Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

06 Octobre 2025 à 21:19:44
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Alinea

Auteur Sujet: Alinea  (Lu 3042 fois)

Hors ligne Menthe

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Alinea
« le: 27 Mars 2009 à 19:00:40 »
Bonjour à vous tous !

Aller, je me lance : j'avais envie. Avoir un premier aperçu de ce que donneront nos futurs échanges, quoi de plus intéressant ? C'est comme prendre la température, voir comment je serai accueillie. Hihi.

Je vous livre donc ma nouvelle "Alinea" qu'officiellement j'avais rédigée suite à un thème commun déterminé sur le forum où j'étais précédemment inscrite (j'avais lancé l'idée et on m'a répondu positivement en me laissant le choix de thème : suite à de nombreux tests de-ci de-là j'ai échoué totalement PAR HASARD (je vous assure ! ) sur le cultissime thème : "Sombre". J'ai pas pu faire plus original, c'était la loi du hasard, hein... ).

A vos lunettes !






La porte s'ouvre dans un soupir silencieux et il apparaît, morne, fatigué. La journée a été longue, les problèmes nombreux, et la solitude de son appartement ne le console pas. Il fait sombre autour de lui. C'est ainsi: il n'éclairera pas. Il n'aime pas mettre en lumière son attente de quelque chose, ce quelque chose si quelque chose, c'est-à-dire si indéfinissable qu'il ne saurait lui mettre un nom dessus. C'est une image, c'est une idée, une sensation, une impression, c'est sentiment, un quelque chose et c'est peut-être cela son plus grand problème.

Car quand on est écrivain, ne pas savoir étiqueter la juste émotion du bon mot, c'est foncer dans le mur, c'est aller à sa perte.

Sur sa table, longue noire et lustrée, un cadeau de sa mère pour sa nouvelle vie comme il faut, moderne, occupée et incolore, inodore, il y a une bouteille d'eau. Il la rafle au passage, et engloutit sans y penser une rasade du liquide transparent qui fait écho à la faible lumière qui filtre entre les volets clos.

Un regard alentours, et il pousse un long soupir intérieur. Tout est silencieux, tout est vide, comme suspendu dans le temps et il ne trouve pas de place dans cette grande pièce qui prend la poussière tant la vie lui manque. Là-bas un placard où il range ses manuscrits, noir bien sûr, c'est encore sa mère qui lui a choisi, et puis dans le coin une lampe posée sur un tabouret. Il ne l'allume jamais. Il se plait à penser qu'elle lui brûlerait les yeux en éclairant son néant.

Cette pièce est un espace vide. Il est un espace vide.

Il s'affale dans le canapé et lui arrache au passage un gémissement. Il sent encore le neuf, il est peu utilisé, et à chaque fois qu'il s'y échoue, le même cri lui échappe, celui du pas habitué au dérangement. Alors, monsieur canapé, toi aussi tu ne me connais pas? Toi aussi tu fais partie du grand néant.

Et, comble de l'ironie, le canapé est blanc.


Il attend. Il attend quelque chose.Mais ce quelque chose est indéfinissable, puisqu'encore indéfini.Le temps passe, il entend le tic-tac tranquille de la grande aiguille sur l'énorme horloge métallisée qu'une collègue lui a offert suite à son dernier prix littéraire. Une pièce unique, fait main. La classe quoi. Mais il ne la regarde jamais. Elle ne lui sert à rien, sinon à souligner que le quelque chose tarde encore dans sa vie.

Parfois l'impatience le gagne. Il essaie de s'imaginer avec son quelque chose. Il l'aura trouvé, ça y est, enfin. Il était temps. Temps de quoi, bien sûr personne ne le dit parce que personne ne le sait. Le quelque chose vient à temps, voilà tout. Et ce n'est pas encore le bon moment.

Il pense que quand il l'aura trouvé, il n'aura plus besoin de se cacher comme ça. Il tirera les grands rideaux bordeaux et laissera les fenêtres ouvertes, pour évacuer tout le sombre de l'attente et de l'impatience. L'air empoussiéré de tout le silence des secondes qui s'amoncellent sur la longue table noire et lustrée pourra s'envoler avec le vent qu'il laissera entrer, grand ouvert.

Il sourira quand le quelque chose sera là. Ça il le sait. Mieux même: il en est sûr. On ne doute pas de choses comme ça. On ignore ce qu'on attend, on ignore pourquoi on l'attend, mais on sait bien que quand l'attente sera finie, il y aura un sourire. Peut-être un sourire unique, mais il y a des gens qui attendent toute une vie et un quelque chose pour sourire. Le cours de l'existence est ainsi fait, il faut savoir se plier aux évidences, surtout lorsque celles-ci sont aussi banales.

