Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

05 décembre 2024 à 00:56:29
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes mi-longs » Où s'en vont ceux qui courent ?

Auteur Sujet: Où s'en vont ceux qui courent ?  (Lu 1207 fois)

Hors ligne Basic

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Où s'en vont ceux qui courent ?
« le: 29 septembre 2023 à 18:22:49 »
Bonjour,

un autre texte de scène.
Peut-être bien, un autre texte sur l'oubli.

B

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
« Modifié: 18 octobre 2023 à 11:15:38 par Basic »
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Hors ligne Ji.Héllēn

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #1 le: 03 octobre 2023 à 12:56:01 »
salut basic. ravi de te lire.

parenthèse ouverte.
c'est pas juste quand même.
tu fais partie intégrante des contributeurs modèles et 5 jours après, ton texte n'a pas encore été commenté.
parenthèse close.

c'est la première fois que je te lis et plusieurs questions me viennent.
déjà, je me demande si ce genre de textes t'est habituel ou pas, et si tu ne serais pas ce genre d'écrivains qu'on gagne à apprécier on s'enfonçant plus loin dans leur univers en lisant à minima deux-trois de leurs textes, ou plus.

je dois confesser que je n'ai jamais lu de texte de ce genre. ce qui s'en approche le plus dans mes lectures serait peut-être “en attendant godot”, et j'ai le sentiment que ça en est encore très loin. 
un texte qui sort donc de mon domaine de connaissance. ce ne sera qu'un premier avis de profane.
j'y vais.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
donne tout de même des pistes et un éclairage bienvenu.

j'en reviens au début qui m'a dérangé : je ne sais pas quel est ton avis sur la question, mais s'agissant d'un texte ésotérique et qui nous transporte, je trouverais pas mal de bétonner ce tout début qui finalement fait office de port d'attache. qu'on ait un sol ferme contre lequel pousser pour sauter dans la rêverie, et sur lequel poser le pied quand on en revient.

aussi, une phrase m'a dérangé :
"Le bruit des boyaux s’écrasant sur le bitume."
va savoir pourquoi. je l'ai trouvée pas à sa place, contrairement aux autres.

et une petite coquille repérée :
I 3 :Avec une bouteille de bordeaux.
manque le M si je dis pas de bêtise.

en tout cas, bravo pour cette production.

pour ma propre culture, tu saurais dire à quel genre appartient ton texte ?

à plus tard.
« Modifié: 03 octobre 2023 à 13:07:53 par Ji.Héllēn »

Hors ligne Basic

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #2 le: 03 octobre 2023 à 17:17:32 »
Bonjour Ji Hellen

d'abord, je te remercie vivement d'avoir franchi le pas pour lire ce texte. Une de mes camarades du forum, dit de ce type de textes que je crée des ovnis, des olnis,  des objets littéraires non identifiés. Pour moi ce sont des textes qui devraient aboutir sur une scène, pour y être portés par des acteurs, ou être lus à voix haute. Comme je sais très bien que ces textes ne seront pas joués, les didascalies font parfois parties intégrantes de l'œuvre, à égale valeur avec le reste ( pas trop ici).
Tu as raison, le lecteur doit gommer sa recherche du sens premier et se laissait porter par l'évocation, glisser dans un état où il serait atteint non pas par un sens évident, factuel mais par des sensations, des sentiments, des ambiances, des images qui pourraient déclencher une signification qui lui est propre, qui dépasse peut-être le récit. Un peu plus que de la musique, assez proche de la poésie.
Le préambule... effectivement c'est plus une dédicace qu'un préambule. Mon père est mort de la maladie d'Alzheimer, ce texte est un de ceux qui me sont venus à sa disparition. Il était un cycliste amateur et il a participé à des épreuves dont l'escalade du Puy de Dôme, il a dû grimper ce volcan une dizaine de fois avec son vélo, c'était son défi, son acte d'héroïsme.
Pour moi, il s'agit d'un état intérieur, où la pensée s'arrête dans la rumeur, celle de la confusion, le monde poursuit sa course, la fulgurance des êtres et des actes continuent mais l'Homme n'a plus de prise, il ne reconnait personne, ni les lieux ni la destination : où s'en vont ceux qui courent ? Alors qu'il est immobile, au coeur de ce maelstrom où pensées, souvenirs, personnages ne sont plus identifiés, ne sont plus certains d'être à lui ou proches de lui. Ne plus bouger, ne plus marcher, ne plus appuyer sur les pédales et la chute est inévitable. C'est ce que lui disent les hommes qui marchent au début.

