Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

06 Octobre 2025 à 21:29:48
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Le fils du cherche-nuage [Version 2022]

Auteur Sujet: Le fils du cherche-nuage [Version 2022]  (Lu 3140 fois)

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 419
Le fils du cherche-nuage [Version 2022]
« le: 06 Janvier 2021 à 20:10:59 »
Salut à tous,

Puisque Cyamme a eu l'instinct de faire remonter ce fil (merci :mrgreen:), j'en profite pour vous soumettre une version entièrement révisée de ce petit conte. Je me suis ôté toutes les contraintes que je m'étais fixées pour laisser respirer mon texte et le voir vivre. Vous aviez à l'unanimité ressenti que le texte sonnait parfois faux là où j'avais essayé de m'adresser à un public qui n'était pas le mien. Je suis donc fier de vous présenter ce texte tout neuf qui, plutôt que de vouloir s'adresser aux enfants, s'adresse à l'enfant en moi (et peut-être celui en vous, à vous de me dire ;))

Mes attentes : Des remarques de fond et de forme. Vos ressentis. Ce qui marche ou ne marche pas. Je suis en cours de retravail sur ce texte, j'en suis fier et je voudrais le voir dans sa plus belle forme possible.

Bonne lecture !

Le fils du cherche-nuage

     Simbel devrait être excité, il devrait trépigner d’impatience ; c’est la première fois que son papa l’emmène avec lui en voyage ! Pourtant, Simbel est inquiet, il comprend très bien que le cherche-nuage est soucieux. C’est vrai qu’il est toujours sérieux, ses sourires sont aussi rares que la pluie, mais ce matin plus que les autres, il fronce beaucoup ses sourcils broussailleux et il ne fredonne pas quand il harnache la jument.
     Il y a longtemps que les choses vont mal sur la steppe, il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte, pour ne pas voir que le ciel est trop bleu, l’herbe trop brune, mais les nomades n’en parlent pas. Ils préfèrent ignorer le problème. Et comme chaque fois que part le cherche-nuage, ils se massent autour de lui pour lui souhaiter bon voyage, pour lui offrir du lait de jument fermenté et quelques prières.
     Cette fois-ci, Simbel ne reste pas en arrière avec les anciennes. Il a huit ans maintenant et il doit commencer sa formation. Son papa est le seul cherche-nuage de la steppe et quand lui aussi s’en ira de l’autre côté, Simbel le remplacera. Le garçon est un peu triste de dire au revoir aux anciennes, ainsi est faite la vie.
     Simbel et le papa entament leur voyage. Ils laissent les yourtes derrière eux, le papa sur sa belle jument alezane et lui sur le docile cheval noir et gris. Le ciel est complètement dégagé, son bleu presque violent. Il n’y a qu’un nuage au-dessus de la paire, un tout petit cumulus joueur. Il ne restera pas seul longtemps.

   Ils chevauchent toute la matinée et arrivent chez Aibek. On la repère de loin, la yourte d’Aibek. Deux gros nimbus dodus et bien gris tournent autour. Aibek attend sur le pas de la porte, les bras croisés sur sa poitrine d’ours. Quand il voit le papa et Simbel arriver, il se renfrogne, son visage se ferme : il sait ce que leur venue signifie. Par ces temps difficiles, apercevoir le pourpre du cherche-nuage sur l’horizon est synonyme de misère.
   Mais Aibek n’a pas le choix, Gulnara, sa femme, est très malade. Comme la maman de Simbel il y a longtemps, elle a attrapé la Ronge et son seul espoir réside dans les médicaments de la ville.
   Le papa et Aibek s’installent autour d’une petite table ; Simbel reste en retrait. Les deux hommes se jaugent en soufflant sur la vapeur de leur tasse de thé. Aibek rompt le silence. Il demande au papa de négocier plus de médicaments avec la ville parce que l’état de Gulnara empire. Le papa acquiesce. Ils se serrent la main, le marché est conclu. On termine le thé en s’abreuvant de banalités.
   Le papa siffle entre ses dents et les deux aigles-bergers s’élancent depuis ses épaules. Ils décrivent de grands cercles dans l’azur, ils tranchent les cieux et ramènent l’un des nimbus d’Aibek et Gulnara. On le voit voleter un instant, résistant aux assauts des aigles, hésitant, avant de se glisser derrière le petit cumulus de Simbel, c’est le début du troupeau.
   Pendant ce temps, Simbel regarde attentivement le visage d’Aibek. Donner au cherche-nuage n’est jamais facile. Donner au cherche-nuage, c’est sacrifier ses rêves. Chez Aibek, cela se traduit par un voile de tristesse sur les yeux, l’ombre du sourire balayée par le soleil implacable de la steppe. Il insiste pour que le papa emporte aussi le deuxième nuage, mais celui-ci secoue la tête d’un air entendu : Gulnara pourrait encore en avoir besoin. Aibek se confond en remerciements. Lui et sa femme étaient parmi les derniers des nomades avec un nuage.
   Les trois se disent au revoir. Le papa fait des promesses à Aibek qui lui souhaite bon voyage. De cette rencontre, Simbel garde un malaise et beaucoup de questions. Il n’aime pas enlever leur nuage aux gens, mais il n’a pas choisi, il est le fils du cherche-nuage.

   Simbel et le papa se remettent en route. Le shapan pourpre brodé de fils d’or du cherche-nuage danse avec les herbes brunes dans les zéphyrs printaniers accompagnés par un concert de friselis. Simbel ne saurait dire qui du papa dressé comme un roi sur sa selle ou des aigles-bergers juchés sur ses épaules a plus fière allure.
   Ils cheminent beaucoup et campent le soir. Ils vont de yourte en yourte et de communauté en communauté.
   Chaque fois c’est la même chose. L’apparition du cherche-nuage apporte la mauvaise humeur, pourtant, tous se pressent pour le rencontrer, tous ont quelque chose à demander. Alors on négocie pendant des heures. Un quart de nimbus pour une moto, un dixième de cumulus pour une télévision. Et quand les mains enfin se serrent, les aigles-bergers fendent le ciel et débitent les sommes convenues dans des troupeaux faméliques et presque transparents.

