Le Monde de L'Écriture

Coin écriture => Textes courts => Discussion démarrée par: Ari le 26 mai 2019 à 23:22:59

Titre: Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 26 mai 2019 à 23:22:59
Edit :
(texte initialement publié avec le compte Mystère du forum).
Voici la version la plus récente, après pas mal de tentatives différentes.
J'envisage de la modifier encore.



Avertissement au lecteur : le texte qui suit porte la mention "contenu explicite" car il contient des éléments susceptibles de choquer la sensibilité des plus jeunes (contenu érotique).

Autre avertissement : ce texte aborde des sujets sensibles : en l'occurrence, la résilience après un cancer.



Corps

       Je me suis changée dans ta salle de bain.
       Au-dessus du lavabo me fixait sévèrement un très, très grand miroir. J’ai ri en me disant que ce devait être pour que tu puisses te voir en entier. Sur la faïence, un peigne retenait trois de tes longs cheveux bouclés. Le rebord de la baignoire supportait un unique gel douche, qui recelait un fragment de ton parfum. L’autre fragment était enfermé dans ce flacon de verre, là-haut, sur une étagère. Sur une chaise, tes vêtements quant à eux conservaient ton odeur personnelle. C’était drôle de te décomposer ainsi, essence par essence. C’était en tout cas bien plus drôle que d’affronter ce grand miroir qui me menaçait de sa paroi étincelante.
       J’ai soupiré et j’ai ouvert ma robe. Elle s’est fendue dans le dos, tout le long de la fermeture, tout le long de ma colonne. Jusque-là j’étais encore belle et forte, le dos nu, la nuque dévoilée par mes cheveux courts, la poitrine entièrement dissimulée sous l’étoffe sombre – avant qu’elle ne tombe, avant qu’elle ne m’abandonne.
       La robe embrasse le sol.
       Sous-vêtements fins retouchés sur mesure. Dentelle. Satin. Prothèse.

*

       C’est étrange, ce soir, de la retirer. Je crois que tu ne m’as jamais vue sans elle. Je l’enlève en même temps que mon soutien-gorge et reste un instant devant le miroir, la poitrine nue, cicatrice à l’air libre. Je ne sais plus vraiment ce que je pense de moi-même. Je crois que j’ai réappris à m’aimer. Je me passionne pour la photographie et j’ai souvent vu des portraits de toutes sortes : le corps vieilli, le corps meurtri, le corps embelli par les stigmates qu’il porte. J’ai aussi découvert ce site : « Les Amazones » ; avec tant de photos et de témoignages, que dans mes pensées dansent désormais ces amazones virtuelles, chaque fois que je me sens trop seule. La femme dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi. Elle est belle, avec ses sourires combatifs et la tristesse qui souligne parfois ses yeux d’ombre. Chaque fois, elle me raconte notre histoire. C’est un conte féroce où à la fin la vie triomphe, la peau redevient douce, les cheveux réapparaissent, les cicatrices s’assouplissent. La femme dans le miroir sourit. Elle l’aime, son corps asymétrique – et je crois que je l’aime aussi. Il portait déjà les cernes de mes nuits trop brèves, les vergetures et le ventre légèrement distendu de ma première grossesse. Oui. Je l’aime. Pourtant pour rien au monde je ne voudrais retourner sur une plage. Pourtant même chez le médecin je me sens mal à l’aise pour me déshabiller. Pourtant, je suis terriblement difforme, dans ton grand miroir.
       Je crois que j’aime le corps doucement éclairé qui s’anime dans la glace de ma petite salle de bain à moi. Je n’ai pas encore apprivoisé celui que je croise dans d’autres reflets. Et je refuse d’affronter celui que je rencontrerais dans le regard des autres.
       J’enfile mon pyjama (un pantalon, un débardeur) et je sens mon cœur se retourner lorsque j’observe à nouveau mon reflet, avec ce décolleté bizarre, à moitié vide – tel que je l’imagine vu à travers tes yeux à toi.

*

       Quand je rentre dans la chambre, tu es assis en tailleur sur le lit. Je grimpe auprès de toi en repliant mes jambes contre mon torse. Serein, tu reprends la conversation là où elle s’était arrêtée. Lorsque tu la ponctues de ton rire, une bouffée d’émotions gonfle dans ma poitrine : un mélange d’étincelles, assorti d’un peu d’anxiété. Tu ne laisses pas transparaître le moindre signe indiquant que tu aurais perçu ma gêne ou aperçu mon décolleté.
       Avec le recul, je dirais qu’on s’est aimés tout de suite. Mais j’étais incapable de me laisser approcher. J’avais vingt-huit ans et je luttais contre un cancer et toute mon énergie se perdait là-dedans. Rien ne me soulageait tant que de me réfugier dans tes bras. Entre deux chimio, c’est chez toi que je venais parfois me recueillir – me reconstruire. C’est contre toi que j’ai pleuré la nuit. Et toi, tu as respecté mes barrières tout comme cette proximité déroutante. Le temps a filé doucement, puis de plus en plus vite. Nous avons apprivoisé la distance, les kilomètres maudits, le téléphone usé. Tu as connu tes Elles. J’ai connu mon Lui. Pourtant, d’une certaine manière, on ne s’est jamais séparés.

*

       Ce soir, je suis dans tes bras, la joue contre ton torse nu. J’ai retrouvé tous les fragments qui composent ton parfum. Des agrumes et des fleurs – peut-être du jasmin ? – sur une brume plus envoûtante. En-dessous, je perçois ta sueur. Sous mes doigts tes côtes s’étirent, saillantes, protégeant ce cœur qui martèle des histoires contre mon oreille. Puis brusquement elles s’enfoncent, juste au-dessus de ton estomac. Ton sternum déformé dévore un peu de tes poumons et, qui sait, repousse peut-être un peu ce cœur plus près de moi. Pectus excavatum. Quand je t’ai rencontré tu détestais ton corps, alors j’avais peur de t’offenser si par malheur je l’effleurais.
       « Au contraire. Le toucher c’est le remède. »
       Depuis, nos nuits supposément amicales s’ornent de fines caresses.

*

       Dans l’ombre, nos mots s’amenuisent. Je me suis blottie contre toi, allongée sur le côté gauche, toi derrière moi ; et je tiens fermement ta main qui repose sur mon ventre, pour éviter qu’elle ne remonte, pour éviter qu’elle ne rencontre… le vide. Inconsciemment ou peut-être sciemment, tu as légèrement relevé mon débardeur, si bien que tes doigts frôlent mes vergetures. Tant pis. Mieux vaut céder ces minuscules reliefs, plutôt que…
       Tu m’étreins un peu plus fort, comme dans un début de sommeil ; puis, tendrement, tu déposes un baiser sur ma nuque. Je souris. Tous mes muscles se tendent. La chambre se remplit d’attente. J’oublie la laideur de mon corps, j’oublie de retenir ta main. Alors elle s’échappe, s’envole, redescend le long de mon bras comme dans une demande timide. Je me retourne contre toi.
       Dans la quasi-obscurité, tes yeux sont différents. 
       « Est-ce que je peux t’embrasser ? » demandes-tu, la langue sèche.
       Oui. Bien sûr.
       Ta main se pose alors sur ma joue et toute ma conscience se réfugie dedans.
       Ton baiser me pénètre. Chaleur-douceur profonde, envahissante, aliénante. Tu descends dans mon cou, que tu pointilles de tes lèvres entrouvertes. Tu me mordilles ; mon sourire surpris laisse échapper un petit son aigu. Mes mains caressent tes épaules, ton dos, ta colonne. Je voudrais demander aux tiennes de m’enlacer plus fort. Celle de droite remonte depuis ma taille en direction de ma poitrine. Tu enlèves mon débardeur. La panique m’envahit de nouveau. Je voudrais penser aux Amazones, mais là je suis seule ; c’est moi que tu déshabilles et pas la fille dans le miroir. Tes lèvres reviennent pour me rassurer. Tant que je reste là contre ta bouche, rien ne peut me blesser. Tes doigts m’effleurent, le long des côtes, près du sternum, sur la peau, la douceur, la cicatrice.

*

       Je crois que brusquement tu réalises ce qui me faisait peur. Tu t’arrêtes un instant ; ta main revient vers mes cheveux, tout près de mon visage. Je peux de nouveau respirer. L’angoisse retourne se lover en boule au lieu de m’envahir toute entière.
       « Ça va ? » me demandes-tu.
       Oui. Oui, ça va.
       Et ça va pour de vrai. Ta main redescend doucement mais elle n’a plus le même contact, elle vient me murmurer quelque chose, quelque chose que j’aime. Un « c’est pas grave » ou bien un « tu es belle ». Ta main caresse ce fragment de ma peau comme s’il était aussi joli et bénin que tout ce que tu as déjà parcouru de moi, ma taille, mes côtes et maintenant, cet endroit-là. Seul ton pouce s’attarde un peu sur le relief de ma cicatrice. On dirait une ondulation laissée par la mer. Ta main a raison. Peut-être que ce n’est pas si grave.
       Pas à pas, lèvre à lèvre, prudemment… Tu embrasses ma cicatrice. Tu la réchauffes. Ma gorge abrite soudain mille émotions trop vastes pour moi. Chacun de tes menus baisers brise quelque chose de rigide que j’avais dressé entre moi et le reste du monde, quelque chose qui me protège mais qui me protège mal, qui me protège et m’empoisonne tout à la fois. Continue de le briser. Continue de le détruire. Tes lèvres réparent, tes lèvres suturent. Sous ta bouche la peur s’évapore. La peur de tout mon corps : pas seulement celle encerclée dans ma plaie. S’envole aussi la peur enkystée dans mon ventre zébré, mes cuisses trop larges, mes chevilles trop maigres, et les fines ridules déposées par le temps dans mon décolleté, là où ta main gauche s’attarde, sans le réaliser. Mon sourire creuse mes fossettes. Tant mieux. Je sais que tu les aimes. Je ressens leur présence sur mon visage, tout comme je ressens toutes mes autres fiertés. La finesse de ma taille, la douceur de ma peau, la longueur de mes jambes, l’angle de mes poignets, la forme de mes lèvres blotties contre tes cheveux. Tu te déplaces et tu embrasses mon sein ; tu le suces, tu le mordilles. Tes dents sculptent des rayons électriques de plaisir. Je crie des sourires muets.

*

       « Je peux ? »
       Je ne sais pas de quoi tu parles, mais je dis oui. Tes mains qui enserraient mes hanches retirent brusquement mon pyjama. Tes mains de géant ne quittent plus mon corps, ces mains que tu trouvais trop grandes, trop anguleuses. Celle de gauche s’est entichée du creux de ma taille, tandis que celle de droite revient m’envelopper le ventre. J’ai trop de vergetures. Tant pis. La peau est plus douce à l’intérieur des zébrures. Tu redescends, effleures la dentelle, plus bas, avec le dos de tes doigts ; appuies sur le tissu humide. Entre mes jambes, ton pouce s’amuse à glisser tout près d’une couture. Il me vole quelques secondes d’apnée… puis il s’en va. Mon corps proteste contre cet abandon, alors pour le faire taire, tu m’étreins, je t’emprisonne, tu nous bascules.
       À califourchon sur tes hanches, je peux enfin te toucher librement ! La pulpe de mes doigts trace des arabesques sur ton torse. Jusqu’à son creux. Ce cratère que les os ont décidé pour toi. Mes lèvres tombent dans la fosse de tes côtes. J’embrasse tes reliefs, tes muscles, tes tétons. Jeux de succion et de chaleur. Mes doigts patinent sur ton ventre, j’y dépose des caresses à fleur de lèvres, à pointillés de langue, jusqu’à la frontière des vêtements qui te restent. Je les retire et ton souffle s’accélère. Tes mains me frôlent encore, mais je leur échappe. Tu es beau lorsque tu t’abandonnes. Cette fois c’est toi qui trembles de désir. De ma langue, je dessine tes soupirs. Ma bouche épouse la cambrure de ton sexe. Mes caresses enveloppent, pressent, coulissent. Chaleur-douceur mouillée.

*

       Tu me saisis, tu me renverses, tu roules avec moi sur le lit. Je goûte ton corps du bout des mains, embrasse la peau brûlante qui se présente à ma bouche, tu me soulèves, j’enterre mon visage contre ton torse. Tu retires mon dernier vêtement – je sens la dentelle glisser entre mes jambes –, attrapes l’une de mes chevilles, caresses la plante de mon pied puis tu l’envoles au-dessus de ton épaule. Tes doigts reviennent entre mes cuisses et frôlent, effleurent, éveillent mes lèvres ouvertes.
       Tu guettes mon souffle. Je perçois ton sourire dans la nuit. Tu joues encore, ta respiration frémit comme un rire. Tes cheveux tombent en cage autour de mon visage. Tu m’embrasses. Ta langue me pénètre en même temps que tes doigts. Plus fort. Plus profond. Plus violent. Ton pouce tourne à l’extérieur, dessinant sur mon clitoris des arcs-en-foudre qui rayonnent jusque dans ma gorge. Tu m’embrasses encore, encore, mes mains perdues sur ton corps ont retrouvé ton sexe et l’emprisonnent au rythme de nos baisers.
       Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes. Ton bras recueille la cambrure de mes reins, ma jambe relevée épouse ton torse, mon mollet rencontre ton dos ; je peux poser ma plante sur tes muscles. Tu m’enlaces, ta bouche se presse contre ma cuisse. Tu me pénètres et nous perdons pied ensemble jusqu’aux cris, jusqu’au séisme, jusqu’à l’abîme. Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre. Elle jouit à travers mes lèvres.



Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: Angieblue le 27 mai 2019 à 22:29:39
C'est remarquablement bien écrit, avec style et poésie. On est happé par l'histoire du début à la fin. C'est sensuel sans être vulgaire, et tellement troublant. Il y a une pudeur et une délicatesse dans la description d'une certaine "laideur" qui est rendue sublime par la force du désir, des sentiments et du verbe. Il y a quelque chose de magique, c'est vraiment beau!

Il y a de très belles images comme:
 "Tes dents sculptent des rayons électriques de plaisir." :coeur:
 "Dans la nuit nous ne sommes rien d'autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre." :coeur:

Et enfin, c'est un beau message d'espoir pour les personnes ayant vu leur féminité diminuer suite à un cancer, ou pour les personnes souffrant de complexes.

Voilà, un grand bravo! vous avez beaucoup de talent!!!

Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: txuku le 27 mai 2019 à 23:06:13
Bonsoir




Beaucoup de doigte dans ce texte !!! :)




Qui m a rappele quelques patientes touchees par ces interventions........ :(
Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: Marcel Dorcel le 29 mai 2019 à 19:02:51
Tellement de bons textes en ce moment qu'il faut faire un tri.

J'ai mûri ma lecture quelques jours avant de répondre pour savoir si je n'avais pas fait fausse route. Mon avis n'a pas changé. La première partie est celle qui possède le plus de qualités.
L'érotisme de la deuxième partie au mieux m'endort. Pas trop envie de m'étendre sur le sujet car je risque d'être bavard, long et tendancieux.

