Bonjour tout le monde,
Que faites-vous lorsque vos efforts ne payent pas et que vous subissez un terrible échec ?
En ce qui me concerne, je fais table rase, je reprends tout à zéro, je prends de bonnes résolutions. Un peu comme au nouvel an, quand vient le moment de recommencer. Je ne veux plus reproduire les mêmes erreurs !
J'ai essayé d'écrire un nouveau genre de conte beaucoup plus proche de l'action, de la jeunesse, avec un véritable espace pour le mûrissement et l'émancipation. Mon objectif est comme une prise de conscience, c'est d'apporter de véritables repères qui rassurent ou mettent en confiance.
Pas d'inquiétude si vous trouvez des maladresses, des imperfections, des incohérences ou des fautes dans le texte, car c'est pour moi tout nouveau, je cherche une nouvelle façon de faire qui fonctionnerait cette fois-ci. Je n'ai pas l'habitude d'écrire comme cela alors ça risque d'être inabouti ou incomplet ; c'est normal si ça vous paraît insatisfaisant.
Je me suis absolument inspiré d'un conte traditionnel (le reconnaîtrez-vous ?), mais je l'ai réécrit avec plus de nuances dans le ton, plus de profondeur.
Merci à l'avance pour vos encouragements et critiques qui me permettront de remédier à mes douloureux échecs.
Bonne lecture à vous, à bientôt ici ou ailleurs dans la section des textes courts.
Il était une fois un lièvre, une chouette et un ours vivant dans une prairie aux herbes bleues. Tous les trois étaient de vieux amis que rien ne pouvait jamais séparer car ils s'aimaient pour la vie comme des compagnons fidèles. Chaque nuit, ils veillaient autour d'un feu de camp en entonnant leur chanson préférée qui s'appelait :
La Ballade des camarades.
Voici ce que disait cette chanson :
«
Aux heures tardives jamais ne te fatigues-tu
Quand tes proches sont là pour te soutenir
Aux vents du hasard sauras-tu
Toujours retrouver tes amis avec plaisir ? »
Un soir, alors que les animaux entonnaient ces belles paroles, une petite fée descendit du ciel en hurlant comme un vautour.
« Hurlulu, piailla la fée, fuyez, fuyez vite car la tempête arrive. »
Alarmé, le lièvre alla se cacher dans un terrier, non loin de là, où il espérait se réfugier.
« Hurlulu, cria la fée, partez loin, très loin, avant que les flots ne vous submergent.
─ Mais que pouvons-nous bien faire à l'instant ? lui répondit la chouette.
─ Vous devez à tout prix rechercher un lieu de sûreté où vous serez en sécurité pour échapper au danger qui approche. »
Sans attendre, la chouette partit se nicher entre les branches d'un grand chêne.
Malheureusement, la fée se rendit compte que l'ours n'avait pas bougé d'un pouce. Le vent se levait, la nuit était tombée. Elle le toisa d'un regard méchant, lui fit les gros yeux, et lui tint ce langage :
« Hurlulu, vieil ours, n'as-tu pas entendu mes mises en garde ?
─ Bien sûr que si, je ne suis pas encore sourd, je ne suis pas si vieux que cela ; mais ce n'est pas pour moi que je m'inquiète aujourd'hui.
─ Tiens donc, tu n'as pas peur des orages, toi ? Mais pourquoi donc, te sens-tu au-dessus de mes avertissements ? Te fiches-tu de cette menace qui plane ?
─ Eh bien ! Si, j'ai peur, moi aussi.
─ Ah bon ? Tu es effrayé par ce qui arrive... Alors qu'attends-tu pour sauver ta peau d'ours et prendre tes jambes à ton cou ?
─ J'attends, je réfléchis à ce que je dois faire maintenant. Je ne veux pas me précipiter n'importe où, parce que ce n'est pas pour moi que j'ai peur ce soir. Je m'inquiète avant tout pour mes amis qui sont plus fragiles que moi : ils pourraient se blesser gravement dans une tornade ou un déluge. À quoi est-ce que ça servirait que je me protège tout seul si je n'arrive pas à venir en aide à mes gentils camarades ?
─ Hurlulu ! gronda-t-elle une dernière fois. Oublie les autres, pense plutôt à toi-même car les ours sont faits pour vivre dans la solitude et c'est tout. »
Sur ces mots, la fée partit en un coup de vent, et on n'entendit plus jamais parler d'elle.
L'ours repensa au lièvre qui était parti dans son terrier, or il se dit que cette cachette ne pouvait pas permettre à trois amis de s'abriter car trop étroite, que c'était donc un mauvais refuge. Puis l'animal se remémora l'envol de la chouette dans un chêne, or il se convainquit qu'il lui était impossible de grimper dans un arbre parce qu'il était trop gros pour ça.
Ainsi, l'ours partit à la recherche d'un meilleur abri pour se protéger du mauvais temps.
Pendant ce temps, d'immenses bourrasques de vent commencèrent à arriver, puis des gouttes d'eau tombèrent l'une après l'autre sur la prairie aux herbes bleues. Soudainement, une pluie forte déferla depuis le ciel en faisant un bruit terrifiant sur la terre.
Brrrzzzzt ! En un éclair, le tonnerre vint rompre le grand chêne en deux et celui-ci s'écroula sur le sol, forçant la chouette à quitter sa branche d'un battement d'aile.
Ploc, ploc, bien vite, une averse torrentielle inonda la prairie, forçant le lièvre à abandonner son terrier submergé.
« Au secours, au secours ! s'exclamaient les deux amis égarés.
─ Suivez-moi tout de suite, j'ai trouvé un lieu où nous pourrons échapper à la mort, » leur lança l'ours depuis les hauteurs.
Après une course folle, le lièvre, la chouette et l'ours entrèrent dans une grotte où il y avait de la place pour tout le monde, une caverne qui était à l'abri de la pluie et du vent. Il n'y avait plus qu'à attendre que la tempête passe !
Désormais en sécurité, les trois amis se firent la promesse de ne plus jamais se séparer. Et peu importe si un ouragan venait à gronder de nouveau, il fallait uniquement chercher une solution pour tout le monde mais jamais pour une seule personne. Ils aimaient se serrer les coudes. La solidarité et l'entraide allait dorénavant les accompagner pour toujours, à condition qu'ils soient toujours amis.
Une dernière fois, ils entonnèrent la
Ballade des camarades.
« Aux heures tardives jamais ne te fatigues-tu
Quand tes proches sont là pour te soutenir
Aux vents du hasard sauras-tu
Toujours retrouver tes amis dans le plaisir ? »