   Cela fait une semaine qu’ils voyagent. Ils campent au bord de la Plaine-mer, un regard mélancolique sur l’horizon. Le papa ôte son boryk et soupire ; il a l’air très fatigué. Après un long moment, il sort de son mutisme pour raconter à Simbel qu’avant, ici, il y avait une mer qui joignait le Nord et le Sud, mais que l’agriculture a complètement asséchée.
   — La ville ? demande Simbel.
   Le papa secoue la tête.
   — Non, nous.
   Simbel est étonné, il ne comprend pas bien pourquoi on détruit ainsi la nature, il pensait que les nomades vivaient en harmonie avec elle, que seuls les gens de la ville étaient assez bêtes pour ruiner l’environnement. Sa perspective change. Il reporte son regard vers les carcasses rouillées échouées sur l’herbe et les croûtes de sel : les bateaux. Comme ils devaient être beaux ! Il se demande s’il serait possible de remplir à nouveau la mer. Il est sûr que oui, si seulement on pouvait trouver assez de nuages…
   Au-dessus, le troupeau qu’ils ont rassemblé moutonne silencieusement sous l’œil scrutateur des aigles-bergers. Il n’a pas fière allure. Une dizaine de nuages effilochés qui ne pleuvront pas beaucoup. C’est tout ce qu’il reste aux nomades. La steppe sans espoir se meurt, et on lui prend toujours plus ses nuages. « Pourquoi personne ne fait rien ? » se demande Simbel. Il regarde le sien qui caracole en tête du troupeau ; libre. C’est un cumulus en très bonne santé. Il grossit chaque jour et pleut souvent, abondamment.

   Le lendemain, Simbel et le papa arrivent aux abords de la ville. Ils sont attendus. Les employés de la Compagnie des Eaux sont rassemblés autour de leur machine et tapent du pied pour rythmer leur impatience.
   La ville est gigantesque, elle se dresse d’un bout de l’horizon à l’autre comme une squame sèche sur l’épiderme du monde. Le bleu du ciel au-dessus est voilé du jaune de l’expiration des hommes. Pas un nuage en vue ; cela fait longtemps que les citadins n’en ont plus. C’est pour cela que la Compagnie a passé un marché avec les nomades. Chaque semaine, le cherche-nuage leur apporte un troupeau et en échange, la Compagnie fournit aux nomades tous les biens nécessaires à leur confort. C’est grâce à la ville que les nomades ont des téléviseurs et des téléphones. C’est parce que la maman avait la Ronge que le papa s’est porté volontaire pour devenir cherche-nuage, mais il était déjà trop tard pour elle. Depuis, le manège continue et la steppe comme les larmes du papa se sont taries.
   Le chef de la Compagnie n’est pas content, le troupeau est trop maigre, il menace de ne pas livrer les marchandises convenues. Le papa supplie, il parle de Gulnara qui va mourir et il promet que la semaine suivante, il y en aura plus, il affirme qu’il ira plus loin, vers l’ouest et les terres de la Tierce-Reine s’il le faut.
   Le chef finit par accepter. Sur un signe de tête, les citadins activent leur machine qui suce les nuages hors du ciel et les camions de marchandises s’élancent en rugissant dans la plaine. Il ne reste plus dans l’azur vide que le cumulus de Simbel, toujours plus gros et qui pleure sur la misère du papa.

   Le soir, le papa est silencieux. Il est encore plus triste que d’habitude. Il fixe le feu, une larme coincée dans les yeux. Alors Simbel va s’asseoir tout contre lui.
   — Pourquoi donnons-nous tous nos nuages aux gens de la ville ? demande Simbel.
   — Car ils ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux, répond gravement le papa.
   — Mais nous tuons la plaine pour des voitures et des téléviseurs, rétorque Simbel.
   — Non, nous vivons mieux. Avant, les enfants mourraient jeunes et les mamans avec eux. Avant, nous ne pouvions pas lire et la maladie et le froid s’installaient dans les yourtes chaque hiver. Avant nous étions tout aussi tristes, mais pour d’autres raisons. Vendre nos nuages, c’est un mal nécessaire.

   Simbel comprend. Il comprend que les adultes soucieux du bien-être n’ont plus le temps de rêver, ils ne voient le monde qu’au travers des sacrifices auxquels ils doivent consentir, et sans espoir, ils sont apathiques et laissent dépérir la steppe. Ils ont oublié que l’on pouvait aspirer à mieux et qu’il y a toujours moyen d’améliorer la situation.
   Simbel, lui, il a des rêves plein la tête. Il comprend que la ville et la steppe sont dépendantes l’une de l’autre. Que nomades et citadins ont chacun leurs torts. Il comprend aussi que les deux pourraient vivre en harmonie avec la nature si au lieu de se morfondre, de creuser leurs différences, elles rassemblaient leur énergie pour faire face au problème ensemble.
   Alors Simbel partage ses rêves avec le papa. Il raconte ses espoirs et le monde dans lequel il aimerait vivre. Il parle de la nature et du vent, des chèvres et des oiseaux libres. Il imagine une ville verte qui se fondrait dans le paysage comme la pièce d’un puzzle. Il parle, il parle avec tant de ferveur que la larme dans l’œil de papa se décoince et que l’aube se presse pour entendre ses mots. Le lendemain, dans le ciel du papa, il y a un petit nuage, un cirrus tout vaporeux qui prend des forces à vue d’œil.

   Les deux cherche-nuages se remettent en route, mais cette fois-ci, c’est un nouveau but qui les anime. Ça, les nomades ne le savent pas. Quand ils voient le pourpre se dessiner dans les collines, ils jettent les bras vers leur bout de ciel vide et tapent des pieds dans la poussière : ils n’ont plus rien à sacrifier ! Alors le papa pose une main sur l’épaule de Simbel pour l’inviter à faire un pas en avant et à prendre la parole. Et le souffle du garçon, aussi sûrement qu’une bourrasque ravive les braises, fait renaître l’espoir dans l’âme des nomades.
   Quand ils repartent après plusieurs jours, d’épaisses nuées moutonnent aux dessus des yourtes et les nomades s’affairent à construire un nouveau monde.
   Bientôt, les nuages sont de retour sur la steppe. Ils pleuvent allègrement sur les hautes herbes qui murmurent au vent leur bonheur et leur gratitude. Mais le voyage n’est pas terminé : Simbel et le papa doivent encore se rendre à la ville. La Compagnie des Eaux les y attend.

