de la nation par une « haute culture » bourgeoise à laquelle s'identifient les membres (Gellner). C'est une condition primordiale de la naissance des États-nations et de la légitimation de leur pouvoir.

Comme le formulent Baptiste, puis Milora
Citer
« Du coup, pour moi, la nation c'est simplement un mythe. Un espèce de fantasme collectif. Une espèce d'idéologie qui fait tenir »
« Non, justement ! C'était tout le sens de mon post. Le fait de se sentir gaulois (ou tout autre point de référence) est une construction identitaire de l'époque dans laquelle on vit.»
Reste à défendre, dans le monde qui se transforme, une conception de la nation tournée vers le droit du sol (modèle français). Le retour sur le devant de la scène du roman national gaulois peut peut-être se comprendre dans un contexte de crispation identitaire et d'instrumentalisation politique de cette crispation, qui n'a d'autre effet que de l'augmenter pour toujours plus l'instrumentaliser (mouvements d’extrême droite). Ainsi, c'est la conception du droit du sang qui fait son retour.
Or, il faut affirmer avec force que, si les pouvoirs étatiques ont fabriqués les nations à l'image d'une haute culture hégémonique (qu'ils ont soigneusement choisie ou fabriquée de toute pièces – cf la formation du français national) permettant la domination et l'assimilation des classes/cultures dominées , les sociétés humaines sont fondées sur l'échange du sang à travers les relations d'alliances entre les communautés (Levi-Strauss).  Il n'y a pas une société consanguine !

Pour finir, en ce qui concerne la langue :

Citer
Néanmoins, j'ai l'impression que les récentes réformes et en particulier celle de l'écriture servent en fait un but négationniste à visée purement et bassement libéral.
Le français a été normé sur la langue de l'élite de l'époque, et beaucoup de mots on été volontairement reconstruits ou complexifiés à partir d'étymologies grecques et latines. L'harmonisation linguistique dont la classe dominante avait besoin pour moderniser l'économie ne devrait pas entraîner, pour elle, une égalité entre les classes sociales, tout au moins au niveau symbolique, linguistique. Le français a donc été fabriqué par des intellectuels bourgeois de manière volontairement compliquée, afin de discriminer la bonne société de la mauvaise, la bourgeoisie du prolétariat, la capitale de la province. (Discrimination par le langage : une violence méconnue : https://www.franceculture.fr/conferences/universite-bretagne-loire/discrimination-par-le-langage-une-violence-meconnue )
Il faut avoir tout cela à l'esprit je le crois, lorsque l'on évoque les réformes de la langue écrite. A qui profite une langue compliquée ? Derrière le charme romantique et nostalgique de la tradition, le refus de simplification ne dissimule-t-il pas un passéisme identitaire, un élitisme bourgeois,  l'expression d'un sentiment de supériorité durement acquis et revendiqué comme relevant du mérite de l’ascension sociale et de la conformité avec l'académisme, le formalisme, l'exclusivisme de la (haute) culture bourgeoise ?
Les espagnols ont simplifiés leur langue et ça ne nous rend pas l'espagnol  moins « espagnol », moins « authentique », si tant est que ce mot puisse avoir le moindre sens pour une langue vivante.

Citer
« la diluer au point d'en perdre le patrimoine»
Ce n'est pas parce qu'une langue se transforme qu'elle se perd ! C'est dramatique de penser une langue vivante comme « patrimoine ».  La langue ne cessera jamais d'échapper à la prison de l'académisme et de la patrimonialisation. N'en déplaise aux conservateurs. L'histoire des langues le démontre : l'outrage d'aujourd'hui est la norme de demain et le patrimoine d'après demain.

Citer
une fracture entre les "anciens" qui ne comprendront plus du tout les "jeunes" (si ce n'est pas déjà fait) ?
Il me semble que la « fracture » linguistique est beaucoup plus marquée entre les classes sociales qu'entre les classes d'âges. Et révèle un problème bien plus grave qu'un universel processus de transformation sociale d'une générations à l'autre. Il y a des parlés français, mais un seul qui triomphe symboliquement. On pourrait également parler du statut des langues nationales minoritaires (et non étrangères) comme l'arabe et ses parlés métissés en France, qui n'ont pas droit de citer au chapitre des symboles de la nation.

