[Surahki]

Hello,

Je me permets de poster ici une idée de base pour une histoire dont je ne sais pas encore très bien comment l'aborder : roman ou nouvelle, par l'intermédiaire de quel personnage raconter l'histoire, etc. C'est une histoire de type policier, donc je mets un "double synopsis" : le premier est la version de base que tout futur lecteur pourrait lire, le second développe la vérité. Donnez-moi votre avis, notamment, est-ce que c'est fort prévisible ? Est-ce que ça n'a pas déjà été vu 38869 fois ? J'attaquerai ensuite les autres questions, je le poste avant tout comme je l'avais proposé à Ned.

Titres de travail : L'Etrangère / Barbara
Nous suivons la vie tranquille d'un couple ordinaire, aisé sans rouler sur l'or. Au fil des ans, leur vie conjugale s'est peu à peu enfoncée dans une routine quotidienne dont le mari se satisfait pleinement, alors que l'épouse, Barbara, se lasse de cette situation. Désireuse de pimenter sa vie amoureuse, elle se met en quête d'un amant sur un site de rencontres par internet. Là, elle trouvera bientôt un homme qui parviendra à la séduire, à la toucher par sa sensibilité et sa gentillesse. Au bout de quelques semaines, celui-ci invitera Barbara à un premier rendez-vous en face à face à son domicile. Arrivée là, elle aura une mauvaise surprise en retrouvant le corps de son amant tué d'un coup de couteau dans le dos. Ne trouvant pas de téléphone fixe dans la maison et ayant perdu son téléphone portable depuis quelques jours, Barbara devra sortir trouver une cabine téléphonique pour appeler la police. Celle-ci, une fois sur place, ne découvrira... absolument rien. Ni cadavre, ni couteau, ni sang. Barbara est alors emmenée au commissariat pour débrouiller ce sac de noeuds.

L'Etrangère - La vérité
Le mari et l'amant sont une seule et même personne. En parcourant par hasard l'historique de navigation des pages web sur l'ordinateur du couple, il se rend compte que son épouse s'est inscrite sur le site de rencontres. Fort de ce constat, il va bientôt échafauder un plan pour piéger sa femme à son propre jeu : inscrit sous une fausse identité sur ce même site, il va prendre contact et entamer une patiente opération de séduction auprès de sa propre femme. Celle-ci, charmée par cet homme qui semble tellement à l'écoute de ses désirs comme de ses peines, n'y verra que du feu. Quant à lui, il prétend être célibataire et avoir en contrepartie beaucoup de boulot, ce qui explique le nombre réduit de messages qu'il peut lui adresser par jour. Ensuite, afin que Barbara et son amant puissent se rencontrer, l'homme louera une maison ou un appartement où il invitera son "amante" à venir le rencontrer. Et c'est avec son propre corps, des postiches qui le font ressembler à l'image du profil qu'il avait créé, un faux couteau et du faux sang ou du sang d'animal qu'il met alors en scène le fameux crime... Lorsque sa femme sortira pour alerter la police -c'est lui-même qui lui a subtilisé son portable- il aura tout le loisir de s'en aller discrètement avant d'être contacté par la police qui demande qu'il rejoigne son épouse éplorée au commissariat...

[OliveDuWeb]

Je n'irai pas jusqu'à dire 38869 fois, mais j'ai déjà vu des histoires de ce genre.

L'intérêt sera surtout la manière dont tu vas raconter les faits, et la conclusion que tu voudras donner (qui est d'ailleurs absente du synopsis).

Tant que tu as la motivation, que tu crois en ton histoire, et que tu as suffisamment de choses originales / intéressantes à nous raconter, ne t'arrête pas.

[Surahki]

La conclusion de l'histoire est absente parce que je ne la connais pas moi-même et qu'elle fait partie des grandes questions que je me pose sur cette histoire : en effet, je vois plusieurs possibilités après la scène au commissariat, soit que le mari dévoile tout à sa femme et que d'une façon ou d'une autre l'histoire se termine là, soit que le tout continue plus loin, mais il faut voir alors si on dévoile déjà au lecteur la vérité... A ce sujet j'ai d'ailleurs déjà pensé à la version où dès le départ le lecteur connaîtrait la vérité et assisterait à un jeu de chat et de souris, un peu à la manière d'un épisode de Columbo... La conclusion amène aussi la question de la longueur de l'histoire, en faire une nouvelle ou un roman...

[Baptiste]

L'intérêt sera surtout la manière dont tu vas raconter les faits, et la conclusion que tu voudras donner (qui est d'ailleurs absente du synopsis).

Tout à fait d'accord.
En soi le synopsis ce tient, et si tu trouve un traitement original à faire, ça peut tout à fait se tenir

Bon courage

[Ned Leztneik]

Pour la fin tu as plusieurs possibilités . Le jeu peut s'envenimer et c'est finalement l'un qui se débarrasse de l'autre. Ensuite il ou elle devient serial killer, il ou elle rencontre quelqu'un qu'il croit être l'autre (ressemblance),  dans sa folie il ou elle va encore plus loin, etc ...

Le plus important, c'est que ce soit crédible. A priori, c'est bien parti. Tu n'es limité que par l'imagination, alors, "go ahead" !

