[pehache]

Monde lobal



oh je sens je pressens j’imagine
labyrinthes d’effluves
de sirènes
de sillages d’abîmes
la paume de mes doigts cherchant sur tout le globe
de tout bouquet l’absente  un ligament perdu
une partie de moi arrachée dans le sang
retrouvée quand mes doigts te caressent le lobe
de l’oreille percée
d’un œil ténu qui me prend m’emporte
dans son orbe

j’attends que l’infini comme toi se dérobe

tu es nue je t’embrasse
et je sens
la paume de mes doigts qui s’ouvre se résorbe

je me dissous béat dans ta beauté palpable
ainsi que pas d’oiseaux dans le ciel ou le sable

[Fried]

Il est très joli ton monde lobal, je me suis laissé entrainer dans son orbe au détail comme au global 

[pehache]

Merci camarade.

[Cyr]

"Je me dissous béat dans ta beauté palpable
ainsi que pas d’oiseaux dans le ciel ou le sable"

C'est un beau passage.

[okho]

Beau et angoissant à la fois, quel texte ! J'ai pensé à la musique de Bach, à la poésie de Bataille. Beaucoup de sensualité mais une sensualité âpre, tourmentée, exigeante.
Des échos vraiment bien pensés ("la paume de mes doigts cherchant sur tout le globe" - "retrouvée quand mes doigts te caressent le lobe", par exemple).
Les première et dernière phrase sont magiques (surtout la dernière).
Merci pour ce texte.

[pehache]

Merci à vous, Cyr qui ne m'apprécie jamais que par éclats, okho pour son enthousiasme.

[Swash]

Trop d'épithètes ! 

[pehache]

5

[Rémi]

Salut Pehache !

Voici un poème que l'on a envie de relire et relire encore - enfin moi.
J'aime les volumes, les anfractuosités, la douleur et la sensualité.

Et quelle beauté pour cette dernière strophe...
Ces deux alexandrins pour conclure un poème au rythme changeant (les autres alex s'y fondent, plus discrets).
Retour à la stabilité, à la symétrie pour cette dissolution dans le beau.

l’absente  un ligament

deux espaces ici, est-ce voulu ?

Bref, j'aime beaucoup.

Rémi

[pehache]

Merci Rémi. Bien aimable à toi de faire remonter cet ovni.
Oui, je les voulais pour aérer, ces deux petites espaces. (Chouette, pour une fois, tu ne relèves pas une erreur ou pas tout à fait puisqu'elle est volontaire!)
(J'ai tjs des soucis avec la mise en page sur le forum, déjà que je ne suis pas très doué ou pas très pointilleux sur le sujet...)

[Cyr]

"j’attends que l’infini comme toi se dérobe"

"je me dissous béat dans ta beauté palpable
ainsi que pas d’oiseaux dans le ciel ou le sable"

Ces vers sont très beaux. La poésie, c'est un peu parfois comme si elle avait sa vie propre.

[pehache]

La fois précédente, les deux vers t'avaient déjà accroché(e).

[Andreas]

Bon accrochjour à toi Pelache


 Cyr ayant cité par deux fois les vers superbes qui m'ont  le plus plu,  je ne te dirai que mon plaisir à te lire .


Bonne journée à toi .

[Luv]

J'adore ce poème ou presque.

(Ce mouvement coule moins à mes oreilles : "retrouvée quand mes doigts te caressent le lobe
de l’oreille percée
d’un œil ténu qui me prend m’emporte
dans son orbe" )

De la grâce…   merci,

Luv