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02 mai 2024 à 19:33:54
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Auteur Sujet: Cerbère : mordre la main qui nourrit - Terminé  (Lu 4915 fois)

Hors ligne John Lucas

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #15 le: 07 novembre 2020 à 12:48:07 »
Comme d'habitude, merci pour ton retour.

De retour chez le véto

 Luc n'était pas très fier de ce qu'il venait de faire mais, à bien y réfléchir, il s'agissait sans doute de la meilleure décision à prendre. La noirceur dans les yeux du chien lors de son excès de rage l'avait définitivement convaincu. L'animal avait certes été adorable avec lui mais, il avait aussi essayé de lui arracher la main. Il repensa alors à celle offerte par le canidé le matin même et il n'y eut plus de place pour le doute. C'était bel et bien Cerbère qui l'avait arraché et ramené. Il ne lui restait plus qu'à savoir si elle appartenait au vétérinaire, même s'il avait déjà sa petite idée.

 À l'approche du cabinet, il aperçut des gyrophares et un attroupement de personnes. Quand il fut assez proche, il constata que la police avait établi un périmètre de sécurité. Il dut s'éloigner un peu et se garer à bonne distance. Après quelques minutes de marches, il vint se placer derrière le cordon aux côtés des voisins curieux. La foule était agitée et les rumeurs allaient bon train. L'un parlait de suicide, l'autre de crime passionnel. Des plus raisonnables évoquaient un simple malaise. Chacun allait de son hypothèse.

 Luc essayait tant bien que mal de voir ce qu'il se passait mais un géant lui cachait la vue. D'une tape timide sur l'omoplate, il invita l'homme à se retourner. Ce dernier avait les cheveux longs mal peignés et une grosse barbe rousse comme sa crinière. Son haleine sentait l'alcool bien qu'il ait été assez tôt et ses vêtements étaient sales.

 — Excusez-moi monsieur. Sauriez-vous me dire ce qu'il se passe ? demanda Luc.

 Il se hissa sur la pointe des pieds, pour scruter en direction du cabinet, par-dessus l'épaule de l'individu, mais n'y voyait toujours pas grand-chose.

 — C'est le véto. La femme de ménage l'a retrouvé zigouillé, répondit le sans abri.

 — Zigouillé ? Quelqu'un l'a tué, vous voulez dire ?

 — Pas quelqu'un. Quelque chose.

 Le rythme cardiaque de Luc s'accéléra et une sueur froide lui coula dans le dos. Il profita que l'homme s'était un peu écarté pour se faufiler et jeter un œil à la scène. Il aperçut une femme aux cheveux sel et poivre, assise à l'arrière d'une ambulance. Elle pleurait toutes les larmes de son corps et tremblait comme une feuille malgré la couverture qu'un infirmier avait posé sur ses épaules. Un jeune policier se tenait debout devant elle, un calepin à la main, prêt à noter tout ce qu'elle pourrait lui dire. La façon dont il tapotait du pied trahissait son impatience.

 — Qu'entendez-vous par quelque chose ? interrogea Luc en se retournant vers le géant.

 Il connaissait la réponse mais espérait encore se tromper. La sentence ne se fit pas attendre longtemps.

 — Le doc aurait été déchiqueté par une bête sauvage. Parait que c'est un vrai carnage là-dedans. Enfin, c'est ce que j'ai entendu que la femme disait au flic.

 — Une bête sauvage ?

 — Ouais. Je suis sûr que c'était un loup. Ah non, un ours. Ouais, voilà, c'était un grizzli.

 L'homme imitait en même temps la bête dont il parlait. Cette saynète absurde eut le mérite d'arracher un sourire à Luc.

 — Quand bien même il y aurait ce genre d'animaux dans le coin, je ne pense pas qu'ils s'aventureraient en ville et encore moins dans une maison.

 — Je n'en sais rien, moi. Je ne suis pas expert en animaux. C'était peut-être un grizzli apprivoisé d'un cirque.

 Las d'écouter cet homme éméché fabuler, Luc reporta son attention sur le cabinet du vétérinaire. La porte ne semblait pas voir été forcée. Après tout, Cerbère était bien entré dans sa chambre comme par enchantement. Il aurait très bien pu faire de même ici.

 Des médecins sortirent du bâtiment. Le plus jeune avait le teint pâle. Luc l'entendit dire qu'il n'avait jamais assisté à une telle scène, tandis que le plus âgé essayait, de manière bien maladroite, de le rassurer en lui affirmant qu'il en verrait sûrement d'autre dans sa carrière. Derrière eux, les ambulanciers portaient un brancard avec le corps de la pauvre victime, recouvert d'un drap blanc. Ils descendirent les escaliers et déployèrent les roues afin de terminer les quelques mètres qui les séparaient de leur véhicule. Quand ils heurtèrent un caillou en chemin, la secousse fut suffisante pour que le bras de la victime s'échappa de sous le tissu. Comme Luc se l'était imaginé, aucune main au bout de ce membre ballant dans le vide, que le brancardier se pressa de remettre sous le drap.

 — Eh, t'as vu ça, mec ! Y'avait pas de main ! s'excita barbe rousse.

 Luc resta figé sur place sans répondre. Sa crainte était confirmée. Un coup dans l'épaule le sortit de sa torpeur.

 — Eh, je te cause ! On dirait que t'as vu un fantôme.

 — Excusez-moi, je ne me sens pas très bien.

 Pris de nausée, Luc s'éloigna à pas vif, et vomit au pied d'un arbre. Il s'essuya la bouche d'un revers de la manche puis retourna à sa voiture.

 — P'tite nature, pouffa le géant au loin.

