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09 Octobre 2025 à 13:51:47
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Le Monde de L'Écriture » Encore plus loin dans l'écriture ! » L'Aire de jeux » Défis Tic-Tac » Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]

Auteur Sujet: Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]  (Lu 224 fois)

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Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« le: 30 Septembre 2025 à 21:10:34 »
Le voilier



Tout ce qui importait à Ria était de quitter le bus. L’étouffante moiteur qu'il imprégnait. Les corps chauds, serrés les uns contre les autres, certains s’excusant, d’autres pas, de heurter une épaules, une jambe, un bras. Il fallait absolument quitter ce tumulte ambulant. Là-bas, une dame ridée éternua. Juste là, un monsieur chauve l’observait avec un regard trop insistant, sale, qui badigeonnait son esprit d’images tout aussi dégueulasses. Ria se retourna, compta. D’abord jusqu’à quarante, cent quarante, puis deux mille. Enfin, les portes s’écartèrent. Elle se laissa entraîner avec la masse dense qui sortait.

Dehors, l’air était humide, aussi, mais saturé d’une eau propre. Elle se précipita dans la rue bondée de touristes, femmes et hommes d’affaires, familles à poussette, goélands et bicyclettes. Elle courut pour gagner au plus vite le bord de mer. Autour d’elle, des enfants et des oiseaux blancs criaient. Elle huma avec un plaisir coupable l’odeur iodée que dispersaient les algues parsemées sur la plage. Le petit port n’était pas loin. Les rayons obliques du soleil illuminaient ses barques colorées.

Quand elle atteignit les premières embarcations, elle eut peur d’avoir oublié quelque chose, puis elle se souvint. Oublier quoi ? Elle enfila une main dans la poche de son jean, palpa la surface lisse de son billet. Cent fois, déjà, elle avait vérifié qu’il s’y trouvait. Elle pensa à la lettre écrite puis délaissée sur le guéridon du salon. À ses explications friables, dont la logique se mordait la queue. Elle imagina diverses expressions déformant le beau visage de son mari. Il était trop tard. Elle venait d’atteindre le voilier.

Une femme se tenait sur l’embarcadère. Ria eut peur de se faire gronder. Était-elle habillée convenablement ? Arborait-elle un sourire ni trop confiant ni trop hésitant ? La femme lui fit un geste de la main.
– Vous êtes Ria ? demanda-t-elle sans laisser filtrer aucune émotion dans son regard.
– Oui, c’est cela.
– Votre billet.
– Voici.
– Aucun bagage ?
– Ben non.
– Il faut toujours que je m’en assure. Vous n’aurez pas froid ?
– Je croyais que c’était le but.
– Chacune et chacun a un but différent. Ne soyez pas si certaine du votre.
– Mmh.
– Vous pouvez monter à bord. Vous vous y connaissez en voilier ?
– Un peu.
– Bon, c’est déjà mieux que rien.

Ria prit congé de la femme et se hissa à bord de l’embarcation. Elle crut discerner des éclats de voix devant elle mais ne vit personne. Elle s’avança sur le pont avec précaution, rejoignit la proue. Son regard se perdit loin au-devant d’elle, là où les embruns disparaissaient, où la mer devenait une masse bleue foncée rasant le ciel. Bientôt, elle s'enfouirait dans ce paysage.

Encore une fois, elle crut entendre un chuchotement à côté d’elle. En se retournant, elle ne vit plus la femme. Plus le port. Des flots ondulants l’entouraient. Quand étaient-ils partis ? Elle ne s’en était pas rendue compte. Devant ses pieds trônait un transat, seul. Elle s’y assit. Frissonna. Une brise salée effleura sa peau nue. Elle s’émerveilla de ne plus posséder grand-chose sur elle. Une étoffe légère couvrait ses épaules et son ventre. Rien de plus. Une angoisse remonta de ténèbres qu’elle pensait avoir comblées. La serra à la gorge. Jamais plus, elle ne sentirait le mélange d’odeurs qui embaumaient le corps de son mari. Cigarette, Hugo Boss, quelque chose de citronné. Jamais plus son étreinte chaude, musclée, son regard qui hissait des certitudes tout autour d’elle.

