Salut Avistodenas,
S'il est certain qu'autour de cet "Avocat", tu fais monter agréablement bien la mayonnaise, de par ta gouaille, ta joie communicative qui te semble innée, ton désir honnête de chahuter les zygomatiques de tes lecteurs, je partage également l'avis de l'émérite et judicieux Champdefaye : tu gagnerais certainement à saupoudrer un peu plus de sérieux dans ton délire rabelaisien, si je puis me permettre cette expression passablement antithétique. De fait, comme le disait si bien Bergson : "Le rire sonne comme un rappel à l’ordre social. Sa fonction est d’intimider en humiliant. Le rire est incompatible avec la sympathie. D’un point de vue éthique, le rire n’est guère innocent. Les critères qu’il utilise pour choisir ses victimes ne sont pas des critères moraux. Le rire est tout simplement le résultat d’un mécanisme mis en place en nous par la nature ou, ce qui est presque la même chose, par notre connaissance de la vie sociale. Il n’a pas le temps de regarder où il frappe. Et parfois, les coups qu’il porte sont douloureux."
Ainsi, ne le prends surtout pas mal, mais j'ai été médusé, pour ne pas dire choqué en tant que lecteur, par cette référence à Fofana et son gang de barbares, dont ton narrateur, si l'on en juge, se tâte à vouloir les défendre pour y trouver potentiellement une certaine délectation. Que vient faire cet infâme et odieux criminel dans ton récit haut en couleurs ?
Je me pose la question. En te disant cela, crois bien que je ne cherche absolument pas à faire le procès de l'humour noir, dont je suis des plus friands. Mais, il m'a semblé que cela collait très mal avec la suite de tes élucubrations, lesquelles s'avèrent nettement plus bon enfant et ouvertes au plus large public. Certes, ton narrateur est un parangon de la loufoquerie, mais de là à plaider pour la pire des ordures, je ne l'en crois absolument pas capable.
C'est juste cela qui me fait dire que tu devrais te méfier de la surenchère. Je pense qu'un Landru, qu'un Docteur Petiot, qu'une Erzsébet Báthory, bien que tout aussi monstrueux que Fofana, auraient été tout aussi drôle pour ponctuer ton effet, du fait de la distanciation temporelle de leurs crimes. Fofana, c'est selon moi, je dis bien selon moi, encore trop présent, trop abject, trop effrayant, dans la mémoire collective.
Tout autant, une fois dit cela, je n'aurais rien dit, puisque je suis le premier à prôner que les pires sanguinaires ont le droit d'être défendu.
Bien à toi !