Je pense que l'âge entre dans une norme constitutive d'une supposition de masse. De la même manière le handicap est une pré-supposition d'un ordre établi qu'il faut vaincre sans réticence aucune.
L'amour est un jeu de rôles dans lequel deux puissances s'opposent, se contraignent, le bourreau devient parfois la victime à son tour, d'où l'intérêt de ce jeu amoureux qui indispose et cependant, conduisant le désir jusqu'à la souffrance, il dénoue les liens de la loi universelle. Hors cet amour, la dérision sous ses formes nous guette. L'ultime, qu'il soit hors de portée, ce n'est jamais une raison de ne pas vouloir s'en approcher quitte à se brûler.
Seules deux choses nous guident, l'amour et la mort.
L'union des deux nous sauve du futile espoir de rejoindre l'immortalité.
L'amour, s'il est rampant, prend le risque de ne jamais se concrétiser vraiment. Les affres, les tourments dévoilent nos faiblesses en même temps qu'ils révèlent notre toute-puissance.
Il n'existe aucun amour véritable qui ne soit un combat de chaque instant, l'autre me regarde, m'inspecte, m'épie, il faut que je me cache alors il m'invente, m'imagine. Je le fais souffrir par ma souffrance, il m'aime jusqu'à désirer cette propre souffrance.
L'amour est une maladie dont seules certaines personnes parviennent à supporter la marque indélébile. Ils savent qu'il les emportera très loin, très loin même, un lieu, le lieu du révélateur, là où te se confond entre la vérité et le mensonge, un rapport si exigu s'établit, la complicité devient un cauchemar doux, précieux.
C'est l'endroit sans limites, sans lois. Chacun est libre de tout penser, de tout dire, de tout faire . On désapprivoise le bien et le mal, l'amour, le vrai est amoral. Le rêve accessible à nos petits corps d'humains.
Une joie supérieure. Nulle esthétique. Nulle vérité.