Pour tes remarques plus formelles :

aussi, une phrase m'a dérangé :
"Le bruit des boyaux s’écrasant sur le bitume."
Mon père était cycliste dans les années 70-80... moi qui détestais l'effort du vélo ( et je l'admirais pour ça), j'ai appris deux trois trucs sur le cyclisme de cette époque, les roues supportaient des boyaux plutôt que des chambres à air, le bruit était caractéristique surtout par temps chaud

et une petite coquille repérée :
I 3 :Avec une bouteille de bordeaux.
manque le M si je dis pas de bêtise.  Je ne comprends pas l'histoire du M, c'est la majuscule de Bordeaux peut-être ?

Merci encore une fois.  Ce n'est pas un texte simple, content que tu es pu t'y promener.

B
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Hors ligne Safrande

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #3 le: 10 octobre 2023 à 15:22:01 »
Salut Basic, j'aimerais commenter ton texte même si j'suis pas forcément dans la bonne disponibilité d'esprit, mon propre texte pompant toute mon énergie... Mais je vais essayer, sinon je le ferais jamais et j'ai pas envie de manquer cette occaz.

Ca fait un bon moment que j'essaye de te lire, mais à chaque fois je suis soit découragé par la longueur (pas très courageux le type), alors même que des choses ayant pour sujet Stalker, par exemple, auraient pu dangereusement m'intéresser (mais c'est aussi la tâche infini que représente le commentaire d'un tel texte, qui m'effraie), ou soit rebuté dans tes textes plus courts par leur abstraction - ils ne sont pas ce genre de textes dont "chacun doit faire sa propre interprétation" et qui sont comme aller au resto et devoir faire soit même sa recette avec les ingrédients (plus ou moins bons et compatibles) qu'on nous présente, ce qui m'exaspère la plupart du temps (je veux m'asseoir et goûter la préparation du chef : non seulement les bons ingrédients qu'il a choisi et travaillé, mais encore le mariage et la pièce qu'il en a fait)... ils ne sont pas ce genre de textes je disais, les tiens, car on sent qu'une ligne les guide, on sent que quelque chose est exprimé, mais ils empruntent un peu leur forme, leur vague ambiant le temps d'une image, plus parfois (mais aussi du coup leur force de suggestion, et parfois leur beauté), qui me rebute facilement. Y'a aussi souvent (souvent, vraiment ?) cette mise en abîme de l'écriture qui ne m'engage pas beaucoup (faire de l'écriture le sujet d'un texte, faire un texte sur un mec qui écrit), que je trouve délicate parce que usé par beaucoup trop d'auteur, que ce soit Stephen King ou Proust, que ce soit Diam's ou Baudelaire, Big Flo et Oli  ;D

Ton texte ici a été ma porte d'entrée dans ton monde, va savoir pourquoi. Soit que celui ci est foncièrement différent (mais je ne pense pas), soit que j'étais dans le bon état d'esprit - il use un peu d'humour, qualité que peut-être les autres ont moins ?
J'y sens plein d'influences différentes, autant du Beckett au début, pour le ton, l'immobilité, que du Kafka pour ce personnage qui semble ballotté à travers les différentes scènes, et ne comprend jamais où il est, ne se rappelle de rien à cause de sa maladie - je me suis spoilé avant de lire, mais à mon avis j'aurais compris.
Y'a un truc que j'aime moyen est qui est peut-être le résultat de l'influence parcellaire de certain auteurs comme Tarkovski (du coup) ou Malick, c'est cette esthétique un peu de la pureté naturiste, un peu épurée, à savoir qu'on y parle, dans les images, souvent d'herbe, de sable, de montagne, de coucher de soleil, de feu, de vent, d'eau, sans d'ailleurs en parler réellement (ils sont comme des décors ou des personnages qui se succède sans qu'on apprenne à les connaître), se concentrer dessus pour les rendre fascinant comme Tarkovski le fait avec l'eau, et je trouve que quand ce n'est coupé avec rien de plus "trivial", ou "sale", ou "moins poétique", ça perd de sa puissance, ça perd l'intérêt de sa pureté, ça devient idéal et lisse - les accords de septième ne sont beau que parce qu'ils sont entouré d'autres plus banals ou dissonants. Oui en fait c'est ça : j'ai l'impression qu'il te faut des objet ou des mots qualifié de "poétiques" pour ne pas trahir la "poésie", comme si on ne pouvais pas faire de poésie avec du pain, un escargot, un caillou, de la psychologie, des gens bêtes, d'autres dégelasses, des interstices, etc... Ça me fait penser à cet homonyme de Pessoa, Alvaro de Campos, qui ne parle que de champs, de ruisseau, d'été, de mouton, à en devenir plus champêtre que poétique, quand Bernardo Soares est infiniment plus profond et poétique quand il parle de son temps mort dans son bureau de comptabilité, de son patron Vasquès.
Autre chose avec lequel j'ai du mal c'est la théâtralité, l'exagération, le lyrisme parfois, à travers des mots et des tournures, ou la ponctuation (point d'exclamation et trois petits points en tête). Il y a pour moi des images ou des dialogues qui pourraient se passer de ces artifices (ponctuation), qui parfois semblent d'avantage combler un manque de confiance en la puissance de l'image ou du dialogue qu'ajouter quelque chose de pertinent - ou alors est-ce destiné aux acteurs ? mais je croyais que tes "scènes" ne devaient pas être joué ? Après c'est un gout esthétique, mais je part du principe que si la phrase et les mots sont parfaitement tourné dans le sens de ce qu'on veut exprimer, un point d'exclamation ou trois petits points n'ajouteront rien, et même au contraire sonneront comme un pléonasme - même si, faut-il réellement abolir le pléonasme ?
Bref pour ça je sais pas si c'est bien pertinent de m'écouter, c'est surtout une affaire de goût, j'suis plutôt allergique au théâtre (Beckett ça passe), et aux exagérations globalement, au lyrisme.

