Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

02 Octobre 2025 à 22:00:47
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » [défi] untitle

Auteur Sujet: [défi] untitle  (Lu 1799 fois)

Hors ligne Hime

  • Tabellion
  • Messages: 55
[défi] untitle
« le: 08 Mai 2012 à 16:56:59 »
voila ma réponse au défi de colinep11 :
Citer
Je te défie d'écrire un texte d'au moins 1000 mots sur un prisonnier qui s'attache à une peluche en utilisant les mots : maman, voiture, soir, retour, zèbre, pilote, jacinthe, hibou, trotter, jazz  :P

j'espère qu'il vous plaire, j'ai pris énormément de plaisir à l'écrire !  ;D


Je suis dans cette cellule depuis maintenant  dix ans. C’est une cellule sombre et humide, poisseuse. Quand il pleut, l’odeur qui s’en dégage est à la limite du supportable. C’est un mélange de crasse, d’urine humaine et de vomi.  Autant vous dire que je déteste les jours de pluie.

Je passe tout mon temps ici, les rares ballades dans la cours ne m’intéressent pas. Je ne m’ennuie pas vraiment d’ailleurs. J’ai cette fabuleuse capacité à m’évader dès que l’envie m’en prend, il me suffit pour cela de regarder les nombreux posters que j’ai accrochés aux murs avec le temps. Lorsque je veux voyager, je me noie dans la savane africaine. Je croise alors une girafe, participe à une course à dos de zèbre et discute quelques temps avec les chimpanzés avant de rentrer.  Si j’ai le cœur plus mélancolique, je ferme les yeux et m’allonge alors dans un champ de coquelicots, un de ces champs qui s’étendent à perte de vue, et respire un grand coup.  Une envie d’aventure ? La jungle équatoriale recèle bien des mystères que je n’ai pas élucidés ! Mais Je n’ai pas que cela pour me distraire. J’ai également accumulé quelques objets essentiels, comme une vieille TV ou un poste de radio, que j’allume rarement d’ailleurs. La seule station que je capte est une station de jazz, et pour être honnête je n’en raffole pas vraiment. C’est trop… trop profond. Je n’aime pas les choses qui me rappellent ma condition, ma vie actuelle. Et le jazz a le don de me rappeler que je suis ici et pas dehors, à vivre ma vie pleinement.

La chose la plus importante qui me permet de tenir, ce sont ses lettres. Ma mignonne petite Mona. Elle m’en envoie toutes les semaines depuis dix ans. Je bouillonne d’impatience à chaque fois que le courrier est annoncé par le détenu de service. Les copains se moquent de moi en disant qu’elle ne m’écrit que par acquit de conscience, mais je m’en fiche. Je sais que ce n’est pas vrai. Mona m’écrit par plaisir. Dans chacune de ses lettres elle me raconte sa semaine en détail, les gens qui l’ont énervée, ses amis, ses nouveaux jeux,  ses soucis et aussi ses joies. Ma petite Mona me raconte tout. Mais elle se soucie aussi de moi ! Elle me demande comment je vais, si je me nourris bien et si j’ai bien reçu ses cadeaux. Elle m’envoie souvent des cadeaux. Dès qu’elle le peut. Je me souviens de son premier colis… c’était six mois après mon arrivée, sa maman n’avait pas voulu qu’elle m’écrive plus tôt. Elle m’avait envoyé un dessin qu’elle avait fait en classe, avec ses tout nouveaux crayons de couleur. C’était une magnifique jacinthe, elle avait dû finir son crayon violet pour la colorier ! Je l’ai tout de suite accroché au plafond, au-dessus de mon lit, pour pouvoir l’admirer chaque fois que je ne trouvais pas le sommeil. Le dernier colis qu’elle m’a envoyé est pour moi le plus précieux. C’était il y a dix jours. Je n’avais pas reçu la lettre de la semaine et je commençais à m’inquiéter quand le préposé aux colis toqua à ma porte. La joie m’envahit immédiatement. Lorsque j’ouvris le paquet, mon cœur faillit cesser de battre. Il y avait un vieil ours, tout usé par le temps. Je le reconnus tout de suite, c’était Lopi, son ours en peluche. Elle m’en avait parlé tant de fois dans ses lettres, son Lopi, son doudou, son ours adoré. Pourquoi ma petite Mona me donnait-elle ce à quoi elle tenait le plus ? Je pris le mot et l’ouvris délicatement :

 « Je te confie mon Lopi, et réunis ainsi les deux êtres qui me sont le plus chers.