 Luc se posa derrière le volant puis prit une grande inspiration. Il resta là quelques minutes à trembler et transpirer avant de parvenir à se calmer suffisamment pour reprendre la route. Il alluma le moteur et jeta un dernier coup d'œil dans le rétroviseur. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit Cerbère qui se tenait au pied de l'arbre à vomis. Par réflexe, il se retourna et il n'y avait plus de chien. Encore son esprit qui lui jouait un tour. Dans le doute, il engagea sa voiture sur la chaussée et se pressa de rentrer chez lui.

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #16 le: 08 novembre 2020 à 07:49:33 »
Coucou,

Voici mon avis, d'une personne qui est loin de savoir écrire et ne maîtrisant pas le Français aussi.
Comme pour la le reste de ton texte, il se lit facilement et il est agréable.

Je n'ai rien relevé de gênant, hormis le fait de la main arrachée. Je ne pense pas que d'un, ou plusieurs, coups de dents le chien aurait réussit à arracher la main d'une 'coupure' nette.

J'imagine bien un crocodile, mais il avalerait la main tout crue. Mais un chien, il devrait l'attaquer en angle droit le poignet, et je pense que ca prendrait du temps.

Je ne suis pas experte là-dedans, mais une main ca ne se coupe pas comme ca me semble-t-il. Il y a les os et les ligaments.  Je pense que le bras serait fort abimé a cause de cela.


Je pense que tu utilises cette main afin de faire comme un morceau de puzzle ^^ pour ton histoire.

Hors ligne John Lucas

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #17 le: 14 novembre 2020 à 19:55:50 »
Pour la main, il n'est pas dit que c'est coupé net... Et la suite de la nouvelle donnera peut-être du sens à cela...
Comment je tease  :D Genre si tu veux comprendre il faut lire la suite  :D
Sinon, je te remercie de continuer à lire et me faire tes retours.

Un petit tour en forêt

 À quelques rues de chez lui, Luc était toujours agité. Pauvre Docteur Tarrus. Il avait essayé d'aider une bête qui, pour le remercier, l'avait mis en charpie. Luc ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était en partie responsable. S'il n'avait pas amené Cerbère au cabinet, peut-être que le vétérinaire aurait encore été vivant. Il essaya de se remémorer leur rencontre mais se rendit compte que ses souvenirs étaient assez vagues. Il se rappelait uniquement que le praticien n'avait rien pu faire car l'animal était déjà mort, et depuis un moment selon lui. Oubliée le reste de leur discussion, oubliés les soubresauts du chien sur la table d'examen.

 Il stoppa la voiture dans l'allée de son garage et l'espace d'un instant, hésita à rentrer chez lui. Et s'il allait plutôt se saouler au bistro du coin ? En plein après-midi ? Que diraient les voisins qui avaient déjà une piètre opinion de lui depuis son laisser-aller de ces derniers mois. Et sa décision de reprendre sa vie en main, qu'en faisait-il ? Bon, d'accord, les circonstances étaient particulières. Mais tout de même les choses allaient bien finir par s'arranger. Il décida pour finir de retrouver le confort de son fauteuil avec une bonne bière. Un bon compromis.

 Il poussa la porte d'entrée et pénétra dans le hall. Il laissa son blouson au porte-manteau et ses chaussures sur le paillasson. Alors qu'il se dirigeait vers son réfrigérateur, un bruit dans son dos attira son attention. Il eut à peine le temps de se retourner que deux pattes se plaquèrent contre sa poitrine et le firent tomber à la renverse. Il laissa échapper un cri de terreur lorsqu'il vit la gueule de Cerbère approcher. Le chien entreprit de lui lécher le visage puis laissa l'homme se relever. Il continua à lui tourner autour en remuant la queue.

 Luc regardait l'animal lui faire la fête, le corps tremblant et le cœur battant si vite qu'il eut cru qu'il allait bondir de sa poitrine. Il inspecta toute la maison, de la cave au grenier, son plus fidèle compagnon flanqué à ses basques. Comment celui-ci avait-il pu s'introduire dans la maison alors que toutes les portes et fenêtres étaient fermées ? L'homme était de plus en plus pâle et avait du mal à respirer. Il était au bord de la crise de panique. Il alla chercher la bouteille de whisky qui trainait dans son bar et se servit un bon verre. La bière ne suffirait pas à la calmer, il avait besoin de quelque chose de fort.

 Après quelques lampées de spiritueux, Luc retrouva peu à peu un semblant de calme. Cerbère était lové à ses pieds. Sans trop savoir pourquoi, l'homme caressa l'animal avec tendresse.

 — Bah alors, mon brave, je te manquais ? Moi aussi, je t'aime bien, mais ce que tu as fait au vétérinaire, ce n'est pas possible. Comment peux-tu faire ce genre de chose alors que tu es adorable quand on est que tous les deux ?

 Cerbère le regardait en inclinant la tête, ce qui lui donnait un air attendrissant.

 — Me regarde pas comme ça. Tu ne peux pas rester ici. Tu veux aller te promener ?

 Le chien se redressa sur ses quatre pattes et fonça droit sur la porte d'entrée, où il attendit son maître en sautillant sur place. Luc termina son verre d'une traite et le rejoignit.

 — Un petit tour en forêt, ça te va ?

 Luc fit grimper le chien dans la voiture et se rendit, pour commencer, dans une animalerie. Il laissa l'animal qui dormait, le temps d'aller faire ses quelques achats. Lorsqu'il revint, Cerbère somnolait toujours sur la banquette arrière. Luc s'était procuré le collier le plus solide que le magasin vendait et une laisse tout aussi résistante. Il reprit la route et parcourut les près de deux cents kilomètres qui le séparaient de la Forêt des Vaseix. Il aimait s'y promener lorsqu'il était étudiant à Limoges.

 Il ouvrit la portière et le chien s'élança à toute vitesse et slaloma entre les arbres pour pénétrer dans la forêt. Luc se dit qu'au moins, il n'aurait pas à ruser pour l'y attirer. Il attrapa les accessoires qu'il avait acheté plus tôt et se pressa de s'enfoncer au milieu de la végétation. L'animal revint de lui-même aux pieds de son maître qui en profita pour lui passer son nouveau collier en lieu et place de l'ancien et y attacher la médaille avec son nom. De sa patte arrière, Cerbère gratte le cuir autour de son cou.