Impressions sur le fil

J'ai beaucoup aimé ceci :
Citer
« Si je dois comparer... Je porte des lunettes. Je n'en ai pas honte, je n'en suis pas fière. C'est juste comme ça. Je suis contente que ça existe parce que sinon je ne verrais pas grand chose, mais c'est tout. A la limite si c'est moi qui avais fabriqué mes lunettes je pourrai en être fière (mais c'est pas moi non plus qui ai fait de la France ce qu'elle est actuellement, en bien ou en mal) »

J'ai trouvé ça très triste :
Citer
« Et là, il sera trop tard pour dire "Je veux lire Montaigne en langue française". On vous dira : "Tu lis le Coran en arabe ou le petit livre de Mao en chinois". Mais ce ne sera pas grave, ce ne sera que l'évolution. »
Qu'on puisse être dans une telle insécurité culturelle, tellement raide, comme un feu qui après avoir brûlé son bois, voudrait brûler ses propres cendres , n'acceptant pas de bois nouveau. Un tel feu meurt d’orgueil, dispersé par le vent qui attise les autres feux.
Citer
« Les apports d'origine arabes de la période coloniale »
L'arabe n'a pas attendu la période coloniale pour perfuser le français (alcohol). Et le français n'est qu'un mot contemporain pour désigner une langue en perpétuelle transformation, nourrie de dynamiques culturelles internes et externes. Comme toutes les langues depuis l'apparition du langage.

L'aviateur:
Et enfin, j'aimerais bien connaître les sources de la « fable » d'avistodenas. Elle me parrait bien plus renseigner les représentations de ceux qui l'on écrite ou rapportée à propos des « autochtones », qu'une quelconque situation s'étant réellement produite. Avec son lot d'ethnocentrisme et de propagande raciale (conquête des femmes par les blancs, fuite des hommes autochtones). Cette histoire est bien plus une métaphore de l'inconscient colonial.






Il me semble que certains passages extraits de Les identités meurtrières, d'Amin Maalouf, peuvent faire écho à certaines questions soulevées par ce fil de discussion :

« L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence. Bien des livres l'ont déjà dit, et abondamment expliqué, mais il n'est pas inutile de le souligner encore : les éléments de notre identité qui sont déjà en nous à la naissance ne sont pas très nombreux — quelques caractéristiques physiques, le sexe, la couleur... Et même là, d'ailleurs, tout n'est pas inné. Bien que ce ne soit évidemment pas l'environnement social qui détermine le sexe, c'est lui néanmoins qui détermine le sens de cette appartenance ; naître fille à Kaboul ou à Oslo n'a pas la même signification, on ne vit pas de la même manière sa féminité, ni aucun autre élément de son identité... »
(...)
« Tant il est vrai que ce qui détermine l'appartenance d'une personne à un groupe donné, c'est essentiellement l'influence d'autrui; l'influence des proches — parents, compatriotes, coreligionnaires — qui cherchent à se l'approprier, et l'influence de ceux d'en face, qui s'emploient à l'exclure. Chacun d'entre nous doit se frayer un chemin entre les voies où on le pousse, et celles qu'on lui interdit ou qu'on sème d'embûches sous ses pieds ; il n'est pas d'emblée lui-même, il ne se contente pas de « prendre conscience » de ce qu'il est, il devient ce qu'il est; il ne se contente pas de «prendre conscience» de son identité, il l'acquiert pas à pas. »
(...)
« A l'inverse, dès lors qu'on conçoit son identité comme étant faite d'appartenances multiples, certaines liées à une histoire ethnique et d'autres pas, certaines liées à une tradition religieuse et d'autres pas, dès lors que l'on voit en soi-même, en ses propres origines, en sa trajectoire, divers confluents, diverses contributions, divers métissages, diverses influences subtiles et contradictoires, un rapport différent se crée avec les autres, comme avec sa propre « tribu ». Il n'y a plus simplement « nous », et « eux » — deux armées en ordre de bataille qui se préparent au prochain affrontement, à la prochaine revanche. Il y a désormais, de « notre » côté, des personnes avec lesquelles je n'ai finalement que très peu de choses en commun, et il y a, de « leur » côté, des personnes dont je peux me sentir extrêmement proche. »
(...)
« oui, partout, dans chaque société divisée, se trouvent un certain nombre d'hommes et de femmes qui portent en eux des appartenances contradictoires, qui vivent à la frontière entre deux communautés opposées, des êtres traversés, en quelque sorte, par les lignes de fracture ethniques ou religieuses ou autres.
Nous n'avons pas affaire à une poignée de marginaux, ils se comptent par milliers, par millions, et leur nombre ne cessera de croître. « Frontaliers » de naissance, ou par les hasards de leur trajectoire, ou encore par volonté délibérée, ils peuvent peser sur les événements et faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre. Ceux parmi eux qui pourront assumer pleinement leur diversité serviront de « relais » entre les diverses communautés, les diverses cultures, et joueront en quelque sorte le rôle de « ciment » au sein des sociétés où ils vivent. En revanche, ceux qui ne pourront pas assumer leur propre diversité se retrouveront parfois parmi les plus virulents des tueurs identitaires, s'acharnant sur ceux qui représentent cette part d'eux-mêmes qu'ils voudraient faire oublier. Une « haine de soi » dont on a vu de nombreux exemples à travers l'Histoire... »
(...)
« Aussi, le statut du migrant n'est-il plus seulement celui d'une catégorie de personnes arrachées à leur milieu nourricier, il a acquis valeur exemplaire. C'est lui la victime première de la conception « tribale » de l'identité. S'il y a une seule appartenance qui compte, s'il faut absolument choisir, alors le migrant se trouve scindé, écartelé, condamné à trahir soit sa patrie d'origine soit sa patrie d'accueil, trahison qu'il vivra inévitablement avec amertume, avec rage. »
(...)
«chacun admettra que l'avenir d'un pays ne peut être un simple prolongement de son histoire — ce serait même désolant pour un peuple, quel qu'il soit, que de vénérer son histoire plus que son avenir ; avenir qui se construira dans un certain esprit de continuité, mais avec de profondes transformations, et avec des apports extérieurs significatifs, comme ce fut le cas aux grandes heures du passé. »
(...)
"Chacun d'entre nous devrait être encouragé à assumer sa propre diversité, à concevoir son identité comme étant la somme de ses diverses appartenances, au lieu de la confondre avec une seule, érigée en appartenance suprême, et en instrument d'exclusion, parfois en instrument de guerre. Pour tous ceux, notamment, dont la culture originelle ne coïncide pas avec celle de la société où ils vivent, il faut qu'ils puissent assumer sans trop de déchirements cette double appartenance, maintenir leur adhésion à leur culture d'origine, ne pas se sentir obligés de la dissimuler comme une maladie honteuse, et s'ouvrir parallèlement à la culture du pays d'accueil."
(...)
"De la même manière, les sociétés devraient assumer, elles aussi, les appartenances multiples qui ont forgé leur identité à travers l'Histoire, et qui la cisèlent encore ; elles devraient faire l'effort de montrer, à travers des symboles visibles, qu'elles assument leur diversité, afin que chacun puisse s'identifier à ce qu'il voit autour de lui, que chacun puisse se reconnaître dans l'image du pays où il vit, et se sente encouragé à s'y impliquer plutôt que de demeurer, comme c'est trop souvent le cas, un spectateur inquiet, et quelquefois hostile.