Avec tout mon amour, Ta Mona qui t’aime »


Un sentiment de honte m’avait envahi. Elle m’aimait tellement ! Pourquoi moi, un vieillard de 57 ans qui croupit en prison depuis dix ans ? Ma mignonne petite Mona….

Depuis ce jour, son ours trône en place d’honneur sur ma table de nuit. Je le regarde longuement et pense à ma petite Mona, cette pauvre petite chose condamnée à m’aimer. Comme j’aimerais qu’elle m’oublie et vive pour elle, pas pour moi.
Il m’arrive souvent de ne pas trouver le sommeil.  Je pense trop. Je pense sans arrêt à ce soir-là, il y a dix ans. Ce soir où tout a basculé. Je m’en souviens parfaitement. Il était vingt heures, j’étais sur le chemin du retour après une dure journée de travail. Encore une journée de merde qui finissait, j’allais bientôt retrouver mon appartement de célibataire, comme tous les soirs depuis bientôt trente ans. La rue était déserte, il faisait chaud. J’avais ouvert la fenêtre avant de la voiture. Un hibou faisait entendre son hululement au loin, un chien trottait sur le trottoir d’en face. J’étais seul, désespérément seul. Quand tout à coup, un cri  avait retenti. Un cri déchirant. Mon cœur avait pleuré en entendant ce cri. J’avais arrêté  la voiture, et j’avais couru. Couru vers ce cri qui m’appelait, qui me hurlait d’agir. C’est alors que je l’avais vue, pauvre petite chose, recroquevillée aux pieds de ce monstre. Elle pleurait doucement. Et son tortionnaire riait de plaisir. J’avais failli vomir. Je m’étais jeté sur lui de toutes mes forces, le cri de ma petite Mona retentissant  encore à mes oreilles. Ensuite tout s'était passé très vite. Je me souviens de son visage. Il souriait à la barre, m’accusant de l’avoir agressé, lui, le fils du premier ministre. Un pilote de ligne. Il m’avait accusé d’avoir ruiné sa carrière en le blessant à l’œil. Je n’avais écouté que d’une oreille le verdict qui allait ruiner ma vie. Mon avocat m’avait soufflé qu’il avait fait ce qu’il pouvait, mais que je n’aurais jamais dû m’en prendre à une personnalité publique. Qu’importe. Je ne pensais qu’à ma pauvre petite Mona ce jour-là. Personne n’avait pris la peine de l’entendre. Elle avait hurlé au monde ce qu’il lui avait fait, mais personne ne l’avait écoutée. Personne n’avait même pris la peine de l’examiner pour prouver ses dires. Elle fut envoyée voir des psychiatres, qui lui diagnostiquèrent un sévère choc psychique. Elle n’avait que huit ans. Ma mignonne petite Mona.

Aujourd’hui elle en a dix-huit. Et au lieu de vivre sa vie comme toutes les jeunes filles de son âge, elle la gâche à s’occuper d’un vieillard comme moi, qui l’a sauvé il y a dix ans.

Demain je sortirais d’ici. Je n’emmènerai avec moi que son cœur, son précieux Lopi. Elle m’a dit dans sa lettre d’hier qu’elle m’attendrait à la sortie. Vais-je la reconnaitre ?
« Modifié: 08 Mai 2012 à 17:40:59 par Hime »
" une goutte d'eau est peu de chose. Mais, unie à un lac, quand séchera-t-elle? "

Ananda Dhvaja Sri Badhra


"Quand on est dans la merde jusqu'au coup, il ne reste plus qu'à chanter"