 — Ça ne te plait pas ? Il est quand même mieux que l'ancien, non ? Allez, viens là que je mette la laisse.

 Le chien ne se fit à nouveau pas prier et Luc, une fois l'opération effectuée, enroula la corde autour d'un arbre et la noua fermement. Il enlaça son compagnon et commença à sangloter.

 — Je suis vraiment désolé mon beau, mais je n'ai pas le choix...

 Tandis qu'il s'éloignait, il voyait le malheureux chien tirer sur sa laisse et japper, la langue pendante. Cela le révulsait de faire une chose pareille mais cet animal était bien trop dangereux pour qu'il le garde, même si pour le moment, il ne s'en était pas pris à lui. Qui serait assez fou pour garder un chien tueur revenu d'entre les morts ? Malgré tout, il éprouvait de la peine pour lui.

 Luc reprit la route pour rentrer chez lui. Lorsqu'il passa devant un fast-food, il se rendit compte qu'il n'avait pas encore mangé de la journée alors que c'était déjà le milieu d'après-midi. Cependant, il n'avait pas envie de trainer, alors il décida de passer par le drive.

 Lorsqu'il réceptionna sa commande et redémarra, il aperçut un chien sur le parking. Un frisson lui parcourut l'échine et sa respiration devint plus difficile. Très vite, l'animal monta à l'arrière d'une voiture et une jeune femme referma la portière derrière lui. Luc aurait-il maintenant peur à chaque fois qu'il verrait un chien ?

 Le reste de la route se passa dans le calme et Luc arriva chez lui, rassuré d'avoir mis autant de distance entre l'animal et lui, d'autant plus que la nuit commencé déjà à tomber. Il détestait l'hiver juste pour ça.

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #18 le: 15 novembre 2020 à 08:20:00 »
J'ai lut la suite de ton texte. Je ne vais pas te conseiller pour le français ou l'orthographe vu mon niveau

Du moins, j'ai relevé trois choses ou deux choses et demi ^^

-Le héros inquiet va boire du whisky pour se calmer au lieu d'une bière. Déjà, je ne bois pas d'alcool, donc il se peut que c'est pour cela que je ne comprends pas. Mais est ce parce que l'on a peur et qu'on est stressé que boire plus d'alcool va calmer ? Je ne sais pas du tout.

-"Après quelques lampées de spiritueux..." Je trouve étrange l'expression "lampés de spiritueux". Pourquoi ne pas dire "après avoir vidé son verre ou ses verres"?  Ca sonnerait mieux selon me gouts. Mais bon, je ne suis pas spécialiste.

-Le chien qu'il attache a un arbre. Tu expliques qu'il va acheter tout son matériel à l'animalerie. Tu dis qu'il utilise une corde. En générale dans les animaleries, on ne vend pas de corde, et j'imagine une de taille normale.

Un chien, et je te parle d'expérience, genre croisé de bichon, peut a force de mordre arracher une corde ou une laisse, par simple jeu. La vu que le chien va vouloir se détacher, il va être encore plus rapide car voulant se sauver et ayant plus de force dans la mâchoire vu la taille du chien.

Si j'étais le héros j'achèterais une laisse en métal de qualité pour être sur que le chien ne puisse pas l'arracher.

Surtout que ton chien a de la force dans sa bouche vu qu'il a déjà tué violement.

Hors ligne John Lucas

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #19 le: 21 novembre 2020 à 11:12:45 »
L'alcool permet bien des choses selon les alcooliques :D
J'aime bien mon expression lampées de spiritueux^^
Quand je dis corde je parle de la laisse, c'est pour ne pas faire de répétition. Et je mentionne plus haut qu'il a choisit le collier et la laisse les plus solides possibles. J'essaierai peut-être de revoir un peu cette partie.
En tout cas, merci de ta lecture et de tes retours.
Voici la suite.

Bis repetita ?

 Luc passa une fin de journée plutôt agréable au vu des circonstances. Pour se changer les idées, il visionna une série humoristique britannique dont il raffolait. Cela fut efficace et il ne vit pas l'heure passer. Il alla se coucher vers deux heures du matin après avoir regardé la saison complète. Aucun évènement terrifiant ou quelconque bruit inquiétant provenant de l'extérieur ne le dérangea et le sommeil l'emporta sans difficulté, sans nul besoin de somnifère.

 À huit heures du matin, son réveil le sortit d'une nuit sans rêve, et surtout sans cauchemar. Il se sentait en pleine forme et prêt à commencer enfin sa nouvelle vie. Au programme de la journée : chercher du travail. Avant de lever, il fouilla tout de même la pièce du regard et ne trouva aucun chien, ni aucune main, au pied du lit ou sur le pas de la porte. Il ne put retenir un petit rire, qui se prolongea lorsqu'il se rendit à la cuisine, toujours sans trace de Cerbère dans la maison. Le cauchemar était terminé, place aux rêves.

 Il prit un petit déjeuner équilibré composé de pain aux céréales, confiture bio et jus d'orange, puis s'installa dans son fauteuil devant les informations régionales, à la télévision. Comme d'habitude, rien de très intéressant ne se passait dans ce coin pommé, si ce n'était une énième grève de la SCNF ou un mari ivre qui avait frappé sa femme. La présentatrice lança le dernier sujet, et Luc reconnut le cabinet du Dr. Tarrus. Il mit un peu plus de son et suivi le récit avec attention, se décomposant petit à petit.

