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Le Monde de L'Écriture » Sous le soleil des topics » Discussions » Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement

Auteur Sujet: Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement  (Lu 3077 fois)

Hors ligne Deewild

  • Aède
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Re : Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement
« Réponse #15 le: 10 décembre 2022 à 00:33:35 »
Bonjour à tous, et merci pour ce topic.

Je me demande si vouloir être seul, et devenir esseulé, ne sont pas les élements d'une suite logique.
J'apprécie ce forum, car je peux y mettre mes mots, sans avoir peur d'aller trop loin dans la négativité, ni évoquer mes rêves d'artistes les plus fous.
Je pense que l'isolement peut être bénéfique pour avancer sur mes manuscrits, échanger avec des personnes aux mêmes aspirations, peut être critiques du regard de la société sur mon profil atypique...

Qu'est ce qu'être seul, après tout? Vouloir gravir l'Everest, seul avec sa motivation... est ce aussi difficile que de fondre dans la masse, juste pour faire comme les autres, et arracher un bonjour, un comment vas tu ou une critique blessante, un mépris additionnel... C'est blessant et douloureux de vouloir être que soi.
Je suis sorti, volontairement même si il y a une raison de santé, du systèe sociétal depuis fin septembre. Je touche des revenus passifs, qui me permettent (à ce jour) de subvenir à mes besoins, et de renouer avec mes personnages que j'aime tant. Ce qui me fait souffrir, c'est d'être davantage seul dans notre réalité, qu'admiré dans mon imaginaire. Dans les deux, comme je le dis souvent, je suis en groupe mais seul.
J'ai expliqué à mon cercle social déjà bien étroit que je ne pouvais plus être simplement utile, que j'avais besoin d'être accepté comme tel, que je pensais aussi à moi, un peu... Et donc que je prévoyais de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vivre de ma plume.
Peu à peu, croyez moi, le cercle n'était plus étroit, mais inexistant. Et dire que je suis esseulé, est vrai.
J'ai ce caractère fermé, cette façon de voir la vie d'artiste comme une fin en soi... Et la vraie solitude, c'est de ne pas existé de ce fait.

Merci,
Anthony (Dewild).
Il n'y a pas plus grande richesse sur Terre que la liberté...mes amis imaginaires peuvent en convenir.

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Re : Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement
« Réponse #16 le: 10 décembre 2022 à 08:44:28 »
Bonjour,

je ne vais pas intervenir sur ce fil pour parler de célibat, esseulement... mais pour partager au sujet de Artiste et solitude, ce qui me semble être le cœur de ton dernier mot Deewild.
Je ne sais pas ce que tu entends par artiste et fin en soi.
Il y a alors à se poser la définition d'un artiste, la part intrinsèque et extrinsèque. Il y a plusieurs approches possibles, la mienne aura plus à voir avec le rôle du barde qu'autre chose... l'artiste ( le talent, le don... il y a eu plusieurs mots pour qualifier ça) serait essentiellement le médium entre la population qu'il sert ( généralement en échange il est nourri et protégé) et l'outre monde. La capacité de l'artiste est alors essentiellement sa capacité à créer le lien, il est "entre deux" mais défini par son appartenance à la société qui l'héberge. J'extrapole en disant que ce que nous disons ce n'est pas nous qui le formulons mais le monde des vivants et des morts, la société dans laquelle nous vivons, l'Histoire qui nous a précédés etc... donc bien loin de ce que j'imagine être la solitude. Il y a utilité à être artiste, c'est dans cette utilité que nous avons peut-être raison d'être si nous pouvons nous considérer comme des artistes.
Vivre de la plume, qu'est ce que ça veut dire ? Est ce vivre du divertissement que l'on procure ? Peu d'écrivains vivent  directement de leur plume, ils vivent de ce qui va avec ( animations diverses, ateliers, milieu de l'édition, etc... ) Pendant longtemps, vivre de la plume c'était être journaliste par exemple... écrire était une activité de rentier... puis il y a eu la publication dans des journaux, revues etc et les écrivains vendaient leur texte... Vivre de l'écriture bien souvent c'est être inscrit dans un réseau et avoir une utilité pour l'éducation nationale, les bibliothèques, les associations... les résidences d'auteurs sont souvent liées à des tâches d'écritures mais aussi à des actions diverses (écoles, ateliers...)
Bref, pas trop solitaire tout ça, même si effectivement tu es tout seul au moment d'appuyer sur les touches ou de tenir ton crayon.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Hors ligne Alan Tréard