Ce que je préfère, c'est le questionnement sur la mutilation de la féminité. Cette dernière s'affronte au regard de l'autre, à son propre regard. Pour ma part, deux symboles forts marquent l'inconscient collectif, deux attributs disent le sexe féminin et sont donc ses cheveux et sa poitrine. Ce n'est pas sans raison qu'à la libération en France, l'humiliation suprême consistait à  tondre les femmes.

Ce corps asymétrique, comme tu le dis, peut-il à nouveau plaire ?

A travers la maladie, finalement tu poses la question sur le corps en général. Que dit-il de nous, comment l'affronter alors qu'on ne peut  le soumettre ( maladie, vieillesse, handicap) impuretés- tâches de rousseurs, boutons, poils disgracieux etc...-
 mais qu'on le voudrait-tatouages, parfum, crèmes anti-rides, que sais-je encore ?

Pour moi, l'étonnement réside dans la fracture entre une première partie convaincante et une deuxième totalement obsolète.

Merci tout de même.

Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: Léilwën le 06 juin 2019 à 00:19:12
Hoy Mystère,

Comme à mon habitude, un commentaire détaillé :
Citer
un très très grand
=> manque une virgule entre les 2 "très" (quand on répète volontairement pour l'emphase 2 mots dans un texte, il faut les séparer par une virgule)
Citer
déroulés, ils étaient presque aussi longs que les miens
=> ça me perturbe de me dire qu'elle a pris les cheveux qui traînaient pour les dérouler (mais ça doit être parce que l'idée de prendre les cheveux de quelqu'un d'autre pour les observer ne me serait pas venu à l'esprit)
Citer
la poitrine entièrement dissimulée sous l'étoffe sombre, avant qu'elle ne tombe
=> rythmiquement, je ne suis pas fan de la virgule ici
Citer
Dentelle. Satin. Prothèse.
=> j'aime comme c'est amené ! :coeur:
Citer
la poitrine nue, cicatrice à l'air libre
=> bon, ceci est une préférence personnelle, je l'exprime parce que je la pense mais je ne sais pas s'il faut prendre en compte ou pas... personnellement, ce bout de phrase ne coule pas bien à mon oreille surtout le "à l'air libre" couplé à "cicatrice" ; j'aurais préféré une fin de phrase plus courte et percutante (attention, de mon point de vue !), type "et reste un instant devant le miroir, poitrine et cicatrice nues."
Citer
La femme qui vit dans le miroir, c'est une Amazone, elle aussi.
=> :coeur:
Citer
Chaque fois, elle me raconte notre histoire. C'est un conte féroce où à la fin la vie triomphe, la peau redevient douce, les cheveux réapparaissent, les cicatrices s'assouplissent. La femme dans le miroir sourit.
=> émotionnellement, ça me fait quelque chose ce passage :)
Citer
Elle l'aime, son corps asymétrique
=> vive l'asymétrie ! :mrgreen: (pardon, private joke :-[)
Citer
Je ne savais pas qu'on pouvait se sentir aussi heureux et aussi vulnérable tout à la fois.
=> ah ça... personnellement de nombreux instants de bonheur ont été couplés à des  sensations de vulnérabilité intense...
Citer
les premières étoiles dehors qui résonnent comme celles du Petit Prince
=> les étoiles résonnent dans le Petit Prince ?! (je ne me rappelais plus de cette caractéristique :-[)
Citer
me recueillir – me reconstruire
=> :coeur: :coeur:
Citer
Tu as connu tes Elles. J'ai connu mon Lui. Pourtant, d'une certaine manière, on ne s'est jamais séparés.
=> j'aime bien comme c'est dit :)
Citer
En-dessous, je perçois
=> pas de tiret (je sais, la langue française est mal foutue, on écrit "au-dessus" mais "en dessous" (en fait "en-dessous" existe, ça désigne 'La face d’une voile enverguée qui est tournée vers l’arrière.' - comme ça tu sais tout :mrgreen:))
Citer
Ton sternum déformé dévore un peu de tes poumons et, qui sait, repousse peut-être un peu ce cœur plus près de moi.
=> :coeur:
Citer
« Au contraire. Le toucher c'est le remède. »
=>  :coeur:
Citer
et je tiens très très fort
=> même remarque que plus haut pour "très, très"
Citer
pour éviter qu'elle ne rencontre... Le vide
=> ici, pas de majuscule après les points de suspension, puisqu'il s'agit simplement de la fin de la phrase (il y a majuscule quand les points de suspension ont fonction de point final dans la phrase)
Citer
Mieux vaut céder ces minuscules reliefs
=> au vu du sens, il faudrait dire "céder sur" (ou alors changer le verbe pour "concéder")
Citer
La chambre se remplit d'attente.
=> j'aime bien l'expression :)
Citer
Alors elle s'échappe, s'envole, redescends
=> -s
Citer
« Est-ce que je peux t'embrasser ? » demandes-tu.
=> je sais que ce n'est pas du goût de tout le monde, mais je suis fan de ces verbalisations qui manquent cruellement (à mon humble avis) dans les représentations "traditionnelles" des situations amoureuses (je suis personnellement convaincue que devoir deviner les attentes/désirs/envies de l'autre est source d'incompréhension et de maladresses, mais je suis peut-être bizarre^^)
Citer
Ta main se pose alors sur ma joue et toute ma conscience se réfugie dedans.
=> :coeur:
Citer
tout en légèreté, parce que je sais que c'est comme ça que tu préfères
=> la virgule me semble de trop
Citer
« Ça va ? » me demandes-tu.
=> idem que tout à l'heure, c'est cool 'en vrai' de demander à l'autre si ça va toujours ! :)
Citer
Ta main a raison. Peut-être que ce n'est pas si grave.
=> :coeur:
Citer
Je crie des sourires muets
=> c'est possible de crier des sourires ? :\?
Citer
« Je peux ? »
=> dans la continuité de ce que je dis depuis tout à l'heure au sujet de l'importance personnelle de la verbalisation du consentement :coeur:
Citer
La peau est plus douce à l'intérieur des zébrures.
=> :)
Citer
mille émotions trop vastes pour moi
=> :)
Citer
Chacun de tes menus baisers brise quelque chose de rigide que j'avais dressé entre moi et le reste du monde, quelque chose qui me protège mais qui me protège mal, qui me protège et qui m'empoisonne tout à la fois. Continue de le briser, continue de le détruire. Tes lèvres réparent, tes lèvres suturent.
=> :coeur: :coeur:
Citer
déposés par Venus
=> Vénus
Citer
caresses à fleur de lèvres, à pointillés de langue
=> j'aime bien :)
Citer
Dans la nuit nous ne sommes rien d'autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre.
=> :coeur: :coeur: :coeur:

Au total, j'ai aimé la douceur qui se dégage du texte ; tu dépeins une relation qui me semble respectueuse et comment le "laid" (selon des critères normatifs) peut devenir/être beau :)

Merci !
Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: Léilwën le 11 juin 2019 à 20:25:38
J'interviens juste vite fait pour dire que, si je ne me trompe pas, le collier de Vénus est un terme médical qui désigne une forme particulière de cicatrices laissées par la syphilis
Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: Ari le 11 juin 2019 à 21:09:14
Bon allez je lève mon anonymat de Polichinelle, ça me permettra de répondre à tous sans passer par le compte Mystère.  :-[



@Angieblue :

Merci beaucoup pour ton passage, et ton retour très encourageant :) .



@txuku :

Merci pour ton passage (j'ai eu un gros doute sur comment interpréter le mot "doigté"...  ::) ).



@Marcel :

Haha la partie érotique est tellement nulle qu'elle ne mérite même pas d'être commentée ? Bon ben une autre fois (ou pas). Mais je suis très contente que l'histoire (la vraie) t'ait plu.  :-[



@MaLéli :

Citer
=> ça me perturbe de me dire qu'elle a pris les cheveux qui traînaient pour les dérouler (mais ça doit être parce que l'idée de prendre les cheveux de quelqu'un d'autre pour les observer ne me serait pas venu à l'esprit)
Haha, je n'avais pas pensé à un sens aussi littéral. Dans une ancienne version j'avais écrit "si je les déroule" parce que dans ma tête c'est hypothétique, ce n'est pas un geste réellement réalisé.

Citer
=> vive l'asymétrie ! :mrgreen: (pardon, private joke :-[)
:D

Citer
=> les étoiles résonnent dans le Petit Prince ?! (je ne me rappelais plus de cette caractéristique :-[)
Oui, parce qu'une fois le petit prince reparti, le renard sait qu'il est dans l'une des étoiles mais ne sait pas laquelle, alors il imagine son rire dans toutes les étoiles à la fois.

Citer
=> pas de tiret (je sais, la langue française est mal foutue, on écrit "au-dessus" mais "en dessous" (en fait "en-dessous" existe, ça désigne 'La face d’une voile enverguée qui est tournée vers l’arrière.' - comme ça tu sais tout :mrgreen:))
Merci pour l'info :) .

Citer
=> même remarque que plus haut pour "très, très"
Je voyais un côté un peu infantile à dire "très très" d'affilée. Et elle a quelques côtés infantiles dans ses peurs.

Citer
=> ici, pas de majuscule après les points de suspension, puisqu'il s'agit simplement de la fin de la phrase (il y a majuscule quand les points de suspension ont fonction de point final dans la phrase)
C'est pas faux.

Citer
=> au vu du sens, il faudrait dire "céder sur" (ou alors changer le verbe pour "concéder")
Je le voyais vraiment comme "céder qqch", "céder du terrain"...

Citer
=> -s
Oui  :-[ .

Citer
=> je sais que ce n'est pas du goût de tout le monde, mais je suis fan de ces verbalisations qui manquent cruellement (à mon humble avis) dans les représentations "traditionnelles" des situations amoureuses (je suis personnellement convaincue que devoir deviner les attentes/désirs/envies de l'autre est source d'incompréhension et de maladresses, mais je suis peut-être bizarre^^)
:)

Citer
=> c'est possible de crier des sourires ? :\?
(Mais pourquoi être aussi littérale... ?  :-[ )
Moi ça me parle comme expression... Ca parlait beaucoup aussi à mon premier bêta-lecteur qui n'est pourtant pas particulièrement porté sur les tournures bizarres. Du coup j'ai envie de laisser.

Citer
Au total, j'ai aimé la douceur qui se dégage du texte ; tu dépeins une relation qui me semble respectueuse et comment le "laid" (selon des critères normatifs) peut devenir/être beau :)

Merci !
Merci beaucoup ma Léli.
Je suis pas satisfaite de ce texte (cf. la suite avec les réponses à Keanu) mais merci beaucoup pour ton retour plutôt rassurant. Je suis contente pour tous les passages qui t'ont plu :) ton regard m'est toujours très précieux... en plus de ton œil de faucon grammairien ;) .

Citer
J'interviens juste vite fait pour dire que, si je ne me trompe pas, le collier de Vénus est un terme médical qui désigne une forme particulière de cicatrices laissées par la syphilis
>< Ouiiii je crois que tu as raison mais ce n'est pas DU TOUT ce que je voulais dire.  :-[ :-[ :-[
On m'avait dit que ça désignait des minuscules ridules dans le cou. Et en fait non, maintenant que tu me le dis je me souviens aussi de mes cours de médecine sur la syphilis. Mais ma pauvre narratrice je ne voulais pas non plus l'accabler de tous les maux de la terre...  :-[



@Keanu :

Citer
Le choix du verbe m'a paru étrange. Un rebord de baignoire qui supporte un gel douche ?
J'ai modifié plusieurs fois et je ne sais pas du tout quel verbe mettre. Pourtant je suis persuadée qu'il existe une solution toute simple mais visiblement je ne la trouve pas. Servait de support ? (je crois que j'avais mis ça dans une ancienne version).

Citer
Chouette passage !
"La robe embrasse le sol" est un peu apprêté pour moi.
Merci ; pour moi ça reste suffisamment sobre, en phrase courte, seul le verbe induit une métaphore et qui pour moi reste assez simple.

Citer
C'est toujours bien.
Au cas où : conditionnel ou futur ?
Je me suis posé la même question pour ces deux verbes... Mais le futur sous-entend que ce n'est pas encore arrivé (or ça a bien dû arriver, surtout pour ce qui est des autres miroirs, c'est même en cours) alors que pour moi le conditionnel peut former une sorte de dimension parallèle lui permettant de rester dans le déni (oui c'est un peu tordu mais j'ai eu besoin de me le justifier comme ça).

Citer
Je trouve ça un peu cliché, dans le genre stoïcisme, maîtrise masculine... Mais pourquoi pas, on aime/désire parfois les clichés.
C'est pas forcément qu'on aime les clichés c'est que des personnes ont parfois des caractéristiques clichés et qu'on peut aimer ces personnes (sans nécessairement aimer la caractéristique cliché). Pour ce passage-ci, dans l'idée que je m'en fais, la narratrice se leurre un peu en écrivant ça. Mais je n'ai pas su développer dans ce texte tout ce que j'imagine de mes deux personnages.

Citer
Ici c'est cliché encore pour moi, un peu mièvre...
Je comprends que tu le ressentes comme ça... Mais j'assume ce choix (si plusieurs personnes le soulignent ce sera signe que c'est trop caricatural et je changerai peut-être, mais dans l'idée, la direction, ça ne me dérange pas).

Citer
Mais "offenser", plus haut, est-ce vraiment le terme adéquat ?
Pour elle, pour lui, oui.

Citer
Joli !
Tiens, j'aurais pensé que ce serait "trop affecté" ;) .

Citer
Un peu lourd ? "Inconsciemment ou non" suffirait ?
Pour moi le "ou non" efface un peu la deuxième option, on est dans la nuance très fine mais dans ma tête le sens en est légèrement modifié, même si effectivement d'un point de vue mélodieux ma version est plus lourde.

(Tes deux  :coeur: suivants sont pour les deux phrases qui étaient les plus importantes pour moi, tant mieux  :-[ ).

Citer
Les doigts qui disent, après la main qui a raison, ça me semble un peu trop, la personnification me paraît redondante.
C'est tout le paragraphe qui est bâti sur ce thème.

Citer
Pas fan de l'irruption de la figure mythologique, ça sonne précieux pour moi.
De toute façon elle était erronée  :-[ .

Citer
J'ai du mal avec ces formes. Je trouve qu'il ne faut pas en abuser. Même si je comprends l'intention, le rythme.
J'avais envie d'essayer... Je pense que l'une de ces phrases, isolée, perdrait tout son intérêt. C'était l'ensemble ou rien.

Citer
Ici l'image est trop appuyée pour moi (pulpe + danse + arabesques).
Je commence à sentir trop fort ta volonté d'images pour décrire les gestes.
En fait si j'avais appuyé un peu mieux ma démarche j'aurais fait un paragraphe son, un paragraphe vue, un paragraphe goût, toucher, etc etc... Mais autant pour les sons j'ai été jusqu'au bout, autant pour le visuel je suis restée dans une demi-démarche qui ne fonctionne pas très bien je crois (trop appuyé pour des métaphores ponctuelles mais pas assez marqué pour être correctement utilisé).

Pour toute la fin : oui il y a beaucoup trop de répétitions je suis d'accord.

