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Auteur Sujet: Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)  (Lu 436 fois)

Hors ligne Arsinor

  • Aède
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Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« le: 20 Septembre 2025 à 20:04:45 »
Bonjour à tous,

Pouvez-vous m'aider à remplir le blanc (***) et à donner un sens à ce texte ?
Le principe du texte est qu'Alexandre se considère comme un ver de terre et que, grâce à la psychanalyse, il assume d'être un homme.
Or, ayant assumé son humanité et sa virilité, il décide d'aller à Bhopal en Inde. Pourquoi ?
J'avais une bonne raison, croyais-je, mais à vrai dire elle est bancale.
Le texte était entier et terminé mais le passage que j'ai enlevé n'était pas convaincant.

Ce n'est pas le texte manquant que je vous demande, c'est juste la bonne idée...

***

Aventures en Asie

Inde. Là-bas, tes foules dansent et tourbillonnent, en mon absence, sous le soleil subtropical, dans ces ruelles bondées de mendiants et de handicapés. Danses bienheureuses et enivrées, populeuses et enfantines, puissantes et subtiles, jamais dangereuses, où l’on embrasse son prochain comme un frère, où chacun se place à la bonne distance des autres, comme le passereau dans sa volée. Un jour, dans les rues de Shahpura, j’ai dansé et sifflé : les gens ont dansé aussi, avec une vraie technicité, jusqu’au bout de leurs gestes ; un homme est sorti de sa case avec un orgue de barbarie ; et même, un chameau est venu voir. Car l’Inde danse. N’oubliez pas que l’Inde danse. Bhopal, cité de lacs et de collines. Bhopal, où pullulent les motos, les vaches, et les ordures.
La France, société irrespirable, aseptisée, où les gens cherchent, mimétiques, à se dominer les uns les autres ; société où, pour obtenir une position sociale, il faut construire une stratégie diabolique, propre à éliminer les rivaux ; société où l’on affiche les valeurs de respect et d’humanisme comme autant de mensonges faits à soi-même. Je briguais le succès, sans connaître les codes. Je ne savais pas le jeu social. Je portais de lourdes chaînes. J’avais le diplôme mais, dixit les recruteurs, aucune présence. Je ne savais pas ce que je voulais. Je voulais retourner à Bhopal.
L’adresse du psychanalyste : 3, place Ladmirault, à Nantes, — ou à Poitiers, je ne sais plus. Je pousse la porte. J’emprunte le petit parcours balisé jusqu’à la salle d’attente : cour, escaliers, couloirs. L’architecture française est belle, si inventive et homogène à la fois. Est-ce que, en Inde, on l’aurait balisé ? En Inde, il y a toujours quelqu’un. Il n’y a pas de panneau, ni de carte, ni de GPS : on s’adresse à la personne la plus proche. Si elle ne sait pas, elle demande à son voisin et, quelques minutes plus tard, arrive un parfait inconnu, tout sourire, capable de te renseigner. Le jeu de piste se fait à l’oral.
La salle d’attente du psychanalyste, ses livres et ses revues. Son fauteuil unique et la petite fenêtre. Au bout de vingt minutes, la porte s’ouvre :
—   Vous êtes ?
—   Alexandre Leblanc.
—   C’est à vous.
Je le suis, j’entre. Je m’assois, sur son invitation. Séance n°1.
—   Alors, racontez-moi.
Long silence.
—   Qui êtes-vous ? Parlez.
—   Je m’appelle Alexandre Leblanc, j’ai 26 ans. Je suis HPI. J’ai passé la WAIS. C’est tout un programme ! Mais je n’en tire aucune fierté. Ce n’est pas le plus intelligent qui a raison, c’est celui qui avance le meilleur argument !
—   Humm…
—   Paradoxalement, je ne crois pas aux vertus de la psychanalyse, très critiquée de nos jours. Je crois au dialogue. Mais je n’ai pas d’ami. C’est pourquoi je viens vous voir.
—   Humm…
—   …
—   Humm…
—   Je voudrais retourner en Inde.
—   Vous voulez retourner en Inde ?
—   Oui. Chaque matin et jusqu’au soir, je souffre de dépression, qui pèse comme un couvercle. Je me traîne pour me rendre à mon lieu de travail. Je suis diplômé d’une école supérieure de commerce mais je n’ai pas le profil d’un cadre. On me l’a répété. C’est à cause de mon enfance… J’ai nié le problème pendant toute mon enfance et mon adolescence, jusqu’à un âge avancé, jusqu’à ce qu’il m’éclate à la figure. Mon père ne parlait jamais. C’était un taiseux. Je lui adressais la parole et il ne répondait pas, obstinément. Exceptionnellement, il se mettait à hausser le ton pour me condamner ou pour me faire taire. Mon frère, puisque j’ai un frère de cinq ans mon aîné, se moquait de moi, et me manipulait pour me pousser à la faute et me ridiculiser. Il me demandait sournoisement ce que j’avais compris d’un film et se moquait de ma réponse. Il avait ce rire satanique, suraigu. J’étais trop petit pour avoir compris le film… Dans la famille, il y avait mon frère aîné, qui était l’homme en puissance, et moi, j’étais le Petit à sa maman. Mon père jouait avec mon frère au football ; ils parlaient de sport, d’argent, du travail. Et avec moi, rien. Les derniers temps, nous étions trois à table et ma mère disait à son mari : « Adresse la parole à ton fils ! » C’est une réplique emblématique, théâtrale. Ma mère m’a appris à me tenir en société, à