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Re : Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement
« Réponse #17 le: 11 décembre 2022 à 16:05:29 »
Bonjour Opercule,


Moi, j'ai développé tout un tas de petites techniques pour échapper à l'isolement :
  • défis communs où l'on se retrouve quelques mois plus tard pour voir laquelle ou lequel a réussi à le relever (ce n'est pas une émulation quotidienne, plutôt des petits rendez-vous informels) ;
  • des séries ou des livres qu'on se donne à lire et dont on parle ensuite pour connaître l'avis de l'autre à ce propos ;
  • petits gestes simples et humains pour apporter mon soutien dans les situations difficiles ;
  • confidences anecdotiques, paroles intimes sans prétention, joies réciproques, rares mais suffisantes pour créer du souvenir ;
  • prendre soin de moi-même, me faire plaisir, me préserver le plus possible des tourments afin de garder toujours un soupçon d'empathie.
Dans toutes ces petites choses que j'ai cultivé avec les personnes que j'aime ou que j'apprécie, hommes & femmes, frères & sœurs, j'ai réussi à bien des égards à échapper à l'isolement brutal, le pire, celui qui rend mutique.


Un autre point qui m'a semblé fondamental dans mes rencontres et mes amitiés, c'était de toujours rechercher une certaine forme de liberté. Dire non si je ne peux pas garantir cette liberté pour autrui m'a toujours assuré que chaque personne avec qui je me lie ne me subisse pas dans la contrainte ou la dépendance.

La liberté, celle de l'autre que je perçois comme telle, elle est très difficile à observer, et c'est aussi la raison pour laquelle c'est un point qui m'appartient, une assurance ou une garantie qui m'a accompagné si longtemps, mais que je pourrais difficilement expliquer ou reproduire aisément.


Bref, ce sont de bien petites choses que je pouvais te partager sur le sujet dans l'espoir d'aider à garder le moral et de développer mon sentiment sur la question du phénomène d'esseulement.

Cette discussion m'intéresse tout à fait moi aussi, même si je ne l'ai pas mentionné plus tôt. :)
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Deewild

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Re : Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement
« Réponse #18 le: 11 décembre 2022 à 23:52:04 »
Bonsoir, merci pour vos réponses.
Artiste...je vous avoue que je n'en ai envie que de ce type de vie.
Je suis tout seul, j'ai l'impression d'être un fantôme aux yeux du monde, le parfait inconnu, une impression de déjà vu...
Cette solitude est étouffante, et me force à rester au lit, à perdre tout mon temps à réfléchir ou à alimenter la mélancolie.
Les heures passent, les jours passent, et je me dis que demain ce sera mieux, qu'à partir de demain, je ferai mieux.

Je suis devenu obsédé par l'écriture, et je ne sors plus de mes univers...mes personnages sont devenus le seul lien vers autrui. J'ai du écrire plus de 150 pages en trois semaines.

Célibat, oui depuis très longtemps.
Solitude, oui depuis toujours.
Isolement, oui, car j'ai décidé de ne plus m'engager dans des relations unilatérales. Demander de l'aide, ou juste discuter, sans que je sois obligé de rendre un service...
Ce forum, et quelques vagues communautés sont les seuls liens avec autre chose que l'imaginaire. Et si je sors de tout ceci, je ne me sens pas vivant.
J'ai le besoin d'écrire, certainement pour son côté thérapeutique. Et je préfère m'isoler sur ma chaise de bureau, que de parcourir les rues enneigées, même si je porte mon armure de cuir, et mes écouteurs.

J'ai mal géré le quatorzième chapitre de ma réecriture, une incohérence majeure, que je viens à peine de régler (et encore, j'ai du solutionner ce problème avec des allusions aux maisons de l'horreur américaines...).
Ce seul eccueil m'a rendu profondément triste, et je me suis effondré, insomniaque.
J'ai eu envie d'arrêter, je n'ai écrit qu'une demie heure hier, et une demie heure aujourd'hui...Je n'ose pas me dire qu'il faut laisser tomber, car je ne m'y résoudrais jamais.
Je suis un artiste spécial, anti conformiste, qui multiplie les prises de risques dans ses textes, et crée une oeuvre inclassable dans son genre et son lectorat.
Mais, je suis un artiste, seul... seul...

