[Krapoutchniek]

Oui, par exemple. Ou peut-être des thèmes plus précis aussi. Ca permettrait de nous orienter dans une direction tout en étant absolument libres au niveau du style et de l'histoire en elle-même.

[Gros Lo]

A ce moment-là, je pense que c'est à chacun, sur un AT quelconque, de décider qu'il fait un exercice de style. Puisque, de toute façon, l'auteur se fonde sur le premier texte écrit à partir de l'AT, ce texte sera forcément différent de ceux des autres participants, que ce soit une différence de thème ou juste de traitement.

Donc, oui, pourquoi pas laisser cet exercice dans un coin de notre tête, et, après avoir répondu à un AT, s'y essayer ?

[ernya]

je ramène le sujet^^
personne n'a envie de continuer cet exercice de style ?

[Leia Tortoise]

Si, si, moi ça m'intéresse!
Je commence à avoir des idées, mais je voudrais au moins terminer un de mes projets en cours avant de passer à un autre, donc faites comme si j'étais pas là 

EDIT: Bon ben finalement, je tenais bien mon idée, alors je me suis lancée, ça donne un truc un peu bizarre, j'espère ne pas passer trop à côté.


"Ah, le vieux, te voilà! Qu'est-ce que tu faisais?
- Hé, je lambinais! Qu'est-ce que tu crois?
- Ma foi, ça ne te ressemble pas.
- Y'avait la gibbeuse qui me faisait de l'oeil.
- Pour sûr, le Joufflu se bidonne !
- Pff, la bonne blague... Mais dis donc, ça souffle, non?
- Ouais, ce soir ça tourbillonne!
- Les dieux seraient-ils encore irrités?
- Doucement, ils veillent...  Mais vrai, ils ont leur orgueil.
- Pourtant, je n'ai pas oublié de passer par le pont.
- Hmm... As-tu bien fait tes ablutions?
- Oui-da, j'ai fait trempette... C'était frisquette.
- Tu n'as pas bu. Il faut faire coupe, tu le sais, pourtant!
- Hé là, tout doux! Bien sûr que si, j'en ai lampé! Et pas qu'une lichette.
- C'est vrai qu'après une journée aux champs...
- ...j'allais pas m'en priver. Tu vois, que j'ai pas déliré!
- Je ne sais pas comment tu fais, quand ça cogne comme ça...
- Sûr que ça chauffait, j'en ai cardé.
- Et puis tu as entendu la nouba...
- ...et je suis rentré fissa, je n'allais pas vous laisser ripailler sans moi!"

[ernya]

L'autre jour, j'ai fait un extrait de Crimes exemplaires de Max Aub (titre original: Crimenes ejemplares)
et je me suis dit qu'on pouvait reprendre ce texte pour continer l'exercice
pour info, il a été repris par l'émission "des papous dans la tête"

bref, voici le texte



Si je n'ai pas mes huit heures de sommeil je suis un homme perdu, et je devais me lever à sept heures. Il était deux heures et ils ne partaient pas, ils étaient vautrés dans les fauteuils, béats. Et Dieu sait que je n'avais pu faire autrement que de les inviter à dîner. Ils jacassaient comme des pies, ils caquetaient à n'en plus finir et se relançaient l'un à l'autre la conversation, ils l'emmêlaient de bredouillis et parlaient à tors et à travers de choses inutiles. Et je devais porter verres de cognac et autres tasses de café. Soudain il lui vint à l'idée, à elle, que nous pourrions prendre un peu plus tard une soupe à l'ail. (Ma cuisinière est très réputée.) Je n'en pouvais plus. Je les avais invités à dîner parce que je suis bien élevé. Ils étaient arrivés plus ou moins à neuf heures et demie, il était deux heures du matin et ils ne semblaient pas vouloir s'en aller. Je ne pouvais chasser la pendule de ma pensée, parce que je ne pouvais y jeter un oeil, car, au-delà de tout : je suis bien élevé. Je devais me lever à sept heures et si je ne dors pas mes huit heures je suis une loque toute la journée, et de surcroît ce qu'ils racontaient ne m'intéressait pas, absolument pas. Bien entendu j'aurais pu agir comme un être grossier et d'une façon ou d'une autre leur dire de s'en aller. Mais ce n'est pas dans ma manière. Ma mère qui fut veuve très jeune m'a inculqué les meilleurs principes.
Je n'avais qu'une seule envie : dormir et le reste m'importait peu. Je n'avais pourtant pas tellement sommeil, je pensais seulement à l'envie que j'en aurais le lendemain. Mon éducation m'empêchait de simuler ces bâillements qui sont le moyen habituel des personnes ordinaires.
Et vous par-ci et vous par-là, et ça et le reste. Le gin-rummy, les échecs, le poker... Ginger Rogers, Lana Turner, Dolores del Rio (je deteste le cinéma). Le samedi à Cuernavaca (je déteste Cuernavaca) ; Ah ! la maison d'Acapulco ! (à ce moment-là je détestais Acapulco). Et Mengano qui perdait et perdait...
Et vous, qu'en pensez-vous ? Et vous, et vous et vous? Et le Président, et le ministre, et l'opéra (je déteste l'opéra). Et le cashmere anglais, Don Pedro, et le gazon, les choux...
Et ce poison qui ressemblait tellement au cognac.

