Le p'tit Robert et la rousse
J’adore dégainer mon humeur poétique,
mais le p’tit Robert me domine journellement en ornant de ses oripeaux
mes rimes ridicules.
Il gribouille ses frivolités et me voilà parfaitement dans le pétrin.
Sa cousine, la rousse bien fessue, influence aussi sa férocité.
J’ai beau forcer mon marivaudage, la cousine prognathe me picore
nuitamment l’épiderme jusqu’à ce que je devienne naze.
Le p’tit Robert, qualitativement stoïque, m’enfarine les méninges d’une bourbe neutralisante.
Mais je parviens à les rembarrer en pointant mes rayons de scribouillard
dans l’isthme de leur ivresse pour les déloger de mon jardin.
La cousine me talonne avec ses braiements de reine fantasque. Elle danse
sur mes lorgnons pour les escrabouiller.
Je deviens bigleux et je miaule avec hébétude dans les entrailles de la nuit
qui empeste le graillon et la précarité.
Quand l’aurore se lève, une pluie disproportionnée a lancé ses langues d’eau
sur le p’tit Robert et sa cousine jusqu’à les rendre tout perclus,
et le lapis-lazuli du ciel à nouveau lessivé me permet de gruger mes lecteurs
avec ma poésie foireuse, sensass, allumée, branque, à se prendre un vrai panard.
Mais le p’tit Robert veille avec sa cousine, la rousse pleine d’escarres et de sagesse. Ils me jettent
un seau d’hydrocarbure sur la cafetière, et pleins de fureur, ils craquent une allouf,
pour me mettre le feu.
Je crame, je finis alors en cendres légères dans le lapis-lazuli au paradis.