Samuel Beckett

Hors ligne Milora

  • Trou Noir d'Encre
  • Messages: 11 007
  • Championne de fautes de frappe
Re : [défi] untitle
« Réponse #1 le: 08 Mai 2012 à 17:16:50 »
Citer
C’est une cellule sombre et humide, crasseuse. Quand il pleut, l’odeur qui s’en dégage est à la limite du supportable. C’est un mélange de crasse,
crasseuse/crasse, ça fait répétition

Citer
les nombreux posters que j’ai accroché
accrochés

Citer
savane Africaine
africaine (minuscule car adjectif)

Citer
un de ses champs qui s’étend à perte de vue
ces
s'étendent

Citer
bien des mystères que je n’ai pas élucidé !
élucidés

Citer
comme une vielle TV ou un poste de radio,
vieille.
Je trouve ça pas très crédible qu'il ait une cellule insalubre qui sent le vomi d'un côté, et la télé et la radio de l'autre... S'il est détenu dans de si piètres conditions, comment a-t-il pu réussir à se les procurer ?

Citer
les gens qui l’ont énervé
énervée

Citer
La joie m’envahi immédiatement.
envahit

Citer
Je le reconnu tout de suite
reconnus

Citer
un vieillard de 57 ans qui croupi en prison depuis dix ans ?
croupit
(et je veux bien qu'il en rajoute parce qu'il se sent mal, mais vieillard à 57 ans, ça me fait bizarre, tout de même xD)

Citer
Je le regarde longuement et pense à ma petite Mona, cette pauvre petite chose condamnée à m’aimer.
J'aime bien cette phrase, elle sonne juste et amère, en peu de mots.

Citer
Je pense sans arrêt à ce soir, il y a dix ans.
ce soir-là (puisque tu parles d'une scène passée par rapport au récit)

Citer
Un Hibou hurlait son cri au loin
hibou (pas de majuscule)

Citer
Quand tout à coup, un cri avait retenti
Juste avant tu viens de parler du cri du hibou, du coup ça fait répétition du mot cri, et en plus, dans le décor, ça fait bizarre que tout un coup un cri retentisse (comme si c'était soudain), alors que juste avant il y avait déjà des cris (de hiboux)

Citer
Couru vers ce cri qui m’appelait, qui me hurlait d’agir. C’est alors que je l’avais vu,
y a déjà hurler juste avant, pour le hibou
vue

Citer
Il souriait à la barre, m’accusant de l’avoir agressé, lui, le fils du premier ministre.
Je veux bien qu'il ait une haute fonction et un niveau social élevé, mais le fils du premier ministre, ça fait quand même trop xD Trop caricatural, je trouve ; alors que le reste du texte était assez humain.

Citer
mais personne ne l’avait écouté.
écoutée

Citer
elle la gâche à s’occuper d’un vieillard comme moi, qui l’a sauvé
Sauvée


C'est pas mal, ça se lit avec fluidité. En fait, j'ai bien aimé la partie en prison, la morne tristesse du narrateur, le soutien de Mona tout du long.
Par contre, j'aime pas trop le passage du flash-back. La situation est trop caricaturale. Déjà 10 ans de prison pour avoir blessé un type, je sais pas si c'est vraiment une peine crédible. Ensuite, c'est quand même bizarre que l'affaire soit étouffée à ce point. Je veux dire que ça fait gros complot, mais c'est décrit comme un truc normal, alors que les histoires comme ça ça court pas les rues. En plus le type aurait pu prévenir la presse, tout ça. Bref, la situation que tu dépeins n'est pas très crédible et elle est trop "grosse" pour qu'il n'y ait pas eu de suites. D'ailleurs, pourquoi la mère de Mona semble réticente à ce qu'elle soit en contact avec le narrateur, s'il l'a sauvée ?
Et j'ai trouvé les dernières phrases pas mal, mais du coup ça colle moyen avec le reste du texte : s'il va sortir dans pas longtemps, il devrait être, je sais pas, excité, craintif, plein d'espoirs ou d'appréhension ; alors que là il semble plutôt résigné, comme si sa peine était encore longue...

Voilà, c'est pas mal, mais je pense qu'il faut revoir le flashback...




Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

Hors ligne Hime

  • Tabellion
  • Messages: 55
Re : [défi] untitle
« Réponse #2 le: 08 Mai 2012 à 17:51:16 »
merci beaucoup d'avoir lu, Songedelumiere tes compliments me touchent beaucoup.  :-[
j'ai repris mon textes pour toutes les fautes.

