Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

09 Octobre 2025 à 14:00:12
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Le Monde de L'Écriture » Encore plus loin dans l'écriture ! » L'Aire de jeux » Défis Tic-Tac » Supplanter le jeu au réel, l'expliquer, pour s'en extraire, est mourir [TTHSCP1]

Auteur Sujet: Supplanter le jeu au réel, l'expliquer, pour s'en extraire, est mourir [TTHSCP1]  (Lu 93 fois)

Hors ligne Nacas

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        Le jeu aurait été la naissance de l’instinct. Les renardeaux et la neige nous en auraient convaincus, nous aurions toujours conservé à l’esprit, précieusement, leur enseignement que nul n’aurait pu disperser, oublier, saupoudrer d’indifférence comme l’hiver nous recouvrant de son manteau. Tous les livres de biologie se seraient ouverts, se seraient introduits de la même façon qu’ils s’introduisent pour la plupart, et puis en coin de leurs prolégomènes, avant de passer au Chapitre I, ils auraient concédé : « Toute futile serait notre encyclopédie du vivant, si nous oubliions que du jeu est né l’instinct, et pas autrement. »
        La définition du vivant n’aurait pas tant de peine à inclure les virus, les champignons, les autres. Les inconscients, ou presque : ils seraient fondus avec les autres. On n’aurait pas eu le grand débordement, qui ne se serait pas opéré dans les esprits depuis des siècles et qui ne se serait pas encré comme une amarre dans nos crânes, dans notre science, dans les années seize-cent. On aurait dit avant de commettre toute erreur irrémédiable, tout écueil irrésoluble, tout emmêlement dont découlerait une société moribonde avant sa propre genèse, on aurait esquivé de tuer nos instincts, on aurait concédé comme aux siècles et aux cieux, aux dieux qui auraient dû nous veiller, on aurait montré les renard, jouer, et déclamé : « Toute vie ne saurait advenir sans n’être qu’exactement la composante concrète d’un jeu à la seule caractéristique d’être indescriptible. »
Et tout le reste, tout le vivable, ne se serait jamais abîmé dans le descriptible. On n’aurait pas eu besoin aujourd’hui de défricher les anciennes idoles, à la recherche éperdue de quelque chose qui fasse sens, à quatre pattes dans l’huile d’un moteur qui s’est détaché de son arbre de transmission depuis si, si, si longtemps. Nos arrière-grands-parents ne seraient pas nés et mort dans un monde absent, ils et elles n’auraient pas vécu dans l’unique but – inconscient ou non – de nous léguer une vision équarrie, à superposer au réel. Leurs enfants n’auraient pas péri dans l’espoir de retrouver un peu de positif. Ma voisine, de cinquante-quatre ans, n’en aurait probablement pas paru soixante-quatorze, elle n’aurait pas eu la même hargne, mais elle aurait eu la même fougue. Ah ! Les jeux ne se seraient pas substitués à la vie, ils l'auraient constituée.
        Et la mort nous aurait cueillis quand même. Et les nuages auront fondu sur les ports quand même. Et les bateaux auraient exploré la surface du globe et leurs épaves les profondeurs marines aussi, tout pareil. Les orques auraient nagé avec la même, rigoureusement la même, grâce. L’eau n’aurait pas été moins vaste. On y aurait déversé un peu moins de nos complexes, peut-être. Probablement. On n’aurait pas infecté la planète entière de notre recherche d’un sens dont nous nous sommes conçus incapables d’accueillir depuis des générations, et des générations.
Si seulement le jeu apparaissait à tous comme ce qu’il est : arbitraire. Si seulement la raison pour laquelle il serait arbitraire explosait dans les crâne avec la même force que le soleil sur les déserts : par nature vivante. Ce serait à dire indicible, résolument indicible, définitivement indicible.

        Tout cela vous passerait au-dessus de la tête avec la même inconséquence. Bien entendu ! Mais vous ne vous épuiseriez pas jusqu’à la dépression dans l’espoir que les objectifs – TOUS les objectifs – s’offrent aux raisons pour lesquelles nous les poursuivrions. Tout cela vous passerait au-dessus de la tête, vous vous en ficheriez comme de la couleur de votre brosse-à-dent. Et j’irradierais, de joie, de m’effacer de vos mémoires après les avoir réarrangées.

