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Auteur Sujet: Blackfoot  (Lu 4673 fois)

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Blackfoot
« le: 11 septembre 2016 à 18:33:02 »
Blackfoot


 
Donc, Blackfoot est un groupe de Southern Rock à tendance Hard Rock, fondé à Jacksonville, Floride, en 1970 et composé de Greg T. Walker à la basse, de Jackson Spires à la batterie, de Ricky Medlocke au chant et à la guitare, et de Charlie Hargrett à la guitare. La plupart des compositions sont assurées par Medlocke et Spires. Le groupe s'est dissout en 1984, et même si d'autres albums sortiront par la suite, vous comprendrez aisément en regardant cette timeline et ce clip, que bon bah on s'en fout, Ricky Medlocke a trouvé un moyen de faire son beurre après le déclin du groupe, grand bien lui fasse.

 

 
No Reservations, un « one shot » parmi les sept (1975)

 
«Yes look at the land and see the destruction in a land that once was mine...You killed our fathers, raped our mothers »
 
 
Avant d'aborder ce premier album, il me semble important de préciser une des grandes particularités du groupe : Blackfoot compte trois amérindiens dans ses rangs, Spires (Cheyenne et herokee), Walker (Eastern Creek) et Medlocke (Sioux). Le nom Blackfoot a d'ailleurs été choisis en référence à la tribu du même nom (désolé pour nos amis les pieds noirs).

 Cet héritage se ressent ainsi dans l'album No Reservations (littéralement : « Pas de Réserves »), et sa pochette en dit long sur l'engagement du groupe. On y retrouve des dizaines de tipis, collés et regroupés comme des immeubles et traversés par des routes bitumées. On a donc là une caricature des réserves d'indiens visant à les dénoncer. Les différentes couleurs des tipis pourraient représenter les différentes tribus indiennes qui ont parfois été regroupées, alors qu'au final elles n'avaient pas grand choses à voir, mais rien n'est moins sûr.
 


La pochette de l'album No Reservations

Cet engagement se ressent particulièrement dans la chanson Indian World. Pourtant, par la suite, le groupe ne fera plus référence à cette culture, que ce soit par ses pochettes, ses titres d'albums ou ses textes, ce que je ne m'explique absolument pas. Je n'ai trouvé aucune info là-dessus.
 
 
Au niveau de la musique en elle-même, on est sur un son blues rock (comme dans Blummed Out, un titre bonus) mêlé d'un southern rock naissant, encore bien loin des sonorités hard rock qui feront plus tard l'originalité et la renommée du groupe. On retrouve donc assez traditionnellement des chœurs, de la guitare sèche et des solos assez simples, comme dans Not Another Maker. On sent pourtant déjà une certaine attirance pour les solos endiablés et une batterie qui ne donne pas que le rythme dans l'ombre, notamment dans I Stand Alone, ma chanson préférée de l'album et du groupe. On sent clairement deux parties dans cette chanson, la première plus classique et la deuxième consistant en gros en un solo de guitare électrique de quasiment 3 minutes. La première amène peu à peu la deuxième, laissant au fil de la chanson la guitare au son bien aigu comme on aime prendre le dessus, jusqu'à être maîtresse de la chanson à partir de 4''50'.
 
 
Pour un premier album, on est sur de la très bonne qualité, avec une assez bonne polyvalence et déjà un groove qui commence à se trouver. Il n'aura cependant pas un bon accueil critique et  commercial et la maison de disque du groupe rompra leur contrat, ce qui explique en partie le prochain album quant à sa qualité.
 
 
 
 
Flyin' High, un atterrissage forcé au goût d'échec (1976)

 
Après l'abandon de leur maison de disque, Blackfoot a du en trouver une autre rapidement, et leur deuxième album s'est peut-être fait un peu vite. S'il reste de bonne facture, on perd tout le message pro-indiens du dernier album, et il manque clairement quelque chose. L'album sera ignoré par le public et la critique sera loin d'être unanime. On retrouve le son du dernier album, sans la touche d'originalité qui faisait mouche dans I Stand Alone ou Railroad Man. Des chansons comme Feelin' Good ou Madness restent agréables à écouter, mais elles ne résistent pas au reste de la discographie du groupe, trop semblables et inférieures à la fois. On sent tout de même une certaine progression dans la voie d'un rock plus agressif, malgré des ballades à la Mother.
 