   Les citadins sont impressionnés par tous les nuages qui glissent sur la steppe à la suite des cherche-nuages. Ce n’est plus un troupeau, mais une véritable tapisserie qui drape le ciel au-dessus des deux silhouettes à cheval.
   Le chef de la Compagnie est là. Il insiste pour que le papa livre tous les nuages à la machine en dette des maigres paiements des mois précédents. Le papa refuse, il se ferme, il tourne en rond, il enfile des phrases sans queue ni tête et baragouine dans sa barbe. Il fait diversion !
   Simbel en profite pour se glisser entre les camions de la compagnie et rejoindre la ville. Les rues sont pleines de citadins ébahis. Un petit garçon en shapan pourpre qui tempête entre les voitures, des tourbillons de nuages sur ses talons, on n’avait jamais vu ça !
   Bientôt, c’est toute une foule qui entoure Simbel. Il commence alors à souffler ses rêves. Il parle aux citadins comme on ne leur avait jamais parlé, il les gonfle. Il rappelle à leur mémoire ankylosée qu’eux aussi, avant, avaient des nuages. Il peint avec ses verbes une ville verte et bleue, creusée de canaux. Il parle d’harmonie.
   Le chef de la Compagnie se rend compte de ce que Simbel est en train de faire. Il peste et crie pour étouffer la voix du garçon. Si tout le monde a un nuage, il ne pourra plus vendre l’eau des steppes !
   Mais il est trop tard. Les mots de Simbel se sont répandus dans la cité de béton. Un gigantesque nimbus se forme au-dessus des gratte-ciels et bientôt, le crépitement de la pluie couvre les aboiements furieux du chef de la Compagnie. La ville vient de renaître.

   Simbel et son papa remontent à cheval. Ils rentrent chez eux sous un ciel plombé de gris, la couleur de la nuance, la couleur de l’espoir.
[/justify]





« Modifié: 12 Janvier 2022 à 19:31:03 par Deofresh »
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne Dot Quote

  • Équipe Mammouth - Maquette
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 6 185
  • ?
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #1 le: 07 Janvier 2021 à 05:09:12 »
salut Deofresh,

ce qui est pratique avec ton usage mesuré des paragraphes, c'est qu'on peut suivre le propos de manière clairement segmentée, je choisis donc de commenter selon l'axe de ta structure dont la qualité m'apparait solide pour l'exercice

$1 : l'entrée en matière m'apparaiit légèrement contrastée entre un incipit trop enfantin et une suite un peu sur la lancée mais sans les effets... j'ai l'impression que tu tournes le bouton âge mental un peu trop fort pour ta cible, et que malheureusement en plus, il revient un peu pas assez fort après ; genre la première phrase s'adresse à 4-5 ans, la suite glisse peu à peu vers du 13-14 ans voire plus...
mais le titre est déjà présent et je me suis figuré l'ensemble comme assez clairement imagé, mais peu encore amené dans un contexte précis, ce que je repprocherais pour ce type de ciblage quoique : amener le propos trop tôt et ratatiner l'esprit du lectorat, ou l'amener trop tard et lui apprendre à patienter et chercher, tu as fais un choix qui va contre mon intuition, mais ça peut le faire...
je crois malgré tout qu'en tant que posage d'univers, il conviendrait d'être plus précis dès le début trop flou à mon goût, mais je me nuance car la suite m'a apporté des éléments satisfaisant mon impatience...

$2 : c'est peut-êtr elà où je me suis senti le plus perdu... on voit que tu gardes du mystère, mais est-ce suffisamment vibrant, peut-être pas... disons que le suspense n'est pas là où l'apothéose et le prestige m'ont transportés... en vrai c'est super poétique ce monde du nuage, mais soit ce n'est pas assez poétique pour moi ici, soit ça ne sert pas tant le scénario dans ma lecture

$3 : la tu amènes tout ce qui fait substance en beaucoup de littératures, le côté socio-politique du truc ; la narration prend un côté descriptif et triste, c'est le ressort de l'objectif du texte, c'est pas là où je m'attarde, parce que j'ai tendance à trop considérer le trop de pathos...

$4 : la mesure morale, la fatalité de l'existence, un certain stoïcisme qu'il est normal de considérer comme fatalisme lorsqu'il est trop pessimiste, ici c'est d'un bon effet classique du conte que tu uses, l'innocence des protagonistes impliqués dans le bon sens de l'histoire ; le père est la mesure de l'expérience, le jeune du renouveau, et on voit comme tu l'amènes, que c'est plus simple que des simples dichotomies comparatives, mais bien de relatives conceptions par divergences de points de vue ; le père est peut-être un peu aveuglé par le destin, que veut renverser l'enfant par saturation personnelle

$5 : ici j'avais survolé ce qui aurait pu me dévoiler la fin, donc je suis un peu mal à l'aise à commenter ce manque à moi même...

$6 : paragraphe plus ou moins nécessaire que celui-ci, je me demande si tu n'avais pas un petit coup de mou à ce moment là, peut-être était-ce la hâte d'en arriver à la fin ? il méritrait ptetr plus d'enthousiasme, quoi que ça coûte en longueur...

$7 et fin : bin là j'ai grimpé la dernière étape de choutitude de ton texte, et c'était agréable

voilou, pis j'avais deux trois idées en tête durant ma lecture et ma commentation, je n'arrive pas à les retrouver maintenant, mais peut-être popoeront elles suite à cet échange

en tous cas, ah oui, l'une des idées était que j'aimais personnellement trouver le nuage en tant qu'image de paix dans ta fiction, et non en tant que grisonnant effet un peu a priori pour moi : ici c'est le rêve qui incarne beaucoup de choses métaphysiques, psychiques, humaines, émotionnelles, bref...

je termine là avec l'envie de mettre une note sur vingt, ce que je peux être scolaire '_' mais non, pas de note parce que sinon tu vas pas lire mon commentaire ! ahah sacrés profs...

bye
.

Hors ligne Cendres

  • Comète Versifiante
  • Messages: 4 757
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #2 le: 07 Janvier 2021 à 08:04:37 »
Merci pour ton texte
De mon avis personnel, je trouve que la cible 8 - 10 ans ne va pas pour ton texte.
Il a un cote triste et bien qu'il parle d'écologie et des méfaits de la consommation, il sont trop dissimulé dans le texte.

On dirait un texte pour adulte.