Je suis désolé, j'avais besoin de l'écrire ce soir. Je vous prie de m'excuser.

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Re : Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement
« Réponse #19 le: 12 décembre 2022 à 06:35:50 »
Camarade Deewild,

ce que tu nous confies est profondément touchant.
Tu peux trouver dans le forum un peu de réconfort mais je pense que ça ne suffit pas. Comme l'écriture ne suffit pas, c'est juste une alliée. Les vrais personnes pour parler sont dehors, dans la rencontre.
B
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Hors ligne Opercule

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Re : Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement
« Réponse #20 le: 12 décembre 2022 à 19:13:17 »
Merci encore pour toutes vos réponses. Je vois que ça intéresse pas mal de gens, peut-être qui se demandent s’ils sont juste solitaires ou bien qui trouvent qu’ils voudraient bien avoir des liens plus forts. Quoiqu’il en soit, ces personnes sont bienvenues.

ce qui amène à la notion de confiance un peu ? par ces doutes sur l'intention partagée de se rendre de bénéfices et lesquels et pourquoi eux ? vitale avec l'hors-soi consensuel je pense, la confiance, elle sécurise le contexte psy de l'échange ; comment s'acquiert-elle ?
[…]
comment penser cet anti-concept à notre individualité : comment tenir un léviathan qui créerait plus de liens ? ou lequel contrebalancerait mieux les exclusions de divergences ? et ce tout en laissant à chacun le pouvoir de rester soi sans que mortelle ou dangereuse ou dramatique ne soit la solitude ? je suis sûr bcp gagneraient à, tout en restant sans trop d'égoïsme perverti, mieux supporter le non-contact social ; une balance, un équilibre...?
Tu as donné toi-même un élément de réponse plus haut dans ta propre intervention : la confiance. Je ne sais pas exactement la confiance de quoi ? Que l’autre accepte nos vulnérabilités et nous soutienne en dépit de celles-ci ? Que quelqu’un, quelque part, embrasse l’intégralité de notre personne, même dans ses facettes des plus controversées ou discutables ? Mais oui, cette ouverture, cette vulnérabilité, cette confiance se fait à deux sens, et il faut parfois les reins solides pour se lancer dans une entreprise de confiance et de lien profond. Mais, se réfréner, et ça a les conséquences qu’on connaît…

Je pense que l'isolement peut être bénéfique pour avancer sur mes manuscrits, échanger avec des personnes aux mêmes aspirations, peut être critiques du regard de la société sur mon profil atypique...
[…]
J'ai ce caractère fermé, cette façon de voir la vie d'artiste comme une fin en soi... Et la vraie solitude, c'est de ne pas existé de ce fait.
Tu racontes comment tu t’es senti esseulé après avoir revendiqué un choix de vie que tu as posé. Je compatis avec le fait que tu ne te sentes pas aussi soutenu que tu le voudrais dans tes ambitions, et je comprendrais si tu te sentais amer par rapport à cet abandon.

au sujet de Artiste et solitude, ce qui me semble être le cœur de ton dernier mot Deewild.
Je ne sais pas ce que tu entends par artiste et fin en soi.
[le rôle de l’artiste est] bien loin de ce que j'imagine être la solitude. Il y a utilité à être artiste, c'est dans cette utilité que nous avons peut-être raison d'être si nous pouvons nous considérer comme des artistes.
[…] Vivre de l'écriture bien souvent c'est être inscrit dans un réseau et avoir une utilité pour l'éducation nationale, les bibliothèques, les associations... […]
Bref, pas trop solitaire tout ça, même si effectivement tu es tout seul au moment d'appuyer sur les touches ou de tenir ton crayon.
Je suis d’accord avec ton anaylse Basic. La vision un peu romancée ou bohème de l’artiste totalement solitaire et reclus, qui se fait presque ermite pour se consacrer à son art… n’est que partiellement vrai, au mieux. Un artiste ne fait pas son art dans le vide, il a des ressources, il a des émules et des ennemis, il échange et fait pleinement partie de son environnement. Et, comme tu dis, le fait d’être seul‧e au moment d’écrire ne veut pas dire qu’être écrivain‧e c’est être seul‧e.