 Un vétérinaire avait été retrouvé sans vie par sa femme de ménage, sur son lieu de travail, à Commentry. Le décès serait intervenu deux nuits plus tôt et aurait été causé par une strangulation. Fait marquant de cette histoire : la victime présentait la particularité d'avoir eu une main tranchée, cette dernière n'ayant pas été retrouvée. La rumeur évoquait déjà l'apparition possible d'un tueur en série qui garderait le membre coupé en guise de trophée. Une enquête avait d'ailleurs été ouverte car un cas similaire avait déjà eu lieu un jour plus tôt. En effet, une esthéticienne d'un centre de remise en forme à Vichy avait également été retrouvé étranglée et une main coupée. Bien que les victimes ne semblassent posséder aucun lien, la manière de procéder était la même et cela ne pouvait être ignorer.

 Alors que la chaine affichait les photos des défunts, Luc était devenu plus que livide. Il avait reconnu la jeune fille qui lui avait prodigué ses derniers soins lors de sa cure et bien entendu le vétérinaire qu'il avait vu deux jours plus tôt. Il ne savait plus quoi penser. Le médecin était bien mort et il avait bien sa main. Mais le sans-abri lui avait parlé d'un animal qui l'aurait mis pièce. D'ailleurs, le sang sur le drap qui le recouvrait en témoignait. Et l'esthéticienne ? Là, en revanche, il n'était au courant de rien. Elle était bien vivante lorsqu'il avait quitté le centre. Et elle n'avait aucun rapport avec Cerbère. Il n'avait pas non plus sa main.

 Un bruit dans son dos le sortit de ses réflexions. Cela provenait des escaliers. Il se retourna mais ne vit que les marches et il n'entendait plus rien. Il reporta son attention sur la télévision. La présentatrice clôturait l'édition du matin en lançant la météo qui serait clémente pour toute la semaine. Il éteignit l'écran et monta à la salle de bain. Après une douche rapide, il entra dans sa chambre pour prendre ses affaires et quelle ne fut pas sa surprise quand il vit Cerbère confortablement installé dans son lit au milieu d'une tâche rouge sur les draps. Il mâchouillait une main de couleur noire, comme il l'aurait fait avec un vulgaire jouet en plastique.

 — Putain de merde ! s'écria Luc. Ce n'est pas possible, ça ne s'arrêtera donc jamais.

 La panique le gagna et sans réfléchir, il descendit les escaliers quatre à quatre et sortit de chez lui à toutes jambes, laissant la porte ouverte en grand. Il prit sa voiture et d'instinct, il se dirigea à grande vitesse vers la SPA. Cette main... Il en était certain, il l'avait reconnue et elle appartenait à la dame qu'il avait rencontré la veille. Il devait en avoir le cœur net. Le cauchemar était reparti de plus belle.

 Sur la route qui le conduisait au refuge, il lui semblait apercevoir le chien à chaque coin de rue, à chaque borne de la départementale. La folie était en train de le gagner petit à petit et il sombrait dans le désespoir. Comment arriverait-il à se débarrasser de ce fichu cabot. Mort, il était revenu à la vie. Attaché à un arbre dans une forêt à deux cents kilomètres, il était réapparu par enchantement. Oui par enchantement, car il n'était pas la maison et surtout pas dans la chambre, il aurait mis sa main à couper. Mais pourquoi avait-il penser à cette expression ?

 Arrivé aux abords de la SPA, il assista au même spectacle que la veille. Voiture de police et ambulance se battaient dans un duel de gyrophare. Il passa à vitesse réduite et regarda par sa vitre mais la foule était plus dense que chez le vétérinaire et il ne vit rien. Mais la simple présence des forces de l'ordre lui suffit pour le convaincre que cette malheureuse dame avait été tuée et qu'il lui manquait sans doute une main. Il fit demi-tour et repartit, à regret, chez lui. Il avait un deuxième trou à creuser et il fallait qu'il trouve le moyen de se débarrasser de ce chien du diable. Qu'il portait bien son nom.

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #20 le: 21 novembre 2020 à 17:48:52 »
Pour cette partie je n'ai rien a dire de particulier.

Par contre, vu ce que tu as déjà tout écrit et que j'ai lu, ton histoire est un "face a face"(je ne sais pas si c'est le terme) entre ton héros et le chien.
 La vie du héros est basé sur ce chien. D'ailleurs c'est l'unique intrigue sans histoire secondaire.
Attention, je ne dis pas que c'est mal, c'est juste une constatation.

Sinon je pense que le chien est peut être une simple projection de son esprit et que c'est lui qui commet tous les crimes.
La suite de ton histoire me dira si j'ai raison ou tord.

Mes avis sur ton histoire prend les avec distance, je ne suis pas spécialiste.

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #21 le: 21 novembre 2020 à 17:53:28 »
Bonjour John Lucas,

J'ai lu le début de ton histoire il y a quelques jours et je viens aujourd'hui en dire ce que je pense (j'avoue, du coup, je n'ai pas lu ton dernier post).

Alors, j'aime bien l'ambiance et l'idée est particulièrement originale.
Jusqu'à présent, il y a une seule chose qui me chiffonne, c'est la réaction de Luc face à la main coupée que Cerbère lui a apportée. Je la trouve bien trop aseptisée. S'il m'arrivait la même chose, c'est clair que je ne la rangerait pas tranquillement dans la poche de ma robe de chambre, c'est bien trop dégueu. Cette réaction ne me paraît pas du tout naturelle.

"Il se leva, enfila sa robe de chambre et déposa la main, avec précaution, dans sa poche. Un bon café bien fort l'aiderait à y voir plus clair. Il descendit à la cuisine. Derrière lui, Cerbère trottait la tête haute, fier de lui."

Pour le reste, ça me va bien.
Je reviendrai certainement pour la suite
Ce que tu penses, tu le de­viens. Ce que tu res­sens, tu l’at­tires. Ce que tu ima­gines, tu le crées

Hors ligne John Lucas

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #22 le: 28 novembre 2020 à 10:36:42 »
Merci pour vos retours.
Ce nouveau chapitre vous éclairera peut-être un peu plus :)
Pour le fait que ce soit un face à face sans intrigue secondaire, c'est juste qu'il s'agit d'une nouvelle et non d'un roman. Le principe est donc de se concentrer sur une seule histoire.

