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15 mai 2024 à 03:15:23
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]

Auteur Sujet: Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]  (Lu 8651 fois)

Hors ligne Ari

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 568
Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
« le: 26 mai 2019 à 23:22:59 »
Edit :
(texte initialement publié avec le compte Mystère du forum).
Voici la version la plus récente, après pas mal de tentatives différentes.
J'envisage de la modifier encore.



Avertissement au lecteur : le texte qui suit porte la mention "contenu explicite" car il contient des éléments susceptibles de choquer la sensibilité des plus jeunes (contenu érotique).

Autre avertissement : ce texte aborde des sujets sensibles : en l'occurrence, la résilience après un cancer.



Corps

       Je me suis changée dans ta salle de bain.
       Au-dessus du lavabo me fixait sévèrement un très, très grand miroir. J’ai ri en me disant que ce devait être pour que tu puisses te voir en entier. Sur la faïence, un peigne retenait trois de tes longs cheveux bouclés. Le rebord de la baignoire supportait un unique gel douche, qui recelait un fragment de ton parfum. L’autre fragment était enfermé dans ce flacon de verre, là-haut, sur une étagère. Sur une chaise, tes vêtements quant à eux conservaient ton odeur personnelle. C’était drôle de te décomposer ainsi, essence par essence. C’était en tout cas bien plus drôle que d’affronter ce grand miroir qui me menaçait de sa paroi étincelante.
       J’ai soupiré et j’ai ouvert ma robe. Elle s’est fendue dans le dos, tout le long de la fermeture, tout le long de ma colonne. Jusque-là j’étais encore belle et forte, le dos nu, la nuque dévoilée par mes cheveux courts, la poitrine entièrement dissimulée sous l’étoffe sombre – avant qu’elle ne tombe, avant qu’elle ne m’abandonne.
       La robe embrasse le sol.
       Sous-vêtements fins retouchés sur mesure. Dentelle. Satin. Prothèse.

*

       C’est étrange, ce soir, de la retirer. Je crois que tu ne m’as jamais vue sans elle. Je l’enlève en même temps que mon soutien-gorge et reste un instant devant le miroir, la poitrine nue, cicatrice à l’air libre. Je ne sais plus vraiment ce que je pense de moi-même. Je crois que j’ai réappris à m’aimer. Je me passionne pour la photographie et j’ai souvent vu des portraits de toutes sortes : le corps vieilli, le corps meurtri, le corps embelli par les stigmates qu’il porte. J’ai aussi découvert ce site : « Les Amazones » ; avec tant de photos et de témoignages, que dans mes pensées dansent désormais ces amazones virtuelles, chaque fois que je me sens trop seule. La femme dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi. Elle est belle, avec ses sourires combatifs et la tristesse qui souligne parfois ses yeux d’ombre. Chaque fois, elle me raconte notre histoire. C’est un conte féroce où à la fin la vie triomphe, la peau redevient douce, les cheveux réapparaissent, les cicatrices s’assouplissent. La femme dans le miroir sourit. Elle l’aime, son corps asymétrique – et je crois que je l’aime aussi. Il portait déjà les cernes de mes nuits trop brèves, les vergetures et le ventre légèrement distendu de ma première grossesse. Oui. Je l’aime. Pourtant pour rien au monde je ne voudrais retourner sur une plage. Pourtant même chez le médecin je me sens mal à l’aise pour me déshabiller. Pourtant, je suis terriblement difforme, dans ton grand miroir.
       Je crois que j’aime le corps doucement éclairé qui s’anime dans la glace de ma petite salle de bain à moi. Je n’ai pas encore apprivoisé celui que je croise dans d’autres reflets. Et je refuse d’affronter celui que je rencontrerais dans le regard des autres.
       J’enfile mon pyjama (un pantalon, un débardeur) et je sens mon cœur se retourner lorsque j’observe à nouveau mon reflet, avec ce décolleté bizarre, à moitié vide – tel que je l’imagine vu à travers tes yeux à toi.

*

       Quand je rentre dans la chambre, tu es assis en tailleur sur le lit. Je grimpe auprès de toi en repliant mes jambes contre mon torse. Serein, tu reprends la conversation là où elle s’était arrêtée. Lorsque tu la ponctues de ton rire, une bouffée d’émotions gonfle dans ma poitrine : un mélange d’étincelles, assorti d’un peu d’anxiété. Tu ne laisses pas transparaître le moindre signe indiquant que tu aurais perçu ma gêne ou aperçu mon décolleté.
       Avec le recul, je dirais qu’on s’est aimés tout de suite. Mais j’étais incapable de me laisser approcher. J’avais vingt-huit ans et je luttais contre un cancer et toute mon énergie se perdait là-dedans. Rien ne me soulageait tant que de me réfugier dans tes bras. Entre deux chimio, c’est chez toi que je venais parfois me recueillir – me reconstruire. C’est contre toi que j’ai pleuré la nuit. Et toi, tu as respecté mes barrières tout comme cette proximité déroutante. Le temps a filé doucement, puis de plus en plus vite. Nous avons apprivoisé la distance, les kilomètres maudits, le téléphone usé. Tu as connu tes Elles. J’ai connu mon Lui. Pourtant, d’une certaine manière, on ne s’est jamais séparés.

*

       Ce soir, je suis dans tes bras, la joue contre ton torse nu. J’ai retrouvé tous les fragments qui composent ton parfum. Des agrumes et des fleurs – peut-être du jasmin ? – sur une brume plus envoûtante. En-dessous, je perçois ta sueur. Sous mes doigts tes côtes s’étirent, saillantes, protégeant ce cœur qui martèle des histoires contre mon oreille. Puis brusquement elles s’enfoncent, juste au-dessus de ton estomac. Ton sternum déformé dévore un peu de tes poumons et, qui sait, repousse peut-être un peu ce cœur plus près de moi. Pectus excavatum. Quand je t’ai rencontré tu détestais ton corps, alors j’avais peur de t’offenser si par malheur je l’effleurais.
       « Au contraire. Le toucher c’est le remède. »
       Depuis, nos nuits supposément amicales s’ornent de fines caresses.

