Un petit conte, vite fait... sans grande prétention... Il y a tellement longtemps que je n'ai pas écrit.

Elle avait à peine 6 ans, une toute petite fille pour son âge, pas plus haute qu'un dé de trois pouces.
Ses parents se morfondaient, que va-t-on faire avec notre Poucette ? Ils la surnommaient ainsi, elle ne se souvenait même pas de son prénom, tant ce pseudonyme était ancré dans sa tête. Sa vie n'était pas monotone, bien au contraire. Elle rencontrait dans le jardin tous ces petits animaux à peine plus petits qu'elle. Des sauterelles, des fourmis, des araignées même, dont elle se faisait des amis. Tout le peuple des minis qui vivaient au raz de terre l'aimait. Elle ne craignait que les "grands" comme la poule qui parfois essayait de la piquer. "Méchante poule, lui criait-elle, de sa voix fluette." Mais à chaque attaque, ses amis qui fourmillaient venaient à son secours. Les fourmis piquaient la poule, les libellules voletaient au-dessus d'elle pour attirer son attention, malines, elles ne se laissaient jamais prendre. La vie était presque belle pour Poucette, mais elle avait ce regret de n'avoir aucune amie de son âge, trop petite ses parents la protégeaient à outrance.
Un soir qu'elle s'ennuyait dans sa chambre, elle sortit subrepticement pour aller rejoindre ses amis insectes de la nuit. Il y avait une chauve-souris qui l'avait prise en amitié, elle la protégeait à chaque escapade nocturne. Alors qu'elle jouait contre le muret de la terrasse, elle aperçut une petite lumière verte, intriguée, elle s'approcha. Un insecte étrange la regardait, il ressemblait à un ver de terre, mais sa queue au bout brillait. Mi-curieuse, mi-effrayée, elle osa avancer vers lui.
— Bonjour toi ! Qui es-tu ? Je ne t'avais jamais vu dans mon jardin, tu éclaires la nuit comme une minilampe de poche !
Surprise, elle entendit une voix. Les autres insectes, elle les comprenait, mais jamais ils ne lui avaient parlé.
— Je suis Stic, la luciole. Et toi ? Qui es-tu ?
— Mes parents m'appellent Poucette, je suis une petite fille humaine miniature. La nature m'a faite comme ça, et je suis l'amie des habitants du jardin. Mais… tu parles ? Comment ça se peut ?
— Je suis une luciole spéciale, répondit Stic. J'ai un don, je comprends les humains. Dis-moi Poucette, comment vis-tu cette différence par rapport aux autres enfants humains ?
— Je suis triste quelquefois, mais j'aime aussi mes amis de petite taille. Si la nature n'avait pas décidé pour moi de ma taille, je n'aurais jamais connu la vie qui grouille dans les grandes herbes. Je n'aurais pas connu mes amis les grillons, ni les sauterelles, ni tous ceux qui sont les habitants du jardin.
— Tu n'aimerais pas être grande maintenant ? Aller à l'école comme tous les enfants de ton âge ? Courir shooter dans un ballon ?
— Je ne sais pas Stic, je ne connais pas ces jeux. Je passe mes journées ici, la nature m'apprend beaucoup. J'apprends avec mes parents, ils sont toujours près de moi et m'aident pour tout.
— Tu es une petite fille bien mûre pour ton âge, je vois que tu apprends plus que tout enfant à l'école. J'ai attendu de te connaître pour te révéler un grand secret. Mon secret. Je suis aussi une fée, cachée dans ce corps de luciole. Si tu le souhaites, je peux réaliser un vœu pour toi, mais un seul. Réfléchis et reviens me voir demain à la même heure au même endroit.
Poucette repris le chemin de sa chambre et ne put dormir de la nuit. Quel est le souhait le plus important pour elle, que pourra-t-elle demander à Stic ? Elle pourrait choisir de grandir, de faire une taille normale pour vivre une vie d'enfant de son âge. Mais elle perdrait ses amis.
La journée fut longue, la petite fille pensait, pensait, pensait. Que dire ? Que faire ?
Lorsque la nuit pointa son nez, la lune était ronde et pleine. Poucette se rendit à son rendez-vous, nerveuse.
Stic était là, ponctuelle et brillant de mille feux.
— Bonsoir Poucette, alors tu as pris ta décision ?
— Bonsoir Stic. Non… je n'arrive pas à me décider. J'aimerais bien grandir pour connaître ce qui se vit à mon âge, mais je perdrai tous mes amis du jardin. Je risquerai même de les écraser sans le vouloir, de leur faire du mal, alors qu'ils m'ont toujours aidée et soutenue.
— Tu es vraiment une enfant adorable, Poucette. Je comprends tes doutes. Alors ? Que décides-tu ?
— Je voudrais simplement que la poule devienne mon amie, ainsi, je pourrai me promener sur son dos, aller plus loin que le jardin et rencontrer tout ce qui existe sur terre aussi petit que moi.
Poucette s'endormit paisiblement ce soir-là. Au matin, juste après le déjeuner, Coquette, la poule, s'approcha de la porte et lui dit :
— Viens, je t'emmène où tu veux. Pardonne-moi pour tout le mal que je t'ai fait, j'étais jalouse de ta complicité avec les insectes des environs. Je te promets de te protéger toujours. J'ai aussi un message de Stic pour toi, à partir de ce jour tu entendras, comprendras tous les langages des animaux de la Terre.
À peine surprise d'entendre parler la poule, elle sauta sur son dos et partit pour l'aventure.