Bon mais ceci étant dis, j'ai vraiment aimé ton texte. C'est dû notamment aux scènes bien concrètes, celle de la construction du château par exemple, qui se métamorphose peu à peu en quelque chose du rêve. Y'a des images vraiment évocatrices et intelligentes dans leur surréalisme - leur sens reste concret, on peut se les représenter avec les sensations, elles ne sont pas qu'un jeu intellectuel ou un jeu de mot. Et surtout, y'a de l'émotion. J'vais essayer de faire le détail...

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


J'espère que mon retour t'aidera ; j'espère ne pas avoir été trop bourrin, et suffisamment clair dans l'expression de mes impressions.
Au plaisir d'échanger  ;D


 
« Modifié: 10 octobre 2023 à 15:40:19 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #4 le: 10 octobre 2023 à 18:21:21 »
Merci pour ce long et détaillé commentaire Safrande.

Je vais prendre le temps de le lire et d'y réfléchir avant de te répondre.

B
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Hors ligne Aponiwa

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #5 le: 11 octobre 2023 à 12:41:42 »
Hello Basic,

Des ptites coquilles ou commentaires :

Citer
Je ferai aussi… une route. Une route bien droite, dessinée par un empereur. Les empereurs dessinent des routes toutes droites parce qu’ils n’aiment pas tourner, ni pencher. Ils aiment aussi voir devant eux.
J'ai direct l'embuscade dans l'empereur dieu de Dune qui me revient à l'esprit!

Citer
C’est quoi des eunuques ?
C’est des hommes qui ont des œufs sur la nuque… des œufs puissants, des œufs magiques qui leurs permettent de voir dans l’ombre.
Joli! :)

Citer
H : Ou allez-vous ?


Citer
un poulet à la provençal
provençale

Citer
Ou bien… l’univers est un mouchoir plissé. Si j’ai une aiguille, je passe indifféremment de l’envers à l’endroit, d’un lieu à un autre.
Ca me rappelle quelque chose!  :-¬?

Citer
Que le sable a remplacé l’eau et que les animaux reposèrent sur le sable, puis leurs squelettes.
Pas un souci de concordance des temps?

Citer
Il s’arrêtera devant une porte, celle d’un médecin et restera immobile.
Question bête : comment le spectateur le saura? Il doit attendre et le découvrir par la suite, c'est le but?

On retrouve la thématique de l'oubli, l'ombre d’Alzheimer dans le rapport avec les gens sensés proches, c'est bien écrit, de belles images poétiques et la fin que je trouve poignante, on est perdu, comme le personnage dans sa mémoire et ému sachant tout ce qu'il a perdu.
C'est chouette!
Juste un petit bémol sur la "mise en scène" : voir tous ces gens courir en tous sens, ça fait très théâtre contemporain, limite Bergman où les scènes sont parfois confuses pour rien : le texte se suffit à lui-même pour moi. Juste un avis perso. J'aurai préféré voir les personnages hanter le derrière de la scène, comme elles hantent les souvenirs, en attendant de les voir apparaitre à la lumière pour montrer qu'elles sortaient de la mémoire.