faire à manger, à m’habiller. Mon père ne m’a pas initié au réel. Il ne m’a pas ouvert les portes du social. Il ne m’a présenté personne, et ne m’a pas emmené à son bureau. Il s’est contenté de me juger et, sans corriger le tir, de juger ma mère, qui répondait : « C’est facile de critiquer, tu ne fais rien ! » Le service militaire servait d’initiation, autrefois. On disait de ceux qui en étaient revenus qu’ils étaient donc des « hommes ». Je ne connais pas le respect entre hommes. Je n’ai pas cette chance. Enfant, je donnais satisfaction aux professeurs et à ma mère en ramenant de bonnes notes. Et les bonnes notes de l’école compensaient les humiliations de la maison. L’école républicaine sous-entendait que la position sociale dépendant du mérite : plus vous travaillez, mieux vous serez payé. Cela n’a jamais été entendu ni explicite, mais c’était le discours sous-jacent. Je pensais prendre ma revanche par ce moyen. J’ai continué à travailler. J’ai eu mention très bien au baccalauréat, je suis allé en classe préparatoire et j’ai fait une école de commerce, à Paris. J’espérais y devenir adulte. L’école de commerce préparait au monde du business, au pragmatisme. Elle m’aurait appris à avoir les pieds sur terre, à mettre les mains dans le cambouis. Mais c’était un prérequis. Il fallait la bonne personnalité d’emblée, avant même la première année. J’avais de bonnes notes sur le plan académique, mais, en travail de groupe, j’étais nul. Je ne m’imposais pas. Et en stage, nul et archinul. Je me souviens que, lors de mon dernier stage, dans un cabinet conseil en stratégie, à Paris, je m’étais plaint auprès d’une collègue que le chef d’entreprise m’avait mis au placard. Elle m’a dit, sur le ton de l’évidence : « Il faut se battre pour obtenir du travail, Alexandre... » Je savais qu’elle avait raison. Il fallait se faire respecter. Il fallait sortir ses tripes pour avoir raison, montrer sa confiance en soi. Celui qui réfléchit n’est pas sûr de lui, pense-t-on, c’est suspect... Une fois sur le marché du travail, en septembre 2024, j’ai essayé de me faire recruter comme contrôleur de gestion. L’école avait assuré que les contrôleurs de gestion n’étaient jamais au chômage. En outre, j’aimais l’idée d’organiser le travail de production d’une entreprise à l’aide de ratios et de schémas, de tableaux Excel. Toute cette rationalité rassurait mon petit cœur blessé, et je m’accrochais aux chiffres pour avoir raison. J’ai passé cinq entretiens, tous catastrophiques. Mon CV était suffisant pour être reçu par les entreprises, mais une fois en entretien, il n’y avait plus personne. L’un des recruteurs m’a dit : « En général, nous téléphonons aux candidats pour leur communiquer la décision. Mais je vais être franc avec vous tout de suite : vous n’avez aucune présence. Quand on vous voit arriver, on croirait voir arriver un séminariste. » Finalement, j’ai abandonné cette quête qui n’était pas la mienne, moins par découragement que par lucidité. Ces gens-là avaient raison : je n’avais pas le profil. Je n’avais pas le dynamisme, la motivation, le masque, la stratégie. Je ne sais pas qui je suis. Je suis malingre, stupide, faiblard et paresseux. Je suis un agneau sacrificiel au milieu des loups. Ils me mangeaient tous les jours et, chaque matin, je me régénérais. Je suis comme Jésus : je meurs sur la croix pendant la journée et, le lendemain, je ressuscite.
—   Humm…
—   S’il y a un endroit où pourrait revenir Jésus, de nos jours, c’est bien en Inde, avec sa profusion de sectes et son hindouisme prégnant et solaire, coruscant. Je suis allé à Bhopal, en Inde. J’y ai donné des cours de français pendant deux mois, après une formation en FLE, français langue étrangère, dans un petit organisme privé. Je n’ai pas été convaincu, moins pour mes prestations pédagogiques limitées que dans le principe de l’opération. L’Inde compte plus de 1.600 langues, et sa langue véhiculaire, destinée à unifier les communications entre régions, est l’anglais. Le français, dans cette situation linguistique, tombe comme un cheveu sur la soupe. Pourquoi le français ? Simplement parce que j’étais français. Quelle raison idiote ! Il faut s’approprier sa propre culture, non pas celle d’un pseudo-post-colon venu faire briller la tour Eiffel sur place ! Je pense que, si je devais retourner en Inde, ce serait pour favoriser l’enseignement du hindi aux hindiphones, fonder des écoles de langues à l’usage des classes moyennes, les livres sacrés et les documents d’entreprise... Bref, en rentrant à Nantes, j’étais submergé de désespoir. J’ai beaucoup pleuré. Je n’avais pas le profil d’un cadre, je n’avais pas le profil d’un professeur. J’avais le profil d’un employé. J’ai trouvé un emploi en libre-service dans un supermarché Carrefour. Le gérant a été surpris : au lieu de passer par les formulaires Internet et par les DRH, je me suis rendu sur le point de vente, et je lui ai parlé direct. Ça lui a plu. Depuis, je pose les bons produits aux bons endroits, comme dirait le marketing mix ; je défais les cartons que m’indique le chef ; je délote et je place. Et ce n'est pas un petit chef ! À celui qui me dirait, avec beaucoup de snobisme : « Je ne supporte pas les petits chefs ! », je rétorquerais : « D’où te vient cette idée de petitesse ? »