        Nous serions nés avec les mêmes mains. Elles auraient été définis avec la même caractéristique : nous garantir le pouvoir d’attraper, puis de manipuler, des objets.
        Nous serions nés avec les mêmes oreilles, les mêmes narines, les mêmes palais, les mêmes iris, nous aurions senti avec les mêmes sens. Mais nous n’aurions pas eu la même langue, nos regards nous auraient faits différents.

Quelle différence ? Rien, après tout, rien, rien. Juste, connaître (j’aurais dit reconnaître, si je ne m’étais pas repris) le jeu comme fibre vivante, plutôt que comme produit.

Et Descartes, aurait été oublié comme en leurs époques plus lointaines les animistes.
        L’objectif, ses règles, ses joueurs et leurs scores : les constituants exacts d’un jeu… resteraient encore dans leur boîte de Pandore, que chaque génération de renards joueurs glapissants et mourant, nous, n’auraient que servi à verrouiller plus solidement.
Plutôt qu’infecter le monde | de notre concavité.

        Le jeu, naissance de l’instinct, ne serait pas devenu son premier rempart.
Et le cancer, de l’autre pleureur-ruisseau, ne se serait pas déclaré.
« Modifié: 07 Octobre 2025 à 21:14:27 par Nacas »
Les restaurants sont à tous les étages au sommet de la pyramide sociale.

Hors ligne Aponiwa

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Hello,

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Tous les livres de biologie se seraient ouverts, se seraient introduits de la même façon qu’ils s’introduisent pour la plupart, et puis en coin de leurs prolégomènes, avant de passer au Chapitre I, ils auraient concédé : « Toute futile serait notre encyclopédie du vivant, si nous oubliions que du jeu est né l’instinct, et pas autrement. »
Sacrée phrase ! Fiou ! J'ai pas compris le morceau en gras.

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Les orques auraient nagé avec la même, rigoureusement la même, grâce.

Dédicace à dlm  :D

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Elles auraient été définis avec la même caractéristique
définies

Très chouette, ce texte ! Un peu complexe, je pense que je relirai demain à tête reposée. En tout cas, bravo pour le respect de la contrainte ! Tu t'en es vachement bien sorti ! :)

Merci pour ce tic-tac ! :)
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

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Bonjour Nacas,

J'avais lu ce texte hier, et ton application du conditionnel m'avait particulièrement plu, mais je l'avais trouvé trop abscons (tu vois, je réutilise tes mots) pour y laisser un commentaire si tard dans la soirée. Je m'y penche maintenant. EDIT : mon commentaire est peut-être trop élaboré pour un tic-tac, mais je trouve que ce texte en vaut la peine.

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Le jeu aurait été la naissance de l’instinct.
Pour le moment, dans cette intro, cette phrase ne m'évoque rien et ça me chagrine, parce que j'aimerais vraiment comprendre ce que tu suggères.

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La définition du vivant n’aurait pas tant de peine à inclure les virus, les champignons, les autres.
Pour les virus, je comprends, ils persistent depuis longtemps dans leur zone grise, leur propre purgatoire, certains cherchent à les en sortir, d'autres aimeraient les repousser encore plus loin (hey, tu savais qu'il existe des virus géants, qui peuvent eux-même se faire parasiter par d'autres virus ?  :coeur:). Par contre, la définition du vivant, dans notre monde actuel non-conditionnel, n'a aucune peine à inclure les champignons au règne du vivant. Les autres, c'est qui ?

Citer
Les inconscients, ou presque : ils seraient fondus avec les autres.
Les inconscients, c'est qui ? Les pierres ? Les champi, végétaux, l'eau ? C'est pas clair.

Citer
On n’aurait pas eu le grand débordement
j'ai de la peine, aussi, à comprendre ce qu'est le grand débordement. Je pense à l'explosion cambrienne, mais je doute que ce soit ça. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Le grand débordement d'idées du siècle des lumières, sinon, puisque tu parles plus bas des années 1600 ?

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« Toute vie ne saurait advenir sans n’être qu’exactement la composante concrète d’un jeu à la seule caractéristique d’être indescriptible. »
ici, peut-être que je frôle la limite floue de ce que tu cherches à dire. Mais quelle différence entre ce jeu indescriptible, et l'aléatoire qui caractérise le monde du vivant, les mutations génétiques, le déplacement des protéines dans la viscosité de l'eau des cellules, etc. ? Et puis, un jeu, n'a-t-il pas, justement, des règles ? Or ici, il est indescriptible. Pourquoi serait-ce un jeu ? Le jeu de qui ?

