[emoto]

Rap

J'suis SDF de la raison
mes neuron's n'ont plus de maison
leur bail a été résilié
paraît qu'ils étaient fous à lier .

J 'suis à la rue cell' de ma tête
j' tends mes méning'es, j' me fais la quête
mais j 'ai plus rien à me donner
sais pas où tout ça va mener .

Je cours après les souvenirs
le présent aussi l 'avenir
j'ai p'et' chopé un mauvais sort
j' entrav' plus rien, j'suis plus raccord .

J' deviens lourd à broyer du noir
à m'piquouser au désespoir
faudrait qu'on ouvre une fenêtre
que j'puiss' sauter, que j'puiss' renaître .

Parfois j 'entends que l'on me parl'
mais personn'e c'est dans le mental
voix intérieure , petite voix
j' lui parl' tout l'temps, ça m' fout les fois .

J'peux rien pour moi, j'peux rien y faire
quoique je fasse c'est galère
j' préfère encor tout arrêter
ça sert à rien de m ' entêter .

J 'suis plus qu'un désetr médical
la zone au bout du terminal
j'y suis tricard un étranger
je laisse tomber , j'vais m'abréger .

Posté avec autorisation  des parents .Texte au départ en prose, celui qu'un jeune bi polaire m'avait demandé d'arranger en rap l'an dernier  . Deux mois après  il s'est défénestré , faut croire qu'il l 'annonçait avec" ouvrir une fenêtre que j'puisse sauter ."  voix intérieure = idée obsessionnelle .

[Lucie Beauvisage]

Malheureusement concernée, c'est un texte qui me touche profondément

[Claudius]

Très dur ce texte, une petite coquille : désert médical (inversion)

J'ai déplacé ton texte dans les chansons et slam, le rap en faisant partie

 

[emoto]

 Claudius OK , je n ' avais pas vu mentionnée la catégorie rap , mais ça en est bien un , je l 'indique d' ailleurs .

La coquille sorry . J' ai  du mal à me contraindre à une  relecture , à chacune je trouve quelque chose à changer selon l'humeur du jour , et même du moment de la journée .   Exemple , là  me relisant je trouve que je devrais changer
J'suis  plus qu'un désert médical       en
j'suis rien qu'un désert médical .


Lucie Beau visage
Je ne souffre pas de bipolarité, d'autre chose . Mais la thérapie de groupe ne se faisait pas qu' avec un groupe d'une   même pathologie . Et j' ai aussi été avec des bipolaires dont celui dont j 'ai mis la prose en rap .Prenez soin de vous bien sûr  ,ce trouble est celui qui compte le plus de TS  comme vous devez le savoir .

Evenos
Comme vous avez écrit Millefeuilles en capitales, j' en ai conclu que le mot était capital dans votre réponse .
-- Niveau symbolique , je n ' ai trouvé en rapport que le fait que c'était une plante médicale , inemployée pour le psychisme , mais qui mise sous l ' oreiller permet de beaux rêves, Et à part que le rêve est un des langages de l 'inconscient , vois pas trop .
-- en métaphore, le gâteaux  alterne deux couches, comme la bipolarité l 'hyper activité avec le dépression .
-- autrement feuilles pour celles ou l'on écrit .

Sur votre réponse , j ' ai deux lectures
L'un est le malade qui veut rentrer dans sa maison, son moi intérieur mais clean . Je ne pense pas que ce soit " la maison des fous " Pour y sauvegarder son vertige , ce qu'il à crée dans la phase du trouble .
l'autre, ami, voir jouant un rôle de psy veut le ramener à la raison
Donc situation conflictuelle,  risque de clash , mais se trouvent dans l 'exercice de la poésie . En viennent aux vers et non aux mains .
Il est redevenu lui même . Oui mais interrogation au final , quel est le vrai lui ?  Moi, guérie, je ne serai plus moi . Le psy m'aura dépossédé de ce qui me fait moi  . je ne sais pas si c'est compréhensible .

La deuxième lecture est la dualité du "je" malade
disons  qu'une part de lui veut dire à l 'autre part de lui: ça suffit, on rentre à la maison.
et ensuite  à peu près la même chose que pour la première lecture .

Merci à vous deux de votre commentaire .

Modération : messages regroupés, il faut éviter les doublons.

[Claudius]

Je comprends, je suppose que tu postes depuis un téléphone, c'est visible à la mise en page un peu aléatoire parfois.

Par contre, évite les messages à la suite stp, il faut répondre à tous dans le même message. Le bouton modifier peut servir à ça aussi. Merci 

[VertCarmin]

J'ai rapidement râpé le texte dans ma tête en le lisant pour voir. Sur certains vers, l'octosyllabe mériterait d'être brisé afin de rythmer davantage le texte. Par exemple, "que j'puiss' sauter, que j'puiss' renaître" pourrait être complété par "au moins un soir", ce qui permettrait de poser le texte et de reprendre son souffle avec un petit effet drama. De même, pour le dernier vers, "je laisse tomber, j'vais m'abréger", l'ajout de "j'vais sauter" permettrait de casser la métrique et d'ajouter une touche d'intérêt à la phrase de conclusion. Ce ne sont que des suggestions, bien sûr, car chacun rappe différemment.

[emoto]

Merci de votre intérêt porté à ce rap, cependant
comme vous l 'avez remarqué il est en octo du début à la fin .Il y a la musique des mots déroulés sur un tempo de 8 , et si il y a" césure "sur un temps fort c'est au quatrième pieds . Et donc ça reste 8 ou  4x2.
Vous me proposer de casser ce rythme en transformant deux octo en
-- un alexandrin,  4x3 c'est possible mais limite
-- un hendécasyllabe, ça n ' est pas possible , ça heure et déséquilibre à la déclamation .Pour imager comme  de passer dans une partition écrite en mesures à deux  temps, a une mesure à quatre, pour revenir à deux ,  puis passer à une à trois  ce  pour donner du rythme à  l 'exécution .  J'ai des doutes sur le résultat  à mon niveau .   Je trouve que vouloir casser la métrique d'un rap, il y a risque que le rap aille porter plainte,  que ça fasse  des frais d'avocat et des frais de justice pour rien . Mais bon .  Donner de l'intérêt, pour moi --c'eut été -- ( là je suis top )  de mettre un mot en rejet ou un bout de phrase en enjambement façon course de haies . De toute façon l'auteur n 'est plus  là  et  lui seul aurait pu dire .

A ce propos peut être y a-t-il incompréhension.
Quand il me transmet ," que j"puiss' renaître "c'est pour dire renaître  en un autre dans une autre vie.
Me proposer que j'puiss' renaître --au moins --un soir . S'entend  comme "à minima "comme  "au moins une fois" Et puis de toute façon  il s'est jeté en après midi. 
Conclure par "que j' puiss' sauter " serait reprendre mot pour mot ce  qu'il écrit en milieu de texte . Conclure par une répétition  même si voulue d'insistance , je trouve pas top .

En fait il avait écrit:
je laisse tomber . Sans rien ranger   vu que ses parents chez qui il habitait le lui reprochaient tout le temps . Mais si la rime  "étranger -ranger -était riche, je lui avais dit qu'il en  valait mieux une pauvre qui aurait un sens pour le lecteur .
Voilà, je crois avoir expliqué mon point de vue que c'est le mien que je préfère .