—   Et vous trouvez que c’est un petit chef ou un grand chef ?
—   La grandeur n’est pas un concept pertinent en l’espèce. Je respecte mon chef. Il sait ce qu’il veut, il le dit. Il m’a appris mon métier en dix minutes. Grâce à ce métier, je peux faire semblant d’avoir une perspective : tous les cadres de la grande distribution ont commencé à la base et ont gravi les échelons.
—   Vous voulez gravir les échelons ?
—   Non.
—   Vous avez d’autres activités mis à part le supermarché ? fit le psychanalyse.
—   Je prends des cours de hindi et d’anglais.
—   Vous voyez du monde, à part votre chef et vos cours de langues ?
—   Non, je suis un gentil consommateur moderne enfermé dans sa bulle, qui communique et se socialise par Internet.
—   Vous avez des amis que vous voyez en chair et en os ?
—   Non. Les seules personnes que j’aime sont en Inde.
—   Vous avez une compagne ?
—   Je suis gay. Je n’ai pas de compagnon, je trouve la sexualité dégueulasse et je suis puceau et sexophobe. D’ailleurs, si j’ai choisi Bhopal, c’est parce que, dans le Madhya Pradesh, l’homosexualité est passible de la peine de mort. Je ne sais plus si c’est la pratique et le flagrant délit qui déclenchent la procédure, ou la seule intention. J’ai choisi le Madhya Pradesh à cause de ça. C’est un acte manqué de ma part. Mais du moment que je cache mon orientation, je ne risque rien. Une question habituelle qu’on fait aux étrangers en Inde, c’est : « Are you married ? » Ensuite, ils te proposent leurs filles en mariage. J’aurais pu dire : « I’m a widower. » Que Bhopal ait été le lieu de la plus grande catastrophe industrielle de l’histoire, et que les gays y soient passibles de la peine de mort, rétablie il y a peu, c’est cela qui m’a attiré. Je voulais mourir. J’ai cherché un suicide assisté, une mort romantique, un autocide original. Je rêvais d’une pierre tombale : « Alexandre Leblanc Nantes 1999 - Bhopal 2024. » Mais mon père m’empêche d’aller en Inde. Son fantôme m’en empêche. C’est comme si son bras s’allongeait, enjambait les immeubles pour continuer à me harceler et à diminuer l’estime que je me porte.
—   Par quel moyen votre père vous empêche-t-il de vous rendre en Inde ?
—   (Soupir.) Le problème des gens en France, c’est que la raison du plus fort est toujours la meilleure, comme l’a dit notre maître à tous, Jean de la Fontaine.
—   Mais en quoi votre père vous empêche-t-il de retourner à Bhopal ? Répondez.
—   Je ne suis pas un homme. Je n’ai pas été initié. L’homme, c’est mon frère et mon père. Moi, je suis un avorton. Je n’existe pas. Je ne suis pas sûr d’être né. Mon esprit le sait, mais pas mon âme.
—   Qu’est-ce qui vous distingue des autres hommes ?
—   Ce que vous voyez là est une enveloppe, à l’intérieur, il y a un fantôme. Je suis un drap.
—   Vous êtes un drap ?
—   C’est ça.
—   Comment vous considèrent les gens que vous rencontrez ?
—   Ils pensent que je suis un homme, je suppose. J’en ai l’enveloppe.
—   Et quelle est votre définition de l’homme ?
—   Un animal politique, d’après Aristote. Pascal dit que c’est un roseau pensant, et Marx, un animal qui produit ses moyens de subsistance. Mais Aristote a une autre définition, d’une tendresse cosmique, faussement enfantine, si bellement inclusive, qui surpasse toutes les autres : Un homme a deux pieds, deux jambes, un sexe, un buste, deux bras et une tête avec deux yeux, une bouche et un nez.
—   Et il vous manque quelque chose ?
—   Je suppose que vous voulez me faire dire que j’ai moi aussi un sexe, puisque nous sommes en psychanalyse. Mais je préfère dire que je suis un homo sapiens mâle adulte. Un homo sapiens sapiens homo. C’est un palindrome. Enfin, je ne le dis jamais, seulement à votre personne, bien que ce trait d’humour soit irrésistible et sujet au succès mondain. On redouble le sapiens parce que, il y a peu, on a ajouté sapiens à neandertalis : homo sapiens neandertalis. Par ailleurs, je suis gay, donc, par plaisanterie, je dis que je suis un homo sapiens sapiens homo.
—   Vous êtes un homo sapiens sapiens mâle adulte.
—   Oui.
—   Et quelle est la différence entre homo sapiens sapiens mâle adulte et homme ?
—   Aucune.
—   Donc, vous êtes quoi ?
—   Je suis un homme.
—   Nous allons en rester là.
—    !...
—   (Il se lève.) Je vous ai indiqué le prix par texto. C’est cinquante euros.
—   Ah mais tout à fait. Je n’envisageais pas de partir sans payer. C’est seulement que je j’exprimais mon étonnement. C’est déjà fini ?
—   J’ai d’autres patients après vous.
—   Mais combien de temps dure une psychanalyse ?
—   Vous parlez de la durée d’une séance ou du temps sur lequel la thérapie se déploie ?
—   Le temps sur lequel la thérapie se déploie.
—   Ça peut durer vingt ans. Rarement dix semaines. Vous êtes en bon chemin pour battre un record. Je vous conseille de revenir. Dans deux mois à la même heure, ça vous convient ?
—   Oui…
—   Eh bien, à la prochaine fois, Monsieur Leblanc.