Mais justement. Elle s’y perdait. Se morcelait à force de suivre des vérités qui ne lui appartenaient pas. Peut-être s’agissait-il d’une erreur. La plus grande de sa vie. Peut-être qu’il n’y avait rien, une fois toutes les couches appliquées par les autres retirées. Peut-être que tout n’était que contact, enchevêtrement, superposition. Que rien n’existait seul.

Mais si, justement, ce n'était pas le cas ?
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Re : Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« Réponse #1 le: 30 Septembre 2025 à 21:57:51 »
Yo !

J'ai lu une première fois sans commenter, parce que j'avais le droit.

Citer
L’étouffante moiteur qui l’imprégnait.
Je suis joyeux de relever ce genre de compositions qui permettent les homonymes de fonctionner dans un monde alternatif et un peu voilé : L'étouffante moiteur qu'il imprégnait.

Citer
Les corps chauds, serrés les uns contre les autres, certains s’excusant, d’autres pas, de heurter une épaules, une jambe, un bras.
Tu ne perds pas la main des virgules, même en temps plus court, et ça ça fait gravement plaisir.

Citer
Il fallait absolument quitter ce sauna ambulant.
J'ai été assez habitué, de façon assez pavlovienne en vrai, à relever les anicroches de ta plume particulièrement (hé, j'ai pris la mesure de quelques ricochets, tu vois). Donc là en considérant que t'as écris ça aussi vite-fait que moi (je ne me suis même pas relu sur mon texte de ce soir >w<), je m'empêche d'annoter de remarques de grammaire, et suis un peu plus le fond que la forme. :>

Citer
Juste là, un monsieur chauve l’observait avec un regard trop insistant, sale, qui badigeonnait son esprit d’images tout aussi dégueulasses.
C'est étrange mais, en ayant lu la fin, je suis saisi de l'impression que cette phrase l'appelle déjà. J'ai l'impression que dans la fin, une choses très importante est révélée au jour (une chose pas propre à ce texte : une chose très importante générale), et je trouve qu'elle trouve naissance dans ce mot : "dégueulasse". Comme s'il n'était pas à sa place. Comme s'il relevait plutôt de sa nature biologique, au gars, plutôt qu'à sa constriction sociale. Un corps, c'est dégueulasse, il n'y a qu'à l'ouvrir pour en être convaincu, mais les images dont il la badigeonne ? Elles sont immondes, et le danger épidémique que ce second terme possède change tout, je crois. Mais c'est tout de même une supputation tirée par les cheveux, et lis-tu probablement un sens légèrement différent des miens dans ces adjectifs.
Je voulais juste dire que j'avais bien aimé la toute fin, avant d'attendre à la fin de ma lecture et de ce commentaire. Plus tôt.
J'aime bien ta fin. (l'avant-dernier paragraphe)

Citer
puis deux mille.
astuce déjà utilisée dans Tokyo Ghoul, fonctionne parfaitement bien.

Citer
draisienne
(c'est quoi ?)

Citer
Elle huma avec un plaisir coupable l’odeur iodée que dispersaient les algues parsemant la plage.
Moins qu'une remarque grammaticale, une suggestion que je trouve jolie : [..]que dispersaient les algues parsemées sur la plage.

Citer
Le petit port n’était pas loin.
:coeur: t'es forte, avec la ponctuation. (vraiment !)
la phrase d'après aussi.

Citer
Il était trop tard, désormais.
hm non, pas vraiment. il n'y a guère que la barque de Charon que voir est réellement irrémédiable. Elle pourrait tout aussi bien rentrer en bus, ou même nager jusqu'à la rive après embarquer, alors juste voir son voilier l'attendre... IL N'EST PAS TROP TARD ! TU PEUX REVENIR A TON TRAIN DE VIE MINABLE DE BETAIL PERFORMANT !