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Nos arrière-grands-parents ne seraient pas nés et mort dans un monde absent, ils et elles n’auraient pas vécu dans l’unique but – inconscient ou non – de nous léguer une vision équarrie, à superposer au réel.
j'aime beaucoup beaucoup cette phrase

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Ah ! Les jeux ne se seraient pas substitués à la vie, ils l'auraient constituée.
ça j'aime bien aussi

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Et la mort nous aurait cueillis quand même. Et les nuages auront fondu sur les ports quand même. Et les bateaux auraient exploré la surface du globe et leurs épaves les profondeurs marines aussi, tout pareil. Les orques auraient nagé avec la même, rigoureusement la même, grâce. L’eau n’aurait pas été moins vaste. On y aurait déversé un peu moins de nos complexes, peut-être. Probablement. On n’aurait pas infecté la planète entière de notre recherche d’un sens dont nous nous sommes conçus incapables d’accueillir depuis des générations, et des générations.
ça, pour moi, c'est le coeur du texte, et c'est sublime (peut-être que tu m'as volontairement biaisée en y parlant de grâce et d'orque, mais même si tu avais parlé de chênes ou de murènes, ça aurait été pareil, je crois, mais les orques, Ô les orques, ce qu'elles sont élégantes et puissantes, quand même ! )

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Si seulement le jeu apparaissait à tous comme ce qu’il est : arbitraire. Si seulement la raison pour laquelle il serait arbitraire explosait dans les crâne avec la même force que le soleil sur les déserts : par nature vivante. Ce serait à dire indicible, résolument indicible, définitivement indicible.
j'aime bien, hein, beaucoup, même. Mais pour moi, l'arbitraire reste quand même au coeur de la théorie de l'évolution. Mais toi, c'est les théories que tu aimerais pulvériser ? Qu'on laisse toute idée d'interprétation derrière le tapis ? Qu'on n'y songe même pas ?

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      Nous serions nés avec les mêmes mains. Elles auraient été définis avec la même caractéristique : nous garantir le pouvoir d’attraper, puis de manipuler, des objets.
        Nous serions nés avec les mêmes oreilles, les mêmes narines, les mêmes palais, les mêmes iris, nous aurions senti avec les mêmes sens. Mais nous n’aurions pas eu la même langue, nos regards nous auraient faits différents.
C'est cool, ça reprend un peu l'idée du paragraphe plus haut que j'ai tant aimé, mais ça rajoute quelque chose avec la dernière phrase.

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Quelle différence ? Rien, après tout, rien, rien. Juste, connaître (j’aurais dit reconnaître, si je ne m’étais pas repris) le jeu comme fibre vivante, plutôt que comme produit.
J'aime beaucoup la répétition des rien

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Plutôt qu’infecter le monde | de notre concavité.
:coeur: (ça ne me dérange pas de ranger Descartes dans une petite boîte - même si les gens, dont moi-même parfois, le citent souvent dans mon travail)

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Le jeu, naissance de l’instinct, ne serait pas devenu son premier rempart.
Et le cancer, de l’autre pleureur-ruisseau, ne se serait pas déclaré.
fin très absconde pour moi, même si, et je n'arrive pas trop à expliquer pourquoi, je l'aime bien. L'introduction du mot cancer, qui me touche énormément en ce moment, comme un fouet, et un angrage à ton autre texte – étaient-ils donc vraiment, indépendants ?

Bonne journée, Nacas, j'aime bien te lire.


EDIT: il va sans dire, je crois, que c'est un super texte.



« Modifié: Hier à 09:20:37 par derrierelemiroir »
"[...] alors le seul fait d'être au monde
  remplissait l'horizon jusqu'aux bords"
  Nicolas Bouvier

Hors ligne Nacas

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Yo.

Sois en premier lieu assurée que je ne verse pas dans une forme de mysticisme, ou d'ésotérisme : je ne cherche pas à trouver la solution à un prétendu problème global, pour l'appliquer à je-ne-sais qui. Je cherche à explorer ce problème global. Et ces dernières (deux) années, c'est du côté du Jeu que ma sémantique dérive.
Je plaide aussi le Tic-Tac, et sa contrainte particulièrement déroutante pour moi : bien des phrases seraient plus claires si je les passais au mode du présent. Cela étant dit, je bosse d'arrache-pied et pour les 8 prochains mois encore dans le seul but d'intégrer une école qui me permettra plus tard de bosser (non-ésotériquement du coup = académiquement et pas dans mon coin) à ce sujet.