 
Objectivement, cet album est un bon album de southern rock, assez classique et sans vrai sursaut d'originalité. Ça reste bien plus que simplement écoutable mais Blackfoot a fait et fera tellement mieux, qu'on ne peut pas en profiter pleinement.
 
 
 
 
La Trilogie Animale
 

 

 
 
 
Les trois albums de la trilogie animale

 
Blackfoot Strikes Back (1979)

 
Trois ans après leur dernier album, Blacfoot revient avec Strikes, avec leur nouveau label, Atco (label qui restera le leur jusqu'à leur dissolution). L'album compte, peut-être par prudence, trois reprises ; I Got A Line On You (Spirit), Pay My Dues (Blues Image) et Wishing Helll (Free). C'est à partir de cet album que la renommée de Blackfoot commencera à grandir, et qu'ils s'imposeront sur la scène Southern Rock avec les sonorités hard qui pointaient déjà dans leur premiers albums.
On peut y voir un nouveau départ, celui de la « trilogie animale » Strikes, Tomcattin' et Marauder, leur pochette représentant chacun un animal (un cobra, une panthère noire et un aigle royal). Leur son lourd et agressif se fait plus définitif et ferme, s'assumant pleinement, avant d'atteindre, un an plus tard, son apothéose avec Tomcattin'.
 
 
Outre les reprises, cette évolution de leur style se ressent particulièrement dans Train Train (un des plus grands tubes du groupe) et Road Fever. Des ballades font aussi leur apparition, avec Left Turn On A Red Light et la géniale Highway Song. La chanson suit globalement le même canevas que I Stand Alone, la chanson semble se terminer et la guitare prend le relais pour un solo assez long. Personnellement je suis fan.
 
 
Tomcattin' (1980)
 
 
Dès le début l'album annonce la couleur avec un Warped qui vous débouche joyeusement les tympans, à grand renfort de guitare bien grasse et de riffs entêtants. La voix de Medlocke devient puissante et brutale, collant parfaitement à l'ambiance. Bref, vous l'aurez compris, cet album est mon préféré du groupe (et le premier que j'ai découvert).
 
 
Dans la veine de Warped, on retrouve Street Fighter (non, pas une b.o du jeu :huhu: ), Gimme, Gimme, Gimme (non, pas une reprise d'ABBA :huhu:), Fox Chase (non, pas... enfin si) et Reckless Abandonner. Un album très puissant, donc, porté par un duo de guitaristes Medlocke / Hargrett, nous livrant solos fous sur fond de riffs bien gras, supportant voire supplantant la voix de Medlocke, tantôt puissante et sauvage, parfois pleine de contrôle. Contrôle illustré par la ballade aux sonorités bluesy Spendin' Cabbage.

 
On note l'apparition pour l'apparition pour la deuxième fois (après Train Train dans Strikes) de Shorty Medlocke, grand père de Ricky de son état, dans Fox Chase, en intro et à l'harmonica.

 

 
Marauder (1981)

 
« With a tear in his eye and a gun in his hand, so ends the diary of a working man »
 
On sent dans cet album que Blackfoot a gagné un peu plus en maturité, avec une maîtrise encore plus grande sur les différents titres, et une plus grande variété de styles.
Bien sûr, on retrouve toute la fougue de Tomcattin' dès l'entrée quand le groupe nous souhaite joyeusement un Good Morning qui décape, ou dans des titres comme Dry County ou très groovy Too Hard To Handle. Mais c'est dans des morceaux comme Rattlesnake Rock N' Roller qu'on ressent vraiment cet enrichissement de leur style. Le duo de guitares garde les sonorités hard rock qu'on lui connait, mais un piano endiablé et des cuivres foufous viennent s'inviter dans les refrains comme dans les couplets, ajoutant une touche blues au quatuor de southern rock. Le morceau est déjà un joli bordel, mais Shorty Medlocke s'y invite tout de même, nous gratifiant d'un solo de banjo en introduction au morceau. Et le morceau devient encore plus personnel pour Ricky, car c'est lui le « Rattlesnake » (serpent à sonnettes).
 
 
Ce n'est pourtant pas ma chanson préférée de l'album, non, car son véritable point fort se trouve dans ses ballades. Plus chargées en émotion encore que celles de Strikes, on en retrouve deux : Searchin' et Diary Of A Working Man. La première est assez classique, évoquant un vagabond rejetant la société, et Medlocke arrive à nous faire pas mal vibrer dans les refrains.
Les ballades de Blackfoot atteignent cependant leur acmé dans le puissant Diary Of A Working Man, qui conte une tranche de vie ouvrière. Les paroles sont fortes et dures, le personnage a tout perdu, le texte se doit d'être cru. Parfois cruel, même, dans ces deux vers, qui je trouve, montrent une très jolie trouvaille stylistique : « And as he wakes whith a scream/To only realize it's juste reality ! ». Le fait que le texte soit rimé fait qu'on attends cette rime, et automatiquement, on pense à dream pour venir après scream. Mais l'apparition brutale de reality nous montre tout le désespoir du personnage et cette réalité qui s'abat sur lui, sans concessions. Le chanteur parvient à osciller entre la douleur et la violence qu'il ressent, notamment après le pont, où il est pris d'une rage soudaine, nous rappelant soudainement à la violence que peut exprimer Blackfoot.
 
 
Siogo et Vertical Smiles : la fin de Blackfoot (1983-1984)

 
La trilogie animale qui avait fait toute l'essence et la renommée de Blackfoot devait bien se terminer un jour. Sentant, à tort ou à raison, la vague southern rock qui les avait portés jusque là s'essouffler, les membres du groupe décident de se tourner vers d'autres horizons, et un nouveau membre fait son apparition au clavier, Ken Hensley.
En écoutant Siogo, on se dit que ça peut encore aller, quelques morceau restent dans la veine du vieux Blackfoot, mais on sent que le bon cépage tourne peu à peu au vinaigre, dès l'intro, avec Send Me An Angel et son synthé.
Avec Vertical Smiles c'est Charlie Hargrett qui se fait la malle, avec en prime une mention «Thanks to Charlie Hargrett for fourteen years of dedication and agony» dans la pochette de l'album. Au niveau de la musique, on retrouve du mauvais métal, mélangé avec un synthé décevant, on peut officiellement déclarer que le Blackfoot qu'on aime est mort..
Rien qu'au niveau des pochettes, on sent une rupture. La pochette de Siogo est on ne peut plus classique et médiocre, elle aurait pu aussi bien ne pas être là, tandis que celle de Vertical Smiles est inutile et stupide (pour ne pas dire abjecte).

 

 

 
Mais ce n'est pas pour ces deux albums que j'ai voulu vous faire découvrir Blackfoot, loin de là ! Oubliez ce qui est venu après et foncez sur No Reservations, Strikes, Tomcattin' et Marauder, vous ne serez pas déçu !

 
« Modifié: 12 septembre 2016 à 18:24:16 par Zagreos »
aucun : les artichauts n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Ce ne sont pas des cadeaux et on ne peut pas faire de Père Noël en artichaut.

Hors ligne Miromensil

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Re : Blackfoot
« Réponse #1 le: 10 décembre 2016 à 12:04:55 »
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vous ne serez pas déçu !
En effet ^^ J'ai écouté  No Reservations, Strikes et Marauder pour le moment (Marauder j'ai tout le temps envie de le prononcer à la française huhu). Mes préférées sont celles que tu as mises en avant et j'aime particulièrement aussi "I got a line on you" et "Diary of a working man". Merci pour la présentation ! 

 


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