[Alan Tréard]

Ah ! Ma chère Milora, je fais ce que je peux, je ne suis pas parfait, hein.

[Ambriel]

Je plussoie Milora


Enfin je plussoie les autres aussi, en fait, mais je fais partie des gens qui disent "ben non c'est pas systématique chez toutes les femmes, ça dépend des endroits."

[Alan Tréard]

Milora et moi, on n'est pas toujours d'accord sur tout, mais c'est normal, hein, ne vous en faites pas. Désolé, n'hésitez pas à prolonger le débat, je pense que ça nous fait du bien à toutes & à tous.

[elodie janssens]

Je suis du meme avis que Milora et je plussoie Ambriel. Parce que c'est exactement ce que j ai constaté selon mon experience personnelle.

Enfin je plussoie les autres aussi, en fait, mais je fais partie des gens qui disent "ben non c'est pas systématique chez toutes les femmes, ça dépend des endroits."

Ca dépend des femmes, des hommes, des lieux, des mentalités, des éducations, des intentions réèlles, des sentiments et ressentis selon la situation...
le malheur que que ce sujet a tendance a etre simplifié et donc banalisé, je pense.

[anlor]

Bah disons qu'à un moment ça dépend surtout de ce qu'on dénonce et combat. Si c'est "l'insécurité" (haha, le beau mot) dans la rue, oui, je comprends à la limite le danger de l'amalgame (quoi que des fois j'ose espérer que les gens sont pas si cons). Si par contre on parle du sexisme en général, les trois "mademoiselle je vous trouve charmante", ouais, il faut les combattre aussi, parce que c'est symptomatique d'une inégalité homme/femme, et c'est pas non plus tolérable.

EDIT : sachant aussi que de toute façon, le premier problème découle du deuxième.

[cyamme]

Je plussoie un peu tout le monde et surtout Mil. Par contre, je suis pas d'accord avec le fait que la discussion mette l'accent sur la tenue. D'une part, parce que de mon experience personnelle, c'est rarement le facteur principal qui fait que je suis plus ou moins "abordee" (il y a plus le quartier, l'heure et mon attitude : quand j'etais plus jeune, quand je suis pas en forme et toutes les fois ou je suis plus "vulnerable" on tendance a augmenter bien plus le nombre d'occurrence du probleme que les robes ou les jupes que je eux porter (meme, a la limite, en robe/talons, je suis plus tranquille)) et surtout parce que ca devrait vraiment pas etre le probleme.

Milena, par exemple, tu tiens un discours tres feministe revendicateur mais tu dis quand meme :

Et ceux qui me connaissent savent que je suis pas du genre à porter des vêtements osé : je suis en jean basquet, avec une veste.

et je trouve ca super genant comme precision. Se prendre une main au cul/sur les seins, se faire attraper par le bras, acculer dans une rue ou suivre, c'est intolerable quelle que soit la tenue !

En revanche, parfois il peut y avoir des mecs ou des filles qui draguent de facon non oppressive ou sexiste/dominatrice et je vois pas le probleme. Pour moi, l'idee c'est de dire que c'est chouette si on peut continuer a interagir dans la rue avec les autres et echanger quelques mots avec des inconnus s'ils en ont envie. Faut juste pas forcer qui que ce soit ni mettre les gens dans un rapport de domination.

Du coups, j'ai envie de renvoyer encore une fois vers le tres chouette projet crocodile

[milena-owein]

T'inquiète y'a pas besoin d'aller si loin

Ravi que tu vive dans une société aussi progressiste

[Loïc]

Si tu réponds aux femmes de ton entourage comme à celles du forum, pas étonnant que tu ne sois pas au courant.

Par ailleurs, je ne vois pas en quoi le fait que le système d'oppression soit plus fort en Arabie Saoudite annule le fait qu'il y en ai un en France.

[Verasoie]

C'est parce que dans la campagne profonde, le harcèlement a lieu au sein de la famille et ne se sait qu'après 15 ans 

(#cestclichémaisjeparleenconnaissancedecause)

[Kailiana]

D’un autre côté, je serais bien en peine de citer un seul cas de harcèlement ou d’agression sexuelle qu’aurait subi une personne de mon entourage.