Citer
C'est un beau texte, bien écrit, doux et gracieux.
On s'y croirait, tu réussis à transmettre les émotions des corps à travers la description, souvent poétisée, de petits gestes et de grandes sensations. C'est agréable de lire cette sexualité simple, heureuse, irradiante, très respectueuse aussi comme l'a remarqué Léilwën. J'aurais aimé davantage de variations, la description des baisers et des caresses devient un peu répétitive à mon sens. Je n'aurais pas été contre davantage de détails, d'impulsivités, de contrastes. Pour moi il faut soit condenser, élaguer un peu, soit varier les gestes, les moments, marquer davantage une progression d'intensité et une diversité de mouvements/d'images. Mais ça fait aussi la douceur pudique du texte, j'imagine, et chacun aborde ce genre érotique comme il le veut et le peut.
Merci beaucoup.
Il y a quelque chose qui me gêne dans ce texte, de trop doux, trop fade, presque impersonnel. Je pense que je me suis bloqué beaucoup de possibilités à cause du thème initial. Comme je voulais traiter d'un thème assez universel à mes yeux (accepter les blessures / handicaps / malformations / défauts), qui en l'occurrence touchait aussi à la maladie et à la résilience, je crois que je me suis forcée à rester très neutre pour la suite. Mais c'est un peu trop à mon goût...

Citer
Du point de vue de la particularité physique de la narratrice et de ce que ça apporte au texte : tout le début est très bien à ce niveau je trouve, c'est touchant, sa peur qui se mélange avec son désir puis s'efface devant lui, c'est bien amené ; sa vulnérabilité s'entremêle à celle de son compagnon, c'est un bel écho, et la description de l'intimité et du plaisir qui augmentent devient à cette aune encore plus importante et communicative, comme une libération essentielle, une guérison profonde de la peau et du cœur à travers le désir, l'amour de l'autre.
Merci.
(Surtout pour l'écho avec le compagnon, qui était important pour moi).

Citer
A la fois, étant donné l'importance que perd vite ce point de départ du texte (je comprends bien que la narratrice oublie, vit le moment et se détache de son complexe, c'est aussi l'enjeu)
Oui c'est le plus gros problème que j'ai rencontré et je n'en suis toujours pas satisfaite. Comment signifier que l'on oublie quelque chose ? Que ça s'efface, qu'on s'en libère ? Je pense que j'aurais pu trouver qqch d'autre que de cesser d'en parler, mais je n'ai pas réussi. Il me semblait que toute nouvelle mention de ce qu'elle oublie montrerait précisément qu'elle ne l'avait pas oublié. Ca semble logique mais je pense quand même avoir manqué qqch, une dernière allusion, je ne sais pas quoi mais qqch, un détachement plus élégant.

Citer
étant donné que la majorité du texte pourrait finalement se déployer sans y faire allusion, j'avoue m'être demandé si ce sujet n'était pas un prétexte pour donner à un texte érotique une originalité et pour émouvoir le lectorat. Mais peu importe finalement, car ça me semble réaliste et cohérent.
Je crois que c'est à cause de ce "manque", ce truc que j'ai loupé, que tu peux ressentir ça. J'aurais souhaité basculer vers l'insouciance et l'abandon, pas vers le hors sujet donnant l'impression que le début n'était qu'un prétexte. Car ce thème me tient réellement à coeur et c'est bien celui-là que j'aurais voulu prioriser. Le but n'a jamais été ni une recherche d'originalité ni une recherche d'émotion, plutôt une recherche de sens : l'érotisme ne devait être qu'un outil et pas une finalité.

Citer
Sinon, comme ça m'arrive souvent lorsque je te lis, j'ai trouvé par moments l'écriture un peu trop fruitée ou fleurie, avec une volonté un peu trop marquée donc un peu trop visible à mes yeux de décorer le texte, de l'ornementer d'images poétiques.
Oui  ::) j'essaye de doser un peu mieux, mais si je changeais radicalement ça me manquerait.
(Je crois aussi que dans ce texte mes habitudes sont revenues habiller le récit lorsque je me suis retrouvée face à la scène érotique, alors que paradoxalement le début est écrit sur un ton beaucoup plus "nu", que je n'aurais probablement pas su garder même si je l'avais voulu).

Merci beaucoup pour ton passage et ton retour minutieux :) . Je suis contente que l'ensemble t'ait plu même si j'ai l'impression que qqch n'a pas fonctionné (l'idée que l'histoire ne serait là que pour fournir originalité et émotion me gêne réellement).
Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: Eddiedu49 le 11 juin 2019 à 21:56:12
Voilà un texte très beau  :coeur:

Merci pour ce partage Ariane !
Titre: Re : Corps (contenu explicite)
Posté par: Ari le 04 août 2019 à 18:16:40
Merci Eddie :)

J'ai posté une nouvelle version de ce texte (cf. premier post), j'aimerais le travailler différemment.
Titre: Re : Corps (contenu érotique) (version retravaillée)
Posté par: Léilwën le 13 août 2019 à 23:00:41
Hoy ! o/

Citer
un très très grand miroir
=> bon, je sais que je l'ai déjà signalé, mais ça titille mon grammarnazisme : il faudrait, pour être académiquement correct, mettre une virgule entre les 2 mots répétés :mrgreen:
Citer
J’ai ri en me disant que ce devait être
=> "ri" ou "souri" ? (le terme "rire" me paraît fort, mais c'est p'têt moi :-[)
Citer
Au-dessus du lavabo me fixait sévèrement un très très grand miroir. J’ai ri en me disant que ce devait être pour que tu puisses te voir en entier. Sur la faïence, un peigne portait trois de tes cheveux bouclés ; déroulés, ils étaient presque aussi longs que les miens. Le rebord de la baignoire supportait un unique gel douche, qui recelait un fragment de ton parfum. L’autre fragment était enfermé dans ce flacon de verre, là-haut, sur une étagère. Sur une chaise, tes vêtements, eux, conservaient ton odeur personnelle.
=> je trouve un je ne sais quoi de "robotique" dans la description qui me donne une impression de froideur
Citer
Sous-vêtements fins retouchés sur mesure. Dentelle. Satin. Prothèse.
=> ça c'est toujours aussi fort et aussi habilement amené :coeur:
Citer
C’est étrange, ce soir, de la retirer. Je crois que tu ne m’as jamais vue sans elle.
=> elle porte toujours la même robe ?
Citer
j’ai souvent vu de très belles images de personnes de toutes sortes : le corps vieilli, le corps meurtri, le corps embelli par toutes ces histoires qu’il nous raconte.
=> :coeur:
Citer
que dans mes pensées dansent désormais ces amazones virtuelles, chaque fois que je me sens trop seule
=> je ne ressens personnellement pas la virgule
Citer
La femme qui vit dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi.
=> pourquoi pas "la femme qui vit dans le miroir est une Amazone, elle aussi" ? (c'est juste une idée qui m'est passée en tête, du coup je la retranscrit)
Citer
sourires combatifs
=> j'aime pas trop "combatifs" '-' (mais je pense que c'est parce que ça ne suit pas avec mes sonorités internes à cet endroit-là :-[ ("téméraires" coulerait mieux à mon oreille, mais c'est juste pour info !))
Citer
C’est un conte féroce où à la fin la vie triomphe, la peau redevient douce, les cheveux réapparaissent, les cicatrices s’assouplissent.
=> :coeur: :coeur: :coeur:
Citer
chez le médecin je me sens mal à l’aise pour me déshabiller
=> pour ? (j'aurais dit "de devoir me déshabiller" ou "quand je dois me déshabiller")
Citer
Je crois que j’aime le corps doucement éclairé qui s’anime dans la glace de ma petite salle de bain à moi. Je ne suis pas encore sûre d’apprécier celui que je croiserais dans d’autres reflets.
=> huuuum ces phrases me perturbent... dites comme ça, avec toute la déclaration d'amour pour son corps juste avant, j'ai l'impression qu'elle est chez elle. Sauf que si j'ai bien suivi, elle n'est pas dans sa salle de bain...
Citer
tel que je l’imagine vu à travers tes yeux à toi
=> pourquoi "à toi" ? (ça me paraît pléonasmique avec le "tes yeux" qui ne laisse aucune ambiguïté)
Citer
Je te souris en retour
=> pour la continuité j'aurais écrit "je te souris en miroir" :mrgreen:
Citer
Il y a la lueur du soir et il y a la lueur de tes yeux.
=> :coeur: :coeur:
Citer
toute mon énergie se perdait là-dedans
=> pourquoi pas "toute mon énergie s'y perdait" ?
Citer
je perçois quand même ta sueur
=> "l'odeur/le musc de" ta sueur ? (sinon, je trouve que ça fait un peu glauque, genre "j'aime quand tu es trempé de sueur"^^)
Citer
Le toucher c’est le remède.
=> je ressens une virgule après "toucher"
Citer
et ta chaleur lorsque tu me serres contre toi
=> le "ta/tu" heurte mon oreille :-[ ; "sa" chaleur lorsque tu ??
Citer
pour éviter qu’elle ne rencontre… Le vide
=> je n'aurais pas mis de majuscule après les points de suspension
Citer
Ta main se pose alors sur ma joue et toute ma conscience se réfugie dedans.
=> :coeur: :coeur:
Citer
mais là je suis seule
=> j'aime pas le "là" :-[
Citer
Tes doigts m’effleurent, le long des côtes, près du sternum, sur la peau, la douceur, la cicatrice.
=> :coeur: :coeur:
Citer
On dirait une ondulation laissée par la mer. Ta main a raison. Peut-être que ce n’est pas si grave.
=> :coeur: :coeur: :coeur:
Citer
Je te serre contre moi ; ton parfum est salé
=> point-virgule non académique :mrgreen: (déjà que j'ai laissé un ". Mais" non académique tout à l'heure... faut pas pousser mémé dans les escaliers ! :D)
Citer
Chacun de tes menus baisers brise quelque chose de rigide que j’avais dressé entre moi et le reste du monde, quelque chose qui me protège mais qui me protège mal, qui me protège et qui m’empoisonne tout à la fois. Continue de le briser, continue de le détruire. Tes lèvres réparent, tes lèvres suturent. Sous leur tendresse la peur s’évapore.
=> :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur:
Citer
Mélopée vaporeuse de draps froissés. Staccato de souffles, liés-déliés. Inspiration brutale ; expiration frisson. Gémissement point d’orgue. Tempo des artères – chamade.
=> j'aime bien cette description pudique :) (sauf "mélopée" : le mot est très joli, mais il désigne une mélancolie que je ne trouve pas ici)
Citer
ce cratère que les os ont décidé pour toi
=> tu vas dire que je suis chiante, mais là, j'aurais dit "tes os ont décidé pour toi" (parce que pour moi, "les os ont décidé pour toi", ça voudrait dire que les os de tous les hommes créent des """anomalies""" (pardon, j'ai pas le bon terme... il est tard...))
Citer
Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes. Ton bras recueille la cambrure de mes reins, ma jambe relevée épouse ton torse, ton épaule, mon mollet embrasse ton dos, je peux poser ma plante sur tes muscles. Tu m’enlaces, ta bouche se presse contre ma cuisse. Tu me pénètres, nous perdons pied ensemble jusqu'aux cris, jusqu’aux frissons, jusqu’à l’abîme. Dans la nuit nous ne sommes rien d’autre que des ombres difformes, qui inventent une nouvelle créature à la beauté évanescente, dont le seul but est de se sentir vivre. Elle jouit à travers mes lèvres.
=> j'aime bien cette conclusion, cet être qu'ils deviennent quand ils sont deux.

Au total, j'ai toujours bien aimé. À part le début que je trouve trop "froid" dans la description par rapport au reste.
Je pense toujours que ça fait partie de ces textes nécessaires, de ceux qui rappellent qu'on peut faire du beau et du vivant à partir d'une "matière" qui serait jugée "moche" selon les critères de notre époque (tu vois l'idée ?).

:oxo:


Titre: Re : Corps (contenu érotique) (version retravaillée)
Posté par: Ari le 14 août 2019 à 17:07:20
Citer
À part le début que je trouve trop "froid" dans la description par rapport au reste.
Pour tout le début : je vais y réfléchir...  :-[ et voir si d'autres avis convergent avec le tien.

Citer
Citer
C’est étrange, ce soir, de la retirer. Je crois que tu ne m’as jamais vue sans elle.
=> elle porte toujours la même robe ?
:D :D :D
Non, mais par contre, toujours la même prothèse !

Citer
Citer
La femme qui vit dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi.
=> pourquoi pas "la femme qui vit dans le miroir est une Amazone, elle aussi" ? (c'est juste une idée qui m'est passée en tête, du coup je la retranscrit)
Pour insister, renforcer un peu le côté oral, hésitant.

Citer
Citer
chez le médecin je me sens mal à l’aise pour me déshabiller
=> pour ? (j'aurais dit "de devoir me déshabiller" ou "quand je dois me déshabiller")
Question français, je crois que ça passe... non ?

Citer
Citer
Je crois que j’aime le corps doucement éclairé qui s’anime dans la glace de ma petite salle de bain à moi. Je ne suis pas encore sûre d’apprécier celui que je croiserais dans d’autres reflets.
=> huuuum ces phrases me perturbent... dites comme ça, avec toute la déclaration d'amour pour son corps juste avant, j'ai l'impression qu'elle est chez elle. Sauf que si j'ai bien suivi, elle n'est pas dans sa salle de bain...
=> Oui, j'ai toujours hésité entre futur et conditionnel et brusquement je réalise : en fait il me faut du présent de l'indicatif pour le verbe "croiser", tout simplement.

Citer
Citer
tel que je l’imagine vu à travers tes yeux à toi
=> pourquoi "à toi" ? (ça me paraît pléonasmique avec le "tes yeux" qui ne laisse aucune ambiguïté)
Même chose que plus haut, c'est une formule courante pour insister sur qqch.

Citer
Citer
Je te souris en retour
=> pour la continuité j'aurais écrit "je te souris en miroir" :mrgreen:
Mouais... Un peu gros quand même, non ? ^^

Citer
Citer
toute mon énergie se perdait là-dedans
=> pourquoi pas "toute mon énergie s'y perdait" ?
Ça me semble beaucoup moins naturel...

Citer
=> "l'odeur/le musc de" ta sueur ? (sinon, je trouve que ça fait un peu glauque, genre "j'aime quand tu es trempé de sueur"^^)
Jugement de valeur.....  ::) :P
Bah, je verrai si ça gêne beaucoup d'autres personnes...
(Le texte est déjà "lissé" à l'extrême sur le plan sexuel... même la sueur, c'est trop trash, sérieusement ? ^^ ).

Citer
Citer
Le toucher c’est le remède.
=> je ressens une virgule après "toucher"
Je crois que je l'ai enlevée et remise mille fois mais la version "sans" est la plus réaliste.

Citer
Citer
et ta chaleur lorsque tu me serres contre toi
=> le "ta/tu" heurte mon oreille :-[ ; "sa" chaleur lorsque tu ??
Je t'accorde que ça fait beaucoup de sons "t" mais ça ne me gêne pas, je verrai si d'autres avis convergent.

Citer
Citer
pour éviter qu’elle ne rencontre… Le vide
=> je n'aurais pas mis de majuscule après les points de suspension
Tu me l'avais déjà dit, oui, et je crois que je voulais accentuer ces deux mots, "Le vide", comme une phrase nominale toute seule pour insister dessus. A la prochaine relecture approfondie j'y re-réfléchirai encore.