Dans la nuit noire, un dragon nāga rouge sang surgit, se mord la queue pour former un cercle et tourbillonner. Hanumān, singe musculeux, richement vêtu d’ors et de jades, quadrumane, dieu sans repos, qui agit avant de réfléchir, accumule les erreurs et les bienfaits, bras droit de Vishnou et ami des fleurs, réalise un triple saut périlleux arrière, atterrit dans le cercle et chevauche le dragon nāga. Ensemble, ils s’élèvent.

Séance n°2.
—   Je suis retourné à Barcelone, quelques jours après la première séance. Je suis parti un vendredi soir et je suis rentré le dimanche après-midi. J’ai pris cette décision après un rêve. C’était Hanumān, un dieu indien, qui prenait un dragon par les cornes. J’ai une statuette d’Hanumān chez moi, offerte par mes élèves lors du dernier cours de la session. Il y a un texte en anglais pour expliquer son symbolisme.
—   Qu’est-ce que vous êtes allé faire à Barcelone ?
—   Barcelone est un classique du tourisme français. Je l’ai choisie pour réaliser une expérience philosophique. Après la puberté, un terme que je n’emploie jamais, — mais cela ne me dérange pas de le dire à un psychanalyste, — je refusais de montrer mes avant-bras et mes jambes couvertes de poils. Mes parents allaient à la plage à Pornic et m’obligeaient à me déshabiller. J’étais humilié mais, un jour, à 15 ans, j’ai dit non et je suis parti tout seul. Après cet acte de bravoure, j’ai porté des polos à manches longues et des pantalons, même en période de canicule, obstinément. Je ne me déshabillais que dans la salle de bains, soigneusement verrouillée. Mais lors de la dernière séance, j’ai dit que j’étais un homme, et j’ai failli ajouter « et fier de l’être ! » Je me suis rendu à Barcelone, j’ai acheté un maillot, je suis rentré à l’hôtel pour l’enfiler et, par-dessus, j’ai mis mes vêtements de ville. Mon esprit savait qu’aucune émeute ne se déclencherait, qu’aucun rire satanique ne retentirait. Les plagistes ne prêteraient pas attention à ma présence. Mais mon cœur, affolé, n’était pas au courant, et croyait que je renoncerais au dernier moment tant l’opération lui paraissait dangereuse. J’ai marché habillé jusqu’au milieu de la plage, j’ai enlevé le tee-shirt, le pantalon, les chaussures, les chaussettes, comme lors d’un acte de folie, et me suis retrouvé en maillot en moins de trente secondes. Je n’ai jamais eu aussi peur. Puis, j’ai regardé les gens, un par un. Personne ne me regardait. Tout le monde s’en fichait comme de la dernière chemise de l’an quarante. Mon cœur battait la chamade et je rougissais de la tête aux pieds. Finalement, avec mes vêtements dans le sac, j’ai traversé la plage de Barcelone dans toute sa longueur, et toute la honte s’est envolée. Je suis rentré à Nantes, et j’ai acheté trois chemises à manches courtes, un short et un bermuda. Je me promène même en short chez moi, et même sur la terrasse, au deuxième étage. Ç’aurait été impensable quinze jours plus tôt. Pour confirmer, j’ai réalisé le même exploit à Pornic. Mais je ne me suis pas arrêté en si bon chemin. Pour aller plus loin, je me suis rendu devant une salle de fitness devant laquelle je passe d’habitude, et à travers la vitre de laquelle je jetais un œil pour admirer les clients musculeux et magnifiques. Non sans griserie, mais sans rien laisser voir, je suis entré et j’ai demandé des renseignements. Le coach ne m’a pas rigolé à la gueule : il est payé pour attirer les clients et pour les fidéliser, pas pour se moquer des gringalets bedonnants. J’ai dit que 26 ans, pour se mettre au sport, c’était tard ; à chacun son rythme, a dit le coach. Il avait raison, je suis très jeune, en vérité. Il m’a expliqué le fonctionnement de la salle ; électrisé, quoique d’apparence normale, j’ai rempli le formulaire, j’ai payé, j’ai acheté une tenue de sport, je suis revenu le jour même. Dans les vestiaires, je me suis déshabillé devant les autres clients pour enfiler ma tenue de sport, et, comme à Barcelone, comme à Pornic, aucune émeute ne s’est déchaînée. J’ai fait ma première séance, guidé par les indications de la salle, sur le mobile. L’activité m’a plu et je suis revenu plusieurs fois dans la semaine. J’ai adopté un programme de perte de masse graisseuse et de gain de masse musculaire. Je m’amuse comme un petit fou avec les développés, les tirages, les extensions d’une part et d’autre part l’alimentation rationnelle. C’est la première fois que j’aime manger car il s’agit de savoir ce qu’on met dans la machine et non pas d’essayer ou pas de « savourer ». C’est même la première fois que je m’amuse dans ma vie et c’est bon pour le moral ! Quant au matage libidineux des beaux clients, je les respecte trop pour ça. Ils sont trop réels, et je n’ai eu aucune érection. Il m’a même semblé devenir hétéro, ou que je l’étais déjà… Un type nommé Romain m’a vu galérer à une machine, et m’en a indiqué le bon usage. Puis, il m’a dit que, sans protéines en poudre, les résultats resteraient décevants. Il devait s’y connaître, vu son corps de demi-dieu... Je n’avais jamais vu une musculature aussi développée, aussi sculptée, avec des bras énormes. Apollon et Jupiter pouvaient se rhabiller. En plus, c’était une tête, il était ingénieur ! Et il avait deux ans de moins que moi. J’étais battu sur toute la ligne. Je lui ai demandé conseil. Il voulait bien être mon coach parce que le coach de la salle ne disait pas grand-chose, pas plus que les indications sur le mobile. Il s’est mis à parler comme un livre, y compris de Carrefour. Il en savait plus que moi sur le contrôle de gestion, alors que c’était mon sujet de master. Moi qui suis le petit intello de service, j’ai sympathisé avec un surhomme. Je lui ai parlé de mon projet d’aller en Inde pour fonder des écoles de hindi. Je l’ai pressenti comme assistant mais il a des attaches françaises. Un autre jour, il m’a présenté sa femme, au visage et aux cheveux nordiques. Elle était si belle que j’ai pleuré ; il m’est même venu un poème aux lèvres. Elle est partie avant la fin, et Romain m’a dit, sur un ton très légèrement agressif : « Tu vas te calmer. » Je suis resté coi : me considérait-il comme un rival sérieux ? J’ai essayé de bafouiller que j’étais un fantôme au-dessous des échelles sociales, un homme, plus exactement, et lui, un ingénieur herculéen marié à une princesse norvégienne, mais il m’a dirigé, tout en douceur, vers la sortie.
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—   Bon ! Vous allez à Bhopal, alors ?
—   Oui. Je vais à Bhopal.
—   Est-ce que vous considérez que votre psychanalyse est terminée ?
—   Oui. Peut-être. Je vais trop loin dans le fantasme peut-être.
—   Si vous êtes prochainement en Inde, vous ne pourrez pas venir me voir. Je vous réserve une place dans deux mois, à la même heure. Vous me téléphonerez quelques jours à l’avance pour confirmer.

