[nanomag]

Dans la série des défis un peu fous fous, 3eme étape

Essayons d'écrire un texte dont chacune des phrases commence par une lettre de l'alphabet. Si tout se passe bien, vous devriez avoir au final 26 phrases, débutant chacune par une lettre différente.

variante 1 : essayez de garder l'ordre alphabétique ou l'ordre inverse
bonus point les 26 phrases se terminent aussi par une lettre de l'alphabet différente à chaque fois !

- nombre de mots : libre
- l'histoire doit avoir un sens : oui, le plus possible

similaire :
Le phrasé de l'alphabet proposé par Dot Quote : http://monde-ecriture.com/forum/index.php/topic,6575.msg111060.html#msg111060
La même lettre proposé par Ygor-Reg : http://monde-ecriture.com/forum/index.php/topic,7785.msg211625.html#msg211625

[Kerena]

Dot Quote (je crois) avait lancé un exercice du style, où il fallait écrire une phrase dont chaque mot suit l'alphabet (du style : "Annonce : Belge Cherche Doux Ecrivain..."), mais je serais incapable de retrouver le sujet sur le fofo... 

[nanomag]

Réconciliation sur l'oreiller

- A trop vouloir en faire, tu te retrouves surmenée, je te l'avais dit mais tu ne m'écoutes jamais...
- Bien sûr... j'aimerais t'y voir, c'est facile à dire, c'est pas toi qui a des délais à respecter
- Ça fait un bail que j'ai pas bossé, d'accord mais je n'ai jamais mis ma santé en péril, je te ferais dire
- Décidément, tu as un culot monstre ! qui c'est qui ramène un salaire tous les mois ? c'est tes peintures peut-être ?
- Et nous y voilà ! j'aurais dû me douter que tu allais remettre ça sur le tapis, tu es si mesquine des fois...

François posa sa tasse de café sur le comptoir de la cuisine et alla s'appuyer contre la fenêtre, évitant le regard de sa compagne Gwendolyne

- Grandis un peu ! au bout de 14 mois, tu ne crois pas que si tu avais dû percer dans le milieu, ce serait déjà fait ?

Hanté par ces incertitudes, François refusait de venir sur ce terrain là, il se demandait tous les jours, s'il avait bien fait de quitter son boulot de conducteur de métro pour assouvir sa passion.
Imaginant le meilleur des scénarios, il avait démissionné du jour au lendemain, quand il avait vendu sa première toile, mais depuis c'était le néant.
- Je sais, figure-toi, je me pose la question cent fois par jour, mais que veux-tu que je fasse maintenant ? il faudrait déménager pour retrouver un poste au métro !
Kiné ?!
Laborantin ?!

- Mon chéri, je ne veux pas t'obliger à faire un boulot où tu serais malheureux, mais on doit prendre une décision, ça ne peut pas durer ad vitam eternam...
- N'aie crainte, j'ai déjà jeté mes rêves d'artiste à l'eau, je vais postuler au premier boulot d'usine que je verrais pour remettre le pied à l'étrier
- Oh, ne dis pas ça... on va trouver une solution
- Peindre c'était un de mes rêves, au moins j'ai essayé, même si c'était plus difficile que prévu, au moins j'ai essayé
- Quelque soit tes autres rêves mon loulou, tu peux essayer, pour toi, je pourrais faire des compromis, j'aime pas te voir triste et abattu comme ça...
- Regarde nous, en train de nous chamailler pour du boulot, alors que l'on rêvait d'une famille nombreuse dans une maison au bord d'un lac...
- Sache que : aujourd'hui mes petits œufs sont prêts à être fertilisés !
- T'es sûre ?
- Ultra sûre, dit-elle avec une pointe de défi dans la voix
- Voilà qui est intéressant !
- Wesh, wesh, répondit gwendolyne en se tortillant langoureusement
- Youpi ! et on l’appellera comment notre petit œuf quand il sera un peu plus grand ?
- Zoubida !

 

[nanomag]

Dot Quote (je crois) avait lancé un exercice du style, où il fallait écrire une phrase dont chaque mot suit l'alphabet (du style : "Annonce : Belge Cherche Doux Ecrivain..."), mais je serais incapable de retrouver le sujet sur le fofo... 