*

       Dans l’ombre, nos mots s’amenuisent. Je me suis blottie contre toi, allongée sur le côté gauche, toi derrière moi ; et je tiens fermement ta main qui repose sur mon ventre, pour éviter qu’elle ne remonte, pour éviter qu’elle ne rencontre… le vide. Inconsciemment ou peut-être sciemment, tu as légèrement relevé mon débardeur, si bien que tes doigts frôlent mes vergetures. Tant pis. Mieux vaut céder ces minuscules reliefs, plutôt que…
       Tu m’étreins un peu plus fort, comme dans un début de sommeil ; puis, tendrement, tu déposes un baiser sur ma nuque. Je souris. Tous mes muscles se tendent. La chambre se remplit d’attente. J’oublie la laideur de mon corps, j’oublie de retenir ta main. Alors elle s’échappe, s’envole, redescend le long de mon bras comme dans une demande timide. Je me retourne contre toi.
       Dans la quasi-obscurité, tes yeux sont différents. 
       « Est-ce que je peux t’embrasser ? » demandes-tu, la langue sèche.
       Oui. Bien sûr.
       Ta main se pose alors sur ma joue et toute ma conscience se réfugie dedans.
       Ton baiser me pénètre. Chaleur-douceur profonde, envahissante, aliénante. Tu descends dans mon cou, que tu pointilles de tes lèvres entrouvertes. Tu me mordilles ; mon sourire surpris laisse échapper un petit son aigu. Mes mains caressent tes épaules, ton dos, ta colonne. Je voudrais demander aux tiennes de m’enlacer plus fort. Celle de droite remonte depuis ma taille en direction de ma poitrine. Tu enlèves mon débardeur. La panique m’envahit de nouveau. Je voudrais penser aux Amazones, mais là je suis seule ; c’est moi que tu déshabilles et pas la fille dans le miroir. Tes lèvres reviennent pour me rassurer. Tant que je reste là contre ta bouche, rien ne peut me blesser. Tes doigts m’effleurent, le long des côtes, près du sternum, sur la peau, la douceur, la cicatrice.

*

       Je crois que brusquement tu réalises ce qui me faisait peur. Tu t’arrêtes un instant ; ta main revient vers mes cheveux, tout près de mon visage. Je peux de nouveau respirer. L’angoisse retourne se lover en boule au lieu de m’envahir toute entière.
       « Ça va ? » me demandes-tu.
       Oui. Oui, ça va.
       Et ça va pour de vrai. Ta main redescend doucement mais elle n’a plus le même contact, elle vient me murmurer quelque chose, quelque chose que j’aime. Un « c’est pas grave » ou bien un « tu es belle ». Ta main caresse ce fragment de ma peau comme s’il était aussi joli et bénin que tout ce que tu as déjà parcouru de moi, ma taille, mes côtes et maintenant, cet endroit-là. Seul ton pouce s’attarde un peu sur le relief de ma cicatrice. On dirait une ondulation laissée par la mer. Ta main a raison. Peut-être que ce n’est pas si grave.
       Pas à pas, lèvre à lèvre, prudemment… Tu embrasses ma cicatrice. Tu la réchauffes. Ma gorge abrite soudain mille émotions trop vastes pour moi. Chacun de tes menus baisers brise quelque chose de rigide que j’avais dressé entre moi et le reste du monde, quelque chose qui me protège mais qui me protège mal, qui me protège et m’empoisonne tout à la fois. Continue de le briser. Continue de le détruire. Tes lèvres réparent, tes lèvres suturent. Sous ta bouche la peur s’évapore. La peur de tout mon corps : pas seulement celle encerclée dans ma plaie. S’envole aussi la peur enkystée dans mon ventre zébré, mes cuisses trop larges, mes chevilles trop maigres, et les fines ridules déposées par le temps dans mon décolleté, là où ta main gauche s’attarde, sans le réaliser. Mon sourire creuse mes fossettes. Tant mieux. Je sais que tu les aimes. Je ressens leur présence sur mon visage, tout comme je ressens toutes mes autres fiertés. La finesse de ma taille, la douceur de ma peau, la longueur de mes jambes, l’angle de mes poignets, la forme de mes lèvres blotties contre tes cheveux. Tu te déplaces et tu embrasses mon sein ; tu le suces, tu le mordilles. Tes dents sculptent des rayons électriques de plaisir. Je crie des sourires muets.

*

       « Je peux ? »
       Je ne sais pas de quoi tu parles, mais je dis oui. Tes mains qui enserraient mes hanches retirent brusquement mon pyjama. Tes mains de géant ne quittent plus mon corps, ces mains que tu trouvais trop grandes, trop anguleuses. Celle de gauche s’est entichée du creux de ma taille, tandis que celle de droite revient m’envelopper le ventre. J’ai trop de vergetures. Tant pis. La peau est plus douce à l’intérieur des zébrures. Tu redescends, effleures la dentelle, plus bas, avec le dos de tes doigts ; appuies sur le tissu humide. Entre mes jambes, ton pouce s’amuse à glisser tout près d’une couture. Il me vole quelques secondes d’apnée… puis il s’en va. Mon corps proteste contre cet abandon, alors pour le faire taire, tu m’étreins, je t’emprisonne, tu nous bascules.
       À califourchon sur tes hanches, je peux enfin te toucher librement ! La pulpe de mes doigts trace des arabesques sur ton torse. Jusqu’à son creux. Ce cratère que les os ont décidé pour toi. Mes lèvres tombent dans la fosse de tes côtes. J’embrasse tes reliefs, tes muscles, tes tétons. Jeux de succion et de chaleur. Mes doigts patinent sur ton ventre, j’y dépose des caresses à fleur de lèvres, à pointillés de langue, jusqu’à la frontière des vêtements qui te restent. Je les retire et ton souffle s’accélère. Tes mains me frôlent encore, mais je leur échappe. Tu es beau lorsque tu t’abandonnes. Cette fois c’est toi qui trembles de désir. De ma langue, je dessine tes soupirs. Ma bouche épouse la cambrure de ton sexe. Mes caresses enveloppent, pressent, coulissent. Chaleur-douceur mouillée.