Merci pour ce texte! :)

« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #6 le: 13 octobre 2023 à 07:03:40 »
Merci Aponiwa,

j'ai viré les coquilles ( qui sont en fait, le plus souvent, les résultats de ma mauvaise éducation)
Pour les didascalies ou ces indications qui te gênent, les trucs qui font mise en scène, un peu théâtre contemporain...

pour mon inspiration c'est peut-être encore plus la danse contemporaine. J'ai fait le grouillot ( j'ai couru derrière l'écriture) pour deux compagnie de danse... si parfois j'étais complétement désarçonné, désappointé j'étais le plus souvent soufflé... j'ai trouvé ça souvent juste, éminemment charnel, puissant et en même temps d'un sens profond, partagé. Une dizaines de personnes qui courent ou qui tombent, c'est d'une puissance énorme...
bref, j'aime, ça me tape direct dans la poitrine.
Mais
mon texte n'ira pas sur la scène, il restera dans mon disque dur, c'est un théâtre intérieur et purée... j'y mets les moyens, j'envoie du lourd, des ciels de brume... des bateaux qui glissent sur le plateau...
Ce n'est pas un récit, c'est du théâtre mais le plateau se trouve dans ma tête et parfois elle s'installe aussi dans celle d'un lecteur, pas complétement la même représentation.
Bon, peut être que le texte sera lu à haute voix un jour, mais ça sera bien le maximum.
B

Safrande,
je bosse sur une réponse à tes nombreuses interrogations, constats... mais un peu à chaque fois, il me faut bien concentrer mes neurones

B

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Hors ligne Safrande

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #7 le: 13 octobre 2023 à 11:06:00 »
T'inquiètes Basic prend ton temps, fait selon ta disponibilité/ton temps/ton envie, et te prend pas la tête surtout, le but c'est juste de t'avoir été un peu utile, pas d'avoir des réponses à mes constats  :)
Mais c'est cool si tu moulines  ;D
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

Hors ligne Basic

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #8 le: 18 octobre 2023 à 11:21:26 »
Bonjour Safrande,

enfin la réponse que je te "devais" par rapport à ton investissement dans ce texte. Perso, je ne pense pas être capable d'aller si loin dans une réflexion sur le travail d'un camarade. J'ai tenu compte de certaines de tes remarques, d'autres non... j'essaie d'expliquer pourquoi.