Citer
– Chacune et chacun a un but différent. Ne soyez pas si certaine du votre.
Je ne goûte pas particulièrement du dialogue (quoique ne m'en dégoûte pas non plus), mais j'aime bien cette réplique.

Citer
Elle crut discerner des éclats de voix devant elle mais ne vit personne.
wouiiiii (c'est trop mignon, tout beau, çaa)

Citer
où la mer devenait une masse bleue foncée rasant le ciel.
Superbe image qui mériterait pourtant plus de place, à mes yeux.
Oups, c'est une remarque de forme.

Ben la dernière phrase est utilo-pratique-maisunpeunulle, mais tu perds pas la main, même en temps limité, dis !

C'est rigolo de lire la même tessiture dans tes différents textes, j'espère qu'une partie au moins de cette lecture n'est pas projection, je te trouve des qualités remarquables.
Des longueurs qui en ressortent avec d'autant plus d'acuité du coup, mais je ne serai pas celui qui les relèverai ce soir.
Relis-toi avant que j'essaie de te relire à ta place : je ne sais pas faire à ta place, tu le sais bien. Et en vrai elles sont très peu nombreuses, cinq problématiques, tout au plus, masquées au global par la plupart des beeelles phrases que je n'ai pas relevées.

Hâte de te recroiser céants, dlm.

Il faudra qu'on se fasse un prochain Tic-Tac.
Eh, ça pourrait devenir un rendez-vous hebdomadaire.
Moi, j'ai adoré.
Et j'emploierai l'expression de mamie pour le consacrer :

J'ai adoré ce moment partagé.


Bon Portant,
Nacas
Les restaurants sont à tous les étages au sommet de la pyramide sociale.

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Re : Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« Réponse #2 le: 01 Octobre 2025 à 09:55:39 »
Bon matin Nacas,

Citer
J'ai lu une première fois sans commenter, parce que j'avais le droit.
ben oui

Citer
Je suis joyeux de relever ce genre de compositions qui permettent les homonymes de fonctionner dans un monde alternatif et un peu voilé : L'étouffante moiteur qu'il imprégnait.
j'ai volé ton homonyme. Voilà.

Citer
Tu ne perds pas la main des virgules, même en temps plus court, et ça ça fait gravement plaisir.
:)

Citer
J'ai été assez habitué, de façon assez pavlovienne en vrai, à relever les anicroches de ta plume particulièrement (hé, j'ai pris la mesure de quelques ricochets, tu vois). Donc là en considérant que t'as écris ça aussi vite-fait que moi (je ne me suis même pas relu sur mon texte de ce soir >w<), je m'empêche d'annoter de remarques de grammaire, et suis un peu plus le fond que la forme. :>
mais j'ai changé la phrase maintenant mais chuis pas sûre que ce soit mieux

Citer
C'est étrange mais, en ayant lu la fin, je suis saisi de l'impression que cette phrase l'appelle déjà. J'ai l'impression que dans la fin, une choses très importante est révélée au jour (une chose pas propre à ce texte : une chose très importante générale), et je trouve qu'elle trouve naissance dans ce mot : "dégueulasse". Comme s'il n'était pas à sa place. Comme s'il relevait plutôt de sa nature biologique, au gars, plutôt qu'à sa constriction sociale. Un corps, c'est dégueulasse, il n'y a qu'à l'ouvrir pour en être convaincu, mais les images dont il la badigeonne ? Elles sont immondes, et le danger épidémique que ce second terme possède change tout, je crois. Mais c'est tout de même une supputation tirée par les cheveux, et lis-tu probablement un sens légèrement différent des miens dans ces adjectifs.
Je voulais juste dire que j'avais bien aimé la toute fin, avant d'attendre à la fin de ma lecture et de ce commentaire. Plus tôt.
J'aime bien ta fin. (l'avant-dernier paragraphe)
:)
Pour moi, le mot appelait la fin, mais peut-être pas de la même manière. Dégueulasse décrivait peut-être (je sais pas, il est venu tout seul de toute façon, ce mot) l'horreur de la superposition, et immonde serait plus fort, mais plus invisibilisé aussi, parce que dégueulasse, il sort du registre.

