Tout d'abord, je tiens à m'excuser de mon absence. Je n'ai pas d'excuses valables, à part peut-être un court voyage et un acharnement tout particulier à l'écriture de mon roman.
Donc, bon, je reviens sur le forum après cette longue absence et je réponds enfin au défi qu'on m'avait imposé: "Plume d'Argent, je te défie d'écrire un texte en prose avec une chute !"
Voilà donc le résultat, que j'avais écrit il y a un bout de temps mais, insatisfaite, je ne l'ai pas posté et comme je ne l'ai pas amélioré ben je le poste quand même.
Bonne lecture!
Je vole, je m’enfuis, fraîche et légère comme la brise qui m’emporte loin. Loin de la prison de fer qui me retenait en otage, m’enfermait et me bridait, m’interdisant tout mouvement et tout envol. A présent que je m’en éloigne, la brume qui tient mon cœur glacé se dissipe; une douce sensation m’étreint, se faufile jusqu’à mon être, m’emplit toute entière et me chatouille de ses promesses nouvelles. Étrange sensation que je découvre pour la première fois et qui m’enivre de son délicieux parfum Liberté…Jamais je n’aurai cru la rencontrer ni même la frôler ! On a tort de croire que les choses figées ne peuvent changer, reprendre vie et forme. Je jubile de cette excitation qui accompagne les nouvelles expériences et les enrobe du manteau de l’aventure et de la découverte. Quelle délivrance !
Mon maître, vieux et usé, ne voulait pas me relâcher. Il n’en avait pas d’ailleurs le pouvoir. Son regard s’est terni ; autrefois, il brillait du flambeau embrasé de la vie ! Je n’aurai pas supporté rester encore auprès de lui. Il m'aurait condamné à l'oubli, je me serai fanée comme une fleur qui aurait poussé un printemps sans avoir disposé de temps pour s'épanouir. Un élan de compassion me prend envers mes sœurs. Elles demeurent encore sous son emprise. Elles m'ont tant suppliée de rester avec elles, de les nourrir de ma chaleur pour les raviver, leur faire sentir qu'elles existent encore, bien réelles dans l'esprit de mon maître. Trouveront-elles, comme moi, le chemin de l'évasion? Je l'espère car je ne peux retourner les chercher. Je me suis détachée d'elles à jamais. L'absence de rêves, d'ambition et d'espoir empoisonneront leurs vies jusqu'à les éteindre une à une; alors les Idées Dévastatrices prendront possession de notre maître et lui tisseront une existence drapée de cauchemars…
Pourquoi suis-je aussi pessimiste? Mes sœurs les plus sages guideront les autres ; pourvu que mon halo, parsemé sur mon passage, leur éclaire la voie!
A présent, il faut me détourner d'elles et suivre ma propre destinée. Il ne sert donc plus de me tourmenter par leur devenir. J'ai fait un choix que je me dois d'assumer, car maintenant, je suis une Pensée, libre, rebelle, emportée par le vent de l'Imagination.