La méta littérature, l’écriture sur l’écriture, me fascine tu as raison parce que c’est une mythologie. J’en ai fait tout un roman, ce que j’appelle mon talisroman dans un texte qui s’appelle « il »… le « il » du récit, une invention majeure. Toutefois, ce qui m’amuse souvent c’est bien de raconter des histoires. Ici, dans la « trajectoire de l’oubli » ou dans « où s’en vont ceux qui courent », il y a un incessant voyage entre les histoires racontées et effectivement celui ou ceux qui pourraient les raconter, parce que c’est un texte qui a à voir avec la mémoire, la mienne en tant qu’écrivain de ce qui est dit, celle universelle d’une humanité qui sait que l’absence de mots tuent aussi sûrement que la maladie, qu’il est nécessaire de raconter, de se raconter, de raconter notre filiation pour que «  ceux qui courent » ne se perdent pas, existent encore un peu malgré la mort. J’y mêle aussi une histoire un peu fantasmée de mon père, mort après une belle saloperie qu’on appelle Alzheimer, un personnage qui serait un peu nous deux, lui dans le passé, moi dans un futur (que je ne me souhaite pas).
Après, il y a la forme, ce qui m’intéresse aussi c’est le glissement des codes, intriquer les codes du récit dans ceux de la poésie ou inversement  ( bon, vu le nombre de refus que je comptabilise, ce n’est pas un truc qui marche). C’est pour ça, par exemple, que dans un texte qui se voudrait un texte de scène, les didascalies quittent leur forme habituelle pour un truc étrange, un truc qui enfile une valeur différente pour parler de choses banales comme des déplacements ou des positionnement de personnage. Bien sûr, c’est aussi par ce qu’il s’agit d’un théâtre interne qui se souhaiterait mis en scène mais qui ne le sera pas, un deuil du plateau en quelques sortes, faute de moyen ou de volonté, faute de désir.
J’ai bosser, comme écrivailleur, avec des compagnies de danse, même comme diseur, les bruits, les souffles viennent de ces expériences. Je percevais, en partageant le plateau, ce qu’il fallait de corporel pour que le mouvement se transcende, devienne quelque chose qui dépasse le corps des danseurs. Alors, dans ces textes immobiles, j’ai souhaité remplacer cette sorte de magie par la forme, donner une « poétique » au quotidien, à l’habituel. C’est pour ça que je ne comprends pas trop ton passage : «j'ai l'impression qu'il te faut des objet ou des mots qualifié de "poétiques" pour ne pas trahir la "poésie", comme si on ne pouvais pas faire de poésie avec du pain, un escargot, un caillou, de la psychologie, des gens bêtes, d'autres dégelasses, des interstices, etc... » Je pense que justement c’est à ça que je m’essaye, faire passer d’un état à un autre, une chose banale à un objet « artistique » , le fameux « orage d’été » assez commun, mais traversé par ceux qui courent. Qu’est ce qu’on qualifie de poétique, quels mots peuvent être qualifiés de poétiques , dans ce passage  par exemple ( que je trouve émouvant en lui même) ; « De ta bouche à ma bouche, je dis l’air du premier baiser et celui du dernier. Les lèvres mouillées puis sèches. Je suis celle qui t’aimait. Une fleur d’aubépine dans les buissons, l’accroc… » Il n’y a que des mots du quotidien, un rien usés même ( l’idée du dernier baisée) c’est peut-être « Une fleur d’aubépine dans les buissons, l’accroc… «  qui donne le plus d’émotion, parce que s’ouvre une poche d’image, de mémoire qui appartient aux individus et qui sont presque intimes, celle du lecteur ou celle de celui qui écrit, l’ événement «  se faire accrocher par un buisson » se tendent par ce qu’il y a la phrase d’avant, l’histoire du baiser… nous ne partageons pas le même souvenir, mais peut-être une chaîne d’évocations.
Le monologue, le dialogue oscille entre réalisme/ poésie / surréalisme / absurde… c’est ça qui me plait… créer du choc aussi entre les formes. De la même façon, je m'arrête sur des évènements banals, parce qu'il peut arriver qu'il soit partager, qu'il fasse référence à tous : le soir d'été, l'orage, une poignée de sable dans la main... pourtant j'ai détesté le livre de Delerm ( premier gorgée de bière... à gerber)

Les traces à l’intérieur du texte, de la place de la théâtralité.
Je l’ai déjà évoqué la particularité des didascalies, je n’y reviens pas.
Ponctuation, marque de l’oralité. Si ces textes ne sont pas destinés à la scène, il y a une intention c’est la lecture à haute voix. Si les textes ne sont pas destinés à la scène réellement, il y a la représentation intérieure. Quand j’étais gosse avec mon frangin, on faisait des films avec notre magnéto cassette, c’est à dire qu’on s’enregistrait en train de faire des scènes d’abord improvisées puis répétées… Les ponctuations, les « à la ligne » sont les traces de ma propre diction, de mon théâtre intérieure, ça fait partie de l’œuvre écrite qui, pour moi, est autant du domaine de l’écrit que de l’oralité. Mais je reconnais que je suis une buse en ponctuation donc, certainement que ce que ça code n’est pas ce que j’entends.

Effectivement, le théâtre intérieure, ce truc qui ne sera jamais mis en scène est assez flamboyant, c’est aussi ce que j’aimerais voir… un truc entre danse/théâtre/opéra. Le théâtre intérieure se la « pète » d’effets comme par exemple celui de la scène qui s’arrête quand le café cesse de fumer. Purée ! Va faire ça en vrai !
De la même façon, le texte parfois se la pète, flirte avec une sorte de lyrisme qui en fait trop… tu as raison. Je ne repasserais pas dessus ces passages, tout simplement parce qu’ils sont la manifestation de mon ressenti à l’époque, de mon refuge face à ce qu’avait vécu mon père et nous aussi. Tu l’auras compris, si ce texte est lu un jour, ce sera par vous, camarades du mde, par mes enfants peut-être si ils se penchent sur ce que j’ai pu écrire. Je ne crois pas qu’il sera joué ni publié… alors vos commentaires m’aident à le corriger dans une certaine mesure et surtout à mettre un point. Pour ça je vous en remercie.

Purée je ne connaissais pas la référence de the caretaker, ça doit être assez éprouvant.