Sinon il est bien écrit et se lit facilement
"Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou."
Albert Camus

En ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 715
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #3 le: 07 Janvier 2021 à 12:19:31 »
Bonjour Deofresh,


En effet, il me semble que tu as encore un gros travail d'humilité et de vocabulaire à réaliser avant de pouvoir t'adresser aux plus jeunes ; si cela te motive suffisamment, alors j'espère effectivement que les commentaires qui te seront apportés te feront progresser dans ce sens envisagé.


Citer
Sinon je prends tous vos commentaires et toute votre pinaille, j'aimerais bien le rendre parfait ce texte.

Ici, par exemple, tu présentes les choses sous une forme qui est extrêmement hors propos.

Lorsque certains membres font des commentaires un peu complexes qui demandent beaucoup de clarifications sur les détails, ils peuvent éventuellement évoquer leurs « pinaillages » sur des passages d'un texte qu'ils n'ont pas compris ou sur des détails qu'ils souhaitent discuter. Parler de «pinaillages » est une humble façon de reconnaître que leur commentaire pourrait ne pas être adapté aux attentes de l'auteur qui publie son texte, et qu'ils ont conscience que cela demanderait un effort de réponse de la part de celui-ci.

En revanche, lorsque tu parles de « notre pinaille » en désignant par ces mots l'effort de lecture qui est réalisé par chacune & chacun sur ce forum, le sens s'en trouve profondément changé car ce mot désigne familièrement le mauvais goût et l'ivresse du rustre. Un synonyme de pinaille serait piquette. Je reconnais qu'il n'y a que quelques lettres entre un mot et l'autre, et que cela peut facilement entraîner une maladresse de la part de celui qui ne maîtrise pas toutes les nuances de la langue...

Il y a dans ton texte trop de maladresses de ce type qui demanderaient un travail en profondeur sur le langage de façon à ne plus commettre ce genre d'impair à l'écriture, ça prend du temps, mais c'est un travail qui vaut vraiment la peine d'être fait.


Enfin, sur l'âge en tant que tel, je ne doute pas que tu t'adresses habituellement aux tiens, à ceux qui pensent comme toi, à moins de n'écrire jamais qu'aux autres qui penseraient différemment de toi tel un esclave qui ne dit pas ce qu'il pense, ce dont je doute fort.

Les enfants ne pensent pas comme nous, pas comme toi et moi, du moins pas encore... et c'est la raison pour laquelle écrire pour eux demande de faire un pont entre eux et nous.

Tu peux te poser une question simple qui développe largement les différentes échelles de compréhension de la jeunesse, qui a le mérite de pousser à l'humilité tout en étant un excellent exercice de narration : Pourquoi ?

Citer
     Il y a longtemps que les choses ne vont plus bien sur la steppe, il faudrait être aveugle pour ne pas se rendre compte qu’il n’y a plus d’eau, mais les nomades n’en parlent pas, ils ignorent le problème.
Pourquoi les nomades n'en parlent pas ?

Citer
     Pendant ce temps, Simbel regarde attentivement le visage d’Aibek. Donner au cherche-nuages, c’est quelque chose de difficile, c’est sacrifier ses rêves. On dirait qu’Aibek va pleurer. Lui et Gurnara étaient parmi les derniers des nomades avec un nuage. Simbel a le cœur lourd, il n’aime pas enlever leur nuage aux gens, mais il n’a pas choisi, il est le fils du cherche-nuages.
Pourquoi il n'aime pas enlever leur nuage aux gens ?

Citer
— Non, nous vivons mieux. Avant, les enfants mourraient jeunes et les mamans avec eux. Avant, nous ne pouvions pas lire et la maladie et le froid s’installaient dans les yourtes chaque hiver. Vendre nos nuages, c’est un mal nécessaire.
Pourquoi vendre des nuages serait mal et pas bien ?


Et voici pour de grosses pistes d'améliorations qui, je l'espère, seront un encouragement véritablement et nullement une source de découragement.

Il peut arriver que quelqu'un se décourage (comme c'est raconté dans ton histoire), c'est la raison pour laquelle j'espère que nos commentaires sont avant tout pour toi une source de créativité et de persévérance. ^^


Merci à toi pour cette lecture, et n'hésite pas à nous prévenir si jamais tu proposes une nouvelle version à la lecture, certains d'entre nous n'hésiteront pas à relire une deuxième fois s'ils y trouvent de beaux progrès valorisants. :)
« Modifié: 07 Janvier 2021 à 12:28:13 par Alan Tréard »

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 419
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #4 le: 07 Janvier 2021 à 17:48:49 »
Salut à tous !

@Dot Quote,

Merci beaucoup pour ta lecture et ton commentaire. Je vais moi aussi te répondre point par point :

1 — Il y a toujours des passages que l’on trouve soi-même faible dans un texte et en général, ça ne manque pas, les lecteurs s’en rendent compte. Effectivement, je ne suis pas très fier de cet incipit et je vais clairement le remanier. Je m’étais donné comme contrainte de faire court, c’était une erreur il semble que tu l'as ressenti tout au long du texte. Avec plus de place pour amener les images de ce monde, l’effet sera peut-être plus réussi.

2 — Pourtant je croyais ce passage assez important, on y comprend l’enjeu du sacrifice des nuages et ce qui peut pousser un nomade à s’en séparer. Hmmm, encore une fois, j’ai peut-être voulu faire trop court.

4 — Je suis content que l’aies remarqué, j’y reviens un peu plus loin …

6 — Et là, tu as mis le doigt dessus, je vais clairement revoir le texte sans contrainte de longueur.

Je suis content de voir que tu as été sensible à mon propos et que tu as remarqué mon usage du gris comme couleur du bonheur. Je ne voulais pas que mon conte ait de héro tout blanc et de méchant tout noir, de papa qui ne fait rien et de garçon qui sauve le monde, d’une steppe magnifique et d’une cité à raser; je voulais que le bonheur soit atteint dans la demi-mesure et la cohabitation, que le monde soit couvert de nuances de gris en somme. L’effet est plus ou moins réussi mais je suis ravi de voir que tu l’as au moins un peu noté.

Merci encore pour ton passage Dot, tu me donnes du grain à moudre.

À bientôt !