Citer
Citer
Je te serre contre moi ; ton parfum est salé
=> point-virgule non académique :mrgreen: (déjà que j'ai laissé un ". Mais" non académique tout à l'heure... faut pas pousser mémé dans les escaliers ! :D)
Hmmm... N'y a-t-il pas un lien "logique" dans le sens où c'est en le serrant contre elle qu'elle sent mieux son parfum ? #mauvaisefoi.

Citer
=> tu vas dire que je suis chiante, mais là, j'aurais dit "tes os ont décidé pour toi" (parce que pour moi, "les os ont décidé pour toi", ça voudrait dire que les os de tous les hommes créent des """anomalies""" (pardon, j'ai pas le bon terme... il est tard...))
Je vois ce que tu veux dire mais je trouve pas ça super élégant, "tes os ont décidé pour toi"...

Citer
Je pense toujours que ça fait partie de ces textes nécessaires, de ceux qui rappellent qu'on peut faire du beau et du vivant à partir d'une "matière" qui serait jugée "moche" selon les critères de notre époque (tu vois l'idée ?).
Merci beaucoup :) et merci pour les passages que tu as cité favorablement !

Au total, j'ai pas pris beaucoup de tes propositions de modifs, désolée... Je pense que tes corrections sont très semblables à celles qui restaient (que je n'avais pas appliquées ^^ ) la première fois, du coup, ça montre surtout qu'on est stables toutes les deux ! J'ai beaucoup coupé mais très peu voire pas du tout ajouté. Bon, pour le global, question coupures, on dirait que ça passe ?  :-[ Pour les détails je reviendrai relire en ayant tes avis bien en tête... ! Là ma question c'est plutôt : est-ce que j'ai trop coupé ou pas assez, est-ce que ça peut passer au milieu de textes non érotiques ?

Merci encore, bisous !
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 22 janvier 2020 à 14:45:17
Bonjour
J'ai beaucoup remodelé ce texte, je serais intéressée pour de nouveaux avis.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Colin le 23 janvier 2020 à 14:50:14
Salut,

Ton texte est un éloge espiègle et énergique à plusieurs formes de féminités qui, pour ne faire qu'une, doivent exploser.

C'est assurément réussi.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: david_hum le 23 janvier 2020 à 15:58:33
Très beau texte. Erotique, voir un peu, sans jamais tomber dans le mauvais gout.
Titre: Re : Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 23 janvier 2020 à 22:50:23
Bonjour Colin :)
Merci beaucoup pour ton passage.

Ton texte est un éloge espiègle et énergique à plusieurs formes de féminités qui, pour ne faire qu'une, doivent exploser.

Est-ce que tu pourrais détailler ces différentes formes de féminités ? Je n'avais pas ça en tête en écrivant, mais c'est tout à fait possible qu'inconsciemment, je sois allée dans ce sens. Je serais curieuse d'en savoir plus :)


Bonjour David,

Merci pour ton passage et tes encouragements. Je trouve vraiment difficile de doser entre le "trop trash" et le "trop précieux" ou "trop frileux"  :-[ ça nécessite de beaucoup tâtonner ^^ ! Merci encore.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 24 janvier 2020 à 07:11:49
Merci beaucoup pour ton passage et tes compliments :)

En réalité, moi aussi ce texte m'agace un peu (/beaucoup ?) et le côté "trop sucré trop tendre" est l'une des principales raisons. (L'autre, c'est que je trouve le ton parfois trop soigné ou trop soutenu, mais en même temps je pense pas que je serais à l'aise avec un champ lexical plus trash, et question érotisme je manque de solutions intermédiaires).

Pour tes deux premiers relevés de ponctuation : ce sont précisément les deux phrases dont la ponctuation me pose souci, surtout la première. Les points-virgules étaient un essai temporaire qui ne me convainc pas tellement ; avant je n'avais mis que des virgules, ou parfois, un point-virgule ou un tiret avant "avant qu'elle ne tombe". Je crois que je vais revenir à cette version antérieure. Je peux mettre deux-points après "forte" mais l'essentiel de mon problème c'est quel signe de ponctuation mettre avant "avant qu'elle ne tombe" et "avant qu'elle ne m'abandonne" ; je voudrais des virgules différentes des virgules précédentes, il me faudrait deux catégories de virgules... !
Pour le deuxième passage que tu as relevé je vais y réfléchir, relire en voyant ce que ça donne quand on est lancé dans le texte...

Les trois autres remarques concernent des points qui moi ne me dérangent pas  :-[ .

J'en ai profité pour relire aussi ton premier commentaire. Je vais voir ce que ça donne de modifier le "Inconsciemment ou non". Je vois qu'il y a plusieurs choses aussi que j'ai supprimées entre les deux versions...

Je vais relire et relire, mais je ne suis pas sûre de pouvoir modifier l'atmosphère d'une façon qui me conviendrait sans devoir réécrire un tout autre récit. Je suis aussi limitée par le nombre de caractères  :( . Peut-être aussi que j'ai trop retravaillé ce texte ces derniers jours et que j'aurais besoin d'un peu de recul pour l'apprécier de nouveau / pour mieux cerner les changements qui restent à faire.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Colin le 24 janvier 2020 à 09:23:43
Bonjour Ariane,

Il me semble trouver dans ton texte des combinaisons de féminités : la féminité morphologique par le rapport au corps, la féminité comportementale, en lien à l'érotisme et bien évidemment, la féminité psychologique qui touche donc à l'évolution de ton personnage. L'alliance de ces 3 grandes lignes directrices de la féminité dégage ainsi une énergie soudaine, quand on comprend qu'elle se sent bien, et qui se diffuse longuement.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 26 janvier 2020 à 15:45:41
D'accord, merci pour tes explications, je comprends mieux :)
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Julien-Gracq le 26 janvier 2020 à 16:42:57
Un très beau texte. Quelle élégance et quelle douceur, quelle subtilité dans la psychologie du personnage féminin, au passé, aux tourments et à l'âge qui se devine à travers ses traits et ses réactions physiques. L'évolution de sa gêne, notamment, et cette complicité sans paroles qui unit les deux êtres, qui n'ont pas la naïveté de se comprendre parfaitement, mais qui ont la conscience que l'autre veut offrir du réconfort tout en trouvant son plaisir... Bref, un grand merci pour ce partage. 
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 27 janvier 2020 à 06:23:19
Merci beaucoup ! :) (ça me touche notamment pour la complicité entre les deux personnages, et leur manière de ne pas toujours se comprendre, et en même temps... de se comprendre).
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Fried le 03 février 2020 à 18:51:32
Je viens peu lire ici les textes courts, j'ai bien fait de me bouger, ton texte est un plaisir de lecture.
Au premier paragraphe cette confrontation au miroir est décrite avec finesse et le dernier mot, prothèse est percutant.

"La femme dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi." une belle acceptation de cette particularité.
J'ai vécu le combat de ma femme mais sans victoire au bout, alors ton texte est un sourire sur la vie et cette belle relation encore très amoureuse est très positive.
merci pour ce partage.

Titre: Re : Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 04 février 2020 à 23:49:43
Je viens peu lire ici les textes courts, j'ai bien fait de me bouger, ton texte est un plaisir de lecture.
Au premier paragraphe cette confrontation au miroir est décrite avec finesse et le dernier mot, prothèse est percutant.

"La femme dans le miroir, c’est une Amazone, elle aussi." une belle acceptation de cette particularité.
J'ai vécu le combat de ma femme mais sans victoire au bout, alors ton texte est un sourire sur la vie et cette belle relation encore très amoureuse est très positive.
merci pour ce partage.
Merci beaucoup de ton passage, Fried... La lecture de ce commentaire m'a rendue terriblement triste pour ce que vous avez vécu :( et je suis d'autant plus touchée (et le mot est faible...) que tu aies apprécié ce texte...
 :calin:
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Safrande le 13 avril 2020 à 18:15:00
Salut Ariane, je vais tenter une petite analyse, tout ça n'est que subjectif ; ton texte me semble tellement chargé de vécu, de symboles ou de féminité que j'ai peur de froisser ; néanmoins, je vais tenter...

Citer
J’ai aussi découvert ce site : « Les Amazones » ; avec tant de photos et de témoignages, que dans mes pensées dansent désormais ces amazones virtuelles
J'aurais mis une virgule à la place du point virgule.

Citer
repousse peut-être un peu ce cœur plus près de moi
Beaucoup de Ppppp !

Citer
puis, tendrement, tu déposes un baiser sur ma nuque. Je souris.
Un peu trop facile cette image ?

Citer
Tes doigts m’effleurent, le long des côtes, près du sternum, sur la peau, la douceur, la cicatrice
Si ses doigts t’effleurent le long des côtes et près du sternum il effleurent forcément ta peau, non ?

Citer
On dirait une ondulation laissée par la mer. Ta main a raison

J'aurais bien vu « on dirait une ondulation laissé par la mer » entre guillemet, pour garder l'idée de la main qui parle comme tu l'as fait avant à  "Un « c’est pas grave » ou bien un « tu es belle »".

Citer
les fines ridules déposées par le temps dans mon décolleté
Là je chipote mais je trouve que les Dddd ralentissent la phrase, je crois aussi que ça vient de l’enchaînement « temps dans » qui provoque un petit flottement, comme du vide ; après, c'est du chipotage !

Citer
La finesse de ma taille, la douceur de ma peau
Comme tu as mis (bien) plus haut « peau » et « douceur » proche l'un de l'autre, à ce moment là on dirait une répétition...  Tout ça n'est que vil chipotage.

Citer
Tes mains qui enserraient mes hanches retirent brusquement mon pyjama
Le fait que tu dise "pyjama"s dans un tel contexte m'évoque quelque chose d'enfantin (après c'est peut-être voulu : c'est comme ça que ça se passe !). En plus un « pyjama » il me semble que c'est un ensemble ? Hors à ce moment le haut est déjà retiré. J'aurais peu être mis « bas », même si ce n'est pas très mélodieux...

Citer
La peau est plus douce à l’intérieur des zébrures
Là pareil tu met « peau » et « douce » dans une même phrase, peut être que trouver un autre adjectif pour les précédant serait la solution pour garder celui ci.

Citer
Ma bouche épouse la cambrure de ton sexe
Ici je trouve ça direct, sachant que depuis tout le long on était dans la retenue et la métaphore. Je veux dire qu'il y aurait pu avoir un peu plus de « jeux » avant qu'arrive un tel malheur !

Au final je trouve que le texte est très bien écrit, c'est très propre, on sent la maitrise. Tout s’enchaîne avec une grande fluidité. Par contre (mais c'est très personnel), je ne suis pas fan de la métaphore à outrance, quasiment dans chaque phrases. Peut être qu'en retirer (pour tes prochains écrits) quelques unes donnera plus d'ampleur aux autres. Comme pour la musique : il ne faut pas user que de jolis accords. Après c'est aussi ce qui donne à ton texte une telle pudeur, une telle finesse, une telle poésie (moi je n'aime pas la poésie, oups).
On dirait que tout sort de quelque rêve, c'est l'impression que j'ai en te lisant. Car, malgré les imperfections, tout semble parfait, idéal. J'aime bien cet effet.
Tu sais, toutes les images que j'ai de ton textes sont voilées d'un mélange de rose, de rouge et de pourpre. Pourquoi ? Poutt !
Tu as une sensibilité exacerbé, et je suis en total accord avec toi ; quand je te lis, je ressent ce que tu ressens ; mais il faut faire attention avec ce machin : de là à tomber dans le mielleux, il n'y a qu'un pas, j'en fais souvent les frais !
Tout de même, ton écriture à l'air affirmée, tu es dans ton truc, du début à la fin tu ne lâche rien (bonne cohérence de l'ensemble, que ce soit le style, le ton, la trame, etc...), et ça c'est cool !
Merci pour cette lecture pour le moins évocatrice.

Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 13 avril 2020 à 20:09:42
Coucou

Merci d'être passé me lire :)

Tu m'as fait rire ici :
Citer
Ici je trouve ça direct, sachant que depuis tout le long on était dans la retenue et la métaphore. Je veux dire qu'il y aurait pu avoir un peu plus de « jeux » avant qu'arrive un tel malheur !
"un tel malheur" !  :D
Je pense que le texte a souffert du fait que j'ai dû le raccourcir fortement avant de l'envoyer à un appel à textes...

Mais de base, je suis pas à l'aise avec le genre érotique (même s'il m'attire beaucoup !), j'ai du mal à varier correctement les mots, il y a effectivement beaucoup de répétitions.

Je note tous tes commentaires qui me seront très utiles pour mes écrits futurs. Je ne souhaite pas retravailler celui-ci pour le moment mais si je le retravaille, je prendrai en compte tout cela....

Citer
Tu sais, toutes les images que j'ai de ton textes sont voilées d'un mélange de rose, de rouge et de pourpre. Pourquoi ?
Mmh... le chant lexical du corps et de l'érotisme ?
Je ne sais plus si c'est noté en début de texte ou pas, mais une amie m'avait donné pour consigne, pour ce texte, de n'utiliser absolument aucun nom de couleur ! (car d'habitude je joue beaucoup avec les couleurs) Du coup chacun se le peint comme il veut...

Citer
Tu as une sensibilité exacerbé, et je suis en total accord avec toi ; quand je te lis, je ressent ce que tu ressens ; mais il faut faire attention avec ce machin : de là à tomber dans le mielleux, il n'y a qu'un pas, j'en fais souvent les frais !
Oui... C'est là la limite difficile à trouver  :/ . A l'inverse ça m'est arrivé de faire une ou deux fois un texte où les émotions étaient beaucoup moins déballées, et finalement, certains trouvaient ça très pudique et très bien, mais d'autres au contraire ne rentraient pas du tout dans le texte, trouvaient cela survolé. Dans l'ensemble, mes textes encore présents sur le forum ne sont pas mes plus ratés mais sûrement pas mes plus réussis, je pense que tu retrouveras souvent ce défaut de dosage. Qui plus est les appels à textes qui restreignent le nombre de caractères ne m'aident pas du tout :/ .

Merci beaucoup pour ton avis en tout cas, et tes compliments, comme tes reproches ; je les garderai en tête :) .

Citer
Tout de même, ton écriture à l'air affirmée, tu es dans ton truc, du début à la fin tu ne lâche rien (bonne cohérence de l'ensemble, que ce soit le style, le ton, la trame, etc...), et ça c'est cool !
Merci beaucoup :)

Au plaisir de te lire à ton tour !
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Feather le 13 avril 2020 à 21:13:39
Ariane, bonsoir,

Je suis totalement gênée de te dire cela, mais ton texte me surprend par son audace impudique et regrettable. J'ai le sentiment que l'écriture t'a trompée. Que la technique a desservi ton talent, si bien que le scrutement du corps conjugué  aux ébats sexuels enlève toute la beauté à l'élaboration des descriptions dénuées d'âme . Je suis vraiment désolée...pourquoi avoir parlé de l'intimité de la narratrice de façon si détachée ?
Curieusement, et paradoxalement,  le texte est désinvesti affectivement.
J'aurais préféré que la scène d'amour sacralise ce corps retrouvé dans toute sa dimension poétique et subtile.
(J'ai hésité à t'écrire ceci)

L'objet du texte était peut-être de ramener ce corps à un geste chirurgical...purement visuel, non plus sensible aux ressentis charnels.
(dans ce cas c'est réussi!)
Il y a bien sûr des tentatives à échoïser les sensations du toucher notamment,  mais cela reste secondaire, selon moi.
Cf réponse de Safrande.

Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Ari le 13 avril 2020 à 23:43:40
Ben non, ne sois pas désolée '-' chacun ses ressentis ! Je ne m'en offusque pas du tout.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite]
Posté par: Safrande le 14 avril 2020 à 00:07:35
Bonsoir Feather, je me permets de te répondre parce-que je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis :
Citer
des descriptions dénuées d'âme

Pour moi, ça :
Citer
Ton sternum déformé dévore un peu de tes poumons et, qui sait, repousse peut-être un peu ce cœur plus près de moi.

ou ça :
Citer
Ta main se pose alors sur ma joue et toute ma conscience se réfugie dedans.

ou ça :
Citer
Je crois que brusquement tu réalises ce qui me faisait peur. Tu t’arrêtes un instant ; ta main revient vers mes cheveux, tout près de mon visage. Je peux de nouveau respirer. L’angoisse retourne se lover en boule au lieu de m’envahir toute entière.

ne manque pas d'âme ; on peut dire que le style n'est pas de son goût, mais pour ce qui est de l'âme, moi je la perçois, je trouve même que ça en déborde.

Citer
J'aurais préféré que la scène d'amour sacralise ce corps retrouvé dans toute sa dimension poétique et subtile.
Pourquoi chercher forcément la poésie ? Je pense avant tout qu'un texte doit être évocateur, peut importe la manière qu'il a de s'y prendre. Flaubert, quand il dépeint le cadavre de Mme Bovary, ne fait pas de poésie ; pourtant, c'est une image qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: O.deJavel le 24 septembre 2020 à 01:06:32
@Ariane

Je vais être direct. Je me suis ennuyé.

Il y a dans ce texte beaucoup de vocabulaire et une certaine technique d’écriture. Tu évites les fautes de débutants : surplus d’adverbes etc.

Sur le fond : Il n’y a pas de contenu. C’est même un peu ampoulé, complètement désincarné. Ce texte raconte l’histoire d’une femme statistique, une moyenne des expériences rapportées dans Marie Claire. Il n’y a rien auquel on puisse se raccrocher. C’est terne, c’est long et à la limite du prétentieux, du « Regardez-moi ! Je suis une sainte. Pendant que vous vous émoustillez à parler d’érotisme, je parle de la douleur ! »

Ce texte n’est pas un texte érotique. Ce n’est qu’une collection de p’tits doigts pincés, de p’tites peurs, de p’tites mièvreries, c’est même un peu "gore", surtout à la fin...

Tu veux nous faire la leçon ? Écris un texte incarné, avec une expérience humaine véritable, spécifique, unique, avec son contexte, son conflit intérieur vrai, une expérience basée sur ce qu’une personne veut, sur son courage de faire quelque chose pour les autres, d’apporter quelque chose, de laisser sa trace avant de mourrir. Quelque chose de vivant.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 24 septembre 2020 à 06:27:23
Euh non, aucune envie de vous faire la leçon  :o c'est quoi cette idée ?  :o (...c'est d'autant plus étrange de la part d'une personne qui nous a fait un cours sur l'érotisme, et vient me parler à l'impératif ^^ ).
En plus ce texte est bien antérieur aux autres ainsi qu'à l'idée de l'appel à textes érotiques, alors les intentions que tu me prêtes sont d'autant plus "à côté"...

O.dejavel, je prends tes retours littéraires (parce que je les prends tous), mais pour tes interprétations sur qui je suis et ce que je veux faire, je passe mon tour, tu le sais.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Paf le 24 septembre 2020 à 07:57:07
Salut Arianne !

Bon, moi, j'ai bien aimé ton texte ! :)
Mais comme d'autres, si la première partie est absolument superbe, la seconde me laisse un peu sur ma faim.
Coté érotisme, je n'ai pas été touchée, mais d'une part, c'est un sujet très perso, alors ne t'arrache pas les cheveux trop vite (d'autres pourraient te dire le contraire), et en prime je sais avoir dans le domaine un ressenti facilement à part.
Par contre, contrairement à d'autres textes qui tombent un peu trop dans le pornographique à mon goût (sans jugement de valeur), tu es restée à flirter avec la limite de MA sensibilité : à en montrer... juste trop. Mais pas trop.

Je pense que ce qu'il me manque dans le coté érotique, -après une seule lecture-, c'est une montée en puissance. Au point de vue purement pratique, la progression est là : petites caresses, puis entrée sur les deux "territoires interdits" des blessures/malformations des corps, puis coté sexe. Mais coté émotionnel...
Tu nous offre quelque chose de très intime déjà en "apéro", avec cette femme qui se mesure à son reflet, à son corps amputé. La tension monte, mais à ce moment j'ai l'impression tu te/nous divise entre l'attrait sexuel et l'aventure que constitue le fait d'apprivoiser les difformités. Et à mon goût, le paroxysme de ton texte n'est pas un moment sexuel à proprement parler, mais le moment ou la peur du corps "pas normal" s'envole.
Du coup, le reste du texte (à partir de "je peux") me semble presque fade... comme une redescente, émotionellement. Les émotions semblent moins présentes (et pourtant, en relisant, je trouve des métaphores très belles !), et si ta description de l'acte sexuelle est faite tout en finesse, j'en reste à la descrition sans arriver à me faire emporter.

Donc : un très beau texte, mais qui n'a pas su m'enporter niveau érotisme.
Et je ne comprends absolument pas le commentaire d'O. de Javel.  :o
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 24 septembre 2020 à 08:04:44
Merci pour cette analyse très précise. C'est d'autant plus juste que je voulais effectivement placer le paroxysme à cet endroit-là (Ça me semble mieux servir l'histoire...), du coup tu expliques très bien les conséquences sur la suite... Je vais y réfléchir. Aussi : j'avais raccourci le texte (et modifié l'ordre) pour les besoins d'un appel à textes ; peut-être qu'il en a souffert. Il faudra que je reprenne tout ça.

Merci pour la bienveillance de ton retour :) (l'ambiance actuelle sur le forum m'attriste...), pour tes encouragements, et puis tout simplement d'être passée me lire :).
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: vinzWallbreaker le 24 septembre 2020 à 10:48:38
Ça plaît ou ça ne plaît pas (mais de là à être aussi virulent qu'O  :o).
Pour ma part je trouve ce texte très beau et sensible. Et justement amener le point culminant avant l'acte est très érotique. L'érotisme (pour moi) c'est amener le désir. L'acte qui suit perd en général tout raffinement pour devenir primal quoi qu'on en dise.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 24 septembre 2020 à 11:30:09
Merci beaucoup vinz. Décidément, vos différents points de vue (ici, le tien versus celui de paf, concernant le point culminant) me font réfléchir. Je sais qu'effectivement la 2ème partie va trop vite et retombe ; le dernier paragraphe devait même être en italique à l'origine, tellement on prend de la distance. Même si je tiens à garder le premier point culminant, je me dis que ça peut être intéressant malgré tout de chercher un 2ème élan, une seconde montagne. Pas sûre d'y arriver mais j'essaierai encore une nouvelle version.

Merci encore vinz :)
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: vinzWallbreaker le 24 septembre 2020 à 12:33:33
Tout dépend de ton intention, rien de plus.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Persona le 24 septembre 2020 à 16:23:34
Salut Ariane !
Contente de voir que tu as participé  :coeur:
Comme dans les autres de tes textes que j'ai pu lire, on sent ta sensibilité à chaque mot. Je n'ai pas trouvé le texte désincarné pour ma part, mais au contraire très sensible (et aussi très bien écrit mais j'enfonce une porte ouverte).
En fait, l'acte sexuel ne m'a pas paru nécessaire. Le plus intéressant pour moi est l'examen par la femme de son propre corps, la confrontation avec elle même et la décision de rejoindre l'homme qui l'attend puis d'accepter le contact d'une main sur son corps. Tout le reste est presque "en trop" pour moi, car la transition avec une dimension beaucoup plus physique et charnelle ne se fait pas vraiment.
Donc - mais c'est juste une opinion à première lecture - je crois qu'il y aurait un choix à faire entre un texte vraiment axé sur la relation au corps "imparfait" ou un texte érotique qui devrait pour toucher au bout être plus direct et charnel. Par exemple, pour un texte érotique, je crois qu'il serait possible de partir de l'acte en lui-même pendant lequel la conscience du corps se perd pour ensuite revenir sur les corps en eux-mêmes et privilégier ainsi la sensation du corps à la réflexion de la personne sur son corps. Je ne sais pas si je suis claire... !
Merci beaucoup pour ce partage.
Je retiens aussi de très belles formules...
A bientôt

Edit : nan, c'était pas clair, je te réponds en mp ;)
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Cendres le 25 septembre 2020 à 10:03:20
Merci pour ton texte,
Je le trouve bien écrit et il raconte des choses, qui me semble, réaliste. Ce que j'ai aime, c'est qu'il parle d'aimer son corps. L'héroïne, qui a un certain âge, a un corps usé par le temps et abîmé à cause d'un cancer mammaire. Chose qui doit être très dure a supporté.Honnêtement, je ne suis pas à l'aise avec ce genre de texte, mais en grande partie le tien est simple à lire(sauf la fin qui est un peu trop direct, mais dans ce cas la, il ne serait plus sur le thème).

Ce que j'ai aussi aimé, c'est que les héros ne sont pas des gens jeunes qui sont totalement obsédé sexuel. Il y a une réflexion sur leur relation, pourquoi ils sont là...
Tu décris des émotions, des sensation et non des actes ou des exploits sexuels.


Petite question sur une de tes phrases :
« Au contraire. Le toucher c’est le remède. »
Pour aimer son corps faut le toucher ? Mais je ne comprends pas comment cela marche, car je connais des gens qui ne l'aime pas et je ne pense pas qu'en touchant son corps, on va l'aimer.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Doctor Grimm le 25 septembre 2020 à 12:30:58
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


Ariane ! o><o

Eh bien moi je le trouve super(be) ton texte. Quelques petits trucs :

Citer
tes vêtements quant à eux conservaient ton odeur personnelle
Le "quant-à-eux" me gêne un peu. Je saisis la volonté de décomposer les odeurs naturelles aux et celles plus artificielles de parfum/savon, mais à mon goût il casse un peu le rythme de ta phrase, et l'opposition se fait quand même comprendre sans.

Et en fait je crois que c'est le seul truc qui m'a gênée parce que :

Citer
C’est un conte féroce où à la fin la vie triomphe, la peau redevient douce, les cheveux réapparaissent, les cicatrices s’assouplissent.
Ça c'est trop beau.

Citer
Tu as connu tes Elles. J’ai connu mon Lui.
Mais  :coeur: j'adore comment tu as pas juste écrit du cul pour du cul en fait, tu as su créer toute une histoire autour, une vraie relation dont on devine les va-et-viens, les hauts et bas, et c'est trop chouette.

Citer
       Dans la quasi-obscurité, tes yeux sont différents.
       « Est-ce que je peux t’embrasser ? » demandes-tu, la langue sèche.
       Oui. Bien sûr.
Yes. Consent is the new sexy.

Citer
S’envole aussi la peur enkystée dans mon ventre zébré, mes cuisses trop larges, mes chevilles trop maigres, et les fines ridules déposées par le temps dans mon décolleté, là où ta main gauche s’attarde, sans le réaliser. Mon sourire creuse mes fossettes. Tant mieux. Je sais que tu les aimes. Je ressens leur présence sur mon visage, tout comme je ressens toutes mes autres fiertés. La finesse de ma taille, la douceur de ma peau, la longueur de mes jambes, l’angle de mes poignets, la forme de mes lèvres blotties contre tes cheveux.
J'ai adoré ce passage, comment tu as traduit cette bataille perpétuelle entre les complexes et les fiertés qui fait rage au sein des corps... C'est beau  :coeur:

Citer
Tu retires mon dernier vêtement –
Et lui il a toujours ses habits wech ?  :huhu:

Citer
des arcs-en-foudre
Mais oui cette image grah  :coeur:

Je rejoins un peu les autres (je sais plus qui) à propos de la fin abrupte ; c'est étrange après tous les paragraphes de préparation et de contextualisation de finir sur l'orgasme et c'est tout. Mais d'un autre coté je comprends la démarche : tout le texte tendait et préparait cette consommation de l'amour et la disparition de la peur de ta narratrice, donc ça fait sens, je crois.
Et donc, merci beaucoup pour ton texte :) je trouve que tu contournes les risques d'un AT tel que celui-là (écrire un truc peu convainquant avec un scénario prétexte (je me souviens que le terme dans le milieu de la fanfic c'est le PWP, plot, what plot ?, haha), ce que personnellement je trouve pas très intéressant, ou encore aligner les clichés et la pornographie crasse, bref je suis en train d'être méprisante j'arrête) avec brio et c'était un super agréable moment de lecture.

Reste plus qu'à nous écrire le roman tout autour maintenant  :-¬?

Des bisous !
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 25 septembre 2020 à 13:06:51
Waow, ce commentaire, Grimm '-' merci.....  :-[ !
C'est une super idée de mettre une mini fin après l'orgasme, revenir un peu à leur relation à eux deux, l'idée me plaît bien. 

Persona :
Merci beaucoup de tes retours ! Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris ta proposition de la fin désolée  :-[ j'ai l'impression que ça reviendrait à écrire un tout autre texte ?

Cendres :
Merci beaucoup pour ton retour également ! Pour la phrase : "Le toucher c'est le remède", c'est le point de vue du perso masculin (et cette phrase est authentique). Personnellement je pense que chaque personne a ses remèdes à soi, et celui-là peut marcher, oui :).

J'ai relu en diagonale (j'attends d'avoir mon ordinateur pour retravailler pour de vrai) et moi ce qui me dérange c'est vraiment ma transition trop rapide entre les 2 parties, je vais retravailler ça, et puis relire vos commentaires. Merci, ça m'aide vraiment !
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: MoonAngel le 25 septembre 2020 à 13:35:22
Désolée si je pars un peu dans le HS, mais je voulais juste un peu revenir sur le commentaire de O.
Citer
« Regardez-moi ! Je suis une sainte. Pendant que vous vous émoustillez à parler d’érotisme, je parle de la douleur ! »
Je n'ai pas trop compris ce reproche alors que j'ai aussi parlé de la douleur et du trauma dans mon texte où tu as pourtant été beaucoup plus indulgent. C'est même moi qui ai un peu poussé Ariane à proposer un texte dans la même "vibe" (même si ce n'est finalement pas celui qu'elle prévoyait au départ), et je trouve dommage que, parce que ça s'éloigne de l'érotisme et parle de sujets plus sensibles, ce soit vu comme une forme de prétention.