Encore une fois Safrande, tu as fait un énorme boulot sur ce texte. Merci

B




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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #9 le: 18 octobre 2023 à 18:32:25 »
Bonjour Basic,

Je ne vais pas d'être une grande aide sur ce texte (encore) mais je voulais simplement te féliciter pour cet écrit.
Au début, j'étais un peu troublé mais très vite, j'ai compris le sujet et je me suis laissé emporté. Et au delà de la forme dont on pourrait en parler des heures, le fond est dépeint d'une mélancolie et d'une tristesse incroyable. Je te tire mon chapeau, même si cela n'a que très peu de valeur.

Désormais, quand je regarderai le Puy-De-Dôme de ma fenêtre, je penserai à ton papa. Paix à son âme et à la tienne aussi.
L’ombre en elle (en cours d’écriture) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=43215.0

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #10 le: 18 octobre 2023 à 19:33:18 »
Merci TJ.

B
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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #11 le: 19 octobre 2023 à 01:38:09 »
Salut Basic, content que tu aies répondu  ;D

Citer
Perso, je ne pense pas être capable d'aller si loin dans une réflexion sur le travail d'un camarade.
Ben disons que je m'investi très peu dans le forum, alors quand je le fais, autant y'aller comme un couillon...
Puis comme je l'ai dis ailleurs, ce genre de commentaire me demande beaucoup de temps, moins pour l'écrire que pour bien saisir les impressions que j'ai eu à la première lecture ; et tu vois pour peut-être une semaine d'infusion, puis quasiment une journée d'écriture, le résultat n'est pas vraiment à la hauteur - mais au moins ça existe, et si ça peut aider un camarade, c'est le principal.

Citer
bon, vu le nombre de refus que je comptabilise, ce n’est pas un truc qui marche
J'ai envie de te dire un truc bateau et qui ne te rassurera pas face à ce qui te semble être la matérialisation ou la preuve que ce que tu écris ne marche pas, mais vraiment se fier à ce qui a du succès pour établir la valeur d'une œuvre c'est suicidaire - pour l'imagination, l'égo, tout ce que tu veux.
Un dialogue de Jules Renard à ce sujet que j'aime beaucoup :
"L'un : — Je me vends, donc j'ai du talent.
L'autre : — Je ne me vends pas, donc, j'ai du talent."

Personnellement, je sais que ça vaut pas grand chose venant de ma part, mais je trouve que cette idée de faire des didascalies un texte à part entière (je crois que Joyce a fait un truc un peu similaire dans Ulysse, tu devrais aller voir ça pourrait t'inspirer), aussi travaillés que les dialogues, est une originalité qui fait du bien - et même que sur ce texte je trouve que t'as été un peu timide, comparé à d'autres que t'avais fait. Je te dis ça mais effectivement en tant qu'amateur (que ce soit en musique comme en littérature) de nouveauté, d'originalité, "d'atypisme", de prise de risque, d'expérimentation, d'exploration courageuse de soi, parce que j'aime et j'ai toujours aimé être déstabilisé dans mes propres conceptions esthétiques, et j'suis ouvert à toutes sorte de "bizarreries", bien que je n'aime pas ce mot ayant une connotation négative pour parler d'une chose, la plupart du temps, simplement authentique et produit avec le sang - chose assez rare et qui sur le coup semble "bizarre".