Je suis arrivé à l’aéroport de Bhopal le 15 juin 2026, à 19 heures, lieu international aux vitres géantes donnant sur l’extérieur, et je suis sorti. J’ai pris un rickshaw, camionnette à trois roues servant de taxi, et j’ai donné au chauffeur le nom du quartier de destination. J’avais un plan dessiné au crayon, pour aller de la Porte 7 jusqu’à la résidence de mon propriétaire, dans la poche. Je n’avais pas de bagage, seulement une clef USB autour du cou, et un portefeuille, avec le passeport. Mon cœur s’est mis à battre dans le bon sens. Les boutiques de street food défilant les unes à côté des autres, le long des trottoirs. Le dégradé de couleurs ocres du paysage urbain. Les monticules d’ordures orange broutées par ces toutes petites chèvres. Les meutes de chiens jaunes avec tous la même tête. Le rickshaw et ses zigzags autour de la ligne blanche, prenant un risque à chaque croisement avec un véhicule arrivant en sens inverse. Les vagues de motos qui nous dépassent par la droite et par la gauche. Les vaches sacrées sur la route, bloquant la circulation. Les murs couverts de panneaux publicitaires Seiko, la chaleur sèche et le soir qui arrive. Les camions bondés de jeunes hommes debout dont certains tenant presque à l’oblique. Les bus pleins à craquer, et des fous sur le toit. Les tribus de singes et les écureuils qui courent à toute allure dans le même sens que les véhicules. Un bal spontané, sur un terrain vague, le long du boulevard. La nuit qui tombe, et les réverbères qui s’allument. La Porte 7, et l’Arera Colony. Le chemin que j’indique au conducteur, en anglais : « On the left… On the right... » Un sanglier qui patauge dans une mare entre deux maisons. L’insalubre qui côtoie l’hygiénique. Le luxe et le dépotoir. Le rickshaw me demande si j’aurai besoin encore de ses services. Je n’ai pas encore la puce indienne. Je paye, je descends, je me dirige vers la porte de Rakesh Merah. Je me retourne.
Inde. Je savais que tu m’attendais.
« Modifié: 21 Septembre 2025 à 01:19:40 par Arsinor »

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« Réponse #1 le: 23 Septembre 2025 à 21:44:14 »
Bonjour Arsinor,


J'ai lu ton texte aujourd'hui, et je dois bien admettre qu'il m'a surpris par bien des aspects.