ça peut aussi, avec des phrases, c'est un peu plus facile de raconter une histoire, mais ce doit être plus long à écrire

[Daji]

Promenade angoissante

A l’orée du bois, elle aperçut une étrange silhouette. Bien cachée dans les feuillages, elle semblait l’observer. Craignant pour sa vie, elle fit un pas en arrière. D’un coup, la silhouette bondit hors de sa cachette. En reculant encore, elle trébucha. Fondant sur elle, l’étrange forme s’approchait rapidement. Gabrielle hurla d’effroi. Horreur ! Incroyablement vive, la forme arriva sur elle. Joignant ses deux mains, Gabrielle pria pour son salut. Karma pourri ! La bête, car c’en était une, planta ses crocs dans son bras. Monstre aux dents acérées, elle raffermit sa prise. Ne lui en déplaise, Gabrielle se débâtit. On lui avait appris quelques prises de self défense dans sa jeunesse. Pourvu qu’elles lui servent maintenant ! Quand elle tenta un mouvement, son adversaire ne lâcha pas. Raté ! Si seulement elle avait mieux suivi ces cours à l’époque… Tant pis, il lui fallait trouver autre chose ! Une nouvelle tentative suffit à étourdir le monstre. Vite, Gabrielle se releva et se mit à courir. Woh, elle avait réussit ! Xena n’aurait pas mieux fait ! Yards après yards, elle continua sa course avant de s’arrêter, épuisée, près d’un ruisseau. Zoom sur sa situation : un bras cassé, un cœur affolé mais une vie sauvée, tout du moins le croyait-elle jusqu’au déplaisant grognement qui survint dans son dos…


Pas facile comme exercice ! Mais en postant rapidement, on ne pourra pas m'accuser de plagiat pour les lettres casse-pieds 

[nanomag]

Promenade angoissante
[...]
Pas facile comme exercice ! Mais en postant rapidement, on ne pourra pas m'accuser de plagiat pour les lettres casse-pieds 

Défi relevé avec brio, ton texte est très prenant en plus ! j'adore !

Karma pourri !

[Milora]

Respect, je suis toujours admirative de ces exercices d'écriture !

ça m'a rappelé un texte de Krapoutchniek où chaque phrase commençait par une lettre de l'alphabet de A à Z mais se terminait aussi par une lettre de l'alphabet de Z à A 

[Vivi]

J'ai mis facile car j'en ai déjà 3 à mon actif (et en poème lol)

Pub
Alexandra (Abécédaire Amoureux) (alexandrins)
Zoé [Contenu Explicite] V2 (octosyllabe)
Hips ! (pentasyllabes)

Je t'en ferais un en texte aussi t'inquiète (mais plus tard)

[Krapoutchniek]

Déjà fait aussi (dans les deux sens) : ici 

[Zeu]

Juillet 2038. Toutes les villes du Pays sont envahies par de grandes tours Grises faisant disparaître le Soleil à la surface de la Terre. Ainsi, les couleurs disparaissent laissant le monde dans une épaisse couche de gris...

-A vos portes, dépêchez-vous !
Bien qu'il fut à peine 10 heures, la voix suraiguë du mégaphone Gris hurlait déjà.
Cinquante soldats Gris déambulaient entre les tours, impérialement armés.
Dorian observait le spectacle du haut de sa fenêtre Grise le cœur battant.
Et si cette fois était la dernière ? Il avala son troisième café Gris et inspecta l'intérieur de sa cabine avec inquiétude.
-Finalement, ça ne serait pas plus mal... pensa-t il en se noyant dans sa tasse.
Glaive à la main, les soldats embarquaient tableaux, étoffes, fleurs hors des grandes tours.
Hier encore, la boulangère Isabelle se faisait arrêter après la découverte chez elle d'un tapis persan rouge turc.
Inutile de préciser que personne ne la reverrait jamais, Dorian le savait.
Jusque là, plus de la moitié du quartier avait disparu.
Kilomètre par kilomètre, les Soldats Gris prirent du terrain et finirent par établir un contrôle total.

Les mains de Dorian tremblaient de plus en plus, aujourd'hui c'était à lui.
Mélangeant asthénie et excitation, il tentait de se souvenir du temps du Soleil.
Nul ne regrettait plus que lui la douce chaleur, les boutons d'or dans le vent et les pains dorés dans la vitrine de la boulangerie.
Occupé à rêver, Dorian ne prêtait plus attention au vacarme extérieur.
Quatre Soldats Gris tambourinaient à la Grande Porte Grise de la cabine.
-Répondez ! Nous allons enfoncer la porte ! vociférait l'un d'entre eux.
Soucieux du moindre détail, Dorian observa une dernière fois son visage Gris dans le reflet du miroir et ouvrit la porte.
-Tenez vous droit à côté de la porte , nous allons fouiller votre cabine.  Avez-vous quelque chose à signaler ?
-Une si belle journée... Savez-vous où se trouve le soleil actuellement ?
-Vous allez me répondre oui ?! Avez-vous quelque chose à déclarer ?! Répondez !
-Waouh ! Quelle gnaque ! Saviez-vous que j'étais démineur dans le temps ? Plus de tour, plus de Gris n'est ce pas ? dit Dorian en ricanant.
-Yannick ! Débarrasse moi de ce crétin !
-Zénith ! s'écria Dorian en faisant exploser la tour.