Citer
C’est pour ça que je ne comprends pas trop ton passage : «j'ai l'impression qu'il te faut des objet ou des mots qualifié de "poétiques" pour ne pas trahir la "poésie", comme si on ne pouvais pas faire de poésie avec du pain, un escargot, un caillou, de la psychologie, des gens bêtes, d'autres dégelasses, des interstices, etc... » Je pense que justement c’est à ça que je m’essaye, faire passer d’un état à un autre, une chose banale à un objet « artistique » , le fameux « orage d’été » assez commun, mais traversé par ceux qui courent. Qu’est ce qu’on qualifie de poétique, quels mots peuvent être qualifiés de poétiques , dans ce passage  par exemple ( que je trouve émouvant en lui même) ; « De ta bouche à ma bouche, je dis l’air du premier baiser et celui du dernier. Les lèvres mouillées puis sèches. Je suis celle qui t’aimait. Une fleur d’aubépine dans les buissons, l’accroc… » Il n’y a que des mots du quotidien, un rien usés même ( l’idée du dernier baisée) c’est peut-être « Une fleur d’aubépine dans les buissons, l’accroc… «  qui donne le plus d’émotion, parce que s’ouvre une poche d’image, de mémoire qui appartient aux individus et qui sont presque intimes, celle du lecteur ou celle de celui qui écrit, l’ événement «  se faire accrocher par un buisson » se tendent par ce qu’il y a la phrase d’avant, l’histoire du baiser… nous ne partageons pas le même souvenir, mais peut-être une chaîne d’évocations.
Ouais je remarque que je n'ai pas été assez clair sur l'expression de mon ressenti à ce moment là, avant même d'ailleurs que tu me réponde, alors que c'est une impression importante que j'aurais dû t'exprimer avec plus de rigueur et d'approfondissement.
En fait mon impression est que souvent dans tes poèmes ou tes pièces intérieures (bien sûr je ne peux pas les englober toutes, n'en ayant lu que quelques unes : donc une impression globale et de surface, à prendre avec des pincettes), l'esthétique que tu choisi est une espèce d'esthétique de "l'universel", ou de "l'intemporel", à savoir qu'on est plongé dans un monde sans temps, sans époque (j'ai l'impression que tu évite, dans la langue comme dans les images, une quelconque façon (style presque neutre, fait de mots immémoriaux et fondamentaux) ou un quelconque objet qui pourrait situer ton texte dans un temps ou dans un lieu - il y a presque que des hommes et puis la nature, ou des constructions des hommes si vielles qu'elles en sont presque éternelles et intemporelles (château, bassin, citadelle, etc), et la nature un peu plus profonde, mais rattaché à quelque chose d'universel et d'immémorial, de la psyché des hommes), comme si c'était un terrain nécessaire et obligatoire pour dérouler ta poésie, qu'en quelque sorte elle était plus poétique sur ces bases là : comme on dirait qu'un "vrai" tableau, une vrai œuvre se fait sur une toile et non sur du carton, du plâtre, ou du béton. C'est peut-être ça que j'essaye d'exprimer que je parle de "l'abstraction" du texte. Mais tout ça n'est pas un défaut qu'il faudrait corriger, mais juste une caractéristique dont il faut avoir conscience - car à trop l'user, à mon avis, on empêche le lecteur de s'identifier à une réalité qu'il connait, et si ce peut être jouissif de la quitter quelque fois, en être totalement privé donne beaucoup moins de poids au choses. De plus ce texte ne correspond pas vraiment à ma description, puisqu'il contient bien des éléments qui peuvent le situer - le vélo, la terrasse, les satellites. C'est vrai surtout pour d'autres poésies que j'ai lu de toi. Mais je parle de ça parce que j'ai tendance à avoir cette manie aussi, c'est un truc que je reconnais en moi - et c'est vrai que la lecture de Beckett m'en a pas mal débarrassé, lui qui arrive à faire de la poésie avec de l'humour scatophile, qui arrive à parler de choses abstraites et universelles à partir de scènes bien concrètes, malgré l'absurdité où il les pousse - avec le suçage d'un caillou par exemple...

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Qu’est ce qu’on qualifie de poétique, quels mots peuvent être qualifiés de poétiques , dans ce passage  par exemple ( que je trouve émouvant en lui même) ; « De ta bouche à ma bouche, je dis l’air du premier baiser et celui du dernier. Les lèvres mouillées puis sèches. Je suis celle qui t’aimait. Une fleur d’aubépine dans les buissons, l’accroc… »
Ben là typiquement ce que je qualifierais de poétique est l'absolue et rébarbative universalité des choses évoquées - l'amour, le baiser, la nature, la fin, et c'est en ça que je n'ai pas aimé cette phrase, car elle est générale, les mots sont de vastes plaines où tout le monde se retrouve trop facilement, peut projeter sa propre expérience, peut interpréter jusqu'à se perdre parce qu'il n'y a pas de barrières, pas de limites, ces mots sont de vastes gouffres ; ce n'est pas bien spécifique, ça ne met pas le doigt sur quelque impressions ou expériences subtiles et révélatrices, c'est fait pour tirer l'émotion pas très finement d'après ma sensibilité.