Le sujet étant : Le décalage de l'indicible interne, dehors.
Et je devrais écrire plutôt un recueil de textes lyriques qu'une explication.
Ce Tic-Tac, c'était l'occasion pour moi de tester pour la première (deuxième) fois de faire sortir ces mots au grand-jour. Le fait est le suivant : je ne sais pas encore le dire. Je ne sais pas encore le dire, mais j'ai au moins acquis la conviction qu'il y a quelque chose, dans cette direction, et que ce quelque chose est une alternative viable aux miasmes délétères qu'on trouve ailleurs.

Que de mysticisme ! Que de mystère ! Mais que veux-tu dire enfin Nacas ?
Je veux dire quelque chose qui, je crois, est indicible, mais qu'il va falloir dire et dire bientôt ou la société entière pourrait pourrir. Ha, il n'y a donc pas d'issue au mysticisme, nan ? Nan. Ptet pas.

Concernant la définition du vivant, je ne crois pas que nous en ayons une ? Une convenable en tout cas. J'ai demandé à une amie thésarde en philogénétique, elle m'a dit qu'en gros c'était compliqué et m'a redirigé vers un papier, que je n'ai pas encore lu. Dans l'expectative, je réserve mon jugement tout à fait. En tout cas, la page Wikipédia ne propose pas de définition convenable, et ce genre de brassage de lieux-communs continue de faire foi alors je ne me dédis pas encore.

Concernant la clarté du texte, j'apporterai quelques modifications un peu plus tard dans la soirée (à 20h25 j'aurai fini a priori (EDIT : NON pas du tout. Peut-être ce soir ? Peut-être pas, j'ai du taf à envoyer)) Sinon, en vrac, pour répondre à tes remarques et tenter de t'infecter de mon vocable :

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Le jeu aurait été la naissance de l’instinct.
j'te donnerai des renards avant, alors ! Et peut-être un paragraphe explicatif

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Les autres, c'est qui ?
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Les inconscients, c'est qui ? Les pierres ? Les champi, végétaux, l'eau ? C'est pas clair.
ouais c'est pas clair, pardon. J'aime pas qu'on n'ait pas de définition de conscience non plus, là je pense que ce n'est pas pertinent. Je pensais aux morceaux : les morceaux d'eucaryotes, les morceaux de soi, etc. etc. Je l'effacerai ce soir je pense, ce ptit bout (en signe de réserve et tant que je ne serai pas mieux instruit sur la def de l'état de l'art, donc)

Citer
j'ai de la peine, aussi, à comprendre ce qu'est le grand débordement.
Il s'agit d'un débordement social : notre manière actuelle de voir la société en ressources et individus et productions etc. n'a pas toujours été, et j'appelle "grand débordement" l'emballement qui a fait qu'aujourd'hui il est impossible pour à peu près quiconque de la voir autrement. Le vivant, insensé par nature, a été débordé par notre objectification systématique, et aujourd'hui notre pensée est pourvue de mains, de doigts, avec lesquels nous ne pouvons que saisir, manipuler (et moins respirer, vivre, etc.)
Débordement de l'idée de Jeu sur le concept de jeu.
_
J'en profite pour donner la définition d'un Jeu : Un Jeu est la donnée de
1. Un objectif, c'est à dire un ensemble de critères qu'atteindre met fin au Jeu
2. Un ou plusieurs joueurs(je garde le singulier pour ne pas complexifier par de la grammaire, je serai inclusif plus tard que dans ma définition centrale, zut), c'est à dire les entités prenant part au jeu
3. Des règles, soit un ensemble d'interdictions et/ou d'actions accessibles pour les joueurs, j'inclus ici (comme il est coutume de le faire) la définition de l'environnement, par exemple
4. Un score, qui est accessible aux joueurs et qui donne une indication de leur progression vers l'objectif.