Moi, j'ai développé tout un tas de petites techniques pour échapper à l'isolement […]
Dans toutes ces petites choses que j'ai cultivé avec les personnes que j'aime ou que j'apprécie, hommes & femmes, frères & sœurs, j'ai réussi à bien des égards à échapper à l'isolement brutal, le pire, celui qui rend mutique.
De belles initiatives qui peuvent entretenir le lien entre deux personnes, c’est assez bien pensé et flexible. Mais, j’imagine que le projet de rencontrer des gens est parfois à la source, assez compliqué. Peut-être peut-on tenter de raffermir les liens qu’on a déjà de cette manière.

Cette solitude est étouffante, et me force à rester au lit, à perdre tout mon temps à réfléchir ou à alimenter la mélancolie.
Les heures passent, les jours passent, et je me dis que demain ce sera mieux, qu'à partir de demain, je ferai mieux.
[…]
Isolement, oui, car j'ai décidé de ne plus m'engager dans des relations unilatérales. Demander de l'aide, ou juste discuter, sans que je sois obligé de rendre un service...
Ce forum, et quelques vagues communautés sont les seuls liens avec autre chose que l'imaginaire. Et si je sors de tout ceci, je ne me sens pas vivant.
J'ai le besoin d'écrire, certainement pour son côté thérapeutique. Et je préfère m'isoler sur ma chaise de bureau, que de parcourir les rues enneigées, même si je porte mon armure de cuir, et mes écouteurs.

J'ai mal géré le quatorzième chapitre de ma réecriture,[cet] eccueil m'a rendu profondément triste, et je me suis effondré, insomniaque.
[…]

Je suis désolé, j'avais besoin de l'écrire ce soir. Je vous prie de m'excuser.
Je compatis avec ce que tu exprimes. Il me semble que tu souffres assez durement de l’esseulement.
À t’entendre, tu rationalises ta souffrance en disant que c’est un moyen de vivre ton projet et que tu pourras sublimer la douleur d’une manière ou d’une autre. Je respecte ce point de vue. Si l’envie te venait de changer ta manière de vivre, n’hésite pas à contacter un‧e professionel‧le de la santé (comme moi, et certainement bien d’autres) pour partager le fardeau et trouver une porte de sortie.

Quant à moi je suis dans la difficile période où je me rends compte qu’une relation assez proche que j’ai, malgré tout le bien qu’elle me procure, je pense me donne autant voire plus de mal (en frustration, jalousie, anxiété)… Notre mode de relation ne me convient pas du tout, mais je n'arrive pas à la laisser tomber, parce que ça me semble si rare d’avoir ce lien, et ça ravive des peurs, peut-être même le trauma, d’un certain esseulement. Je trouve ça assez cruel et ironique que je puisse être celui qui se désinvestisse de la relation pour au final souffrir de l’esseulement. Mais pour moi, c’est Charybde et Scylla.

Hors ligne BeeHa

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Re : Célibat, solitude, isolement… : une épidémie de l’esseulement
« Réponse #21 le: 19 décembre 2022 à 23:46:50 »
Bonsoir ~

Deewild, c'est intéressant ce que tu dis sur l'aspect artiste/esseulement.
Je partage un peu l'idée du besoin de "solitude" (dans le sens ne pas avoir de monde autour pour "déranger) pour écrire. (Je sais que pendant ma relation, j'avais beaucoup de mal à écrire parce qu'il y avait une "obligation latente" de partage de "résultat"/"ressenti" d'écriture qui ne me convenait pas du tout. Être interrompu pour savoir si j'arrivais à écrire quelque chose avait plutôt tendance à me couper complètement.) Mais en même temps, je me demande si l'écriture ne se nourrit pas un peu de ce qui nous entoure, de l'extérieur... Je ne sais pas si tu es (vous êtes même) familier du podcast Arte Bookmaker qui donne des visions intéressante du métier d'auteur. Dans cette série, il y a Damasio qui évoque justement cet aspect de l'écriture (La première partie est ici : Alain Damasio (1/3) | Bookmakers je me souviens plus par contre à quel moment il en parle...) en expliquant que pendant l'écriture de la Horde du Contrevent, il avait passé 9 mois isolé de tout à écrire, puis 3 mois en vie parisienne, puis à nouveau 9 mois etc. Le tout pendant 3 ans et que c'est ce qui lui avait permis, selon lui, d'atteindre le niveau de ce livre. Mais il parle justement de la difficulté de travailler de cette manière, du besoin de soupape...

