D'un arbre à l'autre
Enraciné dans le jardin
Des aromatiques,
Des thyms
Et des menthes,
Le tapis d’entrée
A ce goût de terre.
Ma dernière infusion,
Pour me défaire du superflu,
Quand tu es mis à nu
Par le vent incontrôlable de la vie,
M’a rendu heureux,
Un baiser ou deux.
Déraciné dans le jardin
De l’informatique,
Des cryptomonnaies
Et des chaînes de blocs,
Le tapis d’entrée
A ce goût de vitriol.
Ma dernière concoction,
Quand tu es mis à contribution
Par l’avarice du système,
M’a rendu insensible,
Une victime ou deux.
D’un arbre à l’autre,
Tout ce qui n’est pas interdit
Est autorisé,
Sans organe de contrôle.
Mais encore,
Sous quelles branches
Est-il bon de vivre ?
Sous quelles feuilles
Est-il savant d’écrire ?
Sous quelles racines
Est-il sain de mourir ?
Un laissé-pour-compte
S’enveloppe de solitude,
Au dos imprimé
Par les faits divers
D’une nécropole grouillante
D’esprits paumés,
Où le canard boiteux
Est enchaîné à son magret,
Comme le sans-domicile fiscal
L’est à son caddy.
Il peut toujours s’envoler,
Le feu lui brûlera
La plante des pieds,
Avant d’embrasser la caissière
Ou de caresser les bourses
De son ex-trader.
Saint amour,
Rien ne s’efface.
Personne
N’assistera à ta sépulture.
Ta mort est digérée depuis longtemps
Par les pissenlits du cadet
Des soucis présidentiels.
Tes pas sont au-delà de la lisière
D’un aller simple.
Toi qui cherches l’issue,
Comme tu cherches la clé
D’une porte sans serrure.
Est-ce dans le noir du labyrinthe
Qu’une nouvelle lumière
T’apparaîtra ?
D’un arbre à l’autre,
Des pluies douces,
L’odeur de la terre,
Des hirondelles et des grenouilles
Te réciteront
Le cantique des cantiques,
Et nul ne s’inquiétera
De ta disparition.
jpx05102018