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Auteur Sujet: Le style  (Lu 2197 fois)

Hors ligne Menthe

  • Prophète
  • Messages: 899
Le style
« le: 12 juillet 2011 à 22:33:31 »
Voilà, tout à l'heure en lisant les commentaires d'un de nos membres sur un des textes d'un autre de nos membres (je suis explicite hein  :mrgreen:), et étant donnée la divergence des points de vue sur les textes, je m'interrogeais : quelle est la limite entre le style et la maladresse ?
Par exemple, prenez Céline. Y'a plein de trucs chez lui, je suis presque certaine que si on les postait sur le MdE, on aurait à redire. Genre son abus de ponctuation, son langage bizarre parfois. Ou alors prenez Miller (j'ai de ces références xD Mais c'est c'que j'lis actuellement, faut pas m'en vouloir), qui dans "Printemps noir" m'assomme de réflexions sens dessus dessous (enfin, pour lui elles ont probablement un sens mais moi je suis plus que larguée). Ou tous ces autres auteurs que pour une raison x ou y on adore ou on déteste, envers et contre les avis de millions d'autres.
Comment peut-on dire d'un qu'il fait ce qu'on pourrait appeler des erreurs vraiment par choix et par maîtrise (et donc par conséquent il ne fait pas des erreurs mais des innovations ou comme vous voudrez l'appeler), et d'un autre qui les aligne (les erreurs et autres pseudo originalités) parce qu'il en a envie mais qu'au fond c'est qu'un crétin qui devrait apprendre à faire des phrases parce que rien n'en ressort à part que ça nous barbe grave et que c'est nul ?

En plus, on peut ajouter à tout ça qu'on ne maîtrise jamais tout à fait notre façon d'écrire - elle est bien souvent sujette à nos humeurs et nos désirs, à notre vécu et notre personnalité qui sont bien entendu variables et variants dans le temps... Et donc ce qu'on appellerait du génie chez les uns, ne serait peut-être que la traduction d'un cheminement personnel et fortuit... ? (je m'égare peut-être un chouïa, on dirait)

Probablement que vous me direz que la notoriété ou la reconnaissance ou la maîtrise ou l'expérience de l'auteur sont pour beaucoup, mais je suis pas sûre que ce soit la seule chose. Y'a des gens, toute leur vie qu'ils écriront, et jamais ils ne sortiront un truc de bon. Et d'autres, dès qu'ils commencent, ils déchirent tout et nous font baver d'admiration. Et puis la reconnaissance du grand public (et des éditeurs qui vont avec) n'ont, et c'est notoire, pas toujours été des facteurs essentiels dans le mérite des écrits et des auteurs - pour exemple je peux vous prendre ces milliers d'écrivains qui sont morts dans l'oubli ou qui ont dû se battre pendant des décennies pour se faire connaître.

Peut-être que c'est surtout une question de ressenti, d'originalité, de "sceau"; d'attitude, aussi : si l'auteur est sûr de ce qu'il veut et de ce qu'il fait, et qu'il peut le défendre...

Voilà, je vous livre mes pensées, à vous de partager les vôtres sur cette question qui finalement me trotte dans la tête depuis un sacré moment.
« Modifié: 12 juillet 2011 à 22:38:10 par Menthe »
C'est pas que je suis loin du but, c'est que je suis à côté de la plaque !

Hors ligne Milora

  • Trou Noir d'Encre
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  • Championne de fautes de frappe
Re : Le style
« Réponse #1 le: 04 août 2011 à 22:51:37 »
Tiens ! Il n'y avait pas eu de réponse.