"Les massacres ethniques se déroulent toujours sous les plus beaux prétextes — justice, égalité, indépendance, droit des peuples, démocratie, lutte contre les privilèges. Ce qui s'est passé dans divers pays ces dernières années devrait nous rendre méfiants chaque fois qu'une notion à vocation universelle est utilisée dans le cadre d'un conflit à caractère identitaire."

Texte intégral en pdf :
[lien supprimé par la modération, en tant que forum nous ne pouvons nous permettre légalement de diffuser des pdf illégaux... Merci de votre compréhension]

Musique : La Canaille, Jamais Nationale
https://www.youtube.com/watch?v=qkt_8S7uomU







Posts fusionnés, merci d'éviter les doubles posts
« Modifié: 18 avril 2018 à 11:23:27 par Ben.G »
« Suis-je moi ?
Suis-je là-bas, suis-je là ?
Dans tout "toi", il y a moi
Je suis toi. Point d'exil
Si je suis toi. Point d'exil
Si tu es mon moi. Et point
Si la mer et le désert sont
La chanson du voyageur au voyageur
Je ne reviendrai pas comme je suis parti
Ne reviendrai pas, même furtivement »

Hors ligne avistodenas

  • Prophète
  • Messages: 739
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #130 le: 18 avril 2018 à 08:56:59 »
Loup taciturne : Je ne peux lire la totalité de ton texte, il déborde mon écran et, mea culpa, je ne sais pas faire.

La partie que j'ai donc pu lire me paraît bien documentée, mais sujette à interprétation assez marquée "d'idéologisme" plutôt que de logique.



(Etant donné ce nouveau format, je n'ai pas accès au bouton "correction".)

Si j'avais pensé avoir un jour à la documenter, j'aurais pris des notes sur cette "fable" que je lus il y a de cela une bonne vingtaine d'année dans Sciences et Vie . Croire que j'ai pu l'inventer pour les besoins de la cause c'est faire beaucoup d'honneur à mon imagination.