Citer
(c'est quoi ?)
un vélo pour enfant sans roues. Mais j'ai enlevé, remplacé par des goélands et de bicyclettes.

Citer
Moins qu'une remarque grammaticale, une suggestion que je trouve jolie : [..]que dispersaient les algues parsemées sur la plage.
j'ai adopté, c'est bien plus beau

Citer
:coeur: t'es forte, avec la ponctuation. (vraiment !)
la phrase d'après aussi.
:coeur:

Citer
hm non, pas vraiment. il n'y a guère que la barque de Charon que voir est réellement irrémédiable. Elle pourrait tout aussi bien rentrer en bus, ou même nager jusqu'à la rive après embarquer, alors juste voir son voilier l'attendre... IL N'EST PAS TROP TARD ! TU PEUX REVENIR A TON TRAIN DE VIE MINABLE DE BETAIL PERFORMANT !
mais chuis pas sûre que ce soit pas un barque type celle de Charon. Chuis pas sûre qu'elle ne quitte pas ce monde pour s'enfoncer dans les remous d'un paysage différent. Peut-être plutôt comme dans le Seigneur des Anneaux.

Citer
Je ne goûte pas particulièrement du dialogue (quoique ne m'en dégoûte pas non plus), mais j'aime bien cette réplique.
mmmh, ouais, il pourrait être mieux, j'en conviens

Citer
wouiiiii (c'est trop mignon, tout beau, çaa)
:coeur:

Citer
Superbe image qui mériterait pourtant plus de place, à mes yeux.
Oups, c'est une remarque de forme.
j'ai balayé un peu

Citer
Ben la dernière phrase est utilo-pratique-maisunpeunulle, mais tu perds pas la main, même en temps limité, dis !
j'l'ai changée par une autre dernière phrase utilo-pratique-maispeutetreunpeumoinsnullemaisquandmeme

Citer
C'est rigolo de lire la même tessiture dans tes différents textes, j'espère qu'une partie au moins de cette lecture n'est pas projection, je te trouve des qualités remarquables.
coeur

Citer
Des longueurs qui en ressortent avec d'autant plus d'acuité du coup, mais je ne serai pas celui qui les relèverai ce soir.
Relis-toi avant que j'essaie de te relire à ta place : je ne sais pas faire à ta place, tu le sais bien. Et en vrai elles sont très peu nombreuses, cinq problématiques, tout au plus, masquées au global par la plupart des beeelles phrases que je n'ai pas relevées.
j'ai passé un petit coup de balais

Citer
Hâte de te recroiser céants, dlm.

Il faudra qu'on se fasse un prochain Tic-Tac.
Eh, ça pourrait devenir un rendez-vous hebdomadaire.
Moi, j'ai adoré.
Et j'emploierai l'expression de mamie pour le consacrer :

J'ai adoré ce moment partagé.
ben oui. Le mardi marche bien pour moi. Le mardi à 20 heures. Peut-être varier la manière de chaisir les thèmes. Peut-être avoir des contraintes de personnages, ou d'atmosphère, ou de lieu, plutôt que de titre.

Ce fut un grand plaisir,

dlm
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  Nicolas Bouvier

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Re : Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« Réponse #3 le: 01 Octobre 2025 à 16:15:52 »
Matin à toi aussi

T'as picoré les graines que j'avais laissées, hé.

Citer
Il fallait absolument quitter ce tumulte ambulant.
Je fronce les sourcils d'indisposition.

