Hello there ! Voici ma contribution pour l'Univers Collectif d'Erakis (https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=34799.0). Je le définirai comme un prologue à La Reconstruction (d'Opercule). Il est assez différent de ma première contribution. Je me suis essayé à la narration au présent notamment. J'espère que vous l'apprécierai, autant que les autres, et qu'il s'inclue bien dans l'univers. Bonne lecture !
Voici les liens utiles sur l'univers :
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Faux jumeaux ailés
Aucun Être ne peut ni survivre à la vague de feu, ni à la déflagration de la mer.
Comme Ciel et Terre, le rouge et l'azur se complémentent.
Ils sont tous deux chaos et renaissance.
Une étincelle et une goutte.
Au-delà du monde encore habité par les Hommes, règne un terrain de combat, un champ de bataille. Mais ce ne sont pas deux armées qui s'affrontent, bien qu'ils en aient largement la même puissance, mais deux créatures. Ailés et dotés de grands pouvoirs, ils ravagent des régions comme bons leur semble. Leur colère l'un pour l'autre ne cesse jamais, ils noient des vies sous les flammes et les torrents sans jamais qu'il y ait un vainqueur. C'est une querelle vouée à l'éternité qui a fini par faire fuir tous les habitants de cette région désormais inhospitalière. Il arrive parfois que l'une des deux bêtes fasse une virée des les lieux alentours pour faire une démonstration de puissance aux mortels.
La Wyverne rouge, longue de soixante mètres avec une envergure atteignant presque deux hectomètres, est considérée par certains comme l'incarnation même du feu et parfois aussi de l'air. Un seul battement d'ailes peut créer une bourrasque détruisant les maisons les plus solides et faisant plier les arbres les plus grands ainsi qu'attiser les feux qu'elle a causé. Souvent, les peuples menacés par leurs voisins prétendent qu'ils feront appel à la Bête pour riposter. Mais la Wyverne Rouge n'obéit à personne. Son seul but est de vaincre son rival de toujours.
L'Amphiptère Azur, quant à lui, atteint les cent mètres de la tête à la queue et serpente au fond de son lac pour restaurer son énergie entre deux combats. Son envergure est semblable à sa sœur, et ses ailes peuvent donc provoquer des raz-de-marées qui engloutissent les terres agricoles et font s'effondrer les constructions humaines comme elfiques. Certains, par le passé, lui vouaient un culte, comme quoi il permettait de recommencer la vie à zéro en faisant disparaître le passé. Peu à peu, l'Amphiptère Azur s'est fait connaître sous le nom de l'Averse ou bien de l'Etrangleur.
Les deux créatures errent loin des dieux. Ces derniers les ont toujours crains, et n'ont jamais osé les affronter directement. Mais de toute manière, elles se confrontent entre elles.
La Wyverne Rouge, en restant à bonne distance, rase les alentours d'un grand lac avec ses flammes ardentes. Elle espère, encore une fois, limiter l'espace de son adversaire. L'Amphiptère se dévoile d'un grand bon et crée un fleuve en éteignant les flammes d'un côté de son refuge. Surprise par une telle action, la Bête poursuit son rival à coup de boule brûlante. Comme un dauphin, l'Etrangleur plonge puis ressort de l'eau en boucle jusqu'à envoyer une vague en direction de la Wyverne à l'aide de son immense queue. La Wyverne Rouge manque d'être touchée, mais ses immenses ailes lui permettent de faire des manœuvres comme si elle était un simple colibri qui esquive des vagues.
Enn-Dihar, un vieux gardien impuissant, assiste à cet énième combat. Vieil homme, ayant probablement vécu plus d'un siècle, il arbore une longue barbe blanche et une robe pourpre. Il tient toujours son bâton blanc avec deux orbes - un rouge et un bleu - et d'autres ornements mystiques. C'était le seul non-dragon à vivre encore en ces terres. Il porte des tatouages au visage et sur le reste du corps ayant une signification aussi mystérieuse que l'origine même des deux créatures qu'il observait.
La Wyverne Rouge contre-attaque en volant à ras du fleuve et déversant son feu qui parvient à faire évaporer une partie de l'eau jusqu'à obliger l'Amphiptère Azur à s'envoler et devenir plus vulnérable. Le dragon bleu guérissait ses blessures grâce à l'eau liquide, d'où le fait qu'il vit toujours au fond de son lac lorsqu'il n'est pas en plein combat. De la même manière, la Bête tirait son énergie de la chaleur, en l'occurrence celle du Soleil la plupart du temps. C'est pour cela que par temps de pluie, la Wyverne restait cachée dans les montagnes tandis que sous la sécheresse, l'Amphiptère migrait là où l'eau demeurait toujours.
Le dragon azur use alors de son attaque la plus puissante : un énome jet d'eau lancé directement par ses immenses mâchoires. La Wyverne Rouge ne parvient pas à l'éviter, et chute pendant un court instant avant de se rattraper et riposter par son propre rayon de feu. Dans le ciel, Enn-Dihar observe une épaisse ligne orangée foncer dans une autre ligne bleutée. Aucune d'entre elles ne semblait prendre le dessus sur l'autre.
— Rubrum, Caérélum ! Cela ne sert à rien ! Il n'y aura pas de vainqueur aujourd'hui ! crie Enn-Dihar depuis la terre ferme.
Les dragons prêtaient rarement attention aux paroles du vieux sage. Le combat passait avant tout. Rubrum est le nom qu'Enn-Dihar donnait à la Wyverne Rouge tandis que Caérélum est celui de son homologue bleu.
— Cette terre m'appartient ! grogne le draconide rouge.
— Tant qu'il y aura un lac ici, ce lieu ne sera pas ta demeure de fournaise ! répond l'Amphiptère Azur.
Sur ces mots, les deux créatures se foncent dedans. La Wyverne Rouge tente de mordre son ennemi mais d'un coup d'aile, l'Etrangleur s'extirpe et enfonce sa queue tranchante dans son abdomen. La Wyverne Rouge gémit et perd du sang avant de s'éloigner. La confrontation est finie. La Bête s'en va avec la haine envers son ennemi et ce dernier retourne dans le lac, disparaissant en un clin d'oeil. La Wyverne Rouge fuit vers Tringel, là où personne ne lui résistera.
— Je reviendrai, murmure la Wyverne Rouge en battant des ailes.
— Je t'attendrai, lâche l'Amphiptère Azur loin de sa rivale.
Brèves annexes et anecdotes :
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