Révélations

 Tandis que Luc gara sa voiture devant chez lui, une dame, aux cheveux grisonnants et lunettes avec verres en cul-de-bouteille, se précipita à sa rencontre. C'était sa voisine de droite. Elle paraissait déboussolée et se tordait les mains en attendant que l'homme sortît de son véhicule.

 — Bonjour, Monsieur Bousquet, bafouilla-t-elle.

 — Bonjour, Madame Vérin. Que se passe-t-il ? Vous avez l'air toute chamboulée.

 — C'est que vous m'avez fichu la trouille. Vous êtes parti de chez vous comme un fou furieux en laissant votre porte ouverte. Ça ne vous ressemble pas. Je me suis permise de la fermer et de surveiller que personne n'entre. J'ai cru que quelque chose de grave était arrivé. Ce n'est pas le cas, dites ? Et s'il y avait eu un voleur ? Franchement, je vous pensais plus précautionneux.

 Une fois lancée, il était difficile de stopper cette commère du quartier, mais Luc, qui n'était pas d'humeur à palabrer des heures durant, la coupa net. Il savait qu'autrement, il aurait tout le mal du monde de s'en débarrasser.

 — Rassurez-vous, tout va bien. Je suis de retour, maintenant. Merci beaucoup pour votre bienveillance. Passez une bonne journée. Au revoir.

 Il rentra sans lui laisser le temps de réponde. Le calme régnait dans la maison et il ne trouva pas Cerbère au rez-de-chaussée. Il alla examiner l'étage et n'y décela aucune trace de l'animal, ni aucune tâche de sang sur les draps de son lit, ce qui au point où il en était, cela ne le choqua même pas.

 Lorsqu'il redescendit, il s'imagina que le chien avait dû partir, puis pensa que la voisine, qui avait guetté une éventuelle intrusion, aurait remarqué sa sortie et n'aurait pas manqué de l'en informer. D'autant plus qu'elle détestait les animaux.

 Luc pénétra dans son salon et eut la mauvaise surprise de retrouver la main dans une flaque de sang sur la table basse, à côté d'un gros couteau de boucher qu'il s'empressa de nettoyer et ranger. Il eût été étonnant qu'elle aussi disparaisse. Il décida alors d'aller l'enterrer dans le jardin avec celle du vétérinaire. Il réitéra ses actions de la veille pour creuser le sol. Un peu d'eau chaude, une pelle et beaucoup d'énergie.

 Quand il eût retiré suffisamment de terre, il découvrit avec une grande déception que l'acide versé n'avait servie à rien. Le membre était toujours intact. En revanche il n'avait plus de bandage. La présence d'une seconde main ajouta surprise et épouvante à ses émotions. Il l'attrapa tout tremblant pour l'examiner. Elle avait appartenu à une jeune fille. Il comprit tout de suite qu'il s'agissait de l'esthéticienne.

 À ce moment, des images lui revinrent en mémoire. Il se revit attendant non loin du centre de remise en forme que la praticienne sorte, puis la prendre en filature et l'entrainer dans une ruelle pour l'étrangler puis lui couper la main à l'aide d'un couteau hachoir présentant des caractères chinois. Il se souvint aussi de lui avoir dit :

 — Non, ma femme ne m'a pas quitté parce que je suis fou.

 Abasourdi par ces souvenirs et dans un élan d'incohérence totale, il saisit la main du vétérinaire, espérant avoir le même genre de flash. Bien lui en avait pris, puisqu'il se revit, là encore, les mains autour du cou du vétérinaire, hurlant :

 — Non, je ne suis pas fou. J'ai bien déposé un chien vivant sur la table d'examen.

 Il avait ensuite découpé le membre avec une scie médicale.

 Le cauchemar de Luc ne faisait qu'empirer. Il poussa la main noire du bout du pied dans le trou. Il n'avait pas besoin d'une vision supplémentaire pour comprendre qu'il perdait la tête. Il alla chercher du journal, du bois, de l'essence et des allumettes dans son garage puis entreprit de mettre le feu aux trois membres. L'odeur de chair brulée lui donna la nausée, si bien qu'il rentra chez lui, laissant les flammes se consumer.

 Lorsqu'il revint pour remettre la terre dans la cavité, il remarqua dans les cendres au fond un point brillant. Il n'arrivait pas à distinguer ce que c'était, il creusa donc encore. Une fois la chose découverte, il lâcha sa pelle et ses yeux s'ouvrèrent en grand. Son teint n'avait jamais été aussi pâle de sa vie. On eût dit un zombie. L'objet scintillant n'était autre que le médaillon de Cerbère. Après quelques minutes à rester figé sur place, il finit enfin de déblayer la terre qui recouvrait les ossements du chien. Mais que se passait-il ? Depuis le début, n'était-ce que des hallucinations ? Il n'avait pourtant jamais pris de drogue, même pas un petit joint. Son divorce l'aurait-il fait perdre la tête à ce point ? Tout se chamboulait dans sa tête. Non, pas lui. Il était incapable de tuer quelqu'un.

 Une pensée l'envahit alors. Et si le fait de toucher ses ossements lui procurait un autre de ses flashs. Après tout, à situation désespérée et incohérente, solution tout aussi désespérée et incohérente. Il avança lentement la main vers le crâne et l'effleura à peine tandis que les images jaillirent dans son esprit.