Citer
Pour moi, le mot appelait la fin, mais peut-être pas de la même manière. Dégueulasse décrivait peut-être (je sais pas, il est venu tout seul de toute façon, ce mot) l'horreur de la superposition, et immonde serait plus fort, mais plus invisibilisé aussi, parce que dégueulasse, il sort du registre.
Je me suis muselé parce que je crois que mon propos réel est à la jointure entre une atrocité et une chose extrêmement importante. Je crois en fait que je ne peux pas le prononcer ici, comme ça, nu. Je tenterai d'en écrire un texte, peut-être mardi prochain tiens. Je pense que l'amour se tisse de choses dégueulasses qu'on décide qu'elles nous définiront. (la faute de grammaire est là pour édulcorer mon propos, le destabiliser)

Citer
mais chuis pas sûre que ce soit pas un barque type celle de Charon. Chuis pas sûre qu'elle ne quitte pas ce monde pour s'enfoncer dans les remous d'un paysage différent. Peut-être plutôt comme dans le Seigneur des Anneaux.
Je pense qu'il est nécessaire de savoir. Quand j'étais petit, je recevais souvent des remarques du type "On ne sais pas si ce personnage est dans la tête de l'autre, ou s'il existe en vrai." et j'étais gêné parce que pour moi ce n'était pas tout à fait clair non plus : l'un comme l'autre marchait. Je plaçais la confusion naturelle à même le texte, tu vois.
Je pense aujourd'hui que la confusion naturelle pour vivre au mieux dans l'esprit des lecteurs, du texte, et de l'auteur, se doit d'être tranchée par le texte. Mon exemple de tout à l'heure a été résolu de cette façon : Même si tel personnage est explicitement réel dans le texte... ben le texte n'est pas réel, tu sais. Tu sais, aucun personnage n'existe réellement. Alors l'antinomie des fonctions d'un perso avec son existence, est déjà portée par le texte.
Le Roi de tous les exemples de cela, c'est Caracole de La Horde. Il ne peut pas exister. Il est trop invraisemblable. Mais il existe quand même, alors quoi ? Alors on lit. Alors le personnage prend une grandeur absolument immense, folle, une grandeur à la hauteur du paradoxe de sa seule existence, et cela uniquement parce que l'auteur a décidé qu'il existait pour de bon. Cela sans mentionner la fin, qui m'a bouleversé et continue de me bouleverser. (La fin de Caracole, pas celle de La Horde -- celle-là c'est une daube pire qu'un journal de presse à scandale, littérairement parlant. Damasio finito)

Citer
j'ai balayé un peu
Citation de: le nettoyage en question
Son regard se perdit loin au-devant d’elle, là où les embruns disparaissaient, où la mer devenait une masse bleue foncée rasant le ciel. Bientôt, elle s'enfouirait dans ce paysage.

Encore une fois, elle crut entendre un chuchotement à côté d’elle. En se retournant, elle ne vit plus la femme. Plus le port. Des flots ondulants l’entouraient. Quand étaient-ils partis ? Elle ne s’en était pas rendue compte. Devant ses pieds trônait un transat, seul. Elle s’y assit. Frissonna. Une brise salée effleura sa peau nue. Elle s’émerveilla de ne plus posséder grand-chose sur elle.
Très très chouette
Tu fais quelques aller-retours sémantiques entre les phrases sur la fin, à se demander si certaines sont dans le bon ordre. je te laisse cette remarque vague sans pointer, pour te laisser affiner le sens que tu veux y mettre (ou le laisser tel quel, ça va aussi, les va-et-vient)

Citer
Peut-être ?
KEK
Tu ne peux pas laisser ça, ma chère.


Mardi à 20h, c'est bien noté.

Notan,
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Re : Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« Réponse #4 le: 02 Octobre 2025 à 20:19:08 »
Merci pour le partage de ton texte.

Tu commences sur la description en bus, qui semble assez éprouvante et étouffante pour ton personnage. Ensuite elle arrive au port, qui semble lumineux, et ou elle peut, enfin respirer.

La suite du texte, sur le bateau, nous décrit ses émotions et ses sensations, qui sont le souvenir de son mari, qui est décédé.
Le bateau flotte sur la mer comme les souvenirs de ton héroïne qui flotte autour d'elle.