@Cendres

Merci de m’avoir lu. Tu confirmes une crainte que j’avais : j’ai complètement loupé ma cible. J’abandonne l’idée d’en faire quelque chose pour les enfants, mais pas l’idée d’en faire un texte qui me plaît.
Merci aussi pour tes compliments et à très bientôt, j’espère.

@Alan Tréard,

Je dois bien avouer que ton commentaire me surprend presque autant qu’il me blesse. Je ne vais pas faire l’innocent, j’ai effectivement composé l’introduction de mon post nonchalamment, je me sens parmi les miens ici et je ne pensais pas que mes mots puissent être si mal interprétés. Grave erreur de ma part, j’ai été blessant et j’en suis sincèrement navré. Ils sont nombreux les exemples de situations dans lesquels les mots perdent leur sens quand ils sont couchés dans un post, j’aurais dû mieux savoir…

Toutefois, si ton analyse du mot pinaille est très juste, que ce mot n’est effectivement séparé du mot piquette que part quelques petites lettres, je tiens à souligner le fait qu’il est ici employé dans une phrase qu’il serait peut-être judicieux de décortiquer avec autant de minutie. Ici, j’affirme bien prendre tous les commentaires et toute la pinaille dans le but de peut-être rendre mon texte parfait. C’est donc bien là la preuve que j’annonce avoir de l’intérêt pour toute forme d’apport, qu’il soit analyse fleuve ou simple remarque de « pinaillage », et je crie mon besoin desdits apports pour m’améliorer. Nous n’avons pas beaucoup interagis toi et moi, mais j’aimerais quand même porter à ton attention le fait qu’en prêt d’un an avec vous ici, je ne pense pas avoir fait une fois preuve de condescendance envers un lecteur.

Bref, je me permets d’ignorer donc ton procès d’intention et de me focaliser sur tes commentaires. Je les trouve très pertinents et je les garderai bien en tête au moment de retravailler mon texte, sois en certain.

Pour conclure, il est donc clair que j’ai raté ma cible, les enfants et que mon texte est encore très largement perfectible. J'abandonne cette idée donc. Mais ce n’est pas grave, je suis sûr de pouvoir faire de ce texte quelque chose de beau, pour les adultes cependant.


Merci encore et au plaisir tous !

« Modifié: 07 Janvier 2021 à 17:51:02 par Deofresh »
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne Dot Quote

  • Équipe Mammouth - Maquette
  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 6 185
  • ?
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #5 le: 07 Janvier 2021 à 18:14:30 »
ahah, yé, c'était top ça :
Citer
... et en général, ça ne manque pas, les lecteurs s’en rendent compte.
j'ai un mal fou à faire passer cette idée que j'ai accepté tout-à-fait naturellement d'évidence dans mes cours d'art ! le fait que surement par partage d'une sensibilité commune entre artiste et public, il y a ce phénomène incontournablement difficile car dépersonnifiant ! oui, car s'il faut aimer ce qu'on fait alors qu'on n'y parvient pas forcément, se manifeste l'angoisse de ne pas être maître de son art, ici de nos mots... et c'est très dur d'être satisfait de soi et de ce qu'on fait, et pour malheur parfois, il le faut car sinon le lecteur n'est pas non plus content... d'où qu'il faut : aimer ce qu'on fait ! mais comment ? l'amour n'est-il pas qu'une réaction à quelque chose qui nous touche ? eh bien non, moi je crois que c'est également quoique à l'opposé, un effort, non passif, un travail constant, qui consiste à trouver les raisons de cet amour reçu... et je crois que beaucoup de manque de motivation ou d'inspiration peut simplement être dû à ce manque de, non pas confiance en soi, mais bien de croyance, en soi... je suis ravi que tu aies cette intuition un peu métaphysique !

sinon pour rebondir sur ton explication en général, je suis également ravi de voir qu'il y a consciemment cette volonté appliquée à la transvaluation : tu pars d'un drame, et au lieu de ténébrer sans fin dans une fin soi-disant amorale ou juste pour la beauté du malheur, eh bien tu montre les ressorts pratiques de l'effort fourni pour arriver à une situation positive, où le danger est écarté... ça fait vachement hollywoodien, comme je le dis, et pourtant ce n'est pas ta manière de transférer ceci, qui est fondamental pour moi : tout texte a un impact, et ta manière de rendre positive ton idée, c'est-à-dire le dépliement de cet enthousiasme créateur autant que création, est à mon sens l'exemple à suivre pour atteindre des gris plus éclatants dans ce qui se fait d'autour une littérature qui reflète à mon sens trop un autre reflet de trop : celui de la sinistrose, ce mal humain de la culture de la misère, que j'exècre au plus haut point car subissant ses pires travers ou presque, et donc oui, je crois qu'à travers ce texte, tu transvalues très bien dans ce qui est écrit, le pessimisme issu d'un drame douloureux, advenant comme un mieux qui sort la tête de l'eau, si je puis dire...

bien à toi Deofresh

oh eh heu... je reconnais Alan dans le postillon de petits tranchants saisissants de douleur ; c'est à distinguer : il sait bien rendre sa sensibilité, et parfois, moi le premier, on peut tomber dans le cercle vicieux de vouloir lui rendre un pourboire, alors que non, il est tout bonnement un peu irrité à un coin pertinent de l'usage des mots, et il ne faut pas alimenter ces injustices lexicales, au contraire ! ce que tu as l'air de faire selon moi, j'espère qu'il en sera ainsi pour toi Alan, ahah car je me rappelle un peu à nous dans un passé où je faisais moins figure vertueuse que toi Deofresh ici ! c'est qu'on gagne en tolérance mutuelle donc ? huuuu
.

En ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 715
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #6 le: 07 Janvier 2021 à 21:33:04 »
Bonjour Dot Quote,


Citer
oh eh heu... je reconnais Alan dans le postillon de petits tranchants saisissants de douleur ; c'est à distinguer : il sait bien rendre sa sensibilité, et parfois, moi le premier, on peut tomber dans le cercle vicieux de vouloir lui rendre un pourboire, alors que non, il est tout bonnement un peu irrité à un coin pertinent de l'usage des mots, et il ne faut pas alimenter ces injustices lexicales, au contraire ! ce que tu as l'air de faire selon moi, j'espère qu'il en sera ainsi pour toi Alan, ahah car je me rappelle un peu à nous dans un passé où je faisais moins figure vertueuse que toi Deofresh ici ! c'est qu'on gagne en tolérance mutuelle donc ? huuuu

Ah ! Je crois que tu remarques qu'il t'arrive souvent de me porter des critiques, et tu sais combien il m'appartient de faire un travail sur moi-même également pour faire évoluer ma conception du monde.