[Morlok Cholms]

super histoire Zeu, défi bien relevé, et en plus ton texte pourrait donner lieu à un texte long...

[Sasori]

C’est avec beaucoup d’angoisse et la boule au ventre que je publie cette contribution... Après avoir passé énormément de temps sur cette nouvelle, je crois que le compte est bon: 26 phrases abécédaires! N’hésitez pas à me faire part de vos retours (bons ou mauvais)! 


La légende de Balkan
À la brune des temps anciens, l’Homme avait totalement disparu de la surface de la planète et, avant sa fuite, il avait laissé, parmi les ruines arides, une gigantesque plaque de bronze, de plusieurs centaines de mètres carrés, sur laquelle on pouvait lire «La Maudite».
Balkan le sombre, pirate redouté des espaces infinis, se dirigeait, seul à bord de son vaisseau, vers cette terre de désolation qui l’avait vu naitre 300 ans auparavant.
Considéré par tous comme un être redoutable et intelligent et pragmatique, Balkan savait que ce voyage pouvait être son dernier, mais il irait jusqu’au bout...


– Dégage l’accès pour les stabilisateurs de poussée verticale, lance la procédure d’atterrissage et envoie une sonde scanner le terrain; nous allons nous poser ici.
Echo, le navigateur autonome embarqué du Sequoia-26, obéit immédiatement à son capitaine et entama les manœuvres d’atterrissage au-dessus du désert de Néant, à l’extrême nord de la planète morte.
Fixes et attentifs, les yeux de Balkan ne quittèrent pas l’aiguille de relevé atmosphérique de la sonde; il ne disposait ni de masque respiratoire ni de combinaison Atmoss et ses capsules nasales d’O2 n’étaient pas nombreuses.
Glissant un vieux morceau de tissus délavé dans son gilet, le pirate se dirigea ensuite vers le sas de sortie et ramassa au passage un fusil à onde variable, une lame de chasse et un scanner portatif à courte portée.
«Holoscan terminé: aucune présence de forme vivante détectée sur la surface.»
Imperturbable, face à l’annonce d’Echo, Balkan demeura statique durant l’ouverture du sas, puis franchissant la porte, il foula, de son pas lourd, le sol aride de cette étendue vide et silencieuse.
– Je compte sur toi Echo; si je ne suis pas de retour d’ici deux chronos, tu envoies les drones me chercher.
– Kamikazes de sauvetage prêts et parés sur rampe de lancement, capitaine!

Longeant d’anciennes routes, désormais recouvertes de plusieurs couches épaisses de poussière rouge et noire, Balkan avançait à grandes enjambées vers un horizon toujours plus sombre, vers la noirceur du devant, vers cette voix qui résonnait au plus profond de sa tête et lui ordonnait de faire demi-tour.
Maintenant, il ne voyait presque plus rien; le vent soulevait la poussière en quantité et les rais orange du soleil disparaissaient dans cette brume granuleuse.
– Nous y voilà Yanatëe, soupira Balkan tandis qu’il ralentissait la cadence. Où te caches-tu?


Plusieurs années avant ce jour, Xaver Balkan avait eu une épouse du nom d’Yanatëe; un matin, alors que le jour s’était levé, une épidémie, touchant uniquement les femmes, s’était déclenchée.
Quelques femmes furent épargnées par la maladie, mais pas Yanatëe; Balkan, ne pouvant se résigner à tuer celle qu’il avait tant aimée, l’avait abandonnée sur cette planète inhospitalière, fuyant son passé.


