Le Monde de L'Écriture
Salon littéraire => L'Atelier => Discussion démarrée par: Marcel Dorcel le 27 Septembre 2025 à 21:29:56
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Et pourtant j'aurais du le faire mais par honte, par pudeur, par...je n'ai jamais osé.
Louer une chambre d'hôtel pour sept jours, 168 heures chrono. Do not disturb. Laissez les plateaux repas à la porte. Eliminer toute forme d'addiction, si vraiment il est impossible de s'en passer, s'accorder une cigarette ou un verre d'alcool à la condition d'avoir écrit au minimum deux ou trois pages et uniquement après.
Les amphés ne sont pas vraiment conseillés, ni la coke, ni le sexe. A la limite, se masturber pour éliminer un peu de stress.On ne s'accordera que des siestes, des mini-coupures comme dans le tour du monde à la voile. Si trop de fatigue, six heures consécutives de sommeil sont permises, douche du réveil comprise, permettront de recharger les batteries.
Evidemment, pas de smartphone, les messages urgents seront laissés à la conciergerie de l'hôtel.
Evidemment, pas d'internet, on écrit comme on veut, avec un stylo ou autre, à l'oral, l'ordi est permis mais sans connexion.
Sauf cas de maladie ou problèmes graves on s'accorde le droit d'appeler la conciergerie ou de la contacter avec un appareil connecté.
Evidemment pas de TV.
On a le droit de s'emmener toute chose qui fait plaisir mais pas trop de bouquins, ça risque de distraire et le risque de plagier est important. En revanche, la musique, sans qu'elle n'empiète sur le travail d'écriture sera source d'inspiration.
On a le droit de punaiser sur les murs (demander si c'est possible à la direction), sinon on laisse par terre, photos, plans, dessins, etc...
On a bien évidemment demander une chambre insonorisée. Il faut se donner le droit, de hurler, de chanter, de se parler à soi-même.
Et en 168 h, on a écrit un roman.
Et si, on n'a pas réussi pas à l'écrire, on a vécu une expérience formidable.
Peu importe, réussite ou échec, surtout, se donner le droit de pleurer toutes les larmes de son corps, un quart d'heure avant la fin.
Pleurer en écrivant est même fortement conseillé.
J'oubliais, la chaleur comme le froid ne sont pas recommandables. Le chauffage comme la climatisation non fonctionnels seront la seule cause irrévocable d'annulation.
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Bloqué dans une approche romantique de l'écriture ?
J'sais pas si t'es premier deg ou si c'est un exercice de style (peut-être un peu des deux ?), mais j'trouve écrire ne devrait pas demander autant de sacrifice et un contexte aussi exceptionnel que couteux ; ça devrait sortir un peu tous les jours. Y'a que sur du temps long que ça prend forme, que c'est consistant. Le langage est toujours en retard, il lui faut du temps. Faudrait greffer l'écriture à sa vie, non pas sortir de sa vie quelques temps pour écrire. Du moins si on veut une approche durable comme les pailles en banbou. C'est une question bête et dépassionnée d'organisation. Les sacrifices c'est des petits au quotidien, choisis, pensés, avec le sens de l'équilibre, comme en skate. Sinon blessures, sinon trauma, frustration. J'ai l'impression tu vas juste te trauma de ton roman et de l'écriture enfermé dans ton hôtel.
Après pour l'expérience j'te l'accorde ça peut être cool. Et en fait chacun son approche de l'écriture. Puis si ça peut te permettre de franchir un cap fonce. Mais je réitère ça m'a l'air pas très sain tout ça et un peu désespéré, héroïque, sacrificiel, influencé par les récits divers de film ou d'auteurs eux mêmes qui s'exhibent en martyrs, mais ça peut être beaucoup moins sensationnaliste que ça, et bien plus fonctionnel !
Et pour l'histoire des pleurs, y'a Renard qui disait "Pleurs ! Mais il ne faut pas qu'une seule de tes larmes coule jusqu'au bout de ta plume et se mêle à ton encre." ;D