Remarque 1 : Le score peut être "0 ou 1", c'est à dire que des joueurs capables de déterminer si le jeu est toujours en cours ou non sont, par définition, informés d'un score tout à fait valable (soit le jeu est fini, soit il continue : c'est un score)
Remarque 2 : C'est une définition très proche sinon identique à celle qu'on donne en théorie des jeux. (par exemple ici, page 5, à la différence qu'il segmente ses axiomes différemment puisqu'il ne considère que le score final (="fonction de paiement"), ce qui est usuel quand on veut faire des mathématiques sur sa théorie des jeux parce que les modèles deviennent plus simples)
Remarque 3 : Je n'improvise pas cette définition, elle est mûrement réfléchie.
Remarque 4 : Tout phénomène ne vérifiant pas les quatres conditions 1.2.3.4. n'est pas un jeu.

Remarque 5 : (la plus importante) Remarquez comme il est difficile de présenter un concept autrement que sous ce formalisme, qui ne semblait pas si large pourtant en première lecture.
Remarque 5bis : Sous bien des aspects (=bien des façons de considérer ) une explication est une forme de Jeu.

Mon propos est que le modèle du Jeu a infecté à la racine nos consciences. Je pense que le vecteur de cette infection est quasi-exclusivement social, insufflé par l'éducation.
De nos jours (exemple) si on demande à 20 personnes quel est le voeu qu'ils formuleraient à un génie de la lampe, 18 répondent la richesse. Parce que 'Vouloir' appelle ce concept de Jeu, et que la fonction de gain (le score) universelle est l'argent. L'info est non-sourcée, donc à rejeter, mais l'exemple n'est pas anodin et je le laisse infecter ta conscience.

POUR AUTANT ! Bien évidemment que des stimulis nerveux et la réponse de l'individu conscient (animal ou humain), défini par sa chair et l'environnement qu'il habite, au sein de cet ineffable phénomène dont la mort marque l'arrêt définitif EST un Jeu !
Mais il ne s'agit pas de celui-ci dont on parle, quand on parle de Jeu. Parce que nous, nous avons rajouté une excroissance putride à la définition d'objectif : "que les joueurs cherchent à atteindre ". Nous avons vicié la notion d'objectif, en mêlant à un arbitraire ab-so-lu-ment indifférent, le cosmos (entendre au sens grec de "ensemble harmonieux de toutes les choses", pas au sens mystique svp), la notion de désir, de volonté, d'instrumentation. Une notion toute humaine, bien sûr ! mais en l'intorduisant, le serpent s'est mordu la queue, et l'involution aujourd'hui, quatre-cent ans après Descartes, est en train d'atteindre son stade irrémédiable de destruction de la pensée vivante. Les désirs ne sont plus arbitraires-neutres, ils sont arbitraires-polarisés, et pire : polarisés par une volonté.

Je reprends tes relevés.

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ici, peut-être que je frôle la limite floue de ce que tu cherches à dire. Mais quelle différence entre ce jeu indescriptible, et l'aléatoire qui caractérise le monde du vivant, les mutations génétiques, le déplacement des protéines dans la viscosité de l'eau des cellules, etc. ?
voir ci-dessus
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Et puis, un jeu, n'a-t-il pas, justement, des règles ? Or ici, il est indescriptible. Pourquoi serait-ce un jeu ? Le jeu de qui ?
En accord avec ce qui a été dit, le concept de Jeu s'est séparé en deux, que je noterai ici avec ou sans majuscule, avec l'un qui est instauré : le Jeu dont l'objectif est accompagné d'une volonté ; et un autre qui n'est que le concept neutre de jeu : la nature d'un phénomène regroupant 1.2.3.4., sans rien d'autre d'extérieur. Il est indescriptible car on ne peut en faire une présentation sous forme de Jeu dont l'objectif serait paré de volonté. En langage existentialiste, on dirait "paré de 'Sens'". Il n'y a pas de 'Sens' (= volonté surjacente externe) à un renard courant après sa queue. Il y a un jeu interne indescriptible (le 'Miracle de la vie') qui le fait s'animer. Cela est absolument, complètement, tout à fait différent du Jeu que l'on superpose à la réalité (qui n'est pas moins valable mais qui est fondamentalement abstrait), décrit par les axiomes {1. attraper sa queue avec ses crocs, 2. "moi", un renard  (ou "lui", si on ne se sent pas la transe de s'imaginer renard ce soir), 3. toutes les nécessités phisiologiques du corps d'un renard et de son environnement immédiat le temps du jeu 4. est-ce que je l'ai ? est-ce que je l'ai ? en suis-je proche ?}. Ce Jeu est dans la nature, il a bien une majuscule (Je veux attraper ma queue ! oui ! ouip ! ouif !), mais il n'a absolument rien à voir avec le jeu qui lui a donné naissance (= tous les évènements du cosmos qui ont mené à l'existence de ce renard).
Note que je ne mentionne pas l'instinct ici, et ce n'est pas le propos.
__Suis-je clair ? Je me trouve clair, mais ce n'est pas à moi d'en décider, héhé.