Je ne sais pas trop où tu vis, mais dans l'optique de partager une vision "d'auteur" avec des gens, as-tu déjà essayer des ateliers d'écriture par exemple ?
Il y a différents types, bien sûr, et ça peut permettre de discuter de choses en lien avec l'écriture, de partager, de s'ouvrir, sans être jugé. (En tout cas, j'apprécie beaucoup celui auquel je vais, où l'on n'existe pas par ce que l'on est dans la vie, notre âge, notre métier (et que sais-je d'autre encore) mais juste par la plume, parce qu'elle permet de faire ressentir.)
Et comme on en parlait avec Safrande, le sport aussi peut permettre d'avoir un contact avec l'extérieur.
Peut-être que ce seront juste des contacts, des gens avec qui il est possible de partager quelque chose, mais ça fait du bien de pouvoir établir un contact parfois, qui n'appelle à rien, n'impose rien et permet juste de partager une passion commune.
Si en plus l'ambiance est sympathique, même en n'étant pas très à l'aise en groupe, il y a des possibilités d'y trouver quelque chose... (En tout cas, ça m'est arrivé que ce soit au tennis, à la course à pieds ou au Tai Chi...)

Enfin, ce sont des idées qui me viennent par rapport à l'esseulement. (Rapport à ma propre expérience)
Ce n'est pas simple, comme disait Safrande, il faut faire un premier pas, se "forcer" à aller à ce premier cour/cette première rencontre, mais ça "aide" à fonder quelque chose.

En tout cas, pour moi, je sais que ça me fait du bien de pouvoir faire ces activités, avec des gens qui me connaissent sans vraiment savoir qui je suis, qui apprennent à me connaître dans le temps et non pas sur une courte durée, brusquement.
En écrivant ce mot, brusquement, je me demande aussi s'il n'y a pas une brutalité dans les relations aujourd'hui qui n'est pas simple à gérer. Il est rare de prendre son temps (du moins, j'ai l'impression) il faut avancer, aller vite, se consumer avant même d'avoir pu briller un peu... Mais peut-être est-ce moi et que je divague. ^_^

Citation de: Opercule
Quant à moi je suis dans la difficile période où je me rends compte qu’une relation assez proche que j’ai, malgré tout le bien qu’elle me procure, je pense me donne autant voire plus de mal (en frustration, jalousie, anxiété)… Notre mode de relation ne me convient pas du tout, mais je n'arrive pas à la laisser tomber, parce que ça me semble si rare d’avoir ce lien, et ça ravive des peurs, peut-être même le trauma, d’un certain esseulement. Je trouve ça assez cruel et ironique que je puisse être celui qui se désinvestisse de la relation pour au final souffrir de l’esseulement. Mais pour moi, c’est Charybde et Scylla.
Je comprends assez ce que tu dis, l'impression d'une sensation de perdant/perdant, sans pouvoir arbitrer...
J'espère que tu parviendras à trouver une solution, ici ou ailleurs, et si tu as besoin, en parler.


En parlant de l'esseulement, j'ai eu de la peine hier en allant me balader. Un petit papy qui avait besoin de parler et qui m'a dit tellement de choses sans que je ne sache vraiment comment répondre, pris au dépourvu. Il vit dans sa ferme, au milieu de nulle part, avec sa mère de 95 ans, son amie avec qui il jouait aux cartes etc est décédée cette année et il se sent seul. Il n'a plus le droit de s'éloigner de chez lui seul de chez lui parce qu'il risque de s'évanouir... J'aurais voulu l'accompagner un moment, et je pense que si je le recroisais (je l'espère en un sens...), je lui proposerai, mais je n'avais pas de téléphone sur moi et ça me faisait un peu peur de gérer ça sans pouvoir appeler de secours...
C'est un peu une autre facette qu'il peut y avoir à l'esseulement, celui lié à la géographie, à son lieu d'habitation, mais aussi à l'âge et aux personnes que l'on perd.


Je n'ai pas forcément beaucoup plus à exprimer je pense...
Peut-être reviendrais-je rebondir si jamais une idée arrive.
“A faint clap of thunder;
Clouded skies;
Perhaps rain comes – if so, will you stay here with me?”

“A faint clap of thunder;
Even if rain comes not;
I’ll stay here, together with you…”

 


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