Citer
Probablement que vous me direz que la notoriété ou la reconnaissance ou la maîtrise ou l'expérience de l'auteur sont pour beaucoup, mais je suis pas sûre que ce soit la seule chose. Y'a des gens, toute leur vie qu'ils écriront, et jamais ils ne sortiront un truc de bon. Et d'autres, dès qu'ils commencent, ils déchirent tout et nous font baver d'admiration. Et puis la reconnaissance du grand public (et des éditeurs qui vont avec) n'ont, et c'est notoire, pas toujours été des facteurs essentiels dans le mérite des écrits et des auteurs - pour exemple je peux vous prendre ces milliers d'écrivains qui sont morts dans l'oubli ou qui ont dû se battre pendant des décennies pour se faire connaître.

Ah non, je prendrais pas la notoriété comme critère. Y a des best sellers qui sont très mal écrits ^^

C'est dur de répondre à ta question, Menthe !

Je pense que quand c'est vraiment maladroit, ça se sent. Le texte doit entraîner le lecteur, produire des impressions sur lui (...bla blabla, tout ça). Si le texte fonctionne bien, et que rien ne gène le lecteur, peu importe que le style soit bizarre ou familier : le texte est bien (Je dis "rien ne gène le lecteur" au sens où rien n'empêche le texte de produire ses effets sur lui : pas de tournure dont le lecteur se dit plus ou moins consciemment qu'elle n'a rien à faire là ou qu'elle n'est pas claire ou qu'elle est moche ou pas française). A cette condition, l'auteur peut choisir d'adopter un style argotique ou avec des incorrections, par exemple.
Par contre, un texte qui n'embarque pas le lecteur, un texte dont la forme gène, ça passe pas. Mes maladresses vont rebuter. Le texte sera vu comme maladroit.
Du coup :
Citer
quelle est la limite entre le style et la maladresse ?
Ce serait le lecteur.
Un texte qui est, je sais pas, sens dessus dessous, avec des erreurs, etc., doit pouvoir se justifier en quelque sorte. Il doit quand même susciter l'adhésion du lecteur. Comme une contrainte qu'il se serait imposée.
Ce critère resterait donc éminemment subjectif.
(Mais bon, n'ayant pas lu Céline et autres, j'ai pas trop d'argument ou d'exemples à apporter.)

Citer
Peut-être que c'est surtout une question de ressenti, d'originalité, de "sceau"; d'attitude, aussi : si l'auteur est sûr de ce qu'il veut et de ce qu'il fait, et qu'il peut le défendre...
Je suis pas trop convaincue non plus. Terry Goodkind a beaucoup clamé que son livre était intelligent et pas à la portée de tout le monde. Il n'en reste pas moins une daube :mrgreen:
A mon avis, c'est plutôt du côté du lecteur face au texte que ça se situe. (Et pas du lecteur qui lirait une interview de l'auteur où celui-ci justifierait son style)

Ce qui nous amène (arg, encore cette transitionnite aigue, désolée !) à :
Citer
Ou tous ces autres auteurs que pour une raison x ou y on adore ou on déteste, envers et contre les avis de millions d'autres.
Oui parce que c'est bien joli de dire que tout vient du lecteur, mais tous les lecteurs n'ont pas le même avis. Je suis bien d'accord.
J'ai pas lu Céline, mais ça m'est arrivé avec Roubaud : il est porté aux nues, étudié en classe, il suscite l'admiration des profs de lettres. Mais moi, j'ai trouvé ça n'importe quoi. Et pourtant, ce n'est pas du snobisme que d'aimer Roubaud, puisqu'Ambrena ici présente est fan.
Du coup, oui, la question se pose plus que jamais, et si quelqu'un a des idées, je suis preneuse :mrgreen:

En gros, je pense qu'un texte maladroit/raté, ça se voit, quelle qu'en soit la justification de l'auteur.
Par contre, certains textes posent vraiment cette question. Mais en même temps, est-ce que c'est pas un peu comme avec l'art en général ? Carré blanc sur fond blanc, c'est de l'art ? (pour moi, non, mais pour d'autres...)

J'ai l'impression que mon intervention est totalement inutile, mais peut-être que ça pourra relancer le débat ^^
Il ne faut jamais remettre à demain ce que tu peux faire après-demain.

 


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