Un vieux texte d'il y a deux mois.
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Visiteur de l’intestin, tu te sens vomitif.
Rejeté avec une bile teigneuse par le système que tu veux saboter, ton aspect crouteux reflète la mémoire des grumeaux qui te constituent.
Ton essence écœurante sert le destin purulent qui ceint tes parties dégueulasses. Affalé sur ton cul mal torché, tu salis la soie qu’on te tend depuis que tu as poussé tes premiers braillements incorrigibles et envahissants. Si ce n’était que ton haleine de chiotte, on pourrait te pardonner la puanteur de tes mots, mais c’est aussi la crasse de ton cortex, la rouille de ton encéphale, la merde qui coule de ton cerveau vétuste et mal entretenu.
En prenant soin de ta décadence, tu pourris ton entourage par une atmosphère scatophile venue englober et pénétrer les chairs les plus pures. Tout se décompose autour de toi, il n’y a plus rien qui ne soit imprégné de tes fragrances fétides et pestilentielles.
Pendant ton apnée, l’air s’alourdit, s’enrichit en anarchie biologique. Ta sueur est noire de toxines, tu transpire l’apoplexie de tes cellules cancéreuse. Des vapeurs alcooliques viennent congestionner ta physiologie, et la turgescence de ton infection fait vaciller une lueur d’espoir aussitôt étouffée par la dégénérescence.
Malsain est ton intérieur bactériologique.
Outrageant le bon goût et la notion même d’osmose, tu lamines l’éclat de la vie par ta mauvaise foi maladive. Ce n’est que par cette distorsion de l’équilibre que tu atteins la catharsis.
Maintenant que tu es dégouté de tout, tu peux relâcher la pression, et te sentir vain et mortifère, car tu sais que rien n’est plus futile que les existences qui t’entourent. Tu ressens l’amertume d’un monde fou, que rien n’arrêtera mis à part sa propre propension à l’autodestruction, maintenant que tu l’as contaminé en lui insufflant le remugle. Cette finalité marron sent la chiasse qui éclabousse, la gerbe qui imbibe, la morve qui colle. Rien n’est plus immonde que cette matrice débile qui se noie dans ses déjections, car elle n’ose pas nager.
Certes il y a des diamants dans la terre, mais tout le reste n’est qu’excrément.
Autour de toi se soulèvent des relents d’égouts.
Autour de toi se resserrent les gueules baveuses de millions de bêtes immondes.
Tu n’imagines pas à quel point toi et ton univers êtes pessimistes, mais tu te complais dans la plainte négligée sans savoir que c’est elle qui t’encrasses. Tu te délectes de ce goût de merde en te disant ‘oui, c’est bien de la merde, et c’est dégueulasse’, en même temps que tu es convaincu qu’il n’y a que ça et que c’est pour ça que c’est bon.
Alors je n’ai qu’une chose à te dire.
Recraches, et cherche une merde moins diarrhéique, car il n’y a que ça que tu puisses faire.