Heu... enfin, ce n'est pas pour jeter de l'huile sur le feu. Juste une non-compréhension de ma part sur un tel décalage entre le commentaire que tu as fait sur mon texte et celui que tu as fait ici :-[
Titre: Re : Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 25 septembre 2020 à 14:09:10
Désolée si je pars un peu dans le HS, mais je voulais juste un peu revenir sur le commentaire de O.
Citer
« Regardez-moi ! Je suis une sainte. Pendant que vous vous émoustillez à parler d’érotisme, je parle de la douleur ! »
Je n'ai pas trop compris ce reproche alors que j'ai aussi parlé de la douleur et du trauma dans mon texte où tu as pourtant été beaucoup plus indulgent. C'est même moi qui ai un peu poussé Ariane à proposer un texte dans la même "vibe" (même si ce n'est finalement pas celui qu'elle prévoyait au départ), et je trouve dommage que, parce que ça s'éloigne de l'érotisme et parle de sujets plus sensibles, ce soit vu comme une forme de prétention.

Heu... enfin, ce n'est pas pour jeter de l'huile sur le feu. Juste une non-compréhension de ma part sur un tel décalage entre le commentaire que tu as fait sur mon texte et celui que tu as fait ici :-[
Il y a une explication très simple : aux yeux d'O.dejavel, tout ce que je fais est mal intentionné (si je corrige une faute, c'est pour rabaisser subtilement mon interlocuteur ; si j'écris un texte douloureux, c'est pour discréditer les autres participants (à un appel à textes qui n'existait pas encore ;) )). Si tu veux, tu peux lui demander des explications par MP, je ne doute pas qu'il sera très prolixe sur ce sujet. Moi ça ne m'intéresse pas / plus, j'ai bien vu que son avis ne risquait pas de changer.

En revanche, Moon, je serais intéressée d'avoir ton avis sur le texte, même si c'est succinct, si tu veux bien me le donner :).

Édit : Je sais que ta question se voulait bienveillante, Moon, et c'est gentil d'avoir soulevé les points de convergence entre nos 2 textes ; j'aborderai vraiment beaucoup plus la zone grise (Ou plutôt, des apparentés) dans l'extrait de Switch. A bientôt j'espère :)
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: MoonAngel le 25 septembre 2020 à 14:33:30
J'ai dit sur le fil de l'AT que c'était mimi comme tout, c'est bon non ? :mrgreen:

Pour le coup, c'est plus l'aspect "apprendre à aimer son corps" que la notion de cancer qui m'a touchée. Pour moi qui me trouve moche, je me suis beaucoup retrouvée dans ce "blocage" que tu peux avoir lorsque tu exposes ta nudité à quelqu'un. Tu n'arrives pas à être dans l'ambiance, tu penses juste à combien tu dois être moche avec tes bourrelets et tes vergetures, même si ton copain a beau te dire à quel point il pense le contraire.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


Mais j'aime bien la douceur qui ressort de ton couple, qu'il y ait une communication entre tes deux personnages pour savoir si l'autre est bien à l'aise :coeur:
Titre: Re : Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 25 septembre 2020 à 14:39:17
J'ai dit sur le fil de l'AT que c'était mimi comme tout, c'est bon non ? :mrgreen:

Pour le coup, c'est plus l'aspect "apprendre à aimer son corps" que la notion de cancer qui m'a touchée. Pour moi qui me trouve moche, je me suis beaucoup retrouvée dans ce "blocage" que tu peux avoir lorsque tu exposes ta nudité à quelqu'un. Tu n'arrives pas à être dans l'ambiance, tu penses juste à combien tu dois être moche avec tes bourrelets et tes vergetures, même si ton copain a beau te dire à quel point il pense le contraire.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


Mais j'aime bien la douceur qui ressort de ton couple, qu'il y ait une communication entre tes deux personnages pour savoir si l'autre est bien à l'aise :coeur:
Merci beaucoup de ta réponse :)
Oui c'était vraiment ça le sujet de fond :) le texte ne parle pas que de la cicatrice mais balaye aussi plein d'autres choses, de la malformation au petit complexe. Je suis contente qu'il t'ait touchée sur ce point :)

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ocubrea le 25 septembre 2020 à 16:11:48
Ariane ! :calin:

Premier texte que je relis sur le MdE depuis longtemps et, comme d'habitude, j'adore !

Bon, histoire de respecter un peu l'idée du forum, voici mes remarques d'abord (je suis peut-être un peu rouillée, ça fait longtemps que je n'ai plus fait cet exercice...) :

Citer
Sur la faïence, un peigne retenait trois de tes longs cheveux bouclés. Le rebord de la baignoire supportait un unique gel douche, qui recelait un fragment de ton parfum. L’autre fragment était enfermé dans ce flacon de verre, là-haut, sur une étagère. Sur une chaise, tes vêtements quant à eux conservaient ton odeur personnelle.
Il y a deux choses qui me gênent. Premièrement, "ton odeur personnelle". Je trouve le "personnelle" de trop, parce que par définition, "son odeur" l'est. De plus, il y a deux références à la suite à son odeur (d'abord avec le parfum, puis cette phrase). Je trouve que c'est soit trop, soit trop peu... J'ai compris (et j'aime bien) l'idée de la décomposer, mais alors je rajouterais plus de détails sur chaque composante cette odeur, et je mettrais plus de composantes différentes.

Citer
  À califourchon sur tes hanches, je peux enfin te toucher librement ! La pulpe de mes doigts trace des arabesques sur ton torse. Jusqu’à son creux. Ce cratère que les os ont décidé pour toi.
Le point d'exclamation m'a dérangée, parce qu'il est un peu isolé et tranche avec le reste, sans que je comprenne pourquoi cette phrase-là en particulier et pas une autre... Mais à la réflexion, je me dis que justement, ce n'est peut-être pas ce point d'exclamation le problème, mais son isolement. Peut-être gagnerais-tu à jouer un peu plus avec la ponctuation tout au long du texte ? :)

De manière plus générale, je rejoins les avis précédents, sur le fait que la première partie m'a plus transportée que la fin. Cependant, je pense que tu pourrais en faire une force. J'entends par là que cet aspect de ton récit est en fait assez réaliste : il arrive fréquemment que les "préliminaires" renferment plus d'enjeux, plus d'émotions et plus de transports que le rapport lui-même (n'en déplaise à certains représentants de la gent masculine). Je trouve d'ailleurs dommage de réduire un rapport sexuel à la pénétration, et je trouve que c'est là la force de ton texte, c'est que tu mets surtout l'accent sur le reste.
Du coup, j'ai deux suggestions (libre à toi bien sûr de me dire que tu ne vois pas les choses comme ça) :
1) Remplacer purement et simplement le dernier passage par autre chose plus dans la continuité du début, sans pénétration. Il est tout à fait possible de jouir sans cela et je trouverais ça plus cohérent avec le reste.
2) Garder ce que tu as, mais expliciter clairement cet aspect, appuyer sur ce trait, renforcer l'idée que la fin n'est que la simple résolution du reste mais que ta narratrice en a bien conscience.

Par contre, pour répondre à certains avis, je trouve que c'est un texte tout à fait érotique, et qui a sa place ici. De nouveau, on ne peut pas réduire un rapport sexuel à la seule pénétration (qui n'est ni centrale, ni même indispensable), c'est vraiment un concept qui n'a, selon moi, plus sa place actuellement. J'ai parlé de "préliminaires", mais selon moi ce mot n'a pas de sens, c'est tout aussi érotique que le reste et ça ne devrait pas être autant opposé au rapport lui-même.

Bref, l'un dans l'autre, ton texte m'a vraiment bien plu. J'ai particulièrement aimé les premiers paragraphes, et tout le jeu que tu installes entre ta narratrice, son reflet dans le(s) miroir(s), son corps réel, l'idée qu'elle en a... Tu explores les différentes facettes de la perception d'un corps de manière très subtile et poétique. Je trouve par ailleurs que tout le passage des caresses est très joliment décrit, très réaliste.

Merci pour ce récit ! :)
Titre: Re : Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Aléa le 26 septembre 2020 à 14:03:16
Modération :


@Ariane

Je vais être direct. Je me suis ennuyé.

Il y a dans ce texte beaucoup de vocabulaire et une certaine technique d’écriture. Tu évites les fautes de débutants : surplus d’adverbes etc.

Sur le fond : Il n’y a pas de contenu. C’est même un peu ampoulé, complètement désincarné. Ce texte raconte l’histoire d’une femme statistique, une moyenne des expériences rapportées dans Marie Claire. Il n’y a rien auquel on puisse se raccrocher. C’est terne, c’est long et à la limite du prétentieux, du « Regardez-moi ! Je suis une sainte. Pendant que vous vous émoustillez à parler d’érotisme, je parle de la douleur ! »

Ce texte n’est pas un texte érotique. Ce n’est qu’une collection de p’tits doigts pincés, de p’tites peurs, de p’tites mièvreries, c’est même un peu "gore", surtout à la fin...

Tu veux nous faire la leçon ? Écris un texte incarné, avec une expérience humaine véritable, spécifique, unique, avec son contexte, son conflit intérieur vrai, une expérience basée sur ce qu’une personne veut, sur son courage de faire quelque chose pour les autres, d’apporter quelque chose, de laisser sa trace avant de mourrir. Quelque chose de vivant.



@O.de.Javel :

Rappel à l'ordre

Les commentaires sont destinés à émettre des critiques constructives à propos du texte et en aucun cas des jugements de valeur à propos de l'auteur. Merci de tenir compte de cette remarque.



Ben.G pour l'équipe de modération.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: O.deJavel le 05 octobre 2020 à 02:53:49
    Je vais préciser ce qui m’inquiète dans le texte d’Ariane. Je le fais parce que ce texte m’a causé un réel malaise et qu’en repensant à mon dernier commentaire, j’ai réalisé qu’il a été écrit à la hâte, sur le coup de l’émotion (de dégoût et d’une consternation que j’ai tout fait pour cacher, à cause des nombreux avertissements dont je suis l’objet ces derniers temps). Je n’ai pas été habile et je n’ai pas été honnête envers moi. J’aurais dû prendre plus de temps pour laisser descendre ma réaction, je le reconnais. Le problème est que ce texte heurte mes valeurs fondamentales en regard des personnes en détresses auprès desquelles j’œuvre depuis plusieurs années.

     Comme je l’ai mentionné dans mon commentaire initial, ce texte ne comporte pas une scène située dans une histoire particulière, pour un personnage défini et nommé dont nous connaissons le cheminement sur un plan autre que factuel et qui nous permette de correctement appréhender ce que signifiait le cancer à titre d’obstacle spécifique de ce personnage spécifique. La séquence des évènements est générale et la résolution de la situation n’est pas complète et paraît mal définie.
      Dans sa forme, ce texte n’est pas un texte érotique, c’est un texte gore, enjolivé à l’eau de rose, avec de jolies phrases (pas tout le temps).
     Ce texte dépeint une scène crue, qui n’a rien d’esthétique. Ce n’est pas de l’érotisme. Il s’agit d’un récit écrit au « Je » d’une personne, qui est, où qui se rappelle un état de choc post-traumatique relatif à une mastectomie récente ou pas, ce n’est pas clair, et qui doit se présenter nue devant un homme qui a vieilli.
     Parce qu’il est placé dans les textes courts, ce texte peut être retrouvé sur Google et être lu sur un phone, dans une gare, dans un train où dans n’importe quel endroit publique. Il peut être lu quelques minutes avant une réunion, avant d’entrer au travail ou de rencontrer des collègues pour dîner. Or il s’avère qu’un texte de ce genre soit susceptible de causer un malaise pour des personnes fragilisées, surtout pour celles qui ont vécues un tel événement, de façon récente ou dans un passé plus ou moins lointain, sans qu’il soit nécessairement résolu. Ce texte peut générer toutes sortes de réactions de la part de ces femmes éprouvées, qui pourraient ne pas se sentir à la hauteur de ce modèle éthéré, qui pourraient ne pas avoir reçu un soutien approprié, qui pourraient avoir été abandonnées à elles-mêmes dans cette épreuve, ou sur leurs proches qui pourraient avoir des regrets ou des remords par rapport au soutien qu’ils ont offert. D’autres possibilités existent.
     Je pense qu’il faut une formation professionnelle pour vraiment comprendre ce dont je parle et la salve de congratulations que reçoit ce texte ne m’ébranle donc pas.

     Donc ce texte :

   ⁃   Évolue continuellement.
   ⁃   Porte faussement une étiquette de texte érotique.
   ⁃   Est, comme mentionné plus haut, susceptible d’être retrouvé au mauvais moment, par une personne (homme ou femme) qui n’est pas préparé à lire un récit de ce genre à cause de son histoire personnelle et d’éléments non résolus.

     Mon avis est que pour ces deux dernières raisons, ce texte devrait être retiré.

     Une alternative pourrait être de prévenir son indexation sur les moteurs de recherche, car ce n’est pas Ariane, mais le Monde de l’écriture qui risque de porter le coup, cette fois, à des étrangers qui n’ont rien à voir avec la Communauté et qui ne sont pas familiers avec les écarts inacceptables (hey ! C’est mon opinion) qui sont régulièrement tolérés ici. Je n’élabore pas.
     Une autre alternative serait de placer un avertissement dans la première ligne afin de prévenir la lectrice ou le lecteur d’une possibilité de malaise, ou d’un rappel d’une situation traumatique difficile. [Au moment de mettre en ligne, je vois qu’un avertissement a été inséré au début du texte, honnêtement je ne me rappelle pas si il était là quand j’ai pris connaissance de ce texte qui a été pour moi difficile à lire sans plisser le visage, mais je crois me rappeler qu’il y était dans la version originale sur le cancer non-érotique. Je ne sais pas trop en fait. L’avertissement dans sa forme actuelle est insuffisant. Il porte sur le cancer, preuve que ce texte n’est pas, dans l’esprit de l’auteure, un texte érotique. ]
     Donc, pour toutes ces raisons, je ne pense pas grand bien de ce texte. Ariane, j’espère que tu le comprends et que tu acceptes que je puisse avoir cet opinion. Je ne relève pas l’attaque personnelle, la Modération ;) (https://soundcloud.com/user-835899254/podcast2) non plus, mais je t’informe que tu n’es pas ma victime et que je ne te harcèle pas.
Citer
O.dejavel, je prends tes retours littéraires (parce que je les prends tous), mais pour tes interprétations sur qui je suis et ce que je veux faire, je passe mon tour, tu le sais.
Mais cela n’affecte pas mon jugement sur ton travail. Je l’évalue pour ce qu’il est. À mes yeux, ce texte est mauvais, catégorisé improprement et susceptible de porter préjudice à des personnes fragilisées. Il n’y a rien de plus, mais rien de moins.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 05 octobre 2020 à 04:49:32
O.dejavel :

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


C'est ton opinion, mais aucun de tes arguments ne me convainc qu'il faudrait retirer le texte (arguments = texte non érotique à tes yeux, et sujet sensible pour les personnes concernées). Et oui l'avertissement était déjà présent lorsque tu as lu le texte (dernière modification le 22 septembre, alors que ton commentaire date du 24 septembre). Cet avertissement porte autant sur le caractère sexuellement explicite que sur le sujet du cancer.