À bientôt sur ton Nano pour la suite de ma lecture. ^^



Bonjour Deofresh,


Alors, je te prie de me pardonner si tu as le sentiment que mon commentaire sur la tournure de certains mots peut paraître «  procès d'intention ».

En vérité, la maladresse est le propre de la bienveillance, de l'intention bienveillante, de l'erreur involontaire, toute proposition de correction ne se fait pas nécessairement dans les larmes et le sang, parfois il suffit de prendre en compte la parole de son interlocuteur et d'y apporter une compréhension tolérante pour corriger l'erreur et non l'assimiler à une simple question de goût.


Tu me vois sincèrement désolé d'apprendre le fait que tu abandonnerais l'idée de t'adresser à la jeunesse : si mon commentaire était si long et si soigné, avec pinaillages sur la question des pourquoi ? c'est que j'avais bien l'intention de t'encourager, de te donner envie de t'adresser à la jeunesse, de t'enthousiasmer à l'idée d'écrire pour les enfants.

Cependant, puisque mon commentaire semble avoir eu l'effet contraire à celui recherché, je suis bien en difficulté pour démontrer que mes mots auraient atteint leur but, rude déception !

Eh ! Bien, on ne réussit pas à tous les coups, très déçu d'apprendre que tu abandonnes cette perspective humble mais épanouissante de la jeunesse.


Sur ce, je te souhaite bonne route sur la voie de la grande littérature, celle qui ne s'adresse jamais qu'aux grands et met de côté les petits. Encore merci à toi pour cette lecture, et merci pour tes mots d'une sincérité touchante. ^^

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 419
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #7 le: 08 Janvier 2021 à 13:01:48 »
Bonjour Dot, bonjour Alan,

@Dot Quote,

Merci encore pour tes encouragements. Je suis ravi de voir que l'on partage la même vision des blocages artistiques. Et puis le fait que mon texte ai pu, ne serait-ce qu'un peu, te toucher est une fierté ;).

À bientôt !

@Alan Tréard,

Pour avoir lu d'autres de tes commentaires, je me doutais bien que tu pensais bien faire, mais parfois, quand une corde sensible est exitée, il peut être dur de contenir l'amertume.

En tout cas, sache que j'étais sincère que je disais trouver tes remarques sur mon texte pertinentes et ce ne sont pas elles qui m'ont fait changer de cible. C'est plutôt l'unanimité des avis :D.

Toujours est-il que ce n'est pas un abandon, juste un changement de perspective. Je l'aime toujours bien ce texte et je vais clairement le retravailler !

Merci d'être repassé pour apporter ces éclaircissements. Ton sens de la diplomatie est incroyablement apaisant. Je ne garde personnellement aucune rancune. Les incompréhensions sont le lot de la communication sur le net après-tout.

À très bientôt j'espère !  ;)

En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne Samarcande

  • Chaton Messager
  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 887
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #8 le: 10 Janvier 2021 à 15:58:14 »
Salut Deofresh,

Merci pour ce texte très poétique : le titre m'a accroché et je me suis plongée dedans.
A ma première lecture je n'avais pas lu tes prémisses et j'était plutôt suprise de certains choix stylistique "le papa" au lieu de "son père"...etc
J'ai vu seulement ensuite que tu souhaitais écrire pour des 8-10 ans.

Je ne m'y suis pas encore essayée mais effectivement c'est un défi assez compliqué. Et comme les autres commentateurs, je pense qu'il y a encore du travail.
Si tu veux  faire une nouvelle pour adulte, je suis sure que tu n'auras aucun problème à adapter et j'ai hâte de voir ce que ça donnera.

Si tu veux en revanche te lancer dans l'aventure du récit pour enfants, voici ce que j'en pense:
Les enfants de 8-10 ans aiment généralement bien s'identifier aux personnages principaux: tu as mis un personnage enfant et c'est très bien, mais je le développerais un peu plus si j'étais toi, qui il est, quel est son rapport avec son père, avec sa terre, où est sa mère et surtout que ressent-il face aux événements dont il est le témoin (par exemple le sentiment d'injustice et d'impuissance qu'il ressent lorsque les nuages sont livrés à la Compagnie des Eaux ...etc)
J'essaierais de faire simple, mais pas simpliste, que ce soit dans le choix du vocabulaire, des tournures de phrases et des sentiments des personnages. (Oui je sais c'est hyper difficile, mais je suis toujours surprise de la capacité de compréhension des enfants des textes et situations :  et ils n'ont pas de problème à lire des textes dont ils ne connaissent pas tous les mots ).
En revanche je développerais bien certaines explications  dans un dialogue ou un paragraphe : ce n'est pas toujours évident à cet âge d'aller à la pêche aux informations ou de deviner ce que tu dis entre les lignes (qui est Aibek ? C'est quoi la compagnie des Eaux ?)

J'espère que ça peut t'aider. Sinon, j'aime beaucoup ce texte. Je le trouve très poétique et les bergers de nuages, c'est une super idée !



« Modifié: 12 Janvier 2021 à 19:13:52 par Samarcande »
«Trees are full of songs and we are not shy to seeing them.» (Elif Shafak - The island of missing trees)

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 419
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #9 le: 11 Janvier 2021 à 10:36:27 »
Salut Samarcande !

Merci beaucoup pour ta lecture et pour ce commentaire. Je suis content de voir que ce petit monde de nuages t’a plu. Je crois que moi aussi, plus j’y pense, et plus je l’aime bien je crois. Il mérite plus que ces maigres 1000 mots.

Donc quand tu dis ça :

Citer
Si tu veux faire une nouvelle pour adulte, je suis sure que tu n'auras aucun problème à adapter et j'a hâte de voir ce que ça donnera.

Ça m’encourage énormément. Merci.

Même si je ne pense plus me focaliser sur les enfants, je vais garder tes remarques en tête. Je suis d’accord que ça vaudrait le coup d’étoffer un peu certains personnages et surtout les ressentis de Simbel, même si le texte s’adressera aux adultes. Je pense quand même garder les choix stylistiques un peu enfantins (« le papa ») pour garder une patte particulière. Je vais expérimenter, voir ce que ça donne.