 Il se baladait à l'étang de la Corre, plongé dans des pensées noires. Il ne parvenait pas à surmonter le départ de son épouse. Il allait remonter dans sa voiture quand il tomba nez à nez avec un chien en triste état. Il l'avait alors ramassé et chargé sur sa banquette arrière afin de l'emmener chez le vétérinaire. Au passage, l'animal l'avait mordu à la main. Sur la route Cerbère, comme l'indiquait son collier, avait rendu son dernier soupir et Luc l'avait emporté chez lui puis enterré dans le jardin. Le lendemain, estimant avoir fait une bonne action, il décida de continuer sur sa lancée et de reprendre sa vie en main. Il commencerait par cette cure dont son ami lui a tant parlé.

 Ses esprits retrouvés ou en tout cas à peu près, il rentra chez lui et s'installa dans son fauteuil, les yeux dans le vide à contempler sa main bandée. Il resta ainsi prostré pendant plusieurs heures.

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #23 le: 28 novembre 2020 à 18:12:20 »
Merci pour la suite de ton texte.

Donc le héros serait l'auteur de tous ses crimes ?
Mais s'il retire une main, c'est qu'il y a une raison(un symbole?).
Il s'est peut-être lancé dans une collection de main car trouvant qu'il n'en avait pas assez de deux ?^^

Le fait de concentrer l'histoire que sur lui, renvoi a un personnage solitaire s enfermant dans ses délires. Donc ce n'est pas une mauvaise idée.

Hors ligne John Lucas

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #24 le: 05 décembre 2020 à 10:28:56 »
Merci de continuer à me lire. Voici la suite.

Angoisses

 La lumière du jour faiblissait et le salon s'assombrissait quand des aboiements sortirent enfin Luc de sa torpeur. Il se leva, s'approcha d'une fenêtre et tira le rideau pour scruter l'extérieur à la recherche du chien qu'il venait d'entendre. Il fut soulagé de voir passer, tout penaud, un voisin qui promenait son fidèle compagnon, un adorable petit bichon maltais.

 — Rien à voir avec ce diable de Cerbère ! se surprend-il à dire tout haut.

 Luc allait quitter son poste d'observation mais un gyrophare attira son attention. Il reconnut très vite un véhicule de gendarmerie qui descendait sa rue en direction de sa maison. La panique le submergea et ses jambes devinrent molles et flageolantes. Il tira une chaise pour s'asseoir avant de défaillir et s'écrouler au sol. Ils venaient pour l'arrêter, il en était certain. Un témoin avait dû le surprendre pendant un de ses meurtres et le balancer aux flics. Ou un voisin avait trouvé son attitude suspecte et l'avait même peut-être vu enterrer les mains dans le jardin. Devait-il prendre la fuite ou méritait-il de croupir derrière les barreaux ? Sa réflexion fut de courte durée puisque le fourgon bleu marine passa devant chez lui sans s'arrêter.

 La peur l'avait vidé de toute énergie et ce fut non sans mal qu'il se traina jusqu'au canapé dans lequel il s'affala de tout son long. La fatigue cumulée au stress eut raison de lui et il s'endormit comme une masse sans même sans rendre compte.

 — Gratt-gratt... Gratt-gratt...

 — Ah non ! Ça ne va pas recommencer ! hurla Luc.

 Il bondit de son nid douillet et franchit d'un bond les deux mètres qui le séparait de sa porte d'entrée qu'il ouvrit d'un geste brusque. Bien entendu, il n'y avait rien, ni personne. Il sortit et examina les environs. Tout était anormalement désert. Pas une voiture en vue, pas de lumière dans les maisons, pas un bruit. En revanche, une légère brume avait commencé à tomber, ce qui lui donna l'impression d'être dans un jeu vidéo d'horreur comme Silent Hill. Pas très rassurant tout ça. Il respira un bon coup et se dit que c'était encore son imagination qui lui jouait un tour. Il avait bien assassiné des personnes sans s'en souvenir et imaginer un chien tueur qui lui ramenait la main de ses victimes...

 Il rentra et prit soin de verrouiller sa porte à double tour et de fermer tous les volets.

 — Toc, toc.

 On avait frappé à la porte reliant le couloir au garage. Luc fit mine de n'avoir rien entendu mais les coups se refirent entendre et cela de manière répétée, de plus en plus rapprochée et fort. Il hésita à appeler la police mais en faisant cela, ne se condamnait-il pas lui-même à la prison ? On ne fait pas venir les forces l'ordre là où on cache des parties de corps humain ayant appartenu à des personnes que l'on a tuées.

 L'homme prit alors son courage à deux mains et entrebâilla lentement la porte. Il faisait sombre et il ne distinguait rien. Il n'entendait rien, non plus. Il glissa sa main et actionna l'interrupteur. Il eut beau chercher, il ne vît que sa voiture et son établi. Était-il en train de devenir encore plus fou ? Après les visions, il entendait des bruits imaginaires...

 Une fois encore, il mit ces événements étranges sur le compte de la fatigue et retourna dans son fauteuil. Là, il remarqua la bouteille de whisky vide sur la table basse. Il n'avait pas souvenir d'avoir bu mais en même temps, s'il l'avait descendu en entier, cela était peut-être normal. Dans ce cas, ça pouvait aussi expliquer ses troubles auditifs. Les vapeurs d'alcool le faisaient délirer.

 Il s'empara du récipient pour aller le jeter et lorsqu'il se retourna, il se retrouva en tête-à-tête avec le vétérinaire, ou plutôt son cadavre, qui posa son moignon sur son épaule. Luc, surpris, lâcha la bouteille qui explosa au sol et dans un élan de rage repoussa le zombie aussi loin qu'il le put. Il constata alors la porte du garage ouverte et vit apparaitre dans l'embrasure la jeune esthéticienne ainsi que la veille dame de la SPA en état de décomposition. D'un coup, une odeur abominable lui donna la nausée.