Regardant avec attention l’écran de son scanner, Balkan s’immobilisa brusquement; l’appareil détectait enfin quelque chose.
Seul au milieu de cette obscurité rouge, il sentit son corps se raidir et ses doigts se crisper à la simple idée de revoir Yanatëe, mais sa peur ne l’arrêterait pas; il lui avait fait une promesse.
– Tu peux sortir de ton trou! hurla Balkan face au vent.
Une silhouette floue, poussant d’étranges gémissements, apparut soudainement à quelques mètres de Balkan; c’était elle.
– Viens et n’aie crainte: je suis là pour toi, demanda calmement Balkan tandis que la créature se dirigeait lentement vers lui.

Winston Churchill a dit un jour: «écris le chant joyeux de la guérison, le chant précieux de la délivrance, ainsi tu te souviendras de ton futur».

Xaver Balkan le sombre laissa approcher Yanatëe suffisamment près de lui; empoignant avec forces la lame qu’il portait à son ceinturon, il projeta son bras en avant et transperça violemment le crâne de celle qui avait été autrefois sa femme et retira aussitôt son arme de cette tête molle et puante.
Yanatëe, le visage dégoulinant d’une huile noire et visqueuse, resta debout un instant avant que son corps ne s’écroule aux pieds de Balkan qui, regardant mourir cette chose informe et anencéphale, glissa dans un murmure: «pardonne-moi».

Zigzagant et titubant au milieu des rochers, Balkan, qui s’éloignait, tentait de quitter à tout jamais ce lieu maudit, mais lorsqu’il réalisa que tout était terriblement fini et qu’il ne reverrait jamais Yanatëe, il s’effondra au sol, les yeux noyés de sang...

[nanomag]

L'angoisse et la boule au ventre étaient complétement inutile, ton texte est sublime ! 
Balkan a énormément de charisme, c'est bien en si peu de phrases d'arriver à faire ressentir cela
le seul tout petit point qui m'a déçu est le tout dernier mot "sang", c'est peut-être un peu trop cliché, mais pourquoi pas des larmes ?

[Sasori]

   Merci nanomag!


J'ai beaucoup réfléchi à la manière dont j'allais terminer cette nouvelle et je pensais, initialement, au mot larmes, mais au dernier moment je me suis dit que c'était trop doux et un poil trop cliché... Le mot sang me semblait ici plus approprié et permettait de renvoyer à l'image des yeux rougis de chagrin de Balkan.


Merci encore pour cette remarque judicieuse 

[Moi]

J'ai essayé de relever le défi deux fois, dans deux ordres différents.

Le premier, dans l'ordre alphabétique :

- Attention !
- Bigre, tu m'as surpris !
- Cours !
- Détends-toi, veux-tu ? Et explique-moi ce qu'il y a.
- Fuis ! Grouille-toi !
- Heureusement que l'un de nous deux sait garder la tête froide... Imagine un peu si je paniquais autant que toi. Je reste calme et posé, fais-en autant et expose ton problème sans crier.
- Klaxons ! Les klaxons, tu les entends ? Malheur, ils s'approchent ! Nous ne pourrons pas y résister. Organes bruyants de monstres d'acier cruels en route pour nous exterminer !
- Pourquoi t'excites-tu ainsi ? Quels sont donc ces monstres dont tu parles ? Ressaisis-toi, ces bruits que nous entendons ne proviennent nullement de créatures fantastiques, ce ne sont que quelques automobilistes excédés bloqués dans un embouteillage.
- Sottises ! Tu ne comprends donc pas ? Unis contre l'humanité, les engins se révoltent ! Vois, ils arrivent ! Wagons, camions, tracteurs et bulldozers, roues immenses et pare-chocs démesurés, ils nous foncent dessus ! Xénons aveuglants braqués sur nous ! Y échapper, nous ne le pouvons plus, il est trop tard...
- Zut, il avait raison !

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Le deuxième, dans l'ordre AZERTY... :

Ah, quelle belle journée ! Zaza est avec moi. Elle sent bon. Robe verte assortie à ses yeux. Tranquillement, nous déambulons dans le parc. Ysengrin remue joyeusement la queue en courant partout. Une idée me vient. Idée un peu idiote. Ou bien éclair de génie ? Pourquoi n'irions-nous pas faire un tour en bateau ? Qu'en pense-t-elle ? Super, elle accepte ! Direction l'embarcadère ! Fameux trois-mâts fin comme un oiseau. Goélette élégante. Hissons les voiles, matelot ! Je profite des embruns. Kif intégral ! La mer commence à grossir... Mince, ça secoue vachement ! Wow, j'ai failli passer par-dessus bord ! Xavière, aide-moi ! Ce n'était pas une si bonne idée finalement... Vague scélérate, attention ! Bien seuls... Naufragés...