[Leia Tortoise]

C'est un peu long et alambiqué pour ce genre d'exercice, non?

[ernya]

hm...
je fais que proposer, de toute façon
quant à la longueur, rien ne t'empêche de faire quelque chose de très court

[lulli]

je relance l'idée... les textes proposés me semble tous bien trop long ! Il faut juste une trame...
(j'en propose un et je m'y collerai plus tard)


En allant poster un colis, je rencontrais ma voisine, Madame Lus avec son chien qui pisait sur un réverbère. A la poste il y avait foule, j'ai du faire demi tour et revenir le lendemain.

[Nridehlloë]

J'aime bien l'idée de l'exercice! J'y avais parfois pensé, mais sans essayer de le faire.

Comme j'ai une idée de réécriture mais pas le temps, je vous promet d'y revenir!

En passant : il est très bien fait ton texte Leia.

[nasnas29]

La lune, pleine, éclairait la surface du lac de sa lumière argentée. Une douce brise venait effleurer ses eaux placides. M'avançant sur le pont de pierre, j'observais cette quiétude. Le pont enjambait le lac pour atteindre une île, au centre, vers laquelle je me dirigeais. Ombre parmi les ombres, ses hautes tours se découpant sur la voûte étoilée, le château me faisait face. Je posai le pied sur la rive. Devant moi se dressait un autel dédié à la Déesse, une fontaine que dominait une statue de femme angélique. Les ailes de l'ange se repliait sur l'autel, comme pour le préserver des pécheurs. L'eau claire et pure qui s'écoulait ici se teintait de l'argent de la lune, elle aussi. Comme l'exigeait la tradition, je plongeai mes mains dans le liquide froid, et bus. Comme c'était agréable, après une journée pareil ! En ce mois d'été, même la nuit me paraissait chaude. Alors que je reprenais mon chemin vers le château, une douce mélopée m'enveloppa. Il était temps que j'arrive : la fête commençait sans moi.

Tentative sur un style érotique:

La pleine lune irradiait de lumière. Une brise non moins légère refrénait cependant ma culbute quand pour atteindre la bouche d'ombre j'abaissais le pont levis. Ô fontaine de jouvance qui, d'un plaisir de Déesse, ruisselait à ma main pêcheresse avide de son eau qu'à mes lèvres j'aie bu. Jamais je n'eus connu plus chaude journée d'été. Guilleret, je ressortis de ce cul de basse fosse avec en tête un chant d'amour que ma belle " mêle aux pets "!

[nasnas29]

tentative sur un style mélomane:
La pleine lune découpait des sons de lumière sur le flot de la mer qui gémissait une mineure symphonie. Au loin accrochée sur un nuage, une ile. Notre esquif dérivait comme une croche noire qui en un soupir affalait sa voile sur son mat. Alors posant pied à terre, une nouvelle musique syncopée et ternaire vint nous balancer de son doigt manouche et je bus à sa source "mineurale".
Enfin, saoulé par cette tiédeur, il était grand tant de quitter le swing  de l'ile et reprendre note sur l'immense portée de l'océan...
 Donnez à l'écriture un chant musical c'est lire Alain Gerber pour approcher le jazz ou joseph Conrad pour goûter au classique de la mer.