 Les trois morts-vivants se rejoignirent et s'avancèrent d'un même pas lent vers Luc, paralysé par la terreur. Il voulait courir à la cuisine, attraper un couteau et leur planter dans la tête comme dans tout bon film de zombies qu'il affectionnait tant mais il ne parvenait pas à bouger. Résigné, il se dit qu'après tout, ce ne serait qu'un juste retour des choses et accepta son sort. Le médecin l'attrapa le premier et lui mordit le bras tandis que l'esthéticienne trébucha et s'accrocha à sa jambe qu'elle commença à dévorer. Le troisième zombie restait un peu en retrait. Luc aurait juré qu'elle le regardait dans les yeux en riant, ce qui lui glaça le sang. Sa vision commença à se troubler et à bout de force, il vacilla et tomba à la renverse.

 Luc se réveilla en sursaut. Il était trempé de sueur et tout tremblant. Tout ça n'était qu'un affreux cauchemar. Mais, depuis quand rêvait-il ? Les meurtres en faisaient-ils partis ? Oui, voilà, c'est ça. Il s'est endormi dans le canapé en rentrant de Vichy. Il était encore en extase de sa semaine de cure et s'était laissé séduire par Morphée, puis avait cauchemardé.

 Il alluma la télévision et regarda sa série humoristique britannique préférée. Au bout de quelques minutes, il se rendit compte qu'il avait déjà vu cet épisode. Cela au moins ne faisait pas parti du cauchemar. Il avait bien regardé cette saison la veille. Mais donc, tout ce qu'il s'était passé avant ne peut pas être un mauvais rêve. Décidément, aucune explication rationnelle ne lui venait et il devait se rendre à l'évidence : il avait assassiné trois personnes avant de leur couper une main.

 Dépité, il sorti une autre bouteille d'alcool de son bar, qu'il vida si vite qu'il plongea dans un sommeil profond et sans rêve, ni cauchemar.

Hors ligne Cendres

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #25 le: 06 décembre 2020 à 08:30:10 »
Merci pour la suite de ton texte.
Je n'ai pas grand chose à dire dessus, hormis ceci :

"(...)un voisin qui promenait son fidèle compagnon, un adorable petit bichon maltais."
On reconnaît les aboiements d'un petit chien à celui d'un grand chien. C'est étonnant qu'il peut se tromper. Tu aurais dû choisir un labrador ou un bobtail pour une question de taille.

"(...)Le médecin l'attrapa le premier et lui mordit le bras tandis que l'esthéticienne trébucha et s'accrocha à sa jambe qu'elle commença à dévorer(...)
Ton personnage n'a pas mal, ne souffre pas ? La chose qui le gêne est le regard de l'autre mort.

Sinon ton personnage dés qu'il a un problème boit. C'est un alcoolique, car il veut oublier ses problèmes en étant bourré.

Une remarque, personnelle, qui n'engage que mon avis. Je trouve que l'histoire n'avance plus beaucoup. Ce sont les pensées du héros et la description d'un rêve.

C'est un avis juste de lectrice qui ne remet pas en question la qualité de ton texte et de ton histoire.

Hors ligne John Lucas

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #26 le: 12 décembre 2020 à 23:13:27 »
Hello, merci pour tes retours, comme d'habitude.
Pour le bichon, il ne fait plus trop la différence vu la situation.
Ensuite, il n'a pas mal car il s'agit d'un rêve.
Et oui il devient alcoolique :D
Je garde tous tes retours de côté pour la réécriture, il n'est pas impossible que je modifie certaines choses en fonction.
Voici la suite.

Jamais deux sans trois

 Le réveil fut douloureux pour Luc. Sa tête lui donnait l'impression qu’elle était sur le point d'exploser et son foie lui faisait regretter sa stupidité de la veille. Il se leva tant bien que mal, encore embrumé et la vision un peu floue. Il alla chercher une bouteille d'eau gazeuse dans son réfrigérateur et s'empressa de boire au goulot, sans oublier d'avaler deux aspirines. Il resta figé sur place une dizaine de minutes, regardant par la fenêtre dont le volet était resté ouvert, le temps de retrouver un peu ses esprits et que le voile devant ses yeux se dissipe. Dehors, il neigeait et faisait encore sombre. Il regarda son horloge, il n’était que cinq heures vingt du matin. Il entendit alors le présentateur à la télévision qu'il avait oubliée d'éteindre avant de sombrer. Il rapportait que le « collectionneur de mains » avait fait une nouvelle victime. L'affaire prenait une telle ampleur qu'ils en parlaient même dans l'édition de la nuit...

 Lorsqu'il voulut regagner son fauteuil pour suivre avec attention le reportage, il remarqua au sol une petite flaque de sang dont partait un chemin parsemé de petites tâches rouge, qui le mena à la table de salon, sur laquelle reposait une main et un gros couteau de boucher, juste à côté. Il n'y fit d'abord pas attention, concentré sur l'écran du salon et cela étant devenu assez banal pour finir. Il vit à l'image la SPA de Montluçon et le portrait de la vieille dame noire qu'il avait rencontrée deux jours plus tôt. Il ne put retenir un rire nerveux, rempli d'un mélange de dépit et de dégoût.

 Le journaliste annonça la suite des informations et Luc reporta son attention sur la table basse.

 — Qui ais-je encore tué ? lança-t-il abattu, sur un ton ironique.

 Ses yeux s'agrandirent, son teint devint plus blême et un frisson lui parcourut l'échine quand il reconnut l'alliance qui entourait l'annulaire. Il s'agissait de la sienne... Il se leva d'un bon et d'un geste vif, leva son bras gauche au niveau de son visage et à la vue de son moignon en sang, il perdit connaissance et s'écroula sur le sol.

 L'homme reprit connaissance quelques instants plus tard et examina à nouveau sa blessure après s'être rassis dans son fauteuil. Il ne comprit pas pourquoi cela ne lui faisait pas mal. Certes il s'était fait un garrot pour arrêter le saignement et avait semble-t-il cautériser la plaie – il ne savait d'ailleurs pas comment – dont la chair autour présentait des signes évidents de brûlures, mais il devrait tout de même souffrir. Il remarqua alors sur la table des comprimés de morphines destinés aux animaux, « grands gabarits » selon la boite et il en avait visiblement pris pas mal. En revanche, la main, sa main, avait disparu.