Je suis surpris que tu ne trouves pas une suite naturellement étant donné les nombreuses idées qui parsèment ton texte. Tu ne m'as pas l'air de manquer d'inspiration, alors ce blocage sera sûrement surmonté tôt ou tard. Ce récit est à mes yeux une sorte de drame où le psychanalyste pousse son patient à faire un voyage en Inde.

Le passage juste avant les astérisques *** m'a semblé partir un peu en vrille, comme si tu déviais du thème principal qui est l'Inde et les raisons d'y aller. Peut-être pourrais-tu montrer comment le psychanalyste fait pour recentrer son patient sur l'essentiel ? En tout cas, il me semble que tu aurais intérêt à ne pas trop laisser divaguer le récit pour que l'on comprenne bien de quoi ça parle.

Comme je le disais précédemment, il y a de l'idée, et c'est le plus important pour que ça soit bien ficelé.


Merci à toi pour ce moment de lecture.

Et à bientôt sur le Monde de l'Écriture.

Hors ligne Arsinor

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Re : Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« Réponse #2 le: 24 Septembre 2025 à 04:39:06 »
Bonjour Alan, merci pour ta lecture.

"Je suis surpris que tu ne trouves pas une suite naturellement étant donné les nombreuses idées qui parsèment ton texte. Tu ne m'as pas l'air de manquer d'inspiration, alors ce blocage sera sûrement surmonté tôt ou tard. Ce récit est à mes yeux une sorte de drame où le psychanalyste pousse son patient à faire un voyage en Inde."
---
C'est intéressant que tu l'envisages comme ça. Je n'ai pas été clair. En fait, je voudrais faire sentir au lecteur que le patient veut partir en Inde dès le début mais il a un blocage.
Il ne se trouve pas viril et il est à l'écart de la société en dépit de son diplôme d'école de commerce.
Après l'expérience de Romain, que se passe-t-il ?


Le passage juste avant les astérisques *** m'a semblé partir un peu en vrille, comme si tu déviais du thème principal qui est l'Inde et les raisons d'y aller. Peut-être pourrais-tu montrer comment le psychanalyste fait pour recentrer son patient sur l'essentiel ? En tout cas, il me semble que tu aurais intérêt à ne pas trop laisser divaguer le récit pour que l'on comprenne bien de quoi ça parle.
---
Oui, il faut recentrer. Tu as raison.

Comme je le disais précédemment, il y a de l'idée, et c'est le plus important pour que ça soit bien ficelé.

Hors ligne Alan Tréard

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Re : Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« Réponse #3 le: 24 Septembre 2025 à 20:47:46 »
Bonjour Arsinor,


Citer
C'est intéressant que tu l'envisages comme ça. Je n'ai pas été clair. En fait, je voudrais faire sentir au lecteur que le patient veut partir en Inde dès le début mais il a un blocage.
Il ne se trouve pas viril et il est à l'écart de la société en dépit de son diplôme d'école de commerce.
Après l'expérience de Romain, que se passe-t-il ?

Je t'ai partagé ce que j'avais compris du texte. De cette façon, tu pourras t'appuyer sur mon sentiment sur ton texte pour le retravailler si tu veux.

En espérant t'avoir aidé un peu dans la réalisation de tes projets d'écriture.


Merci à toi pour ta réponse.

Et à bientôt sur le Monde de l'Écriture.

Hors ligne Geuzav

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Re : Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« Réponse #4 le: 27 Septembre 2025 à 12:53:32 »
Bonjour Arsinor :)

Une possibilité serait que certes, il assume un peu plus sa virilité, son humanité, mais que ce progrès est suivi d'un petit recul, d'une petite réalisation que cette avancée est en réalité moins significative que ce qu'on s'était imaginé, et que la vie reste... La vie telle qu'on l'a toujours vécue, en légèrement différent.

Si c'est le cas, dans l'esprit du personnage, deux choix s'offrent à lui : soit se contenter de ce constat et se tourner vers une nouvelle quête, d'un soi plus profond par exemple... Soit trouver un "coupable", une raison du pourquoi la vie est toujours la même. Ce coupable peut-être la société française occidentale qu'il considère comme viciée, y compris pourquoi pas le/la thérapiste ? Ce qu'il lui faut pour devenir ce qu'il doit devenir, c'est peut-être le bon terreau, l'Inde.

En tout cas, même si il manque quelques phrases à l'endroit où tu as laissé les *** , je trouve que ça reste dans la continuité du texte.