O., tu n'as jamais demandé à qui que ce soit de retirer un texte dont le contenu pourrait rappeler des trauma à quelqu'un (tu as même souvent salué ce genre d'initiative). Sur ce point, ta différence de traitement à mon égard est manifeste. Ce texte a majoritairement plu (ton regard n'est pas plus légitime que celui des autres), il n'a choqué ni txuku (qui témoigne d'un regard de soignant dans son commentaire), ni Fried (qui témoigne d'un regard de proche), et tu ne connais pas mes propres rapports avec le sujet. Les personnes qui ne l'ont pas apprécié ont su l'exprimer en toute simplicité. Même si tu ne l'as pas apprécié, c'est un texte de résilience, de nombreuses personnes ont su le voir comme tel et tous les avertissements sont présents pour qui ne voudrait pas le lire.

Et également : vu ta subjectivité ouverte à mon égard (tu as déjà communiqué plusieurs fois à ce sujet...), j'aimerais vraiment que l'on puisse réduire nos échanges au strict minimum, rien ne t'oblige à me lire.



Ocubrea :

Excuse-moi pour le retard de réponse  :-[ je me disais que je profiterais du moment où je retravaillerais ce texte pour te répondre, et puis finalement j'ai des difficultés à en trouver le temps.

Je suis d'accord avec tout ce que tu exprimes, notamment sur l'absence de nécessité de la pénétration. Néanmoins j'ai l'impression d'un sujet différent, et j'ai peur, si je rassemble trop de choses dans ce texte, que l'on pense que c'est lié ("est-ce à cause de ses complexes qu'elle ne va pas jusqu'au bout de l'acte ?" => pour quelqu'un qui aurait une vision trop normative du sexe). J'aimerais vraiment réussir à mieux travailler la deuxième partie et je relirai encore toutes vos remarques le moment venu.

Merci pour ton passage, c'est un plaisir ! :)
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Paf le 05 octobre 2020 à 06:25:18
O.de Javel :

"Dans sa forme, ce texte n’est pas un texte érotique, c’est un texte gore, enjolivé à l’eau de rose, avec de jolies phrases (pas tout le temps)."
Oo Je n'ai pas trouvé "gore" du tout la façon dont Arianne décrit ces corps. Je ne pense pas non plus que, devant des cicatrices pareilles en situation réelles, je puisse être vraiment choquée esthétiquement  (sur le corps de quelqu'un d'autre, je veux dire ).

Au niveau de "ne pas se sentir à la hauteur de l'héroine", les exemples sont nombreux de handicap (ou différence) traités de manière bien plus irréalistes qu'ici sans que ça n'ai fait interdire de publication un livre ou un film. (Je ne me souviens pas d'avoir vu un avertissement pour les personnes ayant des séquelles de la polio au début de Forest Gump, par exemple.) Ton argument ne tient pas.

J'espère ne jamais avoir affaire à ton "professionalisme" en situation réelle : Si je comprends bien, tu cotois proffessionnelement des personnes qui ont eu une mastectomie, et je trouve choquant que tu qualifies une description de ces cicatrices (ou  pire, la résilience montrée dans le texte) comme "gore".
Si tu es trop le nez dans ces problèmes pour en accepter une version moins médicalisée, c'est ton problème (et c'est un problème).
(A propos de la légitimité à parler d'un handicap ( séquelle/ différence / autre) sans en être l'expert, et de comment le problème est vu ici, je te suggère de consulter l'avis de la communauté qui s'est déjà penché dessus / de t'exprimer ici (https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=26131.75).)

Concernant l'image de marque du MDE dont tu sembles si soucieux, je t'invite à jeter un oeil sur ce débat (https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=35624.0). Tu constateras que la majorité exprimée s'en bat le popotin de provoquer le débat (et préfère privilégier la liberté d'expression) plutôt que de chercher à atteindre un "politiquement correct" pour les (hypothétiques) lecteur de gare en situation post-traumatisme  semblables qui pourraient (conditionnel) éventuellement en souffrir.
Si tu es d'un autre avis, c'est la-bas qu'il faut t'exprimer, pas sur le texte d'Arianne. 

Sérieusement, ton message ressemble à un gros troll...

Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 05 octobre 2020 à 11:15:28
Merci Paf. Je partage ton impression pour le terme "gore" qui m'a heurtée aussi dans ce contexte de description de malformations corporelles.

Pour ce qui est de "ne pas se sentir à la hauteur", ce point m'intéresse, du coup je rebondis sur tes propos, Paf, quand tu parles de films ou de livres irréalistes.
Pour moi, ce n'est pas forcément une question de réalisme ou non (en l'occurrence, mon texte ne contient rien d'irréaliste) ; par contre je me suis plusieurs fois questionnée (pour ce texte ou d'autres) sur la notion d'une sorte d'idéal de résilience qui peut paraître inaccessible. J'en reviens à mon exemple (déjà cité dans le fil sur le handicap) de ma patiente autiste et HPI qui s'était sentie en profond décalage avec un livre d'Alexandra Reynaud, avec l'impression de quelque chose d'enjolivé, qui magnifiait l'autisme, alors qu'auteure et lectrice présentaient pourtant le même handicap. Ecrire sur la résilience comporte ce risque. D'un autre côté, n'écrire que sur la souffrance, n'écrire que sur les difficultés et le sentiment d'incurabilité, je ne pense pas que ce serait aidant. Dans le texte présent, c'est volontairement que je citais les "Amazones" (site de témoignages sur le cancer du sein et les femmes qui ont choisi de ne pas faire de reconstruction mammaire), un peu comme un idéal de résilience, certes (tout en n'étant pas le seul idéal de résilience ; elles auraient pu faire un autre choix), mais justement, un idéal auquel la narratrice ne parvient pas pleinement à s'identifier. Elle oscille entre acceptation de soi et complexes, elle chemine progressivement. Cette approche en demi-teintes se voulait réaliste et prudente.
Après, comme tu le dis, on peut aussi s'affranchir de tout réalisme, et rêver un peu plus (cf. Forest Gump et la scène où il se libère de ses armatures).

Merci pour ton re-passage :) .
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ocubrea le 05 octobre 2020 à 13:26:09
Je réponds ici à O.deJavel, après mûre réflexion, parce que même si le débat ne me concernait pas à la base, ce que j'ai lu dans ton commentaire m'a beaucoup affectée d'une part, et je trouve tes critiques envers Ariane profondément injustifiées d'autre part. Peut-être que le plus sage serait de simplement ignorer ce commentaire, mais je n'en ai pas été capable.

Citer
  Je pense qu’il faut une formation professionnelle pour vraiment comprendre ce dont je parle et la salve de congratulations que reçoit ce texte ne m’ébranle donc pas.
Je ne sais pas si c'est une "formation professionnelle" suffisante pour toi, mais rappelons qu'Ariane et moi sommes toutes les deux médecins, quand même (pour les autres lecteurs, je n'en sais pas suffisamment pour me prononcer). En ce qui me concerne, généraliste. Autant dire que sur les séquelles physiques et psychologiques laissées par la maladie, je commence à en connaître un petit rayon, de même que sur les choses à dire ou pas aux personnes qui en sont victimes. Sans bien entendu vouloir dire pour autant que mon avis vaut mieux que celui de tout le monde. Simplement, il est construit sur une expérience réelle du terrain...

Et sur base de cela, ce texte proposé par Ariane ne m'a absolument pas choquée. Au contraire, j'y ai retrouvé des choses qui m'ont fait du bien. Ton commentaire, par contre, m'a estomaquée.
Citer
Ce texte dépeint une scène crue, qui n’a rien d’esthétique. Ce n’est pas de l’érotisme. Il s’agit d’un récit écrit au « Je » d’une personne, qui est, où qui se rappelle un état de choc post-traumatique relatif à une mastectomie récente ou pas, ce n’est pas clair, et qui doit se présenter nue devant un homme qui a vieilli.

Alors déjà un "état de choc post-traumatique", ça ne veut pas dire grand chose, il va falloir que tu précises ce que tu entends par là, parce que le truc le plus proche médicalement parlant c'est le PTSD. Or, les difficultés que l'on peut éprouver par rapport à son corps ne sont pas toutes (trèèèèèès loin de là) en rapport avec un PTSD, même lorsqu'il y a eu un évènement potentiellement traumatisant à l’origine de ces difficultés.

Mais surtout, je trouve ça insultant de sous-entendre que parce qu'il y a dans ce texte une description d'une femme avec une cicatrice de mastectomie, la scène est "crue" ? Pire, "inesthétique" ? Honnêtement, je pense avoir besoin que tu justifies l'emploi d'un tel terme, parce qu'en l'état, je suis indignée. Ce sont ces propos-là qui selon moi sont très problématiques. Parce qu'on parle d'une femme qui surmonte ses insécurités par rapport à son corps meurtri, on ne peut pas être dans l'érotisme ? En disant cela, tu nies aux femmes qui pourraient s'identifier à ce texte le droit de se sentir belles, désirées, entières, malgré leurs cicatrices et leurs complexes. A partir du moment où une femme tente d'explorer sa "nouvelle" sexualité en ayant des cicatrices, c'est "gore" ?????

Ce texte est un texte qui aborde le sujet de la résilience, de la reconstruction, de manière peut-être un peu "non spécifique" (j'entends par là sans description d'un contexte précis), mais je ne vois pas en quoi c'est un problème. Ariane ne prétend nullement que parce que sa narratrice est anonyme et qu'on ne décrit pas son parcours, ce parcours devient applicable à l'ensemble des femmes ayant subi une mastectomie.
Évidemment, ce texte ne va pas aider toutes les femmes ayant traversé ce type d'épreuve. Aucun texte, aucun soutien, aucun remède ne peut être appliqué à l'ensemble des personnes ayant vécu une épreuve. Si tu as une "formation professionnelle", j'espère que tu en as conscience. Peut-être que certaines vont le trouver difficile, d'où l'avertissement qui était déjà présent par rapport au thème abordé. Mais, à l'inverse, il peut faire du bien à nombre de ces femmes, voire même à d'autres qui ont vécu d'autre épreuves ! De nouveau, sans avoir ce passé spécifique-là, j'ai trouvé que la manière dont Ariane traitait les complexes que l'ont peut tous et toutes avoir était très poétique, et moi, ça m'a fait du bien. J'ai eu envie de m'identifier avec cette femme anonyme et d'essayer de me réconcilier avec mes propres "cicatrices".
Alors si ton commentaire me blesse parce que je me suis identifiée à cette narratrice, je n'ose pas imaginer ce qu'une femme portant une cicatrice de mastectomie pourrait ressentir en lisant tes mots, d'une telle dureté.

Voilà, le reste de ce que je voulais dire a déjà été exposé par Paf et Ariane, je vais donc m'en tenir là.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: O.deJavel le 06 octobre 2020 à 19:34:54
Ce qui se passe sur ce fil n’est pas à propos de moi, ce n’est pas à propos de Paf, de Galadriel, d’Orwen ou de je ne sais qui, et ce n’est pas à propos d’Ariane non plus. C’est à propos des personnes souffrantes.

Il est important de rester dans le sujet : jusqu’où pouvons nous aller lorsque l’on traite de la détresse humaine ? Des amputés et ici des mastectomisées en particulier.

De mon point de vue, ce papier, même si il est bien intentionné, n’adresse pas la question de la bonne façon. C’est mon avis. Vous pourrez me traiter de Troll (vous l’avez fait un peu plus haut, merci à la modération), vous pourrez étaler vos titres professionnels (dire que vous êtes médecins, c’est tellement important), vous pourrez vous estimer « blessée », par moi ! , vous pourrez prétendre que le choc post-traumatique c’est n’importe quoi, qu’il y en a plusieurs types (ouf !), vous pourrez tenter de noyer le poisson autant que vous voudrez.

Mais la question reste là, comme un poisson cru sur la table.

Il est pour moi inacceptable de stéréotyper la réaction d’une femme mastectomisée.

Les femmes qui font face à cette question, qui sont dans le « creux émotionnel » sont fragiles à divers degrés, je l’ai dit plus haut. Ce n’est rien de difficile à concevoir. Je suis déçu de n’avoir rien lu à ce sujet dans vos commentaires.

Je répète que cette question n’est pas à propos d’Ariane. Elle est à propos de ces personnes, de leur souffrance et de celle de leur proches.

Prenons cette phrase
Citer
Sous-vêtements fins retouchés sur mesure. Dentelle. Satin. Prothèse
Et bang ! Une gifle directe, un véritable coup de poing au visage d’une femme fragilisée. Dois-je vraiment expliquer cette banalisation? J’imagine une jeune femme en attente de son opération, qui n’est qu’au début de sa démarche d’acceptation et qui va lire cela dans le métro. Comment va-t-elle se sentir ? Surtout quand elle va lire la suite, les cicatrices, la vieillesse, les croutes et tout le reste.

Alors je pose la question non pas au titre de cette attaque personnelle que vous persistez à m’accoler, mais au nom de la décence et du respect des personnes fragilisées.

La femme mastectomisée et ses proches passent à travers une période fragile, une période de souffrance, une période traumatique, une période d’adaptation et une période d’acceptation qui peut ne jamais être totalement complète. Il y a autant de femmes que de situations.

Stéréotyper la réaction est susceptible de causer de la douleur. Pourquoi ? Parce qu’on soulage la douleur psychologique d’abord par la compréhension (et avec d’autres moyens, bien entendu). Ce texte n’offre pas cette compréhension, parce qu’il est decontextualisé d’une expérience propre et définie, d’une expérience par rapport à un personnage unique, avec ses aspirations, ses obstacles, son bouclier émotionnel propre, un personnage cohérent dans laquelle on s’incarne et dans lequel on vit son expérience et pas la nôtre. etc. Je l’ai déjà expliqué plus haut. Une femme mastectomisée ou en attente d’une mastectomie peut ne pas se retrouver dans les propos de ce texte. Sa réaction pourrait en être une d’horreur, parce qu’elle n’est pas prête à se lire dans ce « Je » mal défini, qui n’existe pas comme  personnage vivant et dissocié d’elle-même, ce «Je » dont le corps est pleins de cicatrices, ce corps qui n’inspire plus le désir (à ses yeux... ne me faites pas dire ce que je ne dis pas). La lectrice fragile pourrait ne pas être prête à lire tous ces propos doucereux qui pourraient, si elle n’a pas encore accepté sa situation, se sentir enfermée dans un carcan de réactions qui n’est pas la sienne. Ça pourrait lui donner l’envie de hurler. (...pas dans tous les cas... Bla bla bla)

La question qui nous occupe ici est la même que celle de la sculpture de la femme africaine.

Objectiviser la femme noire c’est lui nier son identité propre. C’est lui nier son potentiel d’aspirations, sa liberté d’être et de refermer l’éventail de ce qu’elle a le droit d’être et d’entreprendre.

Objectiviser la femme mastectomisée, c’est ici lui prêter une seule réaction alors qu’il y’a une réaction par femme, à cause de ce qu’elle est comme personne, à cause de ses valeurs, à cause de son histoire personnelle, à cause de ces rêves brisés, de l’image qu’elle a d’elle-même, de la difficulté à s’adapter à cette différence. La douleur de l’amputation prend une forme particulière pour chacune d’entres elles, elle est parfois aiguë je vous en informe, et la notion de corps asymétrique n’est pas pour elle une notion éthérée joliment dite, c’est un couteau enfoncé dans le cœur.

Vous pourrez digresser autant que vous voudrez.  La chose commune chez ces femmes et pour leurs proches est : la souffrance. À divers degrés, sous diverses formes.