 — Allez, qu'est-ce qui va encore se passer ? Cerbère va débarquer avec ma paluche dans la gueule. Je me suis auto-mutilé ? Sérieux ?

 Luc était désemparé et la folie le gagnait de plus en plus. Il se leva, sa tête lui tourna, il avait dû perdre un peu trop de sang, mais pourquoi n'avait-il pas eu ces vertiges avant ? Plus rien n'avait de sens, tous ce qu'il voulait maintenant c'était...

 — Et voilà ! Qu'est-ce que je disais ?! Regardez qui arrive là du garage me rapportant fièrement ma main comme s'il s'agissait d'une putain de balle que je lui avais lancée.

 L'homme s'était mis à hurler dans sa maison. Il avait définitivement basculé dans l'aliénation la plus totale.

 — Il est gentil le petit toutou à son papa ! Oh, merci ! Tu veux un su-sucre ? Quoique j'ai l'impression que tu préfères les os, et humains si possible !

 Il prit le membre et le jeta avec rage à l'autre bout de la pièce. Il s'écrasa contre le mur et laissa une tâche vermillon. Pendant que le chien courrait après le projectile, l'homme attrapa son blouson et sortit de la maison qu'il ferma à clés. Il monta ensuite dans sa voiture et partit en trombe sans aucune destination particulière en tête. Son but était juste de mettre le plus de distance possible entre lui et ce foutu cauchemar qu'était devenu sa vie ici à Hyds. Mais que s'était-il passé pour que tout parte en cacahuètes comme ça ?

 Luc avait parcouru des dizaines, peut-être même des centaines de kilomètres aussi vite qu'il le pouvait. Un panneau sur la route attira alors son attention. Celui-ci indiquait l'étang de la Corre à huit cents mètres. Il pilla net, si bien que sa tête vint heurter son volant. Il aurait sans aucun doute une belle bosse. Il descendit à la hâte de son véhicule et inspecta les lieux. Pas de doute, il était bien prêt de son spot de pêche préféré.

 — Quoi ?! Tu veux dire que je tourne en rond depuis tout à l'heure ? s'énerva-t-il comme un dément.

 Il reprit la route à toute allure et cette fois il entreprit de brancher son GPS. Lorsqu'il releva la tête, un chien se tenait en plein milieu de la route. Dans un réflexe, il mit un coup de volant et la voiture se mit à déraper sur la neige puis vint heurter le rail de sécurité. À cette vitesse, le choc fut tel que le véhicule partit en tonneaux dans le bas-côté et le passager perdit à nouveau connaissance.

 Quand il revint à lui, le première chose à laquelle il pensa fut qu'il aurait mieux fait de lui rouler dessus puisque de toute façon ce n'était que le fruit de son imagination et de sa folie. Au lieu de ça il avait mis sa vie en danger. Il n'arrivait pas à se libérer de son siège et sentait ses forces l'abandonner. Il n'avait plus de sensations dans les jambes et du sang lui brouillait la vue.

Hors ligne Cendres

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #27 le: 13 décembre 2020 à 08:30:02 »
Merci pour la suite de ton texte.
Il se lit facilement.

Sinon voila ce qui me semble ne pas fonctionner :

Avoir un membre de coupé fait mal , et le héros n'a pas trop l'air de souffrir (Il a peut être prit de la morphine) et en plus il a dut cautériser pour éviter l'hémorragie.

Je suppose qu'il est droitier, mais avec une seule main on est handicapé. Déjà conduire sa voiture, j'espère que les vitesses sont au volant , sinon ce n'est pas pratique (faire ses lacets, s'habiller,....) :P

Je relevé ce qui ne va pas, et non ce qui va. Cela ne veut pas dire que ton texte est mauvais, juste que de moi point de vue, cela est inexacte.

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #28 le: 15 décembre 2020 à 07:32:09 »
Bonjour John,

Je plussoie la remarque de Cendres : le type a une main en moins et il ne s’en rend pas compte ? C’est quand même difficile à croire.
A part ça, l’écriture est toujours fluide et agréable à lire. Je n’ai pas, a priori, relevé de fautes.

A plus pour la suite
« Modifié: 15 décembre 2020 à 10:23:33 par Earth son »
Ce que tu penses, tu le de­viens. Ce que tu res­sens, tu l’at­tires. Ce que tu ima­gines, tu le crées

Hors ligne Code 44

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Re : Cerbère : mordre la main qui nourrit - En cours
« Réponse #29 le: 15 décembre 2020 à 18:02:03 »
Bonjour bonjour.

Je viens de tout lire d'un bloc donc je te confirme par ailleurs que ton style est fluide et glisse bien. Je suis assez peu client du fantastique que je trouve toujours trop "facile" pour résoudre des intrigues, mais ça se laisse lire sans trop de soucis. Je soutiens quelque peu la remarque sur le fait que tout est très cynocentré, ce qui est d'une part logique puisque c'est l'élément fantastique & le titre de la nouvelle; mais c'est vrai qu'hormis subir les actes bizarres de Cerbère (ou bien les commettre lui même qui sait ? ;) ) Luc est un peu passif.

Y a un côté "bon ce chien tue des gens et me rapporte leurs mains, je me demande ce qu'il y a à la radio ce soir". Du coup, il fait un peu mou, et plus personnage fonction que véritable personnage, on pourrait s'attendre par exemple qu'il s'ouvre sur cette histoire de chien bizarre, du moins avant les premiers meurtres, à son ex-femme, surtout s'il a la garde de leur enfant une semaine sur deux, y a un moment où le gamin et le chien vont se croiser. Tu as sans doute prévu le coup, mais c'est curieux que le personnage ne prépare pas le terrain je dirais.

 


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