C'est possible que personne de ton entourage n'en ait subit (si c'est le cas, tant mieux). Ceci étant, que tu ne sois pas au courant ne veut pas dire qu'il n'y en a pas eu :
- ça n'arrive pas tous les jours
- on le dit pas forcément, parce que 1) il faut avoir confiance en la personne à qui on le dit 2) on n'a pas forcément envie de s'appesantir dessus. C'est arrivé, ok, on a envie de passer à la suite.
- je pense qu'on échange plus facilement avec les personnes susceptibles d'avoir vécu les mêmes expériences
Bon c'est peut-être mon point de vue très perso pas généralisable mais moi dans les rares cas où c'est arrivé, je l'ai gardé pour moi, parce qu'à côté je vivais ma vie et voila. A la limite j'aurais pu le dire juste après genre "ah tiens tu sais pas ce qu'il m'est arrivé aujourd'hui", de la même manière que tu dis "ah tiens j'ai mangé une pomme", sauf que la pomme ensuite elle te reste pas en travers de la gorge 

Hum je m'exprime très mal mais bref, la conclusion c'est : c'est pas parce que tu n'es pas au courant qu'il n'y a rien.
(même si je pense effectivement que dans les petites villes ça arrive moins souvent.)

(lol Vera. Enfin pas lol mais bref  )

[cyamme]

En fait, versus, je comprends pas bien ton propos.... quand tu dis qu'il faut parler de l'Arabie saoudite et pas de la France, j'ai un peu l'impression que c'est une façon de dire qu'en France tout va bien et qu'il n'y a aucun problème. Or, s'il y a beaucoup de choses très chouettes en France et qu'effectivement c'est mieux d'être une femme ici que dans pas mal d'endroits sur Terre, il y a quand même un certain nombre de situations qui sont pas normales ou admissibles et dont tout le monde n'est pas forcément au courant.
Certes, toutes les interactions hommes-femmes ne sont pas de l'ordre de l'oppression et heureusement. Reste que ça arrive, et que tu ne le sais pas forcément. Si tu demandes aux personnes de sexe féminins sur ce forum qui a déjà eu des ennuis de ce style, tu seras sûrement surpris.
Pour te donner un ou deux chiffres, histoire de pas être juste dans le sentiment personnel :

selon une enquête publiée par l’INED à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes [...] 62 000 femmes déclarent avoir été victimes de viol ou tentative de viol dans l’année, et ce chiffre atteint même 580 000 lorsqu’on étend à des agressions sexuelles (attouchements, baisers ou rapport forcé...)

Si jamais tu préfères L'express, "Une étude menée auprès de 600 femmes de Seine-Saint-Denis et d'Essonne révèle que toutes ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle dans les transports en commun" (enquête du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes). Du coup, il me semble que oui, il y a un bien un souci non négligeable même si il n'y a pas lieu de diaboliser les hommes ou d'exagerer les choses. Il faut juste signaler les faits. D'ailleurs, paradoxalement, je me retrouve dans une position bien plus vindicative en réaction à ton post que je perçois comme minimisant les faits que je ne l'aurais été sinon.

Quant à la dernière phrases de ton message à propos des deux fois ou tu as été dans une situation où tu étais en danger, je prends ça comme une sorte de leçon "vous avez qu'à gérer comme moi au lieu de geindre". Je vois pas le rapport avec l'état des prisons qui sont, d'ailleurs, bien trop pleines.

[Doctor Grimm]

Ca doit être bien d'être un mec quand même, même quand 15 nanas exposent leur ressenti et leur expérience on a le droit de dire qu'elles ont tort et que ce qu'elles vivent c'est pas la réalité.

Heureusement que t'es là pour nous éclairer Versus, on serait tellement connes sinon 

[Loïc]

Il faudrait quoi pour toi, pour caractériser un état d'oppression généralisé ?

Des salaires plus bas ? Un accès aux postes les mieux rémunérés plus difficile ? Que les femmes soient en majorité les victimes des crimes violents, en majorité commis par des hommes ? Que les instances décisionnelles publiques ou privées soient dominées par des hommes ?