[Surahki]

Que le scénario soit déjà vu ou non, je me dis que de toute façon, c'est la façon dont je raconterai l'histoire et dont j'arriverai à accrocher le lecteur qui va faire toute la différence entre le futur prix Goncourt ou un infâme torchon, non ?

Pour la fin, j'ai déjà pensé à quelques possibilités, mais j'ai un autre gros souci : le point de vue : il faut d'abord que je précise que j'ai plus facile d'écrire à la première personne qu'à la troisième, donc si j'applique cette méthode ici il faudra que je prenne le point de vue d'un des personnages, donc dans ma première idée c'était soit par l'intermédiaire du mari, soit de la femme. Si c'est le mari, la question se pose de savoir si je dévoile dès le départ ce qui se passe réellement, afin qu'on voie l'évolution du jeu, ou si on raconte tout ça en masquant le fait qu'il est à la fois le mari et l'amant. Si c'est la femme... j'ai pas encore vraiment réfléchi à comment le raconter si j'adopte ce point de vue. Enfin, j'ai déjà pensé à même introduire un troisième point de vue, j'avais eu une idée sur le sujet, c'est peut-être un peu tordu, dites-moi ce que vous en pensez : la nana voit régulièrement un psychologue qui va peu à peu se rendre compte, au fil des séances, qu'il y a un souci avec cet homme. Inutile de me demander comment il y arrive ou comment la situation va évoluer, je n'en sais rien moi-même  . Là, c'est juste quelques idées en vrac, je suis conscient que quel que soit mon choix, il a besoin d'un bon gros boulot pour en faire quelque chose de solide. 

[Ned Leztneik]

Pour induire le lecteur en erreur, tu peux raconter à la première personne, mais avec deux narrateurs: le mari et l'amant. Avec une chute qui expliquera que c'est le même personnage. Ainsi en te mettant successivement dans la peau de l'amant, ou du mari, (selon ce que tu écris) il te sera facile d'exploiter cela. Tu peux les embrouiller davantage encore, en ne parlant que de ce que "chacun" des deux connait de l'histoire. Tu auras ainsi une bonne base de développement pour la personnalité double du personnage. Cela t'aidera en outre  à mieux cerner la psychologie du personnage.

[OliveDuWeb]

Pour induire le lecteur en erreur, tu peux raconter à la première personne, mais avec deux narrateurs: le mari et l'amant. Avec une chute qui expliquera que c'est le même personnage. Ainsi en te mettant successivement dans la peau de l'amant, ou du mari, (selon ce que tu écris) il te sera facile d'exploiter cela. Tu peux les embrouiller davantage encore, en ne parlant que de ce que "chacun" des deux connait de l'histoire. Tu auras ainsi une bonne base de développement pour la personnalité double du personnage. Cela t'aidera en outre  à mieux cerner la psychologie du personnage.

La première personne n'est pas obligatoire, ce peut être à la troisième personne subjective. Le tout est que le lecteur sache clairement qui parle.

[Ned Leztneik]

Bien sur, Olive, mais notre ami avait précisé qu'il écrit mieux à la première personne.

[Surahki]

Je ne suis pas complètement fermé à l'écriture à la troisième personne, mais je me suis parfois amusé à écrire, un peu comme un exercice personnel, une description, un paragraphe, une scène quelconque, certains à la première personne, d'autre à la troisième, et il est indéniable que je me sens plus à l'aise à la première personne. J'ai l'impression que le tout est plus fluide, je laisse presque le personnage lui-même s'exprimer, je n'essaie pas de lui imposer des sentiments et des ressentis.

Quant à mon histoire, j'en ai discuté aussi avec quelqu'un qui m'a dit quelque chose que je trouve très juste : "on peut raconter n'importe quoi et en faire un chef-d'oeuvre, l'essentiel est de bien le raconter."

Ajout jeudi 30 mai : je suis actuellement devant la télé et l'émission La grande librairie, dans laquelle ils présentent un roman qui m'a fait penser à mon histoire que je développe ici. En voici un petit résumé, copié d'Internet je l'avoue :

« Un roman d’une exceptionnelle valeur psychologique, artistique et intellectuelle, sur l’enfer conjugal. » The Boston Globe « Un roman profondément tragique ou l’écriture de Louise Erdrich atteint des sommets. » The Washington Post Quand Irene America découvre que son mari, Gil, lit son journal intime, elle en commence un autre qu’elle met en lieu sûr. C’est dans ce nouveau carnet qu’elle livre sa vérité sur son mariage et sur sa vie tandis qu’elle utilise l’ancien pour se venger de son mari et s’amuser à ses dépens. Gil est devenu un artiste célèbre en peignant le portrait d’Irene sous de nombreuses formes, et il réalise que la peur de la perdre le contraint à se dépasser. Irene termine sa thèse sur George Catlin, le peintre des Indiens, qui a sillonné l’Ouest américain au début du XIXe siècle. Tandis qu’ils tentent de maintenir les apparences pour leurs trois enfants, leur foyer devient un endroit de plus en plus violent et secret. Irene décide de mettre fin à son mariage et à une relation de dépendance étrange et ironique, plutôt que de céder à l’autodestruction. Alternant entre les deux journaux intimes d’Irene et un récit à la troisième personne, Louise Erdrich explore la nature complexe de l’amour, les lignes fluides de l’identité et le combat d’une famille pour sa survie.