Il attend. Il attend. Et il reste éveillé. Impossible de s'assoupir dans ce canapé dur et inconnu, froid et qui grince des jointures quand on bouge dedans. Impossible de se laisser évader, la pièce est une prison froide, sombre et d'attente. Il n'y a que les secondes qui tic-taquent sur la pendule argent, métal.


Deux heures ont passé. Le quelque chose n'est pas pour ce soir, encore une fois. Tant pis, il a l'habitude. A force il ne l'attend même plus vraiment. C'est devenu un réflexe.

Il rentre du boulot, il boit de l'eau, il s'affale, le canapé grince, il attend et rien ne se passe.

Il pense que toute sa vie va être ainsi. Et pourtant ça n'a pas toujours été le cas. Son enfance par exemple: il était un adorable blondinet qui courait, riait, chantait et faisait des bêtises. Son adolescence ensuite: il était un jeune habillé de noir qui trouvait toujours tout à redire sans jamais rien vraiment proposer d'autre. Et puis ses premières années hors du foyer familial, ses études: il était un jeune homme un peu fou, gorgé de vie et qui ne connaissait rien à rien mais qui tentait quand même de faire semblant.

Il a fini ses études, il a travaillé. Et un jour qu'il rentrait du boulot, il s'est rendu compte qu'il lui manquait quelque chose.

Retour à la case départ. On range la cassette-souvenir dans son tiroir-mémoire. On attend.

Il attend.


Son téléphone portable émet un bip. Un message, se dit-il. Un texto. On pense à moi et c'est incroyable. Moi je ne pensais à personne.

Il reste quelques instants encore immobile dans son cercueil d'attente et savoure l'écho du bruit de sa petite machine appelle-monde comme il la nomme. C'est si rare qu'il préfère entendre les répercussions du « bip » métallique d'une vie et d'une pensée extérieure à la sienne tournée vers lui.

Quand sa délectation se finit, il se lève enfin et va jusqu'au petit objet noir et lustré, comme la table sur laquelle il est posé, qui l'attend paisiblement. Au premier abord, il n'a pas l'air de garder en soi ce petit tremblement interne que lui pourtant a ressenti. Ce n'est pas impressionnant un téléphone, ça ne fait peur à personne en général. On n'admire pas un téléphone.

Mais lui si, il faut le comprendre.

Il pose le bout du doigt sur un bouton et l'écran s'allume. Il fronce les sourcils. Quelle horreur que cette crudité dans l'éclairage des objets de technologie! Il appuie de nouveau sur le bouton, patient et, à mesure que son oeil s'habitue, sa curiosité croît. Il est avide de cette pensée étrangère qui se tourne vers lui.

Quelqu'un pense à moi, quelqu'un pense à moi. Quelqu'un a pensé à moi.

Il se répète ces phrases comme une formule magique.

Et il sent en lui un léger picotement, quasiment indiscernable. Mais lui est tellement accoutumé à son immuable immobilité qu'elle ne lui passe pas inaperçue.

Il croit que son quelque chose approche.


Des caractères apparaissent sur le petit écran. Il ne comprend pas. Il cligne des yeux.

Ah oui, ça va mieux.

C'est un courriel qui s'affiche devant lui; signé Alinea. Point à la ligne et à....


Numéro anonyme.

Un sourire germe sur son visage impassible. Ses muscles tressaillent, surpris. Mais il se reprend vite. Pas encore, voyons. Le sourire n'a pas trouvé son heure.

Mais cela ne saurait tarder, il pense.

Quelque part, son cœur gelé sort de son sommeil hivernal. Un premier rayon d'aube a touché sa surface durcie, et un sourire vient au monde.


Il avance, le pas feutré sur le sol de bois brun, décoloré par le manque de lumière. Il salue silencieusement les murs blancs, enfin, gris dans la pénombre, témoins muets des heures sans nom et sans vie, dont ils épousent les formes et la couleur. Il traverse le couloir interminable, pousse la porte de son bureau et tire le lourd fauteuil de cuir pour s'y asseoir. Téléphone à la main, corps détendu, il savoure encore un peu l'inédit de l'instant. Il s'y attendait, il le sentait en lui mais ne l'identifiait pas distinctement. Un voile, une ombre se lèvent et derrière se cache un regard, il le sait, donc Alinea est la clé.

Il allume son ordinateur d'un coup d'index rapide sur le bouton de mise en marche. L'écran noir, miroir de ses mélancolies enfumées, s'anime lentement, vieux compagnon de longue date. Le bruit régulier de son ventilateur résonne dans la pièce comme un murmure de la machine vivante à l'homme en sommeil. Cet ordinateur contient tout son travail, ses œuvres publiées ou non, abandonnées en court de route, ses ébauches, ses idées, une part de lui-même.

Un clic sec, et sa messagerie instantanée s'enclenche. Un mot l'attend, il sait déjà qui est son auteur. Son regard est brouillé par l'attente, tant il reste fixe sur l'écran, mais peu à peu il se ressaisit et la machinerie de son cerveau reprend ses cliquetis et ses roulements de poulie. L'éclair de la conscience passe enfin par les deux yeux sans teinte, et le rideau de la pesanteur se déchire.

« Je t'attendais. »

On l'attendait. Son coeur se met à battre plus fort, plus intensément. On l'attendait. Mais c'est faux, c'est lui qui attendait, depuis des jours, et même des mois.

Ou alors il se préparait à cette rencontre. Point à la ligne et retour, nouveau paragraphe.

« Qui êtes-vous? »

Silence. Son correspondant sans visage, ni couleur, ni aucune autre consistance qu'un mystère brumeux autour de son identité, ne répond pas. Mauvaise question? Il tente autre chose.

« Moi aussi je vous attendais, je crois. »

Quelques secondes passent, et quelques litres de sang transitent à nouveau par sa pompe battante qui lui pulse le corps. Un message est en court d'écriture de l'autre côté. On se prépare à lui répondre. Les mots s'affichent enfin sur son écran, et son cœur se tait brusquement pour ne pas faire trop de bruit, pour qu'il puisse lire paisiblement.

« Je sais. C'est pour ça que je suis là. Mais je ne reste pas, et vous ne me reverrez plus après. »

Son ventre se révulse. Tous ces mois pour rien, ou si peu? Ses pupilles se dilatent, il doute et c'est la cacophonie dans sa tête. Des milliers de voix dont il ignorait tout jusque là prennent alors brusquement la parole et il se sent acculé dos à un mur de béton, impuissant et ravi.

Une étincelle.

« Je suis l'espace qui attend que vous l'écriviez. Et vous allez m'écrire bientôt. »

Il ne comprend pas. Un espace? Un Alinea? Ce petit vide dont il n'a jamais vu l'importance, qui se glisse parfois avant une phrase, est-ce de cela que son correspondant lui parle?

« On n'écrit pas un espace » il répond.

« Et pourtant, vous n'écrivez que ça. »

Confusion, encore. Coeur battant, toujours. Des premiers rayons cruels, comme des chasseurs d'illusions, se glissent et mettent en lumière la charogne de ses mensonges, ceux qu'il se fait à lui-même mot après mot, livre après livre.

« Pourquoi? » il demande.

« Parce que vous ne savez pas faire autre chose. Mais il faut aller à la ligne et à... »

Il serre les dents. Désorienté, il jette un regard affamé vers sa fenêtre haute, dont les volets de fer sont fermés. C'est le début de la soirée et on est en été. Les jours sont longs et la lumière filtre à travers les volets, et met en relief la poussière qui danse au-dessus de sa tête.

« Où aller? » il interroge.

« Dehors. »

Dehors il n'y a rien, sinon des regards vides, des crépuscules d'hommes, des carapaces sans être, et il sait très bien qu'il ne déroge pas à la règle. Son corps s'apaise, son coeur reprend sa place. Un froid descend du plafond droit sur lui, et fond comme un faucon sur son être dénudé.

« Il n'y a rien dehors. »

Attente. Suspense.

« Il y a la vie dehors. »

Coup dans le cœur. Ça fait mal, et pourtant il s'y attendait. Dehors il y a la vie, et pas dedans. Il le sent, il le sait, depuis qu'il attend. C'est un monde mécanique, métallique, impersonnel dans lequel il vit, et lui-même est un ensemble d'engrenages sans âme qui le matin le font lever, le soir se coucher.

Il s'embrume au fur et à mesure qu'il avance sur la longue jetée qui le mène vers l'inconnu. Il se mord au jeu de son correspondant.

« Votre dernier livre L'attente m'était destiné. »

Il tressaille doucement, puis laisse glisser sur sa nuque le bien-être d'une chaleur inconnue.

« C'était pour vous, alors... Je l'ignorais jusqu'à présent, mais je crois finalement que vous avez raison. »

« On ne comprend le sens de ses actions uniquement après coup, parfois. »

« Parfois, ou toujours dans mon cas. »

« Mais cette fois-ci vous allez trouver la clé et ouvrir la porte. »

« Il n'y a pas de porte, mais je suis enfermé. »

« Cessez d'attendre, et agissez. »

Il ferme les yeux. Agir? Il veut bien, mais il sent en lui la peur. Il le dit.

« J'ai peur. »

« Peur de quoi? »

« Peur de tout. »

« De moi? »

« Surtout de vous. »

« Et pourtant... »

« Pourtant quoi? »

« Vous me connaissez plutôt bien. »

« Je ne pense pas. »

« Vous avez peut-être raison. Vous me connaissez, mais pas vraiment. Voulez-vous faire ma connaissance? »

« Je ne sais pas.J'ai peur je vous ai dit. »

« Vous tournez en rond, et vous vous contredisez. Vous m'attendez, mais vous ne m'osez pas. Que voulez-vous? »

« Comprendre. »

« Il y a beaucoup de choses à comprendre, mais le temps est court, je m'en vais bientôt. »

Frisson. Bientôt comment?

« Est-ce que c'est dû à mes absences? »

Ses absences... Ces longs moments d'inconnu, de noir, de gouffre, où tout et rien ne se passe. Il a loupé son premier rencard avec une absence, son examen d'entrée. Heureusement que son activité d'écriture lui laisse le temps nécessaire sans trop le presser; Il n'aurait pas tenu à la pression d'un patron qui lui reproche constamment ses voyages dans le néant dont il revient quelques instants plus tard, comme plusieurs heures...

Il a toujours eu des absences, mais son entourage ne l'a remarqué qu'en plein coeur de son adolescence, lorsque, tout échauffé qu'il était par un sujet de révolte, il perdait tout à coup conscience de son entourage pour émerger quelques temps plus tard, devant le regard ébahi de ses camarades.

On lui disait qu'il était bizarre, il a apprit à contrôler ça en se mettant en veille, c'est-à-dire qu'il continuait à vivre et agir, parler et se mouvoir, alors même qu'il était absent. Une coquille vide, un homme sans cœur, un être sans passion, une machine humaine.

« Question absurde. » il lit.

Parfois il se demande si la tendance ne s'est pas inversée, s'il n'était pas plutôt plus absent que bel et bien là, bel et bien lui-même.

Et la question se pose: au fond, qui est-il?

« Qui êtes-vous? »

Il considère avec suspicion le champ de bataille des nœuds de son existence et ne sait auquel se fier, pour commencer à démêler. Il scrute son écran d'un air songeur, un doute germe, tout doucement.

Bien sûr, son correspondant ne lui répond pas. Il commence à se douter qu'il va devoir trouver par lui-même l'identité de cet Alinea.

« Depuis quand me connaissez-vous? »

« Depuis que vous n'êtes plus là. C'est moi qui vous remplace. Adieu. »

Un coup de poing ne l'aurait pas blessé d'avantage. Il serre les paupières, très fort. Ses doigts n'ont pas eu besoin de pianoter pour poursuivre le dialogue.

Le dialogue se poursuit dans son esprit.

Le volet, dans un grincement, s'ouvre pour laisser entrer le jour qui nait.

Il n'est jamais tard pour recommencer. Il suffit d'aller à la ligne et à...
C'est pas que je suis loin du but, c'est que je suis à côté de la plaque !

Verasoie

  • Invité
Re : Alinea
« Réponse #1 le: 28 Mars 2009 à 12:04:34 »
Citer
Il n'aime pas mettre en lumière son attente de quelque chose, ce quelque chose si quelque chose, c'est-à-dire si indéfinissable qu'il ne saurait lui mettre un nom dessus.

J'aime bien le sentiment décrit ! (en général j'aime bien les réflexions de ton personnage). Juste, soit "lui mettre un nom" (lui donner un nom, même) ou simplement "mettre un nom dessus" (sans "lui"). Sinon je sais pas quelle est le nom de la faute mais ça marche pas en tout cas :P

Citer
qui fait écho à la faible lumière qui filtre entre les volets clos.

Deux "qui" de suite, c'est maladroit...

Citer
cette grande pièce qui prend la poussière tant la vie lui manque.

J'aime beaucoup ce passage

Citer
Et, comble de l'ironie, le canapé est blanc.

Celui là aussi il a une certaine force, je trouve. Enfin je sais pas il m'a fait un truc. Genre on se sent, pendant deux secondes, aussi désabusé que le personnage.

Citer
il entend le tic-tac tranquille de la grande aiguille sur l'énorme horloge métallisée qu'une collègue lui a offert suite à son dernier prix littéraire.

C'est subjectif mais je trouve qu'on en arrive à trop de choses offertes, à ce moment. L'horloge serait l'objet de trop. Enfin je sais pas c'est peut être voulu mais ça commence à faire "trop facile" comme procédé... sais pas.

Citer
L'air empoussiéré de tout le silence des secondes qui s'amoncellent sur la longue table noire et lustrée pourra s'envoler avec le vent qu'il laissera entrer, grand ouvert.

J'aime !

Citer
Il a fini ses études, il a travaillé. Et un jour qu'il rentrait du boulot, il s'est rendu compte qu'il lui manquait quelque chose.

Ça aussi.

Citer
Il pose le bout du doigt sur un bouton et l'écran s'allume. Il fronce les sourcils. Quelle horreur que cette crudité dans l'éclairage des objets de technologie!

Ça aussi parce qu'il m'arrive de le penser. Par contre il y faut un espace avant le point d'exclamation.

Citer
Il ne comprend pas. Un espace? Un Alinea? Ce petit vide dont il n'a jamais vu l'importance, qui se glisse parfois avant une phrase, est-ce de cela que son correspondant lui parle?

Pareil, espace avant le "?"

Citer
Dehors il y a la vie, et pas dedans. Il le sent, il le sait, depuis qu'il attend. C'est un monde mécanique, métallique, impersonnel dans lequel il vit, et lui-même est un ensemble d'engrenages sans âme qui le matin le font lever, le soir se coucher.

J'aime bien la fin mais "dehors il y a la vie, et pas dedans" ça paraît un peu trop "facile", redit et pas assez recherché par rapport au reste du texte qui est plus... original, je dirais. Enfin avis perso.

Citer
« Depuis quand me connaissez-vous? »

« Depuis que vous n'êtes plus là. C'est moi qui vous remplace. Adieu. »

J'adore ! Limite tu pourrais clore ton texte là. Mais comme j'aime bien la fin aussi, je ne te le conseille pas. En général je trouve le texte vraiment sympa, le personnage a des réflexions originales, crédibles, et tout. L'intrigue est étrange, ça fait presque fantastique, je suis pas sûre d'avoir saisi toute la subtilité mais j'ai bien aimé quand même. Voilà ^^ au plaisir de relire quelque chose de toi ^^

Hors ligne Menthe

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Re : Alinea
« Réponse #2 le: 28 Mars 2009 à 23:01:53 »
Hihi merci beaucoup Verasoie de ce long commentaire soigné. Il est vrai que ceux que j'avais eu précédemment dans d'autres lieux avaient été bien moins complets, ça fait toujours plaisir de se sentir réellement lue et non pas seulement survolée.
Contente que le style t'ait plu et que le personnage t'ait paru réel, avec cette pointe de pas si vrai que ça que j'aime souvent entretenir. Contente aussi que ma chute t'ait satisfaite ! Elle fait partie de ces "fins" impromptues que je rencontre souvent au fil de l'écriture, et qui tombent si bien qu'on ne peut pas les refuser. Et, il est vrai, j'aurais pu aisément conclure lors de l'adieu mais je pense qu'il était plus sage de poursuivre assez pour que le lecteur comprenne bien tout ce dont il était question. Eh oui, souvent on me reproche d'être trop mystérieuse ou bien secrète dans mon fond, alors je tente au possible de m'ouvrir à la compréhension de chacun... sans pour autant me renier (tout de même ! ).
Pour ce qui est des espaces avant les points d'interrogation et d'exclamation, je t'avouerai que j'ai rédigé cette nouvelle quand j'ignorais encore cette règle élémentaire de ponctuation. Mais, depuis que j'écrivais, et cela faisait déjà quelques temps, jamais on ne m'avait fait de remarque à ce sujet, alors il m'était impossible de changer ! J'ai néanmoins aujourd'hui bien intégré la règle, il ne devrait plus y avoir d'écart là-dessus ;)
Pour le "qui" redondant, je t'accorde qu'il est relativement maladroit. Mais je t'avoue que je retravaille rarement mes textes, non pas tellement pas orgueil, jugeant que le premier jet est parfait, mais tout simplement parce que ce seul premier jet est celui qui me porte et qui est le plus vrai. Ensuite si je retravaille, certes je peaufinerais mais je crains d'en perdre l'âme du texte, et cela m'est d'ailleurs déjà arrivé, à mon grand regret. Cela ne signifie pas que c'est systématique et pour de telles corrections - mineures, il n'y a vraiment pas de souci. Je pourrais revoir ça, donc ;) Je m'exprimais seulement pour les éventuels futurs textes que je vous présenterai !
Pour le cas de l'horloge encore et toujours offerte, comme le reste, je comprends que cela fasse peut-être un peu trop, mais en fait c'est juste que... je le percevais vraiment comme ça. Il y a partout des choses dans notre existence qui font too much, et on ne le contrôle pas. Je ne dis pas que quand un texte il faut invoquer cette règle à tout va, sans quoi l'ensemble deviendrait rapidement difforme. Seulement il se trouve que je "vois" les situations plus que je ne les imagine, sans vraiment gouverner l'ensemble aussi j'ai souvent du mal à me sentir et fière et coupable de mes écrits, une fois ceux-ci achevés... C'est ma conception de la chose, je conçois qu'elle soit relativement singulière mais qu'y puis-je ? :) Écrire encore et toujours, je suppose.

Voilà, je te remercie donc encore une fois pour ton attention (on ne remercie vraiment jamais, j'en suis certaine ). C'est vraiment très plaisant de partager ainsi avec quelqu'un ses propres aventures des mots ;)

Au plaisir de te lire aussi !
« Modifié: 29 Mars 2009 à 19:45:41 par Menthe »
C'est pas que je suis loin du but, c'est que je suis à côté de la plaque !

Hors ligne Kailiana

  • Palimpseste Astral
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  • Lial' | Calamar placide
Re : Alinea
« Réponse #3 le: 29 Mars 2009 à 19:23:18 »
Quelques détails d'abord :
Citer
qui fait écho à la faible lumière qui filtre entre les volets clos.
quand c'est possible, je trouve qu'il vaut mieux éviter les "qui" imbriqués. Quand c'est possible... là j'me dis que ça devrait être possible de faire mieux, peut-être
Citer
l'énorme horloge métallisée qu'une collègue lui a offert
offerte
Citer
Une pièce unique, fait main.
faite ? j'ai un doute car peut-être que l'expression c'est "fait main" mais j'aurais quand même accordé... je sais pas :s
Citer
C'est si rare qu'il préfère entendre les répercussions du « bip » métallique d'une vie et d'une pensée extérieure à la sienne tournée vers lui.
j'ai mis un moment à comprendre la phrase, et j'avoue ne pas trop l'aimer  :-[
Citer
comme un murmure de la machine vivante à l'homme en sommeil
idem j'aime moins que le reste
Citer
On ne comprend le sens de ses actions uniquement après coup
un ne en trop ?
Citer
presser; Il n'aurait
majuscule en trop



J'ai pas noté les phrases que j'ai aimées, mais y'en a plein  :-¬? De nombreuses phrases m'ont fait sourire, et niveau style c'est vraiment bien, et y'a une ambiance dans ce texte... enfin y'a un truc que j'aime vraiment beaucoup ^^
Par contre, malgré le plaisir de la lecture, j'ai trouvé certain moment un peu longuet. Le début entre autre que j'aime moins ; mais comme il sert à planter l'ambiance, je ne suis pas certaine qu'il faille le changer... ensuite le dialogue avec Alinéa que je trouve un peu long et qui se répète un tout petit peu trop parfois : ton écriture est très belle, de temps en temps (=souvent) il y a des éclairs d'originalité qui éclairent tout le texte, mais c'est dommage qu'il y ait quelques longueurs. Enfin c'est que mon avis hein.

Par contre, la fin me laisse sur un sentiment très bizarrement mitigé. A la fois je l'aime car elle renvoie au texte entier, donne presque envie de le relire. A la fois... y'a un truc qui me dérange. Elle m'a laissé... insatisfaite. Peut-être dans la forme, je sais pas trop. j'aide pas beaucoup  :-[ Et comme Vera' a aimé, ça vient sans doute de moi. C'est sans doute que j'avais aimé le début donc j'attendais encore mieux.

Je lirai tes autres textes  :P
Si la réalité dépasse la fiction, c'est parce que la réalité n'est en rien tenue à la vraisemblance.
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Hors ligne Leia Tortoise

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Re : Alinea
« Réponse #4 le: 01 Avril 2009 à 15:49:34 »
C'est peut-être un peu trop longuet, et répétitif même si justement ça sert ton propos, mais c'est vraiment long pour "rentrer" dans ton texte.

Ensuite, la fin est bonne, mais je préfèrerais moi aussi qu'elle s'arrête à « Depuis que vous n'êtes plus là. C'est moi qui vous remplace. Adieu. », très marquant... Bien que j'apprécie aussi les quelques lignes suivantes, mais je trouve que ça délaye encore plus le texte et qu'il n'a pas besoin de ça, à force ça fait trop.

J'ai aussi relevé 2 choses aussi:
Citer
Il se mord au jeu de son correspondant.
je ne suis pas sûre que "se mordre au jeu" soit bien correct, c'est plutôt "se prendre"... en tous cas ça me paraîtrait plus naturel...

Citer
« On ne comprend le sens de ses actions uniquement après coup, parfois. »
j'ai du mal avec la construction "ne - uniquement" plutôt que "ne - que" ou pas de "ne" du tout.

Mais je sens un bon potentiel, j'espère que tu vas continuer à écrire!
« Modifié: 01 Avril 2009 à 16:14:51 par Leia Tortoise »
Of course it is happening inside your head, but why on earth should that mean that it is not real ?
- Dumbledore -
*
Books ! Best weapons in the world.
- Doctor Who -

Hors ligne Menthe

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Re : Alinea
« Réponse #5 le: 01 Avril 2009 à 18:14:40 »
Eh bien, tout d'abord, merci pour vos commentaires :D Comme je l'ai déjà dit (mais on ne se répète jamais assez, et là encore je radote ), c'est toujours un grand bonheur de se savoir lue.

Autrement, vous avez farpaitement raison pour ce qui est de vos remarques. Texte un peu long/lourd avec des maladresses côté répétitions et des redites qui pèsent un peu lourd dans la balance. Pardonnez-moi, je vous promets de mieux essayer la prochaine fois ;) Malgré tout, il est vrai qu'au-delà de mes tentatives pataudes d'insister sur des points qu'on avait saisi depuis longtemps, il demeure néanmoins que d'autres formulations étaient tout à fait désirées. Après tout, une attente n'a rien de captivant [même si le texte qui la décrit, lui, devrait l'être hihihihi ] et pèse autant que des fleuves d'étain sur les épaules (l'étain fondu, le symbole de mon ennui, vous le retrouverez peut-être d'autre fois ;)).
Pour la fin, je comprends tout à fait votre avis et je le partage partiellement. Je comprends qu'elle aurait été plus forte mais je crains tellement, parfois, de ne pas être tout à fait suivie jusqu'au bout que... Eh bien... Je préfère détailler un peu plus. Qu'importe, ce texte était plus une expérience qu'autre chose ;)
C'est pas que je suis loin du but, c'est que je suis à côté de la plaque !

Hors ligne Jezy

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Re : Alinea
« Réponse #6 le: 06 Avril 2009 à 14:17:30 »
Aller j'me lance :

Citer
qu'il ne saurait lui mettre un nom dessus.
Le « lui » est superflu.

Citer
Sur sa table, longue noire et lustrée,
Il manque une virgule après « longue ».

Citer
un cadeau de sa mère pour sa nouvelle vie comme il faut, moderne, occupée et incolore, inodore, il y a une bouteille d'eau.
Alors là tout n’est pas très compréhensible… le « moderne, occupée » j’ai d’abord cru que c’était le cadeau, puis j’ai réalisé que ca collait mieux avec sa vie. Par contre, le « incolore, inodore » doit se référer à la bouteille d’eau, sauf que là c’est vraiment pas clair. Ce que je te suggère, c’est de mettre un point après « occupée ». Ca va raccourcir ta phrase et la clarifier.

Citer
qui fait écho à la faible lumière qui filtre entre les volets clos.
La aussi on sent un écho. Ca donne un coté poétique dans le son des mots qu’il n’apparait pas avant, ça surprend. Fait exprès ?

Citer
Cette pièce est un espace vide. Il est un espace vide.
Tu devrais peut etre mettre le « il » en italique, pour le souligner en quelque sorte.

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celui du pas habitué au dérangement.
A mettre entre guillemets je pense, encore une fois pour clarifier la lecture.
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Il attend. Il attend quelque chose.Mais ce quelque chose est indéfinissable, puisqu'encore indéfini.Le temps passe,
Ca manque d’espaces après les points, me semble. Sinon je comprend la logique des indéfini et indéfinissable, mais ça sonne quand même fort comme des répétitions. A voir si tu veux essayer de reformuler ça ou si ca e convient, au contraire.

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L'air empoussiéré de tout le silence des secondes qui s'amoncellent sur la longue table noire et lustrée pourra s'envoler avec le vent qu'il laissera entrer, grand ouvert.
J’aime beaucoup cette phrase ^^

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Ça il le sait.
Virgule après « ça » ?

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sans jamais rien vraiment proposer d'autre.
La phrase est un peu bancale, au minimum j’inverserais « rien » et « vraiment », mais après… :-S
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l'écho du bruit de sa petite machine appelle-monde comme il la nomme.
Guillemets pour le p’tit nom.

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Et il sent en lui un léger picotement, quasiment indiscernable. Mais lui est tellement accoutumé à son immuable immobilité qu'elle ne lui passe pas inaperçue.
Pour la seconde phrase, le « lui » fait un peu répétition, surtout qu’il pourrait aussi bien être remplacé par un "il" justement.
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Il croit que son quelque chose approche.
Guillemets.
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Point à la ligne et à....
Je comprend pas bien là.
Et ca m'ennuie pacque c'est une phrase que tu répètes souvent.

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Mais cela ne saurait tarder, il pense.
« Pense-t-il » me semble plus juste.

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Il avance, le pas feutré sur le sol de bois brun, décoloré par le manque de lumière.
C’est marrant j’ai toujours crû que c’était la lumière qui décolorait justement… ;)

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Un voile, une ombre se lèvent et derrière se cache un regard, il le sait, donc Alinea est la clé.
C’est pas « dont » ?

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« On n'écrit pas un espace » il répond.
Répond-t-il.

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« Pourquoi? » il demande.
Demande-t-il
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« Où aller? » il interroge.
Idem…

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« Question absurde. » il lit.
Again…

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« Depuis que vous n'êtes plus là. C'est moi qui vous remplace. Adieu. »
Je suis pas sûre de comprendre. C’est un dédoublement de personnalité dans le genre FIGHT CLUB ?

Woua ! Bon je t’avoue, je l’ai trouvé un pu longuet ce texte, mais c’est par ce qu’il n’y a quasiment que de la réflexion et pas d’action. J’ai du mal avec ce genre de textes.
Sinon j’aime bien, le perso est bien posé, le décor aussi, on y est vraiment, et les réflexions sont bien menées.
J’ai mal compris la fin, si ce n’est qu’il sort de sa solitude (happy end youhou ! ^^ ) et c’est pas plus mal.
J’vais quand même attendre de lire autre chose de toi avant de me faire un avis définitif ;).
A bientôt ! Continue !

PS : Et pense a corriger directement les fautes qu’on te montre, comme le « lui » de ma première remarque, apparemment j’suis pas la seule a l’avoir aperçue. C’est pas pour modifier ton texte, au contraire, mais parfois des maladresse de langage comme cela empêche de se plonger dans le texte. C’est comme recevoir un coup alors qu’on se laisse glisser dans un rêve.
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Re : Alinea
« Réponse #7 le: 06 Avril 2009 à 15:25:22 »
Oh ! Merci beaucoup pour vos commentaires ! Certains sont, en effet, très bien sentis et ne feront que mettre en valeur l'ensemble ;) C'est assez motivant, de surcroît, de voir enfin ces petits points noirs qui jalonnent le texte.
Je corrigerai l'ensemble en tenant compte de vos corrections dès que possible (là, vraiment pas le temps... *soupir*). Sachez juste que l'original comprenait, non pas des mots entre guillemets mais en italique, les mettant en valeur et les démarquant, allégeant légèrement certaines répétitions. C'est dommage que ce ne soit pas passé (de fait, je n'avais même pas regardé quand j'ai C/C... désolée, encore une fois ! ).
Si vous voulez voir ce que la mise en forme originelle donnait, je vous enjoins à voir ce lien : http://scoperta.fr/?72-decalage

Et, juste histoire de bien conclure : merci encoooore pour vos mots !

Ps: pour le "point à la ligne et à...", c'est en référence à Alinea, l'espace, le vide, le retour.
PPs: pour la fin, il s'agirait en effet bel et bien d'une "happy end", dans le sens que le personnage principal prend conscience de son état léthargique et de sa semi-vie, et par là reprend conscience de soi, tout simplement. On peut donc supposer qu'à partir d'ici, l'ordre va revenir... =D
PPPs : et, oui, il s'agissait bien d'un dialogue entre soi et soi... Euh... Oui, c'est un peu spé mais l'idée s'est imposée d'elle-même, et j'ai bien aimé la suivre...  :-[
C'est pas que je suis loin du but, c'est que je suis à côté de la plaque !

 


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