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Le jeu de qui ?
vois combien l'arbitraire a changé de camp, de ton : d'une neutralité indélébile irrémédiable, il est passé à la présence tangible d'un instigateur. On est infectés de c'te notion mortifère ! D'instrumentation du désir et de nos chairs ! hahaha, j'm'amuse un peu à jouer les harangueurs de foule. Je lis Malou dit vrai en ce moment et c'est un petit banger. J'suis pas rentré facilement dedans, mais vous y arriverez certainement mieux que moi (le personnage féminin pdv interne m'irritait le poil, il devrait vous convenir, et maintenant j'ai découvert Rage :coeur: c'est une folie. J'vais en faire un coup de coeur sur le fofo quand je l'aurai fini)

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Mais pour moi, l'arbitraire reste quand même au coeur de la théorie de l'évolution. Mais toi, c'est les théories que tu aimerais pulvériser ? Qu'on laisse toute idée d'interprétation derrière le tapis ? Qu'on n'y songe même pas ?
Au regard de ce que j'ai dit précédemment du coup, mon point de vue est-il visible ? Ouvre le spoiler pour vérifier.
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


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(ça ne me dérange pas de ranger Descartes dans une petite boîte - même si les gens, dont moi-même parfois, le citent souvent dans mon travail)
Descartes, Aristote, même combat : il est temps de les enterrer là, allez, ouste, dégagez de nos têtes ptn

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fin très absconde pour moi, même si,
J'écrirai un texte sur le cancer un de ces quatre. C'est la maladie la plus intéressante que je connaisse (d'un point de vue philosophique et social).
C'est littéralement une extension incontrôlable de ta volonté inconsciente qui grandit grossit se généralise et te tue c'est un B A N G E R.


Allez, je vais m'assujettir à des entreprises plus excavatrices que te répondre (absconsément)


à la prochaine, dlm

Prends soin du reste.


Hueusement,
Nacas
« Modifié: Aujourd'hui à 07:53:29 par Nacas »
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Hors ligne Luna Psylle

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Salut !

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On aurait dit avant de commettre toute erreur irrémédiable, tout écueil irrésoluble, tout emmêlement dont découlerait une société moribonde avant sa propre genèse, on aurait esquivé de tuer nos instincts, on aurait concédé comme aux siècles et aux cieux, aux dieux qui auraient dû nous veiller, on aurait montré les renard, jouer, et déclamé :
Je n'arrive jamais à savoir s'il y a faute ou s'il y a volonté dans tes textes :-[

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Nos arrière-grands-parents ne seraient pas nés et mort dans un monde absent,
morts ?

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Et la mort nous aurait cueillis quand même. Et les nuages auront fondu sur les ports quand même. Et les bateaux auraient exploré la surface du globe et leurs épaves les profondeurs marines aussi, tout pareil.
J'ai du mal à suivre tous tes temps utilisés :aah:

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Tout cela vous passerait au-dessus de la tête, vous vous en ficheriez comme de la couleur de votre brosse-à-dent.
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


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Elles auraient été définis avec la même caractéristique
définies

Déjà, je salue la prouesse : deux textes, en une heure, sur un thème donné :mafio:

Je crois, à relire les deux textes que tu as proposé (ainsi que celui du précédent tic-tac) que je préfère vraiment quand tu suis un ruisseau.
Ici, je me suis peut-être perdue plein de fois, sans pour autant perdre ce qui me fait apprécier : la mélodie est belle, mais le sens a du mal à m'atteindre. Un peu comme d'écouter trop jeune (ou trop bête) des chanteurs poètes (Brel, Brassens et cie...) et de comprendre qu'on entend du beau sans comprendre vraiment ce qu'on entend. Je dois être trop bête pour saisir ta poésie, même si elle reste mélodieuse à mon oreille.

Une bonne journée à toi !
If the day comes that we are reborn once again,
It'd be nice to play with you, so I'll wait for you 'til then.

 


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