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16 avril 2024 à 06:06:19
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Auteur Sujet: Une étrange machine. Première et deuxième parties sur trois.  (Lu 526 fois)

Hors ligne Ithaque

  • Buvard
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Première partie : Pétales arrachés, Toison pubienne et bonne raclée par Ithaque.

Quelques pétales de ciel blanc arraché venaient de tomber dans mon verre de vin au moment où, absorbé par des contemplations psychédéliques, l'ordinateur Burroughs Cora-Hummer 7 produisit un bourdonnement déconcertant...
J'étais donc assis devant mon bureau et tentais de percer les méandres cérébrales de cet inventeur (peut-être Burroughs lui-même)qui nous avait légué cette étrange machine exclusivement destinée aux ouvrages littéraires. Il avait laissé un manuel ésotérique, hermétique que je tentais en vain de comprendre ; heureusement je pouvais compter sur une petite équipe de hackers qui, après avoir allumé ce système informatique d'un nouveau genre, m'informa que l'électricité des pales du ventilateur perturbait l'ordinateur Burroughs Cora-Hummer 7. Nous éteignîmes donc l'appareil et aussitôt sur l'écran, pour nous guider parmi tous les milieux artistiques référencés dans son disque dur, il nous indiqua que nous étions de la génération cut-up la plus dure...

Je fis tourner son disque dur, et ainsi obtenu une liste d'attentats ayant eu cours lors de ces morbides époques contemporaines que nous avions traversé, abandonnant un vieux sapin de Noël décomposé dans le coin du salon. Pour qu'elle s'éloigne dans les profondeurs du Dark Web, cette liste que je reliais par des phrases codées avec seulement des dommages pas vraiment irrémédiables, m'avait donné la célèbre recette de toutes les approches stylistiques, alors s'affichèrent sur l'écran, avec un bruit semblable au croassement d'un crapaud figé sur place, les textes en prose : toutes ces bibliothèques de fictions et de non-fictions…


Et d’autant plus loin que portait la chaleur du bûcher, il y avait toujours le chemin d'accès des fichiers concernés suggérant que l'impératrice des Hackers allait poser le pied pour la première fois sur ce littoral côtier... et chavirant avec elle, d'autres formes d'expression à inventer ou à réinventer, concernant la description de sa toison pubienne, atteignirent ce rivage virtuel ; cependant ne la perdant pas de vue via la webcam, nous lui proposions la possibilité de belles bagarres : des raclées à gogo pour tous ces utilisateurs d'Internet que leurs mots-clés ne pouvaient expliciter... Et que l'écrivain américain voulait signifier à travers ses textes d'une fastueuse beauté.

Merveilleux procédé qui reliait directement l'équivalent du Finder aux sites pornographiques où l'on pouvait admirer des orgies hitlériennes en cercle autour du cadavre d’un cosmonaute atterri là par hasard. Car l'ordinateur était apparu dans un contexte de guerre sainte et ce qui ressortait le plus de cet environnement propice à faire tomber les cadavