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Le Monde de L'Écriture » Encore plus loin dans l'écriture ! » L'Aire de jeux (Modérateur: Claudius) » Amis posthumes, à vos contes.

Auteur Sujet: Amis posthumes, à vos contes.  (Lu 8289 fois)

Hors ligne Rain

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Amis posthumes, à vos contes.
« le: 02 novembre 2008 à 21:41:49 »
Vous vous souvenez, ces petites histoires issues de nos esprits assaillis par cette folle inspiration que l'on ne rencontre que la nuit venue ? Et si, en cette dernière nuit du week end des morts, nous tenions compagnies à leurs esprits revenus parmi nous ? Et si nous leur prêtions nos mains pour qu'ils tapent leurs courts récits ?


Amis posthumes, à vos contes.
« Modifié: 02 novembre 2008 à 21:48:39 par Rain »
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #1 le: 02 novembre 2008 à 22:21:01 »
Dans un petit coin désert, quatre paumées (ah, non, paumés, pardon la pluie !) se regardaient en chiens de faïence.
Le mystère était entier.
Ils étaient les détectives Morphalou de Ecripshale.
Ecripshale, comme son nom l'indiquait, était l'endroit où ils se trouvaient. Le coin paumé.
Donc : le mystère était entier.
La question était : pourquoi n'étaient-ils que QUATRE ?
C'était en effet LA nuit où ils avaient décidé de se réunir ; LA nuit où la lune était pleinement gibbeuse, où la poussière d'étoile remontait à flots, où les cercles faisaient on ne savait quoi, où ... enfin bref, où il se passait plein de trucs intéressants, et... non, personne. Enfin, presque.
Les quatre compagnons se regardèrent dans les yeux. Ils interrogèrent les artiseurs portables, mais rien n'y faisait ; les gueules de tromé semblaient avoir englouties ceux qui se dirigeaient vers le lieu de rendez-vous. Le temps, implacable ennemi, empêchait des bataillons entiers de les rejoindre.
Un bruit se fit soudain entendre. Dans la nuit enténébrée, les claquements résonnèrent tout autour d'eux. Des ombres étranges entouraient Ecripshale, rôdaient dans les environs ; des fantômes hantaient parfois les lieux et prenaient l'apparence de personnes connues.
La peur fit frissonner leurs peaux. Le bruit approchait, doucement, tout doucement ...
C'était ...
...
... une tortue tranquille qui arrivait.
Bon.
Maintenant, y'avait cinq paumés.


Bougie soufflée, avec un temps de retard, merci la tortue.
« Modifié: 02 novembre 2008 à 22:25:06 par Kailiana »
Si la réalité dépasse la fiction, c'est parce que la réalité n'est en rien tenue à la vraisemblance.
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #2 le: 02 novembre 2008 à 22:22:58 »
Je me réveillai d'un rêve cauchemardesque comme on en fait beaucoup quand on est enfant, intense et d'un réalisme extrême... J'émergeais avec un sentiment de soulagement, mais aussi de danger toujours présent. Vaguement perplexe et désorientée, je me levai pour aller aux toilettes ou peut-être plutôt pour fuir cette impression désagréable, mais elle sembla se renforcer quand je me trouvai debout dans la pénombre de la chambre, à tâtonner pour longer mon lit jusqu'à la porte.
Une force implacable me poussa à tourner la tête vers la fenêtre. A cette heure du petit matin, le soleil hésitant faisant danser des ombres étranges, inquiétantes... Soudain je distinguai devant mes volets la gigantesque et terrifiante silhouette d'une sorcière toute en pointu et décharné, comme l'image traditionnelles des vieilles sorcières de contes, mais celle-ci était là, réellement présente, et me tenait totalement sous son emprise, incapable que je me trouvai de bouger, ni même de crier... Je n'avais plus qu'une envie, plus qu'une urgence: détourner les yeux, échapper à cette frayeur paralysante.
Je ne sais comment, je me détournai enfin dans un sursaut, et je refermai ma porte presque frénétiquement.

* Bougie soufflée *

(un vieux souvenir d'enfance... c'est nul, mais bon ^^)
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Apparition souterraine
« Réponse #3 le: 02 novembre 2008 à 22:29:16 »
Richard descendit lentement les escaliers et parcourut le quai d’un pas traînant. La station était totalement déserte. Normale, pensa-t-il, il n’y avait pas grand monde pour prendre le métro le dimanche à 17h30. Il regarda le panneau d’horaire. Neuf minutes à attendre. Il devait avoir raté la dernière rame de peu. Il s’assit sur l’un des sièges en plastique jaune, sortit son lecteur MP3 et explora ses playlists. Rien ne lui faisait envie.

Il rangea l’appareil dans sa poche et se leva, pour errer sans but précis entre le distributeur – il ne restait plus de Kinder Bueno Blanc, bizarre, c’était pourtant écœurant – et la poubelle. Il se dirigeait vers le plan du quartier lorsqu’un bruit attira son attention.

C’était un bruit doux, presque imperceptible, qui tenait à la fois du glissement soyeux et du claquement sourd. Et cela venait de l’escalier. Le bruit se répéta, relativement régulier. Des pas, songea Richard. Quelqu’un descendait.

Richard ne put s’empêcher de se demander qui allait le rejoindre. Le pas ne semblait pas assez lourd pour être celui d’un homme, et ne possédait pas le timbre du talon haut féminin frappant le béton froid. Un enfant peut-être ? Non, un enfant aurait eu un rythme plus rapide, plus… sautillant. Quel enfant résisterait à l’envie de dévaler les escaliers ? Et que viendrait-il faire là en premier lieu ?

Les pas s’égrenaient, mais Richard ne pouvait encore voir qui les produisait, et cela, vaguement, l’inquiétait. Peut-être n’aurait-il pas dû regarder ce film d’horreur qu’avait loué sa petite amie l’avant-veille. Les néons bourdonnaient et le chuintement sur les marches continuaient.

Soudain, Richard vit. Il vit, se figea et, comme dans un vieux dessin animé, il sentit ses yeux s’agrandir et sa bouche s’ouvrir, lentement.

Sur les marches de ciment, de larges pattes, griffues et quelque part félines. Elles étaient énormes, et velues. Dans un coin de son esprit, Richard se dit que le bruit était tout à fait logique, tandis que la créature descendait, révélant des yeux grands comme des assiettes, une sorte de sourire un peu bancal et d’amples oreilles.

Richard ferma les yeux, les rouvrit. Elle était toujours là.

Quelle personne saine d’esprit pouvait prendre le métro en costume de chat ?

Bougie soufflée


Ah, ce que j'aime les conventions... Cette idée part d'une petite anecdote de ce matin : le chauffeur du métro paraissait en effet tres choqué devant la tenue d'une cosplayeuse sur le quai opposé  :P
« Modifié: 10 novembre 2008 à 21:19:32 par Kei »
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #4 le: 02 novembre 2008 à 22:45:31 »
Le garçon rêve. Sans cesse, il marche. La lumière le caresse, le réchauffe. L'aveugle. Il se met à courir, tente d'échapper à cette lumière qui lui en veut. Pourtant, sur son chemin, il croise d'autres hommes et femmes, d'autres enfants, le sourire aux lèvres. la joie, le bonheur se lisent dans leurs yeux. Mais le garçon n'a pas le temps de s'arrêter, la lumière le brûle. Enfin, les ténèbres sont en vue. Il passe la frontière, s'arrête au sommet d'une colline. Une fille de son âge, à peu près, est assise là, et observe la lune. Silencieuse, sereine. Ils se regardent sans échanger de mots, ils n'en ont pas besoin. Mais des nuages voilent subitement la lune, les ténèbres se font menaçantes. Le garçon ne voit plus rien. N'entend plus rien. Ne sens plus rien. Son cœur se glace. Dans les ténèbres, autour de lui, tout peut exister.
Voici les deux facettes de ton âme, dit alors une voix, surgie de nulle part. La lumière brûlante et gaie, les ténèbres glaciales et sereines. Ne les fuit pas. Accepte-les. Sers-t-en à bon escient.


Depuis que j'ai fais ce rêve, les choses ont bien changé. J'ai apprivoisé ma lumière, dompté mes ténèbres. Le froid qui envahit mon cœur m'a aidé à lutter contre mes ennemis. A mes pieds gît le dernier d'entre eux, qui a exterminé ma famille, anéanti mon village, annihilé tant de gens...
Je relève la tête. Mes yeux se posent sur le miroir, en face de moi. Les ténèbres qui envahissent mon âme font de moi un être de la nuit. A peine humain. Noir comme le plus profond des puits. La seule tâche de couleur provient de mes yeux blancs - preuve que la lumière m'habite encore.
Je ferme les yeux, et lentement, les ténèbres se retirent. Pas complètement - devenir un être de lumière pur n'est plus nécessaire. Je rouvre les yeux pour rencontrer mes yeux gris... Et derrière moi, le visage terrifié de Lea.
- Tu es...
Mes craintes de ce jour étaient fondée. J'étais alors parti chassé quand j'ai vu de la fumée venant du village. Les ténèbres ont envahies mon âme. Je suis retourné sur mes pas rapidement, mais je suis arrivé trop tard. Le village brûlait, les cadavres jonchaient la rue. Seule restait Lea. Elle a croisé mon regard, et je me suis enfui. Je me suis caché, le temps de retrouver une forme humaine pour aller la sauver. J'ai eu du mal, mais j'y suis parvenu. Cependant, ce jour-là, elle m'avait pris pour le chef de ces monstres.
- Lea...
Lentement, elle recule vers le mur, trébuche sur l'épée de mon ennemi qui avait glissée jusqu'au milieu de la salle, la ramasse. Elle tremble. Puis, en poussant un hurlement, elle fonce sur moi. J'évite le coup, j'essaye de la retenir.
- Tout ce temps... Tu nous as menti. Tu as organisé l'attaque du village. Tu as tué tout le monde. Je te hais. JE TE HAIS !
Sa voix se brise, les larmes coulent sur son beau visage. Elle fonce à nouveau sur moi, j'esquive à nouveau. Et le ballet continue jusqu'à ce qu'elle s'effondre de fatigue.
- Dire que je t'aimais...
Lentement, je me baisse, lui entoure les épaule de mon manteau. Puis je me relève, me dirige vers la sortie. La plaine baigne dans la lueur du crépuscule. La lumière du jour... Depuis quand ne l'ai-je pas vu ? Tandis qu'à l'horizon le soleil disparaît, je m'enfonce dans les ténèbres, pour ne plus jamais reparaître.


Et le vent froid des ténèbres souffle la bougie...
« Modifié: 02 novembre 2008 à 22:48:08 par Rain »
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Un vol mystérieux
« Réponse #5 le: 02 novembre 2008 à 22:53:52 »
La nuit tombait.
Dans l'ombre du crépuscule une fugitive créature avançait en rampant. Avec une infinie lenteur, elle ouvrit un placard qui émit un horrible grincement.
Sa patte habile saisit la boîte cylindrique et l'enfouit sous son manteau noir. Elle s'éclipsa alors avec son butin et regagna rapidement sa tanière.
Elle put alors sortir son dû pour l'admirer en poussant des cris de joie.
Enfin elle l'avait! Après toutes ces recherches, toutes ces peines!
Le moment de gloire.
La créature ouvrit la boîte et glissa sa patte velue à l'intérieur avant de la porter à sa bouche ideuse.
Un craquement se fit entendre, la créature déglutit, attendit un instant avant de se précipiter à nouveau sur le mystérieux contenu.
Jusqu'à l'aube, elle s'empiffra.
Mais dès que les premières lueurs du soleil firent leur apparition, son sang se figea. Une ombre venait d'apparaître derrière elle. Une ombre loufoque à l'allure efféminée.
La créature sut que sa mort était proche. Déjà le claquement de la balle se faisait entendre et elle s'effondra dans une mare de sang.
L'assassin récupéra la boîte et s'en alla rejoindre son bateau.
-Ce sont mes cacahuètes, nan mais!


Bougie soufflée
« Modifié: 10 novembre 2008 à 23:23:18 par ernya »
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #6 le: 02 novembre 2008 à 23:00:23 »
Le téléphone de la voisine sonnait, sonnait, sonnait.

Jour et nuit, à n'importe quelle heure, à chaque instant. Parfois, il s'arrêtait enfin, mais ce n'était que pour mieux recommencer son éternelle plainte.

Cela faisait trois jours.

Un jour, ceux qui habitaient l'appartement d'en face n'en purent plus et finirent par appeler la police. Les agents, assez inquiets mais tristement rôdés, forcèrent alors la porte.

Ils s'attendaient à tout, et surtout au pire: un appartement abandonné par la jeune fugueuse et contenant des sachets de drogue; une lettre de suicide soldée par la découverte d'un corps mutilé; la voisine elle-même, étendue morte sur le planche, à demi dévorée par ses propres chats...

Ils s'attendaient à tout, ou presque.

Ils visitèrent chacune des pièces, où la poussière s'accumulait. Le téléphone, quant à lui, n'avait pas aboli sa sonnerie stridente, qui continuait à retentir.

Enfin, dans la chambre, ils trouvèrent la jeune voisine tapie sous ses couvertures, toute tremblante.

"Vous êtes donc là! Mais pourquoi ne répondez-vous pas au téléphone? Vos voisins se sont inquiétés!, la sermonnèrent les policiers, très en colère d'avoir été dérangés pour rien.
-Ju... justement, le... le téléphone... Il sonne sans cesse..., bégaya la femme terrorisée.
-Et alors? Décrochez, ou si ne voulez pas parler, vous n'avez qu'à le débrancher.
-Mais... il est débranché.", murmura-t-elle en désignant la prise qui traînait sur le sol.

~Bougie souffflée~

(inspiré d'un évènement réel -qui, je l'espère, finira mieux que dans l'histoire...)



"J’ai soudain la sensation limpide d’avoir gaspillé ma jeunesse… L’avoir vue s’échapper de mes mains comme l’anguille effrayée et m’appeler à présent sur le lierre du tombeau, où patiente depuis toujours le chant des enfants, les raisins volés…"

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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #7 le: 02 novembre 2008 à 23:05:50 »

Cet ouvre-boîte rouillé sera donc la dernière chose que je verrai de ma vie? Tout ça pour ouvrir une putain de boite en fer dans l'espoir de récupérer des miettes de vieux café moisi et éventé...
Je ne pouvais plus penser à autre chose, bon sang, depuis une semaine que je me trimballais cette ferraille de richtingue avec ses motifs de bergères niaises...
Je m'en faisais une telle joie! Trop tard, maintenant. Je n'ai jamais de chance.
La lune n'est même pas belle, ce soir, toute jaunasse comme une vieille eau de vaisselle.
Mais déjà ça n'a plus d'importance, tout s'estompe... Je ne suis plus que néant.

* Bougie soufflée *
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #8 le: 02 novembre 2008 à 23:33:56 »
Dédicace à Ernya. Tu l'a voulu :mrgreen:
***

Il était une fois, dans une petite maisonnette en chocolat, non loin d'Ecripshale, une vilaine et méchaaaaaante sorcière. Elle se nommait Nyanyarne, et était fan de chocolat. Tout chez elle était chocolat. Ses murs, ses portes, ses volets, ses vitres (sisi), ses tabourets (ça laissait quelques marques quand on s'asseyait), ses draps (ils étaient à utilisation unique, ils partaient au four plutôt qu'à la machine à laver), les pots de fleurs (les fleurs aimaient beaucoup le terreau au Nutella), les lampes (ça fondaient un peu quand on les laissait allumées trop souvent)... vraiment tout.
Nyanyarne était heureuse, dans son petit paradis. Elle passait son temps sur sa chaise à bascule (en chocolat) à lire Charlie et la Chocolaterie. Le temps s'écoulait tranquillement, et tout allait pour le mieux.

Survint ensuite l'élément perturbateur du conte : les deux petits garnements. Un joyeux jeune garçon et sa petite soeur.
Ils se ramenèrent tout content et s'arrêtèrent, étonnés, devant la maison. Ils mangeaient du pain, et jetèrent « pour voir ce que ça faisait » quelques boulettes de mie sur les murs. Les projectiles firent quelques creux dans le chocolat, parce qu'il faisait chaud.
La sorcière, fâchée, se releva. Elle fit des grimaces, mais les gamins lui en firent des pires. Elle les menaça de les jeter au four. Ils lui rirent au nez. Elle s'avança vers eux et voulut les taper. Ils l'esquivèrent et rentrèrent dans la maison. Elle les pourchassa.
Ils étaient devant le four, et se régalaient du dernier drap qu'elle y avait mis. Ils avaient du chocolat sur toute la figure. Nyanyarne ne put empêcher son ventre de gargouiller. Elle se glissa doucement derrière eux.

Devinez comment ça finit ?

Ben non ! Nyanyarne avait énervé la narratrice, alors les enfants firent un super-salto-arrière-esquiveur, se retrouvèrent derrière la sorcière, et lui donnèrent un coup de pied au derrière qui l'envoya valdinguer dans le four.
Et ainsi, tout se termina pour le mieux, avec Nyanyarne qui termina au paradis de tout les amateurs de chocolat. Là-bas, c'était tout comme ici, gamins en moins.

Et encore une bougie chocolatée de soufflée.

Si la réalité dépasse la fiction, c'est parce que la réalité n'est en rien tenue à la vraisemblance.
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #9 le: 02 novembre 2008 à 23:37:17 »
Il faut que je sorte. Il faut que je sorte. Il faut que je sorte. Il faut que je sorte...
Tout en répétant cette phrase tel un mantra, je continue de creuser avec les doigts, pour passer de l'autre coté des barreaux. J'ai réussi à cacher le trou, jusque là, en mettant ma paillasse dessus. Il est presque fini. Bientôt je serais libre. Libre !
Il n'y a même pas de fenêtre, ici. Rien que le noir étouffant, et l'odeur du sang, de la mort et des déjections humaines. Et il fait froid, froid froid. Froid ! Si froid ! J'ai oublié la sensation du soleil caressant ma peau, d'un feu de cheminée craquant qui réchauffe mes os. J'ai même oublié la chaleur humaine.
Creuse, creuse, creuse. Il faut que je sorte. Le bout du tunnel ! Enfin ! Vite ! Fuir ! Aussi vite que mes jambes peuvent me porter. J'avance lentement, j'ignore la douleur, je trébuche je me relève. La porte. Je vais pouvoir quitter cette endroit maudit. Libre ! Je suis libre ! J'ouvre la porte. Liberté me voici ! Enfin ! Li...
- Tiens donc, qu'avons-nous là ? Un pensionnaire qui veut s'en aller ? Alors que nous lui offrons hospitalité ? Quelle impolitesse... Vous me décevez, mon brave. Allons, venez par-là. Nous allons nous expliquer autour d'une table.
Mon sang se glace, l'espoir me quitte. Je ne pourrait plus m'échapper, maintenant. Qui sait quelles horreur il va encore me faire subir ? Me découper un membre, puis me le faire manger ? Me crever les yeux ? Non. Sans doute bien pire. Ce n'est pas n'importe qui.


C'est le Modératueur.

***


- Oh non, il crie trop fort, celui là... Il a soufflé ma bougie !
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #10 le: 03 novembre 2008 à 01:13:51 »
9 mots sur les 10 donnés par Rain (froid ; chaud ; vodka ; élections ; gorge ; été ; soleil ; enfants ; nuit ; voile )

*************

La vodka coulait à flot dans sa gorge. Haut dans le ciel, le soleil brillait d'un éclat sans pareil. Gilles avait chaud. Il était bien. Il profitait du calme ambiant, de la sérénité du lieu, et sa sublime boisson le menait sur un petit paradis que rien ne pouvait atteindre. Il savourait l'instant présent. Son premier jours de congé de l'été. Il fallait en profiter autant que possible.
Il s'assoupissait lorsqu'il entendit des conversations qui venaient dans sa direction. Il grommela, tenta de ne pas y prêter attention ; peut-être les bruits s'éloigneraient-ils.
Mais non. Ils se rapprochaient et s'arrêtèrent même devant lui. Il entendit des gloussements. Dépité, il se résolu à ouvrir les yeux et il se redressa.
Trois jeunes enfants se dressaient devant lui, un sourire sur leurs belles lèvres charnues. Ils avaient la peau dorée, les cheveux jaune paille, crépus, et leurs yeux dorés scintillaient.
« Pouvez-vous nous donner une gorgée de votre précieux breuvage, s'il vous plaît ? Nous venons de loin. »
Ils avaient parlé tous en même temps, avec une parfaite synchronisation. Leur voix chantait, rappelant un champ sous le soleil, et elle provoqua de petits frissons sur les bras de Gilles.
Pour qui le prenaient-ils ?
« Dégagez, c'est pas pour les mineurs ! »
D'un même mouvement, les trois enfants froncèrent les sourcils.
« Vous profitez pourtant du soleil. »
« Ouais, répondit Gilles. Maintenant, virez d'ici. »
Comme ils ne faisaient pas minent de s'exécuter, il se leva et les bouscula violemment. Sa bouteille de vodka tomba sur le sol et la boisson se perdit dans la terre. Il étouffa un juron et voulu attraper les gamins pour leur apprendre les bonnes manières – mais sa main n'attrapa que le vide. Ils étaient partis.
Gilles grommela, puis se rallongea un peu plus loin. Il avait certes perdu son nectar. La journée n'était cependant pas finie, et il pouvait encore profiter du beau temps.
Il s'assoupit.
Il se réveilla peu de temps plus tard, quelque peu gêné.
Il avait froid. La journée était pourtant ensoleillée, et ...
Il leva les yeux au ciel.
Un voile épais avait couvert le soleil, et la nuit était tombée sur le monde.

Il ne faut pas refuser quelques gorgées aux enfants du soleil.


Bougie soufflée (et nuit tombée)
« Modifié: 03 novembre 2008 à 01:16:11 par Kailiana »
Si la réalité dépasse la fiction, c'est parce que la réalité n'est en rien tenue à la vraisemblance.
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #11 le: 03 novembre 2008 à 01:24:01 »
Ecrit à partir de 5 mots donnés par Rain: pluie, vent, feu, terre et envol

~~~

Depuis des cycles et des cycles, le peuple des sables se raconte une légende.

Il fait bon l'écouter le soir, au coin du feu, tandis que les animaux sauvages du désert hurlent à la lune. Mais il est terrifiant de s'en rappeler la nuit, seul dans sa tente, alors que le vent des dunes souffle, impitoyable, et que l'air des alentours se fait glacé. Surtout quand on est un étranger, un étranger admis par le peuple des sables, et que l'on n'y est pas habitué.

La légende affirme qu'un jour, la pluie ravagera le monde.

Des trombes d’eau tomberont des cieux, et la terre ne sera plus qu’un immense océan.

C’est difficile à croire, au milieu d’un désert. Mais c’est effrayant.

Le chamane a décrit la mort, la mort aquatique. Les membres qui se débattent, les poumons qui se remplissent d’eau, les appels à l’aide inutiles.

La vengeance de la pluie.

Je repense aux paroles du sorcier, seul dans mon lit de nomade. Il a dit que c’était de la faute des esprits, des mauvais esprits relâchés sur la terre par le peuple du fer. La génération qui nous a précédés.

Cela fait si longtemps qu’il n’a pas plu, dans cette partie du globe. Si seulement il ne pouvait jamais pleuvoir, plus jamais…

Soudain, j’entends une goutte d’eau s’écraser contre la toile de la tente. Puis une autre. Puis encore une.

L’envol de la malédiction.

~Bougie soufflée par le simoun brûlant...~
« Modifié: 03 novembre 2008 à 01:29:28 par Ambrena »
"J’ai soudain la sensation limpide d’avoir gaspillé ma jeunesse… L’avoir vue s’échapper de mes mains comme l’anguille effrayée et m’appeler à présent sur le lierre du tombeau, où patiente depuis toujours le chant des enfants, les raisins volés…"

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Prière
« Réponse #12 le: 03 novembre 2008 à 01:26:27 »
Natsume passa les chiens de pierre, dont les colliers de tissu rouge, délavés par les éléments, partaient en lambeaux, et resserra sur lui son manteau tandis qu’il remontait l’allée de tori. La peinture était craquelée par endroit, l’œuvre conjuguée de la chaleur et du froid qui lui avait succédé.

La saison des pluies n’avait pas été assez longue, et un soleil trop ardent avait rapidement asséché les cultures. Les paysans avaient essayé de semer de nouveau une fois la fraicheur de l’automne venue mais, tandis que dans les villes déjà, le prix du grain avait augmenté, le vent du nord avait charrié sur tout le pays d’épais nuages qui avait jonché les terres d’un manteau de neige. On avait puisé dans les réserves de l’année passée, mais le printemps se faisait long à venir. L’empereur avait fait appel à ses onmyouji, ces sorciers capables de lire dans les étoiles l’avenir et le sens caché des choses. Ils avaient scruté les astres, et tenté d’expliquer le mécontentement des dieux. En vain. La rumeur s’était répandue que les cieux restaient illisible et que même les prières de l’empereur ne recevaient.

Alors, après bien des hésitations et malgré les pleurs de sa mère, le jeune Natsume avait pris le vieux tonnelet qui reposait au fond de leur maison, les cordes qui le scellait à moitié rongé par les rats, et avait pris le chemin qu’il avait vu son père emprunter tant de fois, et il avait pénétré le sanctuaire. Même si c’était la première fois qu’il se rendait en ses lieux, il lui semblait connaitre l’endroit depuis toujours, et c’est sans hésiter qu’il entra dans le temple qui se situait en son cœur.

Il s’avança jusque devant l’autel et là, au milieu des fleurs et des fruits desséchés, il se saisit d’un petit marteau et d’une coupe. Il fit sauter le bouchon de cire et versa le saké. Ses yeux piquaient – les vapeurs de vieille alcool ou peut-être la poussière – mais il ne les frotta pas, et c’est avec révérence qu’il déposa sa libation sur la tablette de bois vernisser avant de s’agenouiller. Cinq fois il s’inclina, et cinq fois il frappa dans ses mains, pour que le kami, où qu’il soit, entende sa prière.

Une ombre bougea, et la vieille cloche de bronze tinta.

Natsume releva la tête, les yeux humides, et contempla avec fierté le spectacle des cerisiers en fleurs.

*'¤'* Bougie soufflée *'¤'*

Les mots donnés par Rain étant neige, rat, chien, sake, prière
« Modifié: 10 novembre 2008 à 21:19:58 par Kei »
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Re : Amis posthumes, à vos contes.
« Réponse #13 le: 03 novembre 2008 à 01:26:56 »
- J'en ai marre. Partout où je passe, la même rengaine. "Aaaaaargh ! Un démon ! Fuyez si vous tenez à la vie !" Comme si j'avais choisis ma tête. Même ici. Tout ce que je demande, moi, c'est quelqu'un à qui parler... Vous au moins, vous m'écouter. Tenez : l'autre soir, je marchais sur un trottoir, quelque part dans les Ombres - et là, un grand type me tombe dessus. Tout en noir, capuche rabattue, j'me suis dit "Un voyageur ! Il a surement perdu son chemin. Je vais essayer d'être aimable, même si je peux pas l'aider, je suis étranger moi même". Et puis là, j'ai levé ma torche pour mieux voir l'autre. Figurez vous qu'il est parti en courant, sans demander son reste. Vous le croyez, vous ? Je croyais que dans cette ville, on pouvait circuler comme on voulait... J'veux dire, doit y avoir des trucs pires, ici, pas vrai ? Je suis tombé une fois sur le "Manuel des Morporkiens modèles". Je ne l'ai pas lu, mais je me doute de ce qu'il y a dedans : vivre convenablement, en suivant la loi, ekcetra... Et je m'y applique. Je n'ai jamais rien fait de mal. Pourquoi ont-ils si peur ? Ah... Ca me rappelle mon enfance, tout ça. Partout le même esprit. "Faut s'éloigner du monstre, 'l est pas comme nous aut' ! Y pourrait nous manger !". Tiens, c'est quoi, là-bas ? Un "miroir" vous dites ? Y'en a pas, chez moi. Ca sert à quoi ? A se voir soi-même ? Quelle idée ridicule ! Mais soit voyons voAAAAAAARGH !

- Oook, fit le oran-outang en regardant s'écrouler le corps sans vie du croque mitaine.

Oook, se disait-il. Ce qu'on pourrait traduire par : encore un taré de croque mitaine qui se prend pour un humain. C'est le troisième cette semaine. Boarf.

Il se leva sur ses phalanges et sorti du Tambour Rafistolé.

En partant, il pris bien garde de souffler sa bougie. On ne sais quel monstre cela invoquerait, sinon...



Mes mots étaient esprit, enfant, démon, manuel, orang-outang, miroir et trottoir



PS : Extrait du Manuel des Morporkiens modèles : "Payez vos taxes à la guilde des Voleurs et peut être qu'il vous restera quelque chose à la fin du mois. Peut être."
« Modifié: 03 novembre 2008 à 01:40:38 par Rain »
Perdu

Hors ligne ernya

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Pas de révolution louvoyante ce soir
« Réponse #14 le: 03 novembre 2008 à 01:46:52 »
Le seigneur Loup veillait.
Ce soir devait avoir lieu la grande révolution. Partout ils allaient semer la terreur et la mort sans aucune pitié. Et cette maudite race prendrait fin.
Le Loup regarda autour de lui. Chacun de leurs coeurs battait au même rythme. Ils étaient un. Une meute.
Parfaitement réglés comme tous les instruments d'une symphonie, à chacun son coup de croc, à chacun son ennemi.
La guerre était déclarée.
Le royaume du charcutier n'avait qu'à bien se tenir.


et dans la charcuterie, la bougie fut soufflée

(les mots de Rain: Loup, terreur, symphonie, royaume, coeur)
« Modifié: 10 novembre 2008 à 23:22:13 par ernya »
"Je crois qu'il est de mon devoir de laisser les gens en meilleur état que je ne les ai trouvés"
Kennit, Les Aventuriers de la Mer, Robin Hobb.

 


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