Milora :

Citer
Je trouve ça pas très crédible qu'il ait une cellule insalubre qui sent le vomi d'un côté, et la télé et la radio de l'autre... S'il est détenu dans de si piètres conditions, comment a-t-il pu réussir à se les procurer ?

je suis pas experte en la matière mais il me semble que les détenus peuvent facilement se procurer ces choses par d'autres détenus ou par leur famille.

Citer
je veux bien qu'il en rajoute parce qu'il se sent mal, mais vieillard à 57 ans, ça me fait bizarre, tout de même xD

oui c'est vrai mais c'est plutôt que sa vie est vide, sans avenir (sortir de prison à cet âge c'est dur) et surtout qu'il n'a pas envie de chercher à s'en sortir donc ça rajoute à son impression de vieillesse. disons que c'est un vieillard dans sa tête ^^

Citer
Je veux bien qu'il ait une haute fonction et un niveau social élevé, mais le fils du premier ministre, ça fait quand même trop xD Trop caricatural

c'est vrai, je le conçoit ^^ mais c'est un choix. je sais que dans le "vrai monde" c'est pas plausible mais j'avais envie que dans celui-ci, un complot puisse être étouffé de la sorte. c'est un monde pourri et corrompu dans lequel il vit.

et pour ce qui est de la mère qui refuse, on peut imaginer que c'est parce qu'elle a reçu une forte somme d'argent pour se taire, et elle a peur.


songedelumière :


Citer
Bon, en critiquant très sévèrement, je te dirais que "ne m'intéressant pas" est encore mieux que "ne m'intéressent pas". Mais sincèrement, les deux vont bien.

personnellement je préfère ce que j'ai mis ^^

Citer
Un chien trotte sur le trottoir ? La répétition est... étrange.

c'est vrai XD mais j'aime bien  ;D




voila, voila. en tout cas merci d'avoir lu, et d'avoir apporté vos commentaires !=D
" une goutte d'eau est peu de chose. Mais, unie à un lac, quand séchera-t-elle? "

Ananda Dhvaja Sri Badhra


"Quand on est dans la merde jusqu'au coup, il ne reste plus qu'à chanter"

Samuel Beckett

Hors ligne colinep11

  • Troubadour
  • Messages: 291
    • *Les photos de Coline*
Re : [défi] untitle
« Réponse #3 le: 08 Mai 2012 à 19:20:37 »
Mais Je n’ai pas que cela pour me distraire.
Mais je

Déjà tu as bien relevé le défi ^^ ensuite j'adore ton texte, l'histoire qu'il raconte et la façon dont tu l'as fait ^^ Tous les mots y sont ce n'était pas gagné d'avance :P Bravo ! Par contre, je tiens juste à dire que je ne vois pas tellement l'attachement à la peluche mais bon  >< Si on oublie le défi, c'est un super texte alors je passe ! ;D
La lumière est une danseuse capricieuse consciente de sa grâce. Carlos Ruiz ZAFÓN

Hors ligne Hime

  • Tabellion
  • Messages: 55
Re : [défi] untitle
« Réponse #4 le: 08 Mai 2012 à 21:44:20 »
oui c'est vrai que j'ai un peu oublié la peluche... :-[ mais à ma décharge, l'idée du texte m'est venu grâce à cette peluche ! mais ça a vite dérapé....  ><
" une goutte d'eau est peu de chose. Mais, unie à un lac, quand séchera-t-elle? "

Ananda Dhvaja Sri Badhra


"Quand on est dans la merde jusqu'au coup, il ne reste plus qu'à chanter"

Samuel Beckett

Hors ligne colinep11

  • Troubadour
  • Messages: 291
    • *Les photos de Coline*
Re : [défi] untitle
« Réponse #5 le: 08 Mai 2012 à 21:58:19 »
Oh t'inquiète pas ^^
La lumière est une danseuse capricieuse consciente de sa grâce. Carlos Ruiz ZAFÓN

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.019 secondes avec 22 requêtes.