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De la même façon, je m'arrête sur des évènements banals, parce qu'il peut arriver qu'il soit partager, qu'il fasse référence à tous : le soir d'été, l'orage, une poignée de sable dans la main... pourtant j'ai détesté le livre de Delerm ( premier gorgée de bière... à gerber)
Mais à mon avis c'est justement ce souci de l'universalisme dans les événements évoqués qui fait un peu "poésie" - et ces événements là ne sont pas banals, ou plutôt ils ne sont pas "assez" banals, ils ont dans leur nature même quelque chose de "beau". Quand je parle d'événements banals, je pense par exemple à Proust qui parle d'un diner dans un restaurant, mais en fait une véritable étude cosmologique, en comparant les tables à des planètes dont on peut voir l'attractivité réciproque par les regards de leur habitant, les serveurs à des sortes de comètes à trajectoire elliptique, des vieilles femmes derrière le comptoir à des astronomes étudiant le mouvement de tout ce système solaire, tirant après quelque heures les lois étranges qui le régissent : c'est ça que j'appelle donner de la poésie au quotidien : transformer une scène absolument banale en vaste évocation cosmique, par le travail du regard, du point de vue, de la comparaison, du style en lui même, et non pas évoquer des éléments universels et banals, mais contenant de la poésie en eux même, comme l'orage, et les additionner à d'autres éléments tout aussi universels et banals, mais eux aussi non dénué de poésie, ceux qui courent : et avec ça on obtient quelque chose de plutôt abstrait et poétique, et non pas une espèce de transformation du banal au poétique.
Oui Delerm c'est vraiment insupportable - comment on a pu publier de telles niaiseries ? Je te rassure t'es loin de la gorgée de bière - sinon je ne t'aurais même pas commenté  :D

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Je ne crois pas qu’il sera joué ni publié…
Pas joué c'est pas trop trop grave, car beaucoup de scène gagnent à être lues, mais pas publié ça l'est ! À mon avis ce "théâtre intérieur" (j'adore l'idée) a plus de potentiel et est moins abstrait/plus accessible que ce que tu peux imaginer ; relâches pas le combat, ça vaut le coup !

Bon après relecture je me trouve assez confus, mais c'est tout ce dont j'suis capable ce soir...

À plus Basic, c'était un plaisir  ;D
« Modifié: 19 octobre 2023 à 21:32:37 par Safrande »
Il regardait le verre non à sa portée d'une façon de reproche.

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Re : Où s'en vont ceux qui courent ?
« Réponse #12 le: 21 octobre 2023 à 09:25:04 »
Salut Safrande

PAr rapport à l'édition, ce que je t'ai dit ça faisait assez couinerie en fait ce que je pense c'est que :

- viser l'édition classique c'est un vrai boulot, il faut un produit, un plan, un réseau. Mon produit n'est pas attendu ou ne correspond pas trop à une niche. Je n'ai pas de plan ou il est trop tard ( les stratégies à mettre en place sont couteux en temps et peut être bien en monnaie ), je n'ai pas de réseau ou mon réseau est plutôt situé dans une marge assez localisée et surtout un rien à côté de la plaque.
- j'aime assez l'exercice de la "lecture à voix haute". Dans mon petit coin, j'ai bricolé deux trois spectacles, mais une des aventures qui m'a le plus plu c'est la lecture à trois voix de l'Odyssée" - 18 h de lecture avec une pause de 5 heures. Se pose la question de lire ses propres textes, de monter des trucs pour qui, pour quoi... un peu la même question que l'édition en quelques sortes, à quoi sert une œuvre destiné à un réseau de proximité ? mais c'est un débat qui ouvre sur des chemins étranges : le fantasme de la publication sur le média numérique par exe, textes, film etc . Une discussion sans fin

J'aime assez écrire des Olnis, c'est un truc qui m'attire... ce qui est curieux c'est que comme lecteur ou spectateur, les olnis sont très variés, ceux des autres me plaisent parfois mais c'est vraiment une question d' "univers", parfois être déstabilisé, désorienté ne me convient pas du tout.

Le choix des mots effectivement. J'ai reproché à quelques camarades d'utiliser des mots trop chargés ou des formule par exemple sur le poème d'un camarade, qui utilisait "chanter le silence". Je lui ai dit que l'association était usée, qu'elle faisait trop "poésie". Je pense que tu as raison, j'en abuse et use moi aussi, en ce qui me concerne, je pense que c'est une question de génération et d'auto référence... par rapport à la construction de ma poétique qui s'est construit dans les années 90, je ne saurais trop l'expliquer mais ça me semblerait être ça.
Quand je parle d'événements banals, il y a quand même le mot événements qui une crée marque, un impact, un  jalon... le restau de Proust n'est pas un événement en lui même c'est le texte qu'il en tire qui est un évènement, l'orage d'été n'implique pas d'étude, de développement, il pousse juste à ce que le lecteur crée en lui-même une cargaison d'images, de sentiments, de sons qui n'ont peut-être rien à voir avec les miennes mais je m'en moque.

Voilà Safrande pour l'instant

B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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