Bonne inspiration et à bientôt :)

Hors ligne Arsinor

  • Aède
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Re : Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« Réponse #5 le: 28 Septembre 2025 à 02:10:06 »
Merci Geusav. J'ai repensé la fin. Que penses-tu de ceci ?
***
Elle est partie avant la fin, et Romain m’a dit, sur un ton très légèrement agressif : « Tu vas te calmer. » Je suis resté coi : me considérait-il comme un rival ? J’ai essayé de lui bafouiller que j’étais un fantôme au-dessous de l’échelle sociale, et lui, un ingénieur herculéen marié à une princesse norvégienne, mais il m’a dirigé vers la sortie, tout en douceur. Il a joué au grand frère de substitution. Mais je n’ai besoin de personne pour m’apprendre à vivre. Tout cela est une affaire française.
—  …
— L’Inde est un des quatre foyers de civilisation, au même titre que l’Amérique précolombienne, la Mésopotamie et la Chine. S’y rendre, ce n’est pas changer de pays, c’est changer de logique. Ce n’est plus ni Aristote ni Jésus, ni La Fontaine ni Hugo, ce sont les Upaniṣad. Les Bhopali sont si gentils, ils se plient en quatre pour vous rendre service. Pas un mot plus haut que l’autre, et si on fait une bêtise, ils rient tous de bon cœur, comme des enfants. Mes élèves indiens étaient si attentifs, si prompts à m’aider à faire le cours, toujours à me faciliter la tâche. Je suivais le manuel d’enseignement du français de façon psychorigide, les réactions fusaient, rendant le cours souple et vivant. Ils vous acceptent comme vous êtes, et c’est une libération ! À Bhopal, mes soucis s’envolent. J’apporte ma bêtise européenne et elle y est résolue. Peu à peu, je guéris. La vie s’en trouve simplifiée. Lors de mon séjour de deux mois, j’étais invité à dîner tous les soirs, à droite et à gauche. C’était sidérant de générosité et d’innocence. Je pense que les émotions des Indiens sont comprises, canalisées, prises en charge par les dieux et par leurs aventures. Jalousies, ruptures, indignations, soucis, les dieux soignent les hommes. Les dieux sont sauvages, agités, pleins de vie, de puissance, de sagesse : pour rien au monde, ils n’iraient sur la Croix. Cela donne des personnalités claires, profondes, sensibles, expressives, si adorables. Et pourtant, ils sont très concrets, pas dans les nuages pour un sou. C’est pourquoi j’ai formé un projet. Fonder en Inde une chaîne de salles de fitness. Je connais le contrôle de gestion, la grande distribution, le hindi, la musculation. Le consensus veut que les cinq piliers de la musculation soient : la musculation, la souplesse, le cardio, l’alimentation, et le repos. Cela demande de la discipline, en droite ligne avec l’ascèse des sages. Tous les jeunes veulent des muscles, de nos jours, c’est devenu universel, grâce aux vidéos virales de coachs sportifs. Il n’y a rien à Bhopal, en matière de salles de sport. Sur le plan marketing, ce serait une stratégie d’adaptation... Je parle hindi. Quand on parle anglais, les Indiens trouvent ça normal, même si, pour un Français, cela ne va pas de soi. Mais si un Européen parle le hindi, ils trouvent ça merveilleux ! Il me faut un collaborateur qui connaisse la ville, un utilisateur des machines de musculation, un jeune homme polyglotte, qui parle hindi, ourdou, anglais. Il me faut plusieurs assistants. Et gagner la confiance des Indiens. J’ai le contact de mes étudiants et de leurs familles, qui ne m’ont pas oublié. Ils savent que j’envisage de revenir à Bhopal. C’est un point d’ancrage. Je peux recontacter mon propriétaire, aussi. En Inde, on a le monde sous la main, à condition de rencontrer les personnes en présentiel… J’ai besoin de relations humaines. C’est si facile avec les Indiens. Je les aime. Les tarifs seront proportionnés au pouvoir d’achat des riches, la surface publicitaire énorme sur la devanture, comme c’est la norme là-bas, et le bouche-à-oreille prendra le relais de la satisfaction client. Je table sur un 1.000 m² agrandissable, un restaurant et un supermarché d’alimentation saine et adaptée, à l’étage, un parking à motos à côté, et un espace externe dédié à un module callisthénique de street workout, à disposition du public. Je sais déjà dans quel quartier commencer l’implantation.
—   Dans quel quartier ?
—   À Shahpura, près du lac artificiel.
—   Et vous pensez que le terrain est libre ?
—   Il faut demander à la mairie. Il faut aussi des architectes, et des ouvriers en bâtiment avec des normes de sécurité françaises. Le droit du travail est permissif en Inde, mais je ne veux pas faire n’importe quoi, et je fais confiance aux normes françaises. Pour l’investissement, il faut déposer un dossier de demande de crédit auprès de la Central Bank of India.
—   Bon ! Vous allez à Bhopal, alors ?
—   Oui. Je vais à Bhopal.
—   Est-ce que vous considérez que votre psychanalyse est terminée ?
—   Oui. Peut-être.
—   Si vous êtes prochainement en Inde, vous ne pourrez pas venir me voir. Je vous réserve une place dans deux mois, à la même heure. Vous me téléphonerez quelques jours à l’avance pour confirmer.