Citer
J'espère que ça peut t'aider. Sinon, j'aime beaucoup ce texte. Je le trouve très poétique et les bergers de nuages, c'est une super idée !

  :coeur:

Merci encore.

À bientôt Samarcande !
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne Kathy29

  • Buvard
  • Messages: 4
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #10 le: 12 Janvier 2021 à 17:59:28 »
Bonjour Deofresh,

Ton texte est magnifique. Il est vraiment venu me chercher. Pour moi ton texte parle de bonheur, malgré la tristesse qui se dégage des mots. Il parle que le bonheur ne vient pas des autres ni de ce que l'on possède, mais de nous.

Merci pour ce beau texte!
Kathy

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 419
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #11 le: 15 Janvier 2021 à 12:14:59 »
Bonjour Kathy,

Merci beaucoup pour ton commentaire qui me fait chaud au coeur. Je suis ravi de voir que j'ai su susciter en toi de telles émotions. Je voulais que ce texte soit mélancolique sans être dramatique donc vraiment, c'est un super compliment que tu me fais là.

À bientôt !
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne cyamme

  • Admin
  • Comète Versifiante
  • Messages: 4 454
  • marmotte insomniaque
Re : Le fils du cherche-nuages
« Réponse #12 le: 11 Janvier 2022 à 18:07:36 »
Hello Deofresh,

Je crois que ça fait un bail que j'ai pas commenté donc je passe par ton texte. En plus j'aime beaucoup la litté jeunesse, parfait !

Citer
Il n’y a qu’une dizaine de cumulus pâles qui ne donneront que peu de pluie.
Je suis pas fan du "Il n'y a" j'ai l'impression que tu te forces un peu sur le niveau de langue parce que c'est de la jeunesse et du coup ça tombe sur un entre-deux qui me fait bizarre (si c'est des 6 ans ton public cible de toutes façons, sauf exception, c'est pas eux qui liront le texte mais un adulte, sinon ça fait des trucs vraiment simples, il me semble).

Du coup ici j'aurais bien vu : "Seule un dizaine de cumulus pâles qui ne donneront que peu de pluie". (et si c'est pour des petiots, une astérisque avec en bas la définition de cumulus ?)

Citer
     Ils marchent tout le jour et arrivent chez Aibek. Quand il les voit arriver, Aibek se renfrogne : personne n’aime le cherche-nuages.
     Gulnara, la femme d’Aibek, est très malade
Hmmm, je croyais qu'ils étaient à cheval ? Si c'est le cas il chevauchent tout le jour, plutôt  ;).

J'ai parcouru sans faire exprès quelques unes des lignes de mes prédecesseurs et je les rejoins sur l'incipit qui me semble toujours un peu boiteux.

Citer
Le papa siffle entre ses dents et les aigles-bergers s’élancent. Ils encerclent les nuages d’Aibek et Gulnara et les ramènent vers le troupeau.
oui ! À partir d'ici je crois que c'est bon ! C'est une jolie idée et j'aime ta façon de la décrire.

Citer
     Simbel et le papa s’en vont
Pourquoi "le" papa plutôt que "son papa" ? On dirait que c'est le seul père existant dans ces steppes.

Je suis une terrible commentatrice alors je ne commente pas tout le centre du texte qui me paraît tout joli et poétique  :mrgreen:

Citer
     Simbel, lui, il a des rêves plein la tête, alors il les partage avec le papa, i
Hmmm, j'aime pas du tout ton incise "lui, il a des rêves plein la tête", ça me semble très convenu comme formulation et je trouve ça dommage parce que ça contraste avec l'idée toute belle des nuages qui caracolent. Je pense que tu pourrais vraiment jouer un peu plus avec les mots pour faire encore gagner un peu en force à ce texte !

Citer
Il parle, il parle avec tant de ferveur que la larme dans l’œil de papa se décoince
En revanche, la larme à l'oeil qui se décoince, j'aime beaucoup

La dernière phrase aussi, c'est beau le gris de l'espoir.

Merci pour ce texte !





Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 419
Re : Le fils du cherche-nuages [Version 2022]
« Réponse #13 le: 11 Janvier 2022 à 19:15:56 »
Salut Cyamme !

Merci beaucoup pour ta lecture. Je ne sais pas quel alignement d'étoiles ou quel instinct primal t'a guidée ici, mais il s'avère que je viens justement de passer les deux dernières semaines à retravailler ce texte. J'étais en train d'hésiter à ouvrir un nouveau sujet pour la nouvelle version tant elle diffère de l'ancienne, mais puisque tu remontes le fil, je vais en profiter.

Globalement, je me suis ôté toutes les contraintes que je m'étais fixées (public de moins de dix ans, taille, etc) et il en ressort que j'ai pris beaucoup plus de plaisir à écrire et le texte fait maintenant le double de taille !

Pour te répondre :

Citer
Je suis pas fan du "Il n'y a" j'ai l'impression que tu te forces un peu sur le niveau de langue parce que c'est de la jeunesse et du coup ça tombe sur un entre-deux qui me fait bizarre

C'est très juste. Je n'étais pas du tout dans ma zone de confort. Si je me suis affranchi de la contrainte de registre, j'ai toutefois essayé dans la nouvelle version de garder un "ton" un peu particulier avec des tournures de phrases qui peuvent parfois sonner enfantines (c'est aussi ce parti pris qui a motivé l'utilisation de "le papa"). J'espère que ça fonctionne.

Citer
Hmmm, je croyais qu'ils étaient à cheval ? Si c'est le cas il chevauchent tout le jour, plutôt ;).

Bien vu ! Celle-ci était encore dans la nouvelle version, c'est corrigé !

Citer
C'est une jolie idée et j'aime ta façon de la décrire.

Merci beaucoup ! :-[

Citer
Hmmm, j'aime pas du tout ton incise "lui, il a des rêves plein la tête",

Hmm, celle-ci aussi est encore dans la nouvelle version. Je vais devoir me creuser un peu le bonnet pour trouver plus joli.