*

       Tu me saisis, tu me renverses, tu roules avec moi sur le lit. Je goûte ton corps du bout des mains, embrasse la peau brûlante qui se présente à ma bouche, tu me soulèves, j’enterre mon visage contre ton torse. Tu retires mon dernier vêtement – je sens la dentelle glisser entre mes jambes –, attrapes l’une de mes chevilles, caresses la plante de mon pied puis tu l’envoles au-dessus de ton épaule. Tes doigts reviennent entre mes cuisses et frôlent, effleurent, éveillent mes lèvres ouvertes.
       Tu guettes mon souffle. Je perçois ton sourire dans la nuit. Tu joues encore, ta respiration frémit comme un rire. Tes cheveux tombent en cage autour de mon visage. Tu m’embrasses. Ta langue me pénètre en même temps que tes doigts. Plus fort. Plus profond. Plus violent. Ton pouce tourne à l’extérieur, dessinant sur mon clitoris des arcs-en-foudre qui rayonnent jusque dans ma gorge. Tu m’embrasses encore, encore, mes mains perdues sur ton corps ont retrouvé ton sexe et l’emprisonnent au rythme de nos baisers.
       Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes. Ton bras recueille la cambrure de mes reins, ma jambe relevée épouse ton torse, mon mollet rencontre ton dos ; je peux poser ma plante sur tes muscles. Tu m’enlaces, ta bouche se presse contre ma cuisse. Tu me pénètres et nous perdons pied ensemble jusqu’aux cris, jusqu’au séisme, jusqu’à l’abîme. Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre. Elle jouit à travers mes lèvres.



Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

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« Modifié: 22 septembre 2020 à 21:13:35 par Ariane »
~ Ari ~

Hors ligne Angieblue

  • Prophète
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  • Je suis parolière de chansons à textes (poétiques)
    • Easyzic
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #1 le: 27 mai 2019 à 22:29:39 »
C'est remarquablement bien écrit, avec style et poésie. On est happé par l'histoire du début à la fin. C'est sensuel sans être vulgaire, et tellement troublant. Il y a une pudeur et une délicatesse dans la description d'une certaine "laideur" qui est rendue sublime par la force du désir, des sentiments et du verbe. Il y a quelque chose de magique, c'est vraiment beau!

Il y a de très belles images comme:
 "Tes dents sculptent des rayons électriques de plaisir." :coeur:
 "Dans la nuit nous ne sommes rien d'autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre." :coeur:

Et enfin, c'est un beau message d'espoir pour les personnes ayant vu leur féminité diminuer suite à un cancer, ou pour les personnes souffrant de complexes.

Voilà, un grand bravo! vous avez beaucoup de talent!!!

Angie

Hors ligne txuku

  • Palimpseste Astral
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    • BEOCIEN
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #2 le: 27 mai 2019 à 23:06:13 »
Bonsoir




Beaucoup de doigte dans ce texte !!! :)




Qui m a rappele quelques patientes touchees par ces interventions........ :(
Je ne crains pas d etre paranoiaque

"Le traducteur kleptomane : bijoux, candelabres et objets de valeur disparaissaient du texte qu il traduisait. " Jean Baudrillard

Hors ligne Marcel Dorcel

  • Calliopéen
  • Messages: 414
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #3 le: 29 mai 2019 à 19:02:51 »
Tellement de bons textes en ce moment qu'il faut faire un tri.

J'ai mûri ma lecture quelques jours avant de répondre pour savoir si je n'avais pas fait fausse route. Mon avis n'a pas changé. La première partie est celle qui possède le plus de qualités.
L'érotisme de la deuxième partie au mieux m'endort. Pas trop envie de m'étendre sur le sujet car je risque d'être bavard, long et tendancieux.

Ce que je préfère, c'est le questionnement sur la mutilation de la féminité. Cette dernière s'affronte au regard de l'autre, à son propre regard. Pour ma part, deux symboles forts marquent l'inconscient collectif, deux attributs disent le sexe féminin et sont donc ses cheveux et sa poitrine. Ce n'est pas sans raison qu'à la libération en France, l'humiliation suprême consistait à  tondre les femmes.

Ce corps asymétrique, comme tu le dis, peut-il à nouveau plaire ?

A travers la maladie, finalement tu poses la question sur le corps en général. Que dit-il de nous, comment l'affronter alors qu'on ne peut  le soumettre ( maladie, vieillesse, handicap) impuretés- tâches de rousseurs, boutons, poils disgracieux etc...-
 mais qu'on le voudrait-tatouages, parfum, crèmes anti-rides, que sais-je encore ?

Pour moi, l'étonnement réside dans la fracture entre une première partie convaincante et une deuxième totalement obsolète.

Merci tout de même.

Un imbécile ne s'ennuie jamais il se contemple
De Gourmont

Tout dire ou se taire
J Green

 Croyez-vous que je me sois donné la peine de me lever tous les jours de ma vie à quatre heures du matin pour penser comme tout le monde 
J Hardouin

Tout ce qui est atteint est détruit
Montherlant

Léilwën

  • Invité
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #4 le: 06 juin 2019 à 00:19:12 »
Hoy Mystère,

Comme à mon habitude, un commentaire détaillé :
Citer
un très très grand
=> manque une virgule entre les 2 "très" (quand on répète volontairement pour l'emphase 2 mots dans un texte, il faut les séparer par une virgule)
Citer
déroulés, ils étaient presque aussi longs que les miens
=> ça me perturbe de me dire qu'elle a pris les cheveux qui traînaient pour les dérouler (mais ça doit être parce que l'idée de prendre les cheveux de quelqu'un d'autre pour les observer ne me serait pas venu à l'esprit)
Citer
la poitrine entièrement dissimulée sous l'étoffe sombre, avant qu'elle ne tombe
=> rythmiquement, je ne suis pas fan de la virgule ici
Citer
Dentelle. Satin. Prothèse.
=> j'aime comme c'est amené ! :coeur:
Citer
la poitrine nue, cicatrice à l'air libre
=> bon, ceci est une préférence personnelle, je l'exprime parce que je la pense mais je ne sais pas s'il faut prendre en compte ou pas... personnellement, ce bout de phrase ne coule pas bien à mon oreille surtout le "à l'air libre" couplé à "cicatrice" ; j'aurais préféré une fin de phrase plus courte et percutante (attention, de mon point de vue !), type "et reste un instant devant le miroir, poitrine et cicatrice nues."
Citer
La femme qui vit dans le miroir, c'est une Amazone, elle aussi.
=> :coeur:
Citer
Chaque fois, elle me raconte notre histoire. C'est un conte féroce où à la fin la vie triomphe, la peau redevient douce, les cheveux réapparaissent, les cicatrices s'assouplissent. La femme dans le miroir sourit.
=> émotionnellement, ça me fait quelque chose ce passage :)
Citer
Elle l'aime, son corps asymétrique
=> vive l'asymétrie ! :mrgreen: (pardon, private joke :-[)
Citer
Je ne savais pas qu'on pouvait se sentir aussi heureux et aussi vulnérable tout à la fois.
=> ah ça... personnellement de nombreux instants de bonheur ont été couplés à des  sensations de vulnérabilité intense...
Citer
les premières étoiles dehors qui résonnent comme celles du Petit Prince
=> les étoiles résonnent dans le Petit Prince ?! (je ne me rappelais plus de cette caractéristique :-[)
Citer
me recueillir – me reconstruire
=> :coeur: :coeur:
Citer
Tu as connu tes Elles. J'ai connu mon Lui. Pourtant, d'une certaine manière, on ne s'est jamais séparés.
=> j'aime bien comme c'est dit :)
Citer
En-dessous, je perçois
=> pas de tiret (je sais, la langue française est mal foutue, on écrit "au-dessus" mais "en dessous" (en fait "en-dessous" existe, ça désigne 'La face d’une voile enverguée qui est tournée vers l’arrière.' - comme ça tu sais tout :mrgreen:))
Citer
Ton sternum déformé dévore un peu de tes poumons et, qui sait, repousse peut-être un peu ce cœur plus près de moi.
=> :coeur:
Citer
« Au contraire. Le toucher c'est le remède. »
=>  :coeur:
Citer
et je tiens très très fort
=> même remarque que plus haut pour "très, très"
Citer
pour éviter qu'elle ne rencontre... Le vide
=> ici, pas de majuscule après les points de suspension, puisqu'il s'agit simplement de la fin de la phrase (il y a majuscule quand les points de suspension ont fonction de point final dans la phrase)
Citer
Mieux vaut céder ces minuscules reliefs
=> au vu du sens, il faudrait dire "céder sur" (ou alors changer le verbe pour "concéder")
Citer
La chambre se remplit d'attente.
=> j'aime bien l'expression :)
Citer
Alors elle s'échappe, s'envole, redescends
=> -s
Citer
« Est-ce que je peux t'embrasser ? » demandes-tu.
=> je sais que ce n'est pas du goût de tout le monde, mais je suis fan de ces verbalisations qui manquent cruellement (à mon humble avis) dans les représentations "traditionnelles" des situations amoureuses (je suis personnellement convaincue que devoir deviner les attentes/désirs/envies de l'autre est source d'incompréhension et de maladresses, mais je suis peut-être bizarre^^)
Citer
Ta main se pose alors sur ma joue et toute ma conscience se réfugie dedans.
=> :coeur:
Citer
tout en légèreté, parce que je sais que c'est comme ça que tu préfères
=> la virgule me semble de trop
Citer
« Ça va ? » me demandes-tu.
=> idem que tout à l'heure, c'est cool 'en vrai' de demander à l'autre si ça va toujours ! :)
Citer
Ta main a raison. Peut-être que ce n'est pas si grave.
=> :coeur:
Citer
Je crie des sourires muets
=> c'est possible de crier des sourires ? :\?
Citer
« Je peux ? »
=> dans la continuité de ce que je dis depuis tout à l'heure au sujet de l'importance personnelle de la verbalisation du consentement :coeur:
Citer
La peau est plus douce à l'intérieur des zébrures.
=> :)
Citer
mille émotions trop vastes pour moi
=> :)
Citer
Chacun de tes menus baisers brise quelque chose de rigide que j'avais dressé entre moi et le reste du monde, quelque chose qui me protège mais qui me protège mal, qui me protège et qui m'empoisonne tout à la fois. Continue de le briser, continue de le détruire. Tes lèvres réparent, tes lèvres suturent.
=> :coeur: :coeur:
Citer
déposés par Venus
=> Vénus
Citer
caresses à fleur de lèvres, à pointillés de langue
=> j'aime bien :)
Citer
Dans la nuit nous ne sommes rien d'autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre.
=> :coeur: :coeur: :coeur:

Au total, j'ai aimé la douceur qui se dégage du texte ; tu dépeins une relation qui me semble respectueuse et comment le "laid" (selon des critères normatifs) peut devenir/être beau :)

Merci !

Léilwën

  • Invité
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #5 le: 11 juin 2019 à 20:25:38 »
J'interviens juste vite fait pour dire que, si je ne me trompe pas, le collier de Vénus est un terme médical qui désigne une forme particulière de cicatrices laissées par la syphilis

Hors ligne Ari

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 568
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #6 le: 11 juin 2019 à 21:09:14 »
Bon allez je lève mon anonymat de Polichinelle, ça me permettra de répondre à tous sans passer par le compte Mystère.  :-[



@Angieblue :

Merci beaucoup pour ton passage, et ton retour très encourageant :) .



@txuku :

Merci pour ton passage (j'ai eu un gros doute sur comment interpréter le mot "doigté"...  ::) ).



@Marcel :

Haha la partie érotique est tellement nulle qu'elle ne mérite même pas d'être commentée ? Bon ben une autre fois (ou pas). Mais je suis très contente que l'histoire (la vraie) t'ait plu.  :-[



@MaLéli :

Citer
=> ça me perturbe de me dire qu'elle a pris les cheveux qui traînaient pour les dérouler (mais ça doit être parce que l'idée de prendre les cheveux de quelqu'un d'autre pour les observer ne me serait pas venu à l'esprit)
Haha, je n'avais pas pensé à un sens aussi littéral. Dans une ancienne version j'avais écrit "si je les déroule" parce que dans ma tête c'est hypothétique, ce n'est pas un geste réellement réalisé.

Citer
=> vive l'asymétrie ! :mrgreen: (pardon, private joke :-[)
:D

Citer
=> les étoiles résonnent dans le Petit Prince ?! (je ne me rappelais plus de cette caractéristique :-[)
Oui, parce qu'une fois le petit prince reparti, le renard sait qu'il est dans l'une des étoiles mais ne sait pas laquelle, alors il imagine son rire dans toutes les étoiles à la fois.

Citer
=> pas de tiret (je sais, la langue française est mal foutue, on écrit "au-dessus" mais "en dessous" (en fait "en-dessous" existe, ça désigne 'La face d’une voile enverguée qui est tournée vers l’arrière.' - comme ça tu sais tout :mrgreen:))
Merci pour l'info :) .

Citer
=> même remarque que plus haut pour "très, très"
Je voyais un côté un peu infantile à dire "très très" d'affilée. Et elle a quelques côtés infantiles dans ses peurs.

Citer
=> ici, pas de majuscule après les points de suspension, puisqu'il s'agit simplement de la fin de la phrase (il y a majuscule quand les points de suspension ont fonction de point final dans la phrase)
C'est pas faux.

Citer
=> au vu du sens, il faudrait dire "céder sur" (ou alors changer le verbe pour "concéder")
Je le voyais vraiment comme "céder qqch", "céder du terrain"...

Citer
=> -s
Oui  :-[ .

Citer
=> je sais que ce n'est pas du goût de tout le monde, mais je suis fan de ces verbalisations qui manquent cruellement (à mon humble avis) dans les représentations "traditionnelles" des situations amoureuses (je suis personnellement convaincue que devoir deviner les attentes/désirs/envies de l'autre est source d'incompréhension et de maladresses, mais je suis peut-être bizarre^^)
:)

Citer
=> c'est possible de crier des sourires ? :\?
(Mais pourquoi être aussi littérale... ?  :-[ )
Moi ça me parle comme expression... Ca parlait beaucoup aussi à mon premier bêta-lecteur qui n'est pourtant pas particulièrement porté sur les tournures bizarres. Du coup j'ai envie de laisser.

Citer
Au total, j'ai aimé la douceur qui se dégage du texte ; tu dépeins une relation qui me semble respectueuse et comment le "laid" (selon des critères normatifs) peut devenir/être beau :)

Merci !
Merci beaucoup ma Léli.
Je suis pas satisfaite de ce texte (cf. la suite avec les réponses à Keanu) mais merci beaucoup pour ton retour plutôt rassurant. Je suis contente pour tous les passages qui t'ont plu :) ton regard m'est toujours très précieux... en plus de ton œil de faucon grammairien ;) .

Citer
J'interviens juste vite fait pour dire que, si je ne me trompe pas, le collier de Vénus est un terme médical qui désigne une forme particulière de cicatrices laissées par la syphilis
>< Ouiiii je crois que tu as raison mais ce n'est pas DU TOUT ce que je voulais dire.  :-[ :-[ :-[
On m'avait dit que ça désignait des minuscules ridules dans le cou. Et en fait non, maintenant que tu me le dis je me souviens aussi de mes cours de médecine sur la syphilis. Mais ma pauvre narratrice je ne voulais pas non plus l'accabler de tous les maux de la terre...  :-[



@Keanu :

Citer
Le choix du verbe m'a paru étrange. Un rebord de baignoire qui supporte un gel douche ?
J'ai modifié plusieurs fois et je ne sais pas du tout quel verbe mettre. Pourtant je suis persuadée qu'il existe une solution toute simple mais visiblement je ne la trouve pas. Servait de support ? (je crois que j'avais mis ça dans une ancienne version).

Citer
Chouette passage !
"La robe embrasse le sol" est un peu apprêté pour moi.
Merci ; pour moi ça reste suffisamment sobre, en phrase courte, seul le verbe induit une métaphore et qui pour moi reste assez simple.

Citer
C'est toujours bien.
Au cas où : conditionnel ou futur ?
Je me suis posé la même question pour ces deux verbes... Mais le futur sous-entend que ce n'est pas encore arrivé (or ça a bien dû arriver, surtout pour ce qui est des autres miroirs, c'est même en cours) alors que pour moi le conditionnel peut former une sorte de dimension parallèle lui permettant de rester dans le déni (oui c'est un peu tordu mais j'ai eu besoin de me le justifier comme ça).

Citer
Je trouve ça un peu cliché, dans le genre stoïcisme, maîtrise masculine... Mais pourquoi pas, on aime/désire parfois les clichés.
C'est pas forcément qu'on aime les clichés c'est que des personnes ont parfois des caractéristiques clichés et qu'on peut aimer ces personnes (sans nécessairement aimer la caractéristique cliché). Pour ce passage-ci, dans l'idée que je m'en fais, la narratrice se leurre un peu en écrivant ça. Mais je n'ai pas su développer dans ce texte tout ce que j'imagine de mes deux personnages.

Citer
Ici c'est cliché encore pour moi, un peu mièvre...
Je comprends que tu le ressentes comme ça... Mais j'assume ce choix (si plusieurs personnes le soulignent ce sera signe que c'est trop caricatural et je changerai peut-être, mais dans l'idée, la direction, ça ne me dérange pas).

Citer
Mais "offenser", plus haut, est-ce vraiment le terme adéquat ?
Pour elle, pour lui, oui.

Citer
Joli !
Tiens, j'aurais pensé que ce serait "trop affecté" ;) .

Citer
Un peu lourd ? "Inconsciemment ou non" suffirait ?
Pour moi le "ou non" efface un peu la deuxième option, on est dans la nuance très fine mais dans ma tête le sens en est légèrement modifié, même si effectivement d'un point de vue mélodieux ma version est plus lourde.

(Tes deux  :coeur: suivants sont pour les deux phrases qui étaient les plus importantes pour moi, tant mieux  :-[ ).

Citer
Les doigts qui disent, après la main qui a raison, ça me semble un peu trop, la personnification me paraît redondante.
C'est tout le paragraphe qui est bâti sur ce thème.

Citer
Pas fan de l'irruption de la figure mythologique, ça sonne précieux pour moi.
De toute façon elle était erronée  :-[ .

Citer
J'ai du mal avec ces formes. Je trouve qu'il ne faut pas en abuser. Même si je comprends l'intention, le rythme.
J'avais envie d'essayer... Je pense que l'une de ces phrases, isolée, perdrait tout son intérêt. C'était l'ensemble ou rien.

Citer
Ici l'image est trop appuyée pour moi (pulpe + danse + arabesques).
Je commence à sentir trop fort ta volonté d'images pour décrire les gestes.
En fait si j'avais appuyé un peu mieux ma démarche j'aurais fait un paragraphe son, un paragraphe vue, un paragraphe goût, toucher, etc etc... Mais autant pour les sons j'ai été jusqu'au bout, autant pour le visuel je suis restée dans une demi-démarche qui ne fonctionne pas très bien je crois (trop appuyé pour des métaphores ponctuelles mais pas assez marqué pour être correctement utilisé).

Pour toute la fin : oui il y a beaucoup trop de répétitions je suis d'accord.