[Le Fanu]

La lune, pleine, éclairait la surface du lac de sa lumière argentée. Une douce brise venait effleurer ses eaux placides. M'avançant sur le pont de pierre, j'observais cette quiétude. Le pont enjambait le lac pour atteindre une île, au centre, vers laquelle je me dirigeais. Ombre parmi les ombres, ses hautes tours se découpant sur la voûte étoilée, le château me faisait face. Je posai le pied sur la rive. Devant moi se dressait un autel dédié à la Déesse, une fontaine que dominait une statue de femme angélique. Les ailes de l'ange se repliait sur l'autel, comme pour le préserver des pécheurs. L'eau claire et pure qui s'écoulait ici se teintait de l'argent de la lune, elle aussi. Comme l'exigeait la tradition, je plongeai mes mains dans le liquide froid, et bus. Comme c'était agréable, après une journée pareil ! En ce mois d'été, même la nuit me paraissait chaude. Alors que je reprenais mon chemin vers le château, une douce mélopée m'enveloppa. Il était temps que j'arrive : la fête commençait sans moi.

Sans trop travailler sur le style, j'ai légèrement modifié le sens...

Dans le noir, la moucharde m’observe. La nuit avance doucement et sous les étoiles, je suis son allure. Pas pressé de rentrer. Arrivé au pont, je vois « La Fontaine » de l’autre côté. Un collègue m’a dit beaucoup de bien de cet établissement. Alors tant pis si je suis attendu, je vais voir. Détourné du droit chemin. L’endroit est calme, l’entrée discrète. Au centre de la pièce, sur l’autel, elle danse. Son corps nu, fluide comme un torrent de montagne, ondule. Ange vénéré par les ours et les loulous du quartier. De grandes ailes de verre la protège des fanatiques en training. L’été bat son plein et l’ange est torride. J’achève ma bière. Avant de sortir, je n’échappe pas à la règle. Je plonge ma main dans mon portefeuille pour sortir du liquide et le tend au grognon derrière son guichet. Alors que je continue ma route, laissant « La Fontaine » derrière moi, une douce pensée m’enveloppe. Ma femme m’attend pour fêter mon anniversaire.

[Kasprzak]

Je pense que ce genre d’exercice, ça serait parfait pour tous les débutants, voir même les autres. Je le verrais comme ça, comme Lulli, l'avait proposé, sur un scénario assez court de ce genre "En allant poster un colis, je rencontrais ma voisine, Madame Lus avec son chien qui pissait sur un réverbère. A la poste il y avait foule, j'ai du faire demi tour et revenir le lendemain." on écrit une dizaine de phrases pour travailler le style. Jusque là rien de nouveau.

Mais je crois que ce qu'il a manqué pour ce topic génial continue, c'est une sorte de structure. alors je propose un truc du genre (à débattre). Le dimanche soir, ou lundi matin, on pose un mini scénario, pendant 3 ou 4 jours, n'importe qui pose son mini texte (10 phrases quoi pas grand chose) et pendant 2 ou 3 on en parle, et on vote pour le texte le mieux réussi (ou pour les 3 meilleurs) et le gagnant a le droit le dimanche soir, de donner un nouveau mini scénario.

Donc le vote ici, sert juste à structure voir motiver les participants, rien de plus, vu que c'est sur des bribes de textes, ça servira juste à mettre un peu d'animation, c'est même pas un vrai AT, juste un moyen de s'entrainer à écrire.


Vous en pensez quoi les anciens (pas les vieux, vous êtes jeunes  ) ?




EDIT : Mary trouvait que c'était une bonne idée, avec une réserve pour le vote... Pour moi peu importe, mais je crois que ça structurerait vraiment le système et motiverait peut être plus les débutants (s'ils voient que leur style commence à s'améliorer et gagner des votes...)


J'attends vos avis

[Meilhac]

salut
je trouve que c'est une super idée. le côté light (10 lignes) me paraît bien.

je ne vois pas trop l'intérêt du vote.

mais en tout cas j'en suis dès que ça se met en place (on commence aujourd'hui? qui envoie un scénario?)

[Marygold]

Comme Meilhac et comme je l'avais dit dans le Flood, je suis pas très convaincue par le vote et je verrai plutôt un système plus anarchique ou le premier venu le dimanche soir reposte un passage.
Mais si c'est dans une idée de motiver les débutants, pourquoi pas ?
On peut toujours tenter de cette manière, et si ça ne fonctionne pas, on verra (mais en tout cas, vaut mieux laisser plus de temps à la production, et un peu moins pour le vote).

Kasp, si tu veux commencer à mettre un passage, à toi l'honneur !