Oh wait, tout ça c'est le cas.

[Milora]

(Je plussoie Cyamme sur tout, tout, tout ! )

Je pense que c'est pas la peine de laisser le ton monter dans la conversation (parce que c'est pas en disant "mais si, j'ai raison, tu veux pas comprendre" qu'on convainc qui que ce soit...)

Disons, je pense, versus, qu'il faut distinguer deux choses :
- égalité juridique, liberté des droits sociaux, liberté de moeurs. Tout ça, en effet, en France, ça marche : il y a égalité des hommes et des femmes, ça a été établi lentement au long des deux derniers siècles. Maintenant, une femme peut avoir ses propres biens immobiliers, divorcer, avoir accès à tous les métiers, avoir des petits copains sans être mariés, être mère célibataire, porter une jupe courte sans être mise en prison, etc. Effectivement, c'est bien vrai, faut pas minimiser tous ces acquis, par rapport à d'autres temps ou d'autres sociétés !
- l'inégalité qui subsiste, elle est dans les mentalités. C'est un peu comme ça pour tout droit social : y a un combat, puis ça passe dans la loi, puis il faut un moment pour que ça passe dans les moeurs. Et là, y a encore du boulot (même si avec la mode actuelle du "pouvoir aux femmes" y a sans doute une prise de conscience). Comme disait Loïc, les femmes ont moins accès que les hommes aux postes à responsabilités, il n'y a pas encore égalité des salaires, il y a des endroits où une femme seule peut pas se promener tranquillement dans la rue (je te rejoins sur le fait que ça dépend des lieux), l'image de la femme dans beaucoup de médias est souvent - encore de nos jours - ramenée à un objet sexuel, etc. etc. C'est de ça que parlent Loïc, Grimm et les autres personnes qui ont marqué un désaccord avec tes propos. Je suis d'accord avec toi, versus (je crois ?) sur le fait qu'il faut pas tout mettre dans le même panier, mais la vogue actuelle du féminisme est aussi là pour mettre en lumière tout ce qui "ne va pas encore bien" dans l'égalité hommes/femmes, même dans nos sociétés.

À mon sens, la question du harcèlement dans la rue peut correspondre à l'un ou l'autre des tirets, selon sa gravité. Si c'est un gars relou qui met la fille en situation de malaise (genre comme le décrivaient Milena ou Anlor), on est dans le premier tiret (c'est une forme d'agression contre les femmes et c'est pénalisé par la loi). Si c'est plus comme ce que relevaient Kailiana ou Cyamme, des situations où la femme sent qu'elle est un peu considérée comme un bout de viande dans la rue, alors on est dans le deuxième tiret, celui où faudrait encore faire passer dans les moeurs que les femmes - comme les hommes - ont pas à être considérées comme des femelles avant d'être des individus. Ici, certains emploient le terme "d'oppression" parce que cette différenciation sexuée va avec tout un tas d'états de faits qui, statistiquement, favorisent les hommes (salaires plus haut, plus de valorisation dans le métier, etc. etc.). C'est à débattre, disons.


Ceci dit, personnellement, pour ce que j'ai mis dans le deuxième tiret, je me dis que les hommes aussi devraient se bouger pour sortir de l'image "de l'homme, le vrai" qu'on leur assène. En tant que femmes on s'insurge d'être présentées dans les pubs comme la douce maman qui fait le ménage ou l'objet sexuel des pubs pour parfums, ou comme la nunuche qui ne pense qu'au shopping. Mais l'image de l'homme - qui est fort, qui a une grosse voiture, qui se fait obéir et tombe les meufs - même si elle s'accompagne d'un modèle de dominant, je la trouve vachement pernicieuse aussi. Et quelque part, plus insidieuse, parce que comme James Bond est présenté comme un mec cool, on sent pas le besoin de se rebeller contre l'imposition d'un modèle social où faut être le mâle dominant et aimer le foot et les belles voitures et surtout pas la danse ou le rose sinon on est pas un vrai homme...
Enfin bon, je dévie.

[anlor]

Bah le fait que les hommes souffrent du sexisme c'est pas une nouveauté (et ça dévie pas du sujet).