Elle ne vient pas pour faire un voyage, mais pour se souvenir.
"Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou."
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Re : Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« Réponse #5 le: 02 Octobre 2025 à 20:50:06 »


Coucou DLM !

Donc j'avais lu avant hier (oups déjà !) et comme Nacas j'ai relu.

Sérieusement, je me demande pourquoi je commente. Rien à dire d'intéressant, parce que pour moi : C'est un super texte. En une heure ? Chapeau bas Madame ! Tout est lié, on suit avec avidité jusqu'au bout... ce bout qui n'est ni une fin, ni un début et qui appelle une suite - ou pas !

Super boulot ! Ravie de t'avoir lue... depuis si longtemps !

Et je me sens toute petite !

 :-[ :-[

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Re : Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« Réponse #6 le: Hier à 13:40:54 »
Bonjour Claudius,

Je viens de me rendre compte que je ne t'avais jamais répondu, je suis vraiment désolée  :-[

Citer
Sérieusement, je me demande pourquoi je commente. Rien à dire d'intéressant, parce que pour moi : C'est un super texte. En une heure ? Chapeau bas Madame ! Tout est lié, on suit avec avidité jusqu'au bout... ce bout qui n'est ni une fin, ni un début et qui appelle une suite - ou pas !
beeen, très sérieusement, merci  :oxo:

Citer
Super boulot ! Ravie de t'avoir lue... depuis si longtemps !
j'étais aussi trop contente de te relire et de rejouer avec toi !

Citer
Et je me sens toute petite !

 :-[ :-[
ben franchement, non, y a pas de quoi, t'es très grande, tsais !

EDIT:

Et mille pardon, purée j'ai pas les yeux en face des trous, mille pardon Cendres, de t'avoir oubliée aussi.

La suite du texte, sur le bateau, nous décrit ses émotions et ses sensations, qui sont le souvenir de son mari, qui est décédé.
Le bateau flotte sur la mer comme les souvenirs de ton héroïne qui flotte autour d'elle.

Elle ne vient pas pour faire un voyage, mais pour se souvenir.

alors ce n'est pas vraiment ce que je voulais suggérer. Ce que je voulais décrire, était le besoin de la protagoniste de quitter son mari et toutes les certitudes qu'il dressait devant elle. Il n'est pas mort, elle ne veut pas se souvenir, mais s'éloigner, et même peut-être, tout oublier.

Merci d'être passée  :oxo:

EDIT EDIT:

@Nacas

Citer
Je me suis muselé parce que je crois que mon propos réel est à la jointure entre une atrocité et une chose extrêmement importante. Je crois en fait que je ne peux pas le prononcer ici, comme ça, nu. Je tenterai d'en écrire un texte, peut-être mardi prochain tiens. Je pense que l'amour se tisse de choses dégueulasses qu'on décide qu'elles nous définiront. (la faute de grammaire est là pour édulcorer mon propos, le destabiliser)
tu l'as pas écrit, ce texte, j'ai envie que tu l'écrives, s'il te plaît s'il te plaît
« Modifié: Hier à 13:51:17 par derrierelemiroir »
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Re : Le voilier [Tic-tac 30.09.2025]
« Réponse #7 le: Aujourd'hui à 10:55:21 »
Salut !

Citer
Les corps chauds, serrés les uns contre les autres, certains s’excusant, d’autres pas, de heurter une épaules, une jambe, un bras.
épaule

J'ai trouvé le dialogue un peu long en rapport avec tout ce qui l'entoure. Si je devais décrire cette sensation, ce serait sûrement que la narration et le personnage cherchent à s'éloigner de l'humain, de la foule, de la communication, mais que cette seconde femme, que j'associe presque à un Charon parle plus que de raison. Je m'attendais presque à ce qu'une partie du dialogue se fasse par regards et gestes, mais les tirets s'enchaînent.

Sinon, ma lecture m'a laissé un sentiment de flottement, ce qui est dans le thème ;)

Une bonne journée à toi !
If the day comes that we are reborn once again,
It'd be nice to play with you, so I'll wait for you 'til then.

 


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