Reste que des espèces nouvelles peuvent se différencier au point de ne plus être inter-fécondes après avoir subi une séparation prolongée.
Reste qu'une espèce nouvelle peut émerger après qu'une petite cellule de cette espèce eut été séparée de la population-mère.
Phénomène bien identifié, et qui ne rend pas la "fable" que j'ai rapportée si étonnante que cela.




Posts fusionnés
« Modifié: 18 avril 2018 à 11:24:08 par Ben.G »

Hors ligne cyamme

  • Admin
  • Comète Versifiante
  • Messages: 4 462
  • marmotte insomniaque
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #131 le: 18 avril 2018 à 09:31:44 »
Hello Avisto,

je ne sais pas quel est le souci technique que tu évoques, mais la manipulation suivante devrait te permettre de résoudre tes problèmes :

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


Pour le reste, personne ne t'accuses d'inventer la fable. Mais, la déformer inconsciemment, c'est une possibilité, surtout après si longtemps. La mémoire humaine n'est pas infaillible. Par exemple, tu ne donnes pas le pays dans lequel la fable est censée se dérouler, c'est un élément de contexte important, il me semble (si on veut pouvoir se rapporter à l'origine de cette fable).

Enfin, je ne comprends pas pourquoi tu invoques ces notions de fécondité et d'espèces. Tu suggères la création d'une nouvelle espèce sub-humaine en séparant une population du reste de ses habitants ? (Comme la population qui voyait en noir et blanc évoquée par Chouc ?).


Hors ligne Zacharielle

  • Comète Versifiante
  • Messages: 5 792
    • au bord du littéral
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #132 le: 18 avril 2018 à 10:48:11 »
Modération

Citation de: avistodenas
Alan, je comprends ta position, tu dois faire régner l'ordre dans un forum.

Nous tenons à rebondir sur cette remarque. Alan, nous comprenons que tes intentions sont bienveillantes (protéger le calme et la libre discussion), mais tu n'as pas d'autorité sur ce forum pour faire régner l'ordre (pour reprendre la formulation d'avistodenas). Il existe une équipe pour cela, qui prend ses décisions collectivement, et est attentive à préserver la plus grande liberté de parole possible. Si des propos te semblent déplacés, tu peux les "signaler à un modérateur" et nous en discuterons pour voir s'il nous semble opportun d'intervenir, ou si la conversation reste dans le cadre de la liberté de parole courtoise du forum.

Nous te prions donc, s'il te plait, d'éviter de te poser en modérateur des conversations. Appeler au calme est toujours louable, mais la position de supériorité que marquent les impératifs, tournures impersonnelles et les présents de vérité générale enveniment les conflits plus qu'ils ne les apaisent, surtout quand ils ne viennent pas d'une instance d'arbitrage reconnue comme telle, mais d'un participant particulier à la conversation.

Hors ligne avistodenas

  • Prophète
  • Messages: 739
Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #133 le: 18 avril 2018 à 11:21:20 »
 ;)Bonjour Cyamme. Oui, je vais me démerder car je tiens à lire cette réponse dans son entier, elle est intéressante. Je la commenterai donc à une date ultérieure.
No problem.

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 318
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Re : Faut rigoler (ou nos ancêtres les gaulois) : B. Vian/H. Salvador
« Réponse #134 le: 18 avril 2018 à 12:24:24 »
Modération

Citation de: avistodenas
Alan, je comprends ta position, tu dois faire régner l'ordre dans un forum.

Nous tenons à rebondir sur cette remarque. Alan, nous comprenons que tes intentions sont bienveillantes (protéger le calme et la libre discussion), mais tu n'as pas d'autorité sur ce forum pour faire régner l'ordre (pour reprendre la formulation d'avistodenas). Il existe une équipe pour cela, qui prend ses décisions collectivement, et est attentive à préserver la plus grande liberté de parole possible. Si des propos te semblent déplacés, tu peux les "signaler à un modérateur" et nous en discuterons pour voir s'il nous semble opportun d'intervenir, ou si la conversation reste dans le cadre de la liberté de parole courtoise du forum.

Oh mais vous apportez de la crédibilité aux propos d'avistodenas, c'est quoi cette histoire ?

Je ne suis pas à votre service moi, si avistodenas dit des conneries, c'est à lui qu'il faut s'adresser.

Bon, toutes mes amitiés, je suis inquiet de voir ce genre de propos s'attaquer à mes activités.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.025 secondes avec 20 requêtes.