Salut !
Les défis Tic-Tac, c'est quoi ? Un sujet aléatoire est donné et on a une heure pour écrire un texte. Hésitez pas à fouiller le sujet éponyme épinglé en haut de section pour plus de détails, ou même poser vos questions ;)
Pour ce Tic-Tac, ça donne quoi ? le sujet est une couverture aléatoire, donnée par BeeHa :) merci BeeHa ^^(https://image.noelshack.com/fichiers/2025/12/4/1742500792-tictac-20250320.jpg)
ATTENTION : Trash, pas mignon du tout, du sang et des boyaux (quoi que, pas de boyaux, mais vous comprendrez...). J'avais besoin de cette décharge, d'évacuer le négatif quelque part. Ce sera ce texte. Il fait suite à un précédent Tic-Tac, Aether (https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=43690.0), c'est assumé.
En vous souhaitant une bonne soirée et une bonne lecture !
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La fin d'un empire
— L’elfe est là ! hurla un garde.
Il donna l’alerte d’un souffle dans son cor, qui résonna à travers toute l’Académie. Je ne me retournai ni à cette menace qui approchait ni aux cris, aux injures, aux coups portés à l’épaisse double-porte. Face à moi, dessous divers sortilèges, posé sur un piédestal de pierre, le grimoire que je convoitai. Pour lui, j’avais traversé des royaumes et infiltré l’Académie. Je le libérai d’abord de cette prison magique et gardai mes doigts en suspens, hésitai à croire réel qu’il se trouvât là, face à moi. J’en frôlai la couverture et sa magie m’électrisa, dernier avertissement de ce qui m’attendait. J’y retrouvai la sensation de tes doigts mêlés aux miens, de ta sagesse à nouveau libre d’arpenter le monde.
Le bois craqua, loin derrière moi. Je coinçai le livre dans un harnais de cuir, dessous le moignon de mon bras, et me tournai vers mes assaillants. Je ne me doutais pas qu’ils briseraient sans honte ni remord l’imposante double-porte de la Grande Bibliothèque. De jeunes mages, élèves de l’Académie, deux de leurs professeurs et des membres de la Garde m’encerclaient, confiants quant à la suite du combat. Tous arboraient des sourires vainqueurs, hormis le plus âgé d’entre eux qui restait méfiant. L’expérience nous apprenait là où l’arrogance nous aveuglait, un enseignement que tu m'appris.
Un premier apprenti s’avança, son sourire narquois. Arrogance. Il ne vit pas ma lame. Elle ne fendit pas l’air, n’émit aucun son. Il porta la main à son cou, surpris du liquide chaud qui s’en échappait ; s’effondra au sol.
Le silence accueillit cette première mort. Un clignement d’œil plus tard, un second, à peine un enfant tomba. Les autres reculèrent, incertains de ce qu’il venait de se passer. Personne ne m’avait vu esquisser ce meurtre. La peur remplaça l’assurance au fond de leurs prunelles claires. Ils commençaient à douter, de ma faiblesse, de leur supériorité. Les soldats s’interposèrent, leurs regards rivés sur moi, et les deux professeurs entamèrent une incantation. Je ne devais pas leur permettre de la finir.
Toujours plus rapide, je virevoltai entre eux tous, attaquai les armures à leurs jointures, brisai les barrières magiques qui fourmillaient, telles des secondes peaux. Un genou à terre, l’un d’eux parvint à entailler ma jambe. Je vibrai aussitôt de cette douleur qui nourrit encore plus ma colère. Une prison de flammes s’enroula autour de moi. Je hurlai mais la traversai, ma peau noircie, grignotée par la haine et la rage.
Un soldat m’attendait de l’autre côté. Sa lame transperça ma côte. Elle y resta quand il la lâcha. Sa tête roula jusqu’au mur, au plus près des derniers élèves présents, qui fuirent face à cette vision.
Le dernier enchanteur encore debout m’observa. Il s’appuya de tout son âge sur son bâton et fixa le livre, intact.
— Sais-tu ce que contient cet ouvrage ?
— Un esprit scellé.
— L’esprit d’un démon millénaire, qui ne t’offrira ni pouvoir ni fortune ! Il s’emparera de ton corps : tu deviendras sa marionnette !
— Comme j’ai été la vôtre.