Merci beaucoup pour ton passage Cyamme, j'apprécie énormément. Si le coeur t'en dit, tu peux relire la nouvelle version, sinon, ce n'est pas grave, tu m'as déjà beaucoup aidé  :mrgreen:

À bientöt !
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne Quaedam

  • Calliopéen
  • Messages: 467
  • Jean-Michel Palaref
Re : Le fils du cherche-nuages [Version 2022]
« Réponse #14 le: 11 Janvier 2022 à 22:32:54 »
Salut Deofresh ! Quel plaisir de te retrouver, tes mots m'avaient manqués :D

Au fil de la lecture :
Citer
Pourtant, Simbel est inquiet, il comprend très bien[ /b] que le cherche-nuage est soucieux. C’est vrai qu’il est toujours[ /b] sérieux, il ne sourit que rarement, mais ce matin plus que les autres, il fronce beaucoup[ /b] ses sourcils broussailleux et il ne fredonne pas en harnachant la jument.
Je trouve qu’il y a beaucoup d’adverbes dans ce paragraphe, je trouve cela un peu lourd, surtout dans une amorce.

Citer
Deux gros nimbus dodus et bien gris tournent autour. Aibek les attend sur le pas de la porte,
Linguistiquement, on a l’impression que « les » se rapporte aux nuages.

Citer
Aibek les attend sur le pas de la porte, les bras croisés sur sa poitrine d’ours.
[…] Quand il voit le papa et Simbel arriver, il se renfrogne, son visage se ferme : il sait ce que leur venue signifie.
Je trouve ça un peu bizarre que l’attitude d’Aibek change quand il les voit alors qu’il les attend. Peut-être qu’il devrait juste être posté sur le pas de la porte ou sembler les attendre.

Citer
Aibek les attend sur le pas de la porte, les bras croisés sur sa poitrine d’ours. Il fait un peu peur à Simbel. Quand il voit le papa et Simbel arriver, il se renfrogne, son visage se ferme : il sait ce que leur venue signifie.
Je trouve l’enchainement de phrases un peu désagréable. Il y a comme un zoom sur Aibek, puis Simbel (qui semblent interagir : l’un attend, l’autre a peur) et soudain, un gros dézoom ou Aibel les voit arriver (donc l’interaction n’a pas eu lieu). Pour moi, ça ne marche pas très bien.

Citer
il pensait que les nomades vivaient en harmonie avec elle que seuls les gens de la ville étaient assez bête pour ruiner l’environnement.
Manque une virgule avant « que seul » et un « s » à bête.

Citer
les gens de la ville étaient assez bête pour ruiner l’environnement
Je trouve que le terme « environnement » est trop moderne par rapport au merveilleux et au vocabulaire précédent. Ca brise l’immersion pour renvoyer le lecteur a un monde qu’il connait un peu trop bien.

Citer
« Pourquoi personne ne fait rien ? »
Alors ça, j’avoue, c’est la phrase qu’il m’a fait sortir du récit. J’avais envie de dire PARCE QU’ON POURRAIT FAIRE QUOI, GAMIN ? xD Ton lecteur ne sait pas comment les nuages fonctionnent, et on ne sait pas que Simbel le sait ! Peut-être qu’à la place, il devrait avoir la conviction qu’il peut faire quelque chose. Qu’il doit y avoir une solution ? Ou qu’il se promet de la ramener, d’avoir son propre bateau… Là comme ça, le parallèle avec notre réalité est trop fort, or, on sait déjà que ce monde n’est pas le nôtre, pire on ne sait pas que c’est le commerce de nuages qui a ruiné la mer. Bref, à mon avis, cette phrase n’est pas à sa place : elle casse l'empathie (Simbel sait quelque chose qu'on ne sait pas) et l'immersion.

Citer
Il parle aux citadins comme on ne leur avait jamais parlé, il les gonfle
J’avoue, j’ai un peu rit xD « Il les gonfle » veut aussi dire « il les saoule, il est relou » xD

Avis Global

Le point du papa :
Je vois que je ne suis pas la seule à relever ce "le papa" :D. J’avoue que ce choix (« le papa », « la maman )» me perturbe parce que je ne comprends pas pourquoi tu l'as fait ni ce que tu veux nous dire avec. Je trouve ça lourd, presque infantilisant, on a l’impression que ça s’adresse au lecteur avec ce déterminant alors que ce mot « papa » vient plutôt de Simbel qui ne devrait pas utiliser le déterminant pour le coût. Ca a un côté un peu déshumanisant, un déterminant accolé à un mot comme « papa ».

Et sinon...

Je trouve que l’idée est bien amenée et porteuse d'espoir aussi bien pour les enfants que pour les adultes : qu’avec des rêves, on peut recréer le monde, qu’il « suffit » d’en avoir, de ne pas oublier ce qu’on avait dans la tête étant enfant.
L’histoire des nuages est une très jolie parabole, je trouve qu’elle se prête parfaitement au lieu (la steppe) que tu as choisi, c’est à la fois poétique et dépaysant pour moi.
Toute la première partie est très intrigante, très belle et délicate : tu n’en dis pas trop sur « ce que sont les nuages », comment ils fonctionnent, pourquoi un cherche-nuage, etc. J’ai beaucoup aimé. Par contre, je trouve que la partie sur la mer est un peu… forcée. Comme si le parallèle être le monde des cherches-nuages et le nôtre se fracassaient en se rencontrant. Je me demande si tu ne devrais par être plus subtil (notamment avec le mot « environnement »), plus progressif peut-être dans sa présentation (Simbel demande ce qu’est se gros cratère, pourquoi y’a des bateaux, et que son père répond à regret / qu’il est étonné que son fils lui en parle / que c’est « normal » / « comme ça depuis longtemps ») et d’amener le remède différemment ( « est-ce qu’on peut ramener la mer ? » plutôt que « pourquoi personne ne fait rien »).
La fin est plutôt jolie même si un peu trop individualiste pour moi. J’aurais presque préféré que la foule face échos des mots de l’enfant, qu’on voit la rumeur gagne de proche en proche, des crient qui s’élèvent et tourbillonnent autour de Simbel, et pas juste Simbel, en héros. Mais c’est un goût très personnel, et peut-être pas assez fort pour un jeune lecteur (peut-être vexant de voir ses propos repris ?)

En tout cas merci pour cette lecture :D Et comme d'habitude, mes commentaires ne sont parlent que pour moi et sont le reflet de mon avis personnel. Je te laisse juge de prendre ou laisser  :calin:
A bientôt  :coeur:

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.017 secondes avec 22 requêtes.