Je suis arrivé à l’aéroport de Bhopal le 15 juin 2026, à 19 heures, lieu international aux vitres géantes donnant sur l’extérieur, et je suis sorti. J’ai pris un rickshaw, petite camionnette à trois roues servant de taxi, et j’ai donné au chauffeur le nom du quartier de destination. J’avais un plan dessiné au crayon, pour aller de la Porte 7 jusqu’à la résidence de mon propriétaire, dans la poche. Je n’avais pas de bagage, seulement une clef USB autour du cou, le mobile et un portefeuille, avec le passeport. Mon cœur s’est mis à battre. Les boutiques de street food défilant les unes à côté des autres, le long des trottoirs. Le dégradé de couleurs ocres du paysage urbain. Les monticules d’ordures orange broutées par ces toutes petites chèvres. Les meutes de chiens jaunes avec tous la même tête. Le rickshaw et ses zigzags autour de la ligne blanche, prenant un risque à chaque croisement, un véhicule arrivant en sens inverse. Les vagues de motos qui nous dépassent par la droite et par la gauche. Les vaches sacrées sur la route, bloquant la circulation. Les murs couverts de panneaux publicitaires Seiko, la chaleur sèche et le crépuscule. Les camions bondés de jeunes hommes debout dont certains tenant presque à l’oblique. Les bus pleins à craquer, des Indiens sur le toit. Les tribus de singes et les écureuils qui courent à toute allure dans le même sens que les véhicules. La nuit qui tombe, et les réverbères qui s’allument. La Porte 7, et l’Arera Colony. Le chemin que j’indique au conducteur, en anglais : « On the left… On the right... » Un sanglier qui patauge dans une mare entre deux maisons. L’insalubre qui côtoie l’hygiénique. Le luxe et le dépotoir. Le rickshaw qui s’arrête et me demande si j’aurai besoin encore de ses services. Je n’ai pas encore la puce indienne dans mon téléphone. Je paye, je descends, je me dirige vers la porte de Rakesh Merah. Je me retourne.
Inde. Je savais que tu m’attendais. Ma tristesse était immense. Quelque part au fond de moi, d’ores et déjà, mes rêves tourbillonnent de joie. ■

Hors ligne Geuzav

  • Tabellion
  • Messages: 48
Re : Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« Réponse #6 le: 05 Octobre 2025 à 16:59:35 »
Salut Arsinor,

C'est cool que tu ai trouvé comment finir le milieu !

J'aime bien le " —  … " qui annonce le dialogue sans donner plus de contexte.
En soi la transition entre toutes les parties de l'histoire est logique mais c'est assez peut-être un peu rapide dans les transitions.
On a une scène assez dramatique parce que le personnage se fait rabroué, un peu à cause de ses mauvaises utilisations des codes, par un gars de qui il était super proche. Ensuite "Mais je n’ai besoin de personne pour m’apprendre à vivre. Tout cela est une affaire française." et directement du positif à propos de l'Inde, comme si le perso avait réussi à virer de son esprit tout le négatif grâce à cette phrase... Et ça pourrait, en soi !
Pareil quand il parle de son projet, c'est super cool comme toutes les pièces de sa vie se rassemblent dans ce projet et de le voir si excité, mais en même temps, il était empli de peurs et d'angoisses jusqu'à peu...

Je n'ai pas trop de propositions qui pourraient enlever ce sentiment de rush, à moins peut-être de rallonger l'histoire pour amener ces éléments un peu plus au fur et à mesure. Après ça rend bien l'excitation et l'énergie qui bout dans le personnage ! 

La fin est très chouette, toute douce. :)

A bientôt !

Hors ligne Arsinor

  • Aède
  • Messages: 236
Re : Aventures en Asie (incomplet, demande d'aide)
« Réponse #7 le: 06 Octobre 2025 à 13:14:24 »
Salut Geusav,


J'aime bien le " —  … " qui annonce le dialogue sans donner plus de contexte.
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Oui, les psychanalystes, souvent, ne réagissent pas mais montrent qu'ils comprennent... On ne sait pas ce qu'ils comprennent et c'est tout l'intérêt.


En soi la transition entre toutes les parties de l'histoire est logique mais c'est assez peut-être un peu rapide dans les transitions.
On a une scène assez dramatique parce que le personnage se fait rabroué, un peu à cause de ses mauvaises utilisations des codes, par un gars de qui il était super proche. Ensuite "Mais je n’ai besoin de personne pour m’apprendre à vivre. Tout cela est une affaire française." et directement du positif à propos de l'Inde, comme si le perso avait réussi à virer de son esprit tout le négatif grâce à cette phrase... Et ça pourrait, en soi !
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C'est ça, exactement, c'est ce que je voulais dire  au lecteur.



Pareil quand il parle de son projet, c'est super cool comme toutes les pièces de sa vie se rassemblent dans ce projet et de le voir si excité, mais en même temps, il était empli de peurs et d'angoisses jusqu'à peu...

Je n'ai pas trop de propositions qui pourraient enlever ce sentiment de rush, à moins peut-être de rallonger l'histoire pour amener ces éléments un peu plus au fur et à mesure. Après ça rend bien l'excitation et l'énergie qui bout dans le personnage !
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Peut-être rallonger le texte et mieux expliciter.
Merci pour ta lecture et pour les commentaires.


A bientôt !  ;)

 


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