Il recula et je continuai :
— Je suis arrivée ici pieds et poings liés. L’Académie m’a achetée. Selon l’intendant, j’avais une belle musculature, et mon bras manquant baissait considérablement mon prix. Son cadavre traîne, quelque part près des écuries, ricanai-je.
Il tressaillit : l’intendant de l’Académie des Seigneurs Mages était un érudit, qui connaissait les dangers cachés de ce monde, et un combattant aguerri. Je continuai :
— Vous nous ignorez. Nous : les elfes que vous enlevez à leurs foyers, que vous condamnez à une vie de servitude. Votre arrogance est telle que vous ne prenez même plus garde à ceux que vous achetez. Vous ne vous doutez même pas qu’un serviteur, un esclave, possède la force, le pouvoir et la détermination nécessaires pour vous abattre.
— Tu es… comprit-il.
Il fixa la cicatrice sur mon œil, comme un enfant qui reconnaissait le démon au pied de son lit. Trop tard. J’entendis les renforts arriver. Il avait espérer gagner assez de temps. Il se rappela la lame, toujours plantée dans ma chair. Immobile, elle empêchait le sang de s’écouler, me causant une douleur atroce. Il devina qu’elle ne m’arrêterait pas car il ordonna :
— Reculez ! Fuyez tout de suite ! Tu es… celle que l’on nomme la Louve Folle, reprit-il après un instant. Ce qu’on raconte sur toi est donc vrai : l’elfe que l’on ne voit que lorsque sa lame, la Lame du Loup, a déjà tranché. Ils t’ont tuée, pourtant ! Ils en ont rapporté la preuve au Roi ! Ils t’ont tuée ! C’est impossible !
Je saisis le livre, en arrachai le sceau et le lançai au-dessus de nous. L’air crépita, je retirai la lame de mon corps, l’enchanteur prépara son sort. Le livre s’ouvrit, une chaleur s’en échappa et m’envahit.
Je repris connaissance aux abords du désert, celui-là même que j’avais traversé des lunes plus tôt. Tu étais là, à mes côtés, de nouveau libre.
— Ne te retourne pas, m’ordonnas-tu quand tu devinas mon mouvement. Ils ne le méritent pas. Ces humains ne méritent pas ce dernier hommage.
Tu t’avanças d’un pas. Tu puais le sang et la chair brûlée, une odeur de mort qui me rappela mon village, du jour où les humains l’avaient détruit. Ils avaient saccagé nos maisons, tués nos aînés, écrasé notre culture. Hormis toi, le Grand Loup, meurtrier et vengeur, aucun de nos dieux n’avait répondu ce jour-là. Tu m’avais tendu la main. Tout autre que moi aurait reculé, conscient du sacrifice et du sang encore à verser, parfois aussi innocent que celui de mon frère nouveau-né qui avait formé une mare sombre sous le berceau ; ce jour-là.
Tu me tendis la main :
— Viens. Allons venger notre peuple.
Je te souris et saisis tes doigts.
Bonjour Luna,
Une bonne aventure, il y a du rythme dans ce texte.
L'aspect "amputé" de l'elfe ne m'a pas dérangé, manier une lame à une main parait tout à fait plausible. (Un arc, j'aurais plus tiqué haha) Ça m'a rappelé de des films HongKongais que je regardais avec mon père quand j'étais gamin : le héros avait toujours un bras en moins et partait sauver la serveuse de l'auberge qui l'avait aidé en montrant que c'était en réalité un sabreur de génie, retiré depuis son incident (Oui, le scénario était globalement toujours celui-là) J'ai presque trouvé un peu de nostalgie en te lisant du coup, mais c'est vraiment du fait de ce souvenir latent.
J'avoue, l'aspect violent ne m'a pas du tout "marqué" du coup... Je sais pas si c'est la seconde version qui est adouci ou mon esprit qui est bancal. ;)
J'aime bien ce qui sous-tend par contre. Le non-dit qui m'a paru clair. Le bras qui a été donné en guise de "trophée". (Un jour, les "pas gentil", ils comprendront que la tête, c'est quand même ce qu'il y a de plus sûr : l'identification est moins sujette à tricherie et sans tête, a priori, on vit plus trop. :)
A bientôt ~
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Bonjour
un chouette texte de fantasy
des bricoles
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B