Alors restons en là. Fin des attaques personnelles. Chacun a sa sensibilité.

Mais pour moi, la seule sensibilité qui compte est celle de la femme qui fait face à cette épreuve. Il ne me semble pas si difficile de concevoir que certaines d’entre elles ne puissent pas être prêtes à lire ce texte. J’en suis au contraire convaincu, par ma sensibilité personnelle, mais aussi par mon expérience directe dans le domaine.

Je ne doute pas des bonnes intentions de l’auteur, mais ça ne passe pas. Ça ne passe pas, tout comme le poème sur la femme noire ne passait pas.

Ce genre de textes éthérés, construits à partir d’idées reçues, mal rabibochées autour d’un vocabulaire désincarné a un effet pernicieux bien réel.

Je le redis, je n’ai jamais été capable de le lire sans avoir un malaise. Vous avez vu ma première réaction ? Alors, imaginez les malades... Je m’imagine balancer ce texte à une patiente... tu vas juste avoir un corps asymétrique... ouf !

——
Dans les commentaires, l’auteure a consommé beaucoup de lignes pour décrire à quelle point elle est sensible et blessée par mes propos. Mais qu’en est-il de la douleur potentielle des lectrices fragiles ?

Je mentionne également que je n’ai jamais eu les interactions qu’Ariane semble me prêter. Nous n’avons récemment échangé que sur le texte de « Trolloic Dumbing down » et avant ? Je n’en ai aucun souvenir. Peut-être quelques broutilles ici et là. Ce n’est pas important.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ocubrea le 06 octobre 2020 à 22:32:13
Citer
Vous pourrez me traiter de Troll (vous l’avez fait un peu plus haut, merci à la modération), vous pourrez étaler vos titres professionnels (dire que vous êtes médecins, c’est tellement important)

Haha :D :D :D
Je te rappelle que je n'ai mentionné mon métier qu'en réponse à ton commentaire précédent, où tu disais :

Citer
Je pense qu’il faut une formation professionnelle pour vraiment comprendre ce dont je parle et la salve de congratulations que reçoit ce texte ne m’ébranle donc pas.
:viviane:

Donc si on n'a pas de formation professionnelle, notre avis ne t'atteint pas, et si on te dit qu'on en a une tu essayes de nous faire passer pour arrogantes et notre avis ne t'atteint pas non plus ?

C'est marrant que ce soit la seule chose à laquelle tu aies répondu dans tout mon commentaire et que tu tentes d'utiliser ça pour me décrédibiliser.

Désolée mais si tu t'entêtes dans un débat de ce genre (= qui tourne en rond à la manière d'un dialogue de sourds), ça ne m'intéresse pas, et je ne crois pas que ça intéressera grand monde. J'ai dit ce que j'avais à dire, lu tes arguments... Ils ne m'ont pas convaincue du tout.

Je reste donc avec mon avis initial, à savoir qu'il s'agit d'un très beau texte, et ne te répondrai plus à l'avenir.

Je te souhaite une très bonne soirée.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 07 octobre 2020 à 00:43:30
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


O.dejavel, je pense que tu as pu clairement exprimer ton avis.
Je le répète, je ne souhaite pas accéder à ta demande de censure au sujet de mon texte.

Ton argument est : toutes les femmes concernées par la mastectomie n'auront pas le même vécu que la narratrice. Mais nulle part mon texte n'a cette prétention. Ce n'est pas parce qu'un texte est écrit au "je" qu'il prétend parler pour tout le monde, bien au contraire, c'est une idée étrange que celle-ci. La narratrice n'est pas détaillée sur vingt pages ? Soit. Comme la narratrice du texte sur l'anorexie écrit par Noun... Comme le personnage du texte sur les reviviscences de viol écrit par Moonangel... Ce sont pourtant bel et bien des histoires personnelles, réelles ou non, qui témoignent d'un récit, d'une identité. Ce n'est pas parce que ces histoires ne recoupent pas tous les vécus traumatiques à la fois qu'elles sont forcément délétères. Tu as d'ailleurs salué ces deux auteures et tu les as encouragées à approfondir les thèmes choisis. Je n'ai pas la prétention d'avoir écrit un texte universel, pas du tout. Il y a sûrement d'autres questions à se poser mais elles sont beaucoup plus générales que mon simple texte, et Paf t'a déjà donné les liens vers les fils concernés. Je ne rejette pas tes questionnements mais la forme que tu emploies ne me semble pas respectueuse de l'avis d'autrui. Tu prétends parler au nom de personnes qui souffrent mais tu es si virulent que tu risques toi-même de t'accaparer leur parole ; tu prétends parler en tant que soignant mais tu railles Ocubrea lorsqu'elle s'exprime en ce titre ; tu prétends parler au nom des proches mais tu ignores totalement le commentaire de Fried qui s'exprime pourtant de façon transparente à ce sujet (tu as même dénigré ces différents avis en exprimant qu'ils ne "t'ébranlaient pas" ! :o). Tu ne tiens pas compte non plus d'une source de témoignages mentionnée dans le texte, et tu plaques ta propre vision de ce que doivent ressentir les femmes quand tu affirmes que la notion de corps asymétrique reste forcément un couteau enfoncé dans le coeur. O.dejavel, je suis désolée si réellement tu as ressenti un malaise en lisant ce texte, mais c'est bel et bien *ton* ressenti et il ne justifie nullement une action de censure.

Dans le texte sur la femme africaine, que tu cites, (et dont personne n'a exigé le retrait comme tu le fais ici), il y avait effectivement une volonté de parler de "La" femme africaine ; ici rien de tel, tu ne liras nulle part "La" femme mastectomisée (c'est toi qui l'imagines !) (d'ailleurs, c'est la première fois que je lis ce participe passé employé comme un nom, au début de ton commentaire, et je trouve ce procédé-là chosifiant), tu ne liras qu'un "Je" assorti de son histoire personnelle (la relation avec son partenaire est atypique, le partenaire lui-même est décrit de manière spécifique, le ressenti vis-à-vis du cancer est décrit de manière très spécifique). Tu fais valoir le ressenti de lectrices hypothétiques ; t'es-tu demandé ce qu'elles ressentiraient en lisant ton champ lexical du dégoût : "gore" "dégoût" "plisser le nez" ? tu parles de "vieux" et de "croûtes" ?????  :o tu te rends compte de tout ce que tu projettes sur mon texte ? Nulle part il n'est écrit que les personnages sont âgés ; en réalité, ils ont un peu plus que la trentaine ! Nulle part il n'est fait mention de croûtes ! Tu parles de "gore" sans qu'il y ait de raison à cela. Tu négliges les obstacles à surmonter (dans ton premier commentaire : "p'tites peurs, p'tites mièvreries", "une femme statistique, une moyenne des expériences rapportées dans marie claire" ; et après tu viens asséner tes phrases en gras sur ta compréhension de la souffrance ?). Tu projettes TON propre dégoût, tel que tu le nommes, et à mon sens (et aussi aux yeux de Paf, et aux yeux d'Ocubrea), c'est cela qui peut être extrêmement violent pour d'éventuelles lectrices ! C'est la seule raison pour laquelle je prends le temps de te répondre d'ailleurs.

Pour le reste, tu t'exprimes dans des directions tellement différentes que j'ai peine à te suivre : le texte est gore mais enjolivé à l'eau de rose, cru mais éthéré, trop général mais ça pose problème que tout le monde ne puisse pas s'y identifier... Tu me reproches quand je nomme les choses telles qu'elles sont ("prothèse") et tu me reproches aussi ce que tu considères comme des euphémismes. Difficile de trouver là une cohérence. J'y lis une incompréhension profonde, une non acceptation du fait qu'une femme au corps atypique puisse s'épanouir dans sa sexualité.

Citer
Dans les commentaires, l’auteure a consommé beaucoup de lignes pour décrire à quelle point elle est sensible et blessée par mes propos
:o ???? Je n'ai jamais écrit ça, tu l'imagines, encore une fois !

Quant à ton hostilité à mon égard, ce n'est pas le sujet ici, la seule chose que je te demande c'est de limiter nos interactions à leur strict minimum. Pour cette raison je vais désormais ignorer tes commentaires ; si tu as d'autres requêtes de censure tu pourras réitérer auprès de la modération.



Oh, au fait, ce serait dommage d'en oublier de répondre aux jolies choses : Ocubrea :
Citer
j'ai trouvé que la manière dont Ariane traitait les complexes que l'ont peut tous et toutes avoir était très poétique, et moi, ça m'a fait du bien. J'ai eu envie de m'identifier avec cette femme anonyme et d'essayer de me réconcilier avec mes propres "cicatrices".
Ca m'a beaucoup touchée de lire ça...
 :calin:
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: txuku le 07 octobre 2020 à 10:11:31
Bonjour

Tout ce foin m agace un peu ................... :'(

J ai relu avec attention ce texte - excellent - et mon opinion reste la meme : je suis pour la liberte !

de l auteur dans ses descriptions - ce n est pas une decouverte pour le sujet : elle a subi deja tout un parcours medical ( et para... ) et ses choix sont fait ( prothese... ).
La scene de sexe ne concerne pas que le fruit solitaire mais aussi les vergetures  et la decrepitude due aux annees  ! :-¬?

Enfin mes films preferes sont les comedies qui finissent bien - je n aime pas les drames ! Et s il faut mettre en plus d [explicite] [mamectomie  triste] on est mal barre sur ce forum ? :)

Voila : venin crache - cafe suivant !
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: kokox le 07 octobre 2020 à 18:23:27
Même agacement que mon ami Txuku ! Je ne vois vraiment pas comment ce texte peut inspirer le dégoût et la consternation au moindre lecteur, qui plus est envers ces femmes émérites qui ont eu à subir une ablation du sein.
Je pense que c'est plutôt toi O.deJavel qui est une personne fragilisée, très en phase avec cette nouvelle ère ambiante d'hyper sensibilité désireuse d'écraser la moindre mouche qui leur vole autour du nez. Personnellement, j'ai eu jadis deux relations passagères avec une femme qui était amputée au-dessus du genou et une autre qui n'avait pas eu d'autre choix que de recourir à la mastectomie. Eh bien, mon cher, figure-toi que toutes deux portaient fièrement leur handicap esthétique. Nous en avons parlé certes, mais sans nous appesantir. Et à aucun, aucun moment je ne me suis dit que je faisais l'amour de manière dégoûtante à de tristes éclopées. Attention malgré tout qu'une tumeur maligne n'en cache pas une autre et n'apporte la confusion dans certains esprits trop douillets !
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Chapart le 10 octobre 2020 à 23:37:23
Modération

@O.deJavel

Les textes susceptibles de créer une réflexion, des sentiments, des réactions (ou un malaise comme tu le dis), chez le lecteur, sont nombreux. Les avertissements de l'auteur étaient présents avant ton intervention. Nous avons vu ta demande insistante de retrait de ce texte mais de notre point de vue, il n'y a rien à modérer ici et aucune raison de rendre ce texte moins visible qu'un autre.

En revanche, et même si tu prétends critiquer ici le texte et non son auteur, ce propos-là

Citer
Ce genre de textes éthérés, construits à partir d’idées reçues, mal rabibochées autour d’un vocabulaire désincarné a un effet pernicieux bien réel.

S'apparente selon nous bel et bien à une attaque personnelle envers l'auteur. Tu as récemment été rappelé à l'ordre, sous ce même texte, où l'équipe t'a demandé clairement de cesser tes jugements de valeur sur l'auteur et d'en revenir à des critiques constructives sur le texte. Par conséquent, et sachant que tu as été averti récemment, tu écopes d'un deuxième avertissement, valable 6 mois. Nous rappelons que le prochain dérapage vaudra mise sous silence d'un mois.

Merci de revenir à un comportement plus responsable.

Chapart, pour l'équipe
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Earth son le 11 octobre 2020 à 09:55:22
Bonjour Ariane,

J’ai lu quasiment tous les commentaires avant d’écrire le mien et je dois avouer que certains m’ont hallucinée, mais bon.

Personnellement j’ai trouvé ce texte très joli, tout en retenue entre 2 personnes mal à l’aise avec leurs corps à des degrés et pour des raisons différentes mais qui arrivent à surmonter cela pour se fondre en un.

Oui, on peut avoir une sexualité même avec un corps imparfait, asymétrique, voire moche (tout ça étant très subjectif). Bien heureusement sinon ce serait bien triste.  :)

Je me suis retrouvée dans les vergetures et ça m’a fait sourire (merci à mes enfants)
La mastectomie, moins, car j’espère bien avoir la chance d’y échapper (ça part bien pour l’instant, pourvu que ça dure...)

En tout cas, merci pour ce beau moment de lecture.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Samarcande le 11 octobre 2020 à 15:31:13
Salut Ariane,

J'ai lu ton texte il y a quelques semaines, puis je l'ai relu aujourd'hui (à la lumière également des commentaires).
Mon impression première ne s'est pas modifiée entre-temps et je l'ai beaucoup aimé les deux fois.

Tu présentes la fragilité du personnage principal avec pudeur, sensibilité et sincérité. Et je perçois aussi une bienveillance de ta part que n'a pas toujours le personnage avec elle-même.

Le thème du cancer du sein ne m'est pas (et j'en suis heureuse) familier, mais je peux me retrouver dans la difficulté d'accepter un corps qui n'est pas toujours au mieux de sa forme, un corps imparfait qu'il n'est pas possible dans l'intimité de maquiller.

Il y a comme toujours dans tes textes des phrases que j'aime tout particulièrement, celles qui te ressemblent le plus et que j'apprécie également dans tes autres textes. Celles que je reconnais comme "un texte d'Ariane".

Citer
Je crois que j’aime le corps doucement éclairé qui s’anime dans la glace de ma petite salle de bain à moi. Je n’ai pas encore apprivoisé celui que je croise dans d’autres reflets.
:coeur:

Citer
Ta main redescend doucement mais elle n’a plus le même contact, elle vient me murmurer quelque chose, quelque chose que j’aime. Un « c’est pas grave » ou bien un « tu es belle »
:coeur:

Citer
Seul ton pouce s’attarde un peu sur le relief de ma cicatrice. On dirait une ondulation laissée par la mer. Ta main a raison. Peut-être que ce n’est pas si grave.

Citer
Je crie des sourires muets.
:coeur:

Citer
Celle de gauche s’est entichée du creux de ma taille
entichée est le seul mot de ton texte sur lequel je trébuche.

Citer
à pointillés de langue
:coeur:

Citer
De ma langue, je dessine tes soupirs.
:coeur:

Citer
tu l’envoles au-dessus de ton épaule.
:coeur:


Merci pour ce texte qui a le mérite de ne laisser (dans un sens ou dans l'autre ) personne indifférent.
Titre: Re : Corps [contenu sexuel explicite] [A.T. érotique]
Posté par: Ari le 14 octobre 2020 à 11:29:30
Merci beaucoup à toutes les deux pour vos retours !
Earth son, je suis contente que les nouvelles soient positives, je pense fort à toi.
Tu parles des vergetures, et Samarcande d'autres imperfections : j'ai l'impression que beaucoup de femmes se sont retrouvées dans les complexes sur le corps, c'est un constat plutôt triste mais je suis contente si l'écho que ce texte offre peut apporter qqch de réconfortant.
Merci encore :)