Citer
C'est un beau texte, bien écrit, doux et gracieux.
On s'y croirait, tu réussis à transmettre les émotions des corps à travers la description, souvent poétisée, de petits gestes et de grandes sensations. C'est agréable de lire cette sexualité simple, heureuse, irradiante, très respectueuse aussi comme l'a remarqué Léilwën. J'aurais aimé davantage de variations, la description des baisers et des caresses devient un peu répétitive à mon sens. Je n'aurais pas été contre davantage de détails, d'impulsivités, de contrastes. Pour moi il faut soit condenser, élaguer un peu, soit varier les gestes, les moments, marquer davantage une progression d'intensité et une diversité de mouvements/d'images. Mais ça fait aussi la douceur pudique du texte, j'imagine, et chacun aborde ce genre érotique comme il le veut et le peut.
Merci beaucoup.
Il y a quelque chose qui me gêne dans ce texte, de trop doux, trop fade, presque impersonnel. Je pense que je me suis bloqué beaucoup de possibilités à cause du thème initial. Comme je voulais traiter d'un thème assez universel à mes yeux (accepter les blessures / handicaps / malformations / défauts), qui en l'occurrence touchait aussi à la maladie et à la résilience, je crois que je me suis forcée à rester très neutre pour la suite. Mais c'est un peu trop à mon goût...

Citer
Du point de vue de la particularité physique de la narratrice et de ce que ça apporte au texte : tout le début est très bien à ce niveau je trouve, c'est touchant, sa peur qui se mélange avec son désir puis s'efface devant lui, c'est bien amené ; sa vulnérabilité s'entremêle à celle de son compagnon, c'est un bel écho, et la description de l'intimité et du plaisir qui augmentent devient à cette aune encore plus importante et communicative, comme une libération essentielle, une guérison profonde de la peau et du cœur à travers le désir, l'amour de l'autre.
Merci.
(Surtout pour l'écho avec le compagnon, qui était important pour moi).

Citer
A la fois, étant donné l'importance que perd vite ce point de départ du texte (je comprends bien que la narratrice oublie, vit le moment et se détache de son complexe, c'est aussi l'enjeu)
Oui c'est le plus gros problème que j'ai rencontré et je n'en suis toujours pas satisfaite. Comment signifier que l'on oublie quelque chose ? Que ça s'efface, qu'on s'en libère ? Je pense que j'aurais pu trouver qqch d'autre que de cesser d'en parler, mais je n'ai pas réussi. Il me semblait que toute nouvelle mention de ce qu'elle oublie montrerait précisément qu'elle ne l'avait pas oublié. Ca semble logique mais je pense quand même avoir manqué qqch, une dernière allusion, je ne sais pas quoi mais qqch, un détachement plus élégant.

Citer
étant donné que la majorité du texte pourrait finalement se déployer sans y faire allusion, j'avoue m'être demandé si ce sujet n'était pas un prétexte pour donner à un texte érotique une originalité et pour émouvoir le lectorat. Mais peu importe finalement, car ça me semble réaliste et cohérent.
Je crois que c'est à cause de ce "manque", ce truc que j'ai loupé, que tu peux ressentir ça. J'aurais souhaité basculer vers l'insouciance et l'abandon, pas vers le hors sujet donnant l'impression que le début n'était qu'un prétexte. Car ce thème me tient réellement à coeur et c'est bien celui-là que j'aurais voulu prioriser. Le but n'a jamais été ni une recherche d'originalité ni une recherche d'émotion, plutôt une recherche de sens : l'érotisme ne devait être qu'un outil et pas une finalité.

Citer
Sinon, comme ça m'arrive souvent lorsque je te lis, j'ai trouvé par moments l'écriture un peu trop fruitée ou fleurie, avec une volonté un peu trop marquée donc un peu trop visible à mes yeux de décorer le texte, de l'ornementer d'images poétiques.
Oui  ::) j'essaye de doser un peu mieux, mais si je changeais radicalement ça me manquerait.
(Je crois aussi que dans ce texte mes habitudes sont revenues habiller le récit lorsque je me suis retrouvée face à la scène érotique, alors que paradoxalement le début est écrit sur un ton beaucoup plus "nu", que je n'aurais probablement pas su garder même si je l'avais voulu).

Merci beaucoup pour ton passage et ton retour minutieux :) . Je suis contente que l'ensemble t'ait plu même si j'ai l'impression que qqch n'a pas fonctionné (l'idée que l'histoire ne serait là que pour fournir originalité et émotion me gêne réellement).
« Modifié: 11 juin 2019 à 22:00:58 par Ariane »
~ Ari ~

Hors ligne Eddiedu49

  • Calligraphe
  • Messages: 106
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #7 le: 11 juin 2019 à 21:56:12 »
Voilà un texte très beau  :coeur:

Merci pour ce partage Ariane !

Hors ligne Ari

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 568
Re : Corps (contenu explicite)
« Réponse #8 le: 04 août 2019 à 18:16:40 »
Merci Eddie :)

J'ai posté une nouvelle version de ce texte (cf. premier post), j'aimerais le travailler différemment.
~ Ari ~

Léilwën

  • Invité
Re : Corps (contenu érotique) (version retravaillée)
« Réponse #9 le: 13 août 2019 à 23:00:41 »
Hoy ! o/

Citer
un très très grand miroir
=> bon, je sais que je l'ai déjà signalé, mais ça titille mon grammarnazisme : il faudrait, pour être académiquement correct, mettre une virgule entre les 2 mots répétés :mrgreen:
Citer
J’ai ri en me disant que ce devait être
=> "ri" ou "souri" ? (le terme "rire" me paraît fort, mais c'est p'têt moi :-[)
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Au-dessus du lavabo me fixait sévèrement un très très grand miroir. J’ai ri en me disant que ce devait être pour que tu puisses te voir en entier. Sur la faïence, un peigne portait trois de tes cheveux bouclés ; déroulés, ils étaient presque aussi longs que les miens. Le rebord de la baignoire supportait un unique gel douche, qui recelait un fragment de ton parfum. L’autre fragment était enfermé dans ce flacon de verre, là-haut, sur une étagère. Sur une chaise, tes vêtements, eux, conservaient ton odeur personnelle.
=> je trouve un je ne sais quoi de "robotique" dans la description qui me donne une impression de froideur
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Sous-vêtements fins retouchés sur mesure. Dentelle. Satin. Prothèse.
=> ça c'est toujours aussi fort et aussi habilement amené :coeur:
Citer
C’est étrange, ce soir, de la retirer. Je crois que tu ne m’as jamais vue sans elle.
=> elle porte toujours la même robe ?
Citer
j’ai souvent vu de très belles images de personnes de toutes sortes : le corps vieilli, le corps meurtri, le corps embelli par toutes ces histoires qu’il nous raconte.
=> :coeur:
Citer
que dans mes pensées dansent désormais ces amazones virtuelles, chaque fois que je me sens trop seule
=> je ne ressens personnellement pas la virgule
Citer
La femme qui vit dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi.
=> pourquoi pas "la femme qui vit dans le miroir est une Amazone, elle aussi" ? (c'est juste une idée qui m'est passée en tête, du coup je la retranscrit)
Citer
sourires combatifs
=> j'aime pas trop "combatifs" '-' (mais je pense que c'est parce que ça ne suit pas avec mes sonorités internes à cet endroit-là :-[ ("téméraires" coulerait mieux à mon oreille, mais c'est juste pour info !))
Citer
C’est un conte féroce où à la fin la vie triomphe, la peau redevient douce, les cheveux réapparaissent, les cicatrices s’assouplissent.
=> :coeur: :coeur: :coeur:
Citer
chez le médecin je me sens mal à l’aise pour me déshabiller
=> pour ? (j'aurais dit "de devoir me déshabiller" ou "quand je dois me déshabiller")
Citer
Je crois que j’aime le corps doucement éclairé qui s’anime dans la glace de ma petite salle de bain à moi. Je ne suis pas encore sûre d’apprécier celui que je croiserais dans d’autres reflets.
=> huuuum ces phrases me perturbent... dites comme ça, avec toute la déclaration d'amour pour son corps juste avant, j'ai l'impression qu'elle est chez elle. Sauf que si j'ai bien suivi, elle n'est pas dans sa salle de bain...
Citer
tel que je l’imagine vu à travers tes yeux à toi
=> pourquoi "à toi" ? (ça me paraît pléonasmique avec le "tes yeux" qui ne laisse aucune ambiguïté)
Citer
Je te souris en retour
=> pour la continuité j'aurais écrit "je te souris en miroir" :mrgreen:
Citer
Il y a la lueur du soir et il y a la lueur de tes yeux.
=> :coeur: :coeur:
Citer
toute mon énergie se perdait là-dedans
=> pourquoi pas "toute mon énergie s'y perdait" ?
Citer
je perçois quand même ta sueur
=> "l'odeur/le musc de" ta sueur ? (sinon, je trouve que ça fait un peu glauque, genre "j'aime quand tu es trempé de sueur"^^)
Citer
Le toucher c’est le remède.
=> je ressens une virgule après "toucher"
Citer
et ta chaleur lorsque tu me serres contre toi
=> le "ta/tu" heurte mon oreille :-[ ; "sa" chaleur lorsque tu ??
Citer
pour éviter qu’elle ne rencontre… Le vide
=> je n'aurais pas mis de majuscule après les points de suspension
Citer
Ta main se pose alors sur ma joue et toute ma conscience se réfugie dedans.
=> :coeur: :coeur:
Citer
mais là je suis seule
=> j'aime pas le "là" :-[
Citer
Tes doigts m’effleurent, le long des côtes, près du sternum, sur la peau, la douceur, la cicatrice.
=> :coeur: :coeur:
Citer
On dirait une ondulation laissée par la mer. Ta main a raison. Peut-être que ce n’est pas si grave.
=> :coeur: :coeur: :coeur:
Citer
Je te serre contre moi ; ton parfum est salé
=> point-virgule non académique :mrgreen: (déjà que j'ai laissé un ". Mais" non académique tout à l'heure... faut pas pousser mémé dans les escaliers ! :D)
Citer
Chacun de tes menus baisers brise quelque chose de rigide que j’avais dressé entre moi et le reste du monde, quelque chose qui me protège mais qui me protège mal, qui me protège et qui m’empoisonne tout à la fois. Continue de le briser, continue de le détruire. Tes lèvres réparent, tes lèvres suturent. Sous leur tendresse la peur s’évapore.
=> :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur:
Citer
Mélopée vaporeuse de draps froissés. Staccato de souffles, liés-déliés. Inspiration brutale ; expiration frisson. Gémissement point d’orgue. Tempo des artères – chamade.
=> j'aime bien cette description pudique :) (sauf "mélopée" : le mot est très joli, mais il désigne une mélancolie que je ne trouve pas ici)
Citer
ce cratère que les os ont décidé pour toi
=> tu vas dire que je suis chiante, mais là, j'aurais dit "tes os ont décidé pour toi" (parce que pour moi, "les os ont décidé pour toi", ça voudrait dire que les os de tous les hommes créent des """anomalies""" (pardon, j'ai pas le bon terme... il est tard...))
Citer
Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes. Ton bras recueille la cambrure de mes reins, ma jambe relevée épouse ton torse, ton épaule, mon mollet embrasse ton dos, je peux poser ma plante sur tes muscles. Tu m’enlaces, ta bouche se presse contre ma cuisse. Tu me pénètres, nous perdons pied ensemble jusqu'aux cris, jusqu’aux frissons, jusqu’à l’abîme. Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre. Elle jouit à travers mes lèvres.
=> j'aime bien cette conclusion, cet être qu'ils deviennent quand ils sont deux.

Au total, j'ai toujours bien aimé. À part le début que je trouve trop "froid" dans la description par rapport au reste.
Je pense toujours que ça fait partie de ces textes nécessaires, de ceux qui rappellent qu'on peut faire du beau et du vivant à partir d'une "matière" qui serait jugée "moche" selon les critères de notre époque (tu vois l'idée ?).

:oxo:



Hors ligne Ari

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 568
Re : Corps (contenu érotique) (version retravaillée)
« Réponse #10 le: 14 août 2019 à 17:07:20 »
Citer
À part le début que je trouve trop "froid" dans la description par rapport au reste.
Pour tout le début : je vais y réfléchir...  :-[ et voir si d'autres avis convergent avec le tien.

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C’est étrange, ce soir, de la retirer. Je crois que tu ne m’as jamais vue sans elle.
=> elle porte toujours la même robe ?
:D :D :D
Non, mais par contre, toujours la même prothèse !

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La femme qui vit dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi.
=> pourquoi pas "la femme qui vit dans le miroir est une Amazone, elle aussi" ? (c'est juste une idée qui m'est passée en tête, du coup je la retranscrit)
Pour insister, renforcer un peu le côté oral, hésitant.

Citer
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chez le médecin je me sens mal à l’aise pour me déshabiller
=> pour ? (j'aurais dit "de devoir me déshabiller" ou "quand je dois me déshabiller")
Question français, je crois que ça passe... non ?

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Je crois que j’aime le corps doucement éclairé qui s’anime dans la glace de ma petite salle de bain à moi. Je ne suis pas encore sûre d’apprécier celui que je croiserais dans d’autres reflets.
=> huuuum ces phrases me perturbent... dites comme ça, avec toute la déclaration d'amour pour son corps juste avant, j'ai l'impression qu'elle est chez elle. Sauf que si j'ai bien suivi, elle n'est pas dans sa salle de bain...
=> Oui, j'ai toujours hésité entre futur et conditionnel et brusquement je réalise : en fait il me faut du présent de l'indicatif pour le verbe "croiser", tout simplement.

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tel que je l’imagine vu à travers tes yeux à toi
=> pourquoi "à toi" ? (ça me paraît pléonasmique avec le "tes yeux" qui ne laisse aucune ambiguïté)
Même chose que plus haut, c'est une formule courante pour insister sur qqch.

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Je te souris en retour
=> pour la continuité j'aurais écrit "je te souris en miroir" :mrgreen:
Mouais... Un peu gros quand même, non ? ^^

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toute mon énergie se perdait là-dedans
=> pourquoi pas "toute mon énergie s'y perdait" ?
Ça me semble beaucoup moins naturel...

Citer
=> "l'odeur/le musc de" ta sueur ? (sinon, je trouve que ça fait un peu glauque, genre "j'aime quand tu es trempé de sueur"^^)
Jugement de valeur.....  ::) :P
Bah, je verrai si ça gêne beaucoup d'autres personnes...
(Le texte est déjà "lissé" à l'extrême sur le plan sexuel... même la sueur, c'est trop trash, sérieusement ? ^^ ).

Citer
Citer
Le toucher c’est le remède.
=> je ressens une virgule après "toucher"
Je crois que je l'ai enlevée et remise mille fois mais la version "sans" est la plus réaliste.

Citer
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et ta chaleur lorsque tu me serres contre toi
=> le "ta/tu" heurte mon oreille :-[ ; "sa" chaleur lorsque tu ??
Je t'accorde que ça fait beaucoup de sons "t" mais ça ne me gêne pas, je verrai si d'autres avis convergent.

Citer
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pour éviter qu’elle ne rencontre… Le vide
=> je n'aurais pas mis de majuscule après les points de suspension
Tu me l'avais déjà dit, oui, et je crois que je voulais accentuer ces deux mots, "Le vide", comme une phrase nominale toute seule pour insister dessus. A la prochaine relecture approfondie j'y re-réfléchirai encore.

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Je te serre contre moi ; ton parfum est salé
=> point-virgule non académique :mrgreen: (déjà que j'ai laissé un ". Mais" non académique tout à l'heure... faut pas pousser mémé dans les escaliers ! :D)
Hmmm... N'y a-t-il pas un lien "logique" dans le sens où c'est en le serrant contre elle qu'elle sent mieux son parfum ? #mauvaisefoi.

Citer
=> tu vas dire que je suis chiante, mais là, j'aurais dit "tes os ont décidé pour toi" (parce que pour moi, "les os ont décidé pour toi", ça voudrait dire que les os de tous les hommes créent des """anomalies""" (pardon, j'ai pas le bon terme... il est tard...))
Je vois ce que tu veux dire mais je trouve pas ça super élégant, "tes os ont décidé pour toi"...

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Je pense toujours que ça fait partie de ces textes nécessaires, de ceux qui rappellent qu'on peut faire du beau et du vivant à partir d'une "matière" qui serait jugée "moche" selon les critères de notre époque (tu vois l'idée ?).
Merci beaucoup :) et merci pour les passages que tu as cité favorablement !

Au total, j'ai pas pris beaucoup de tes propositions de modifs, désolée... Je pense que tes corrections sont très semblables à celles qui restaient (que je n'avais pas appliquées ^^ ) la première fois, du coup, ça montre surtout qu'on est stables toutes les deux ! J'ai beaucoup coupé mais très peu voire pas du tout ajouté. Bon, pour le global, question coupures, on dirait que ça passe ?  :-[ Pour les détails je reviendrai relire en ayant tes avis bien en tête... ! Là ma question c'est plutôt : est-ce que j'ai trop coupé ou pas assez, est-ce que ça peut passer au milieu de textes non érotiques ?

Merci encore, bisous !
« Modifié: 14 août 2019 à 17:15:46 par Ariane »
~ Ari ~

Hors ligne Ari

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Re : Corps [contenu sexuel explicite]
« Réponse #11 le: 22 janvier 2020 à 14:45:17 »
Bonjour
J'ai beaucoup remodelé ce texte, je serais intéressée pour de nouveaux avis.
~ Ari ~

Hors ligne Colin

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Re : Corps [contenu sexuel explicite]
« Réponse #12 le: 23 janvier 2020 à 14:50:14 »
Salut,

Ton texte est un éloge espiègle et énergique à plusieurs formes de féminités qui, pour ne faire qu'une, doivent exploser.

C'est assurément réussi.

Hors ligne david_hum

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Re : Corps [contenu sexuel explicite]
« Réponse #13 le: 23 janvier 2020 à 15:58:33 »
Très beau texte. Erotique, voir un peu, sans jamais tomber dans le mauvais gout.
"Là où nous tenons, en cet instant précis, dans les ruines dans le noir, ce que nous bâtissons pourrait être n'importe quoi." Chuck Palahnuik - Choke

Hors ligne Ari

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Re : Re : Corps [contenu sexuel explicite]
« Réponse #14 le: 23 janvier 2020 à 22:50:23 »
Bonjour Colin :)
Merci beaucoup pour ton passage.

Ton texte est un éloge espiègle et énergique à plusieurs formes de féminités qui, pour ne faire qu'une, doivent exploser.

Est-ce que tu pourrais détailler ces différentes formes de féminités ? Je n'avais pas ça en tête en écrivant, mais c'est tout à fait possible qu'inconsciemment, je sois allée dans ce sens. Je serais curieuse d'en savoir plus :)


Bonjour David,

Merci pour ton passage et tes encouragements. Je trouve vraiment difficile de doser entre le "trop trash" et le "trop précieux" ou "trop frileux"  :-[ ça nécessite de beaucoup tâtonner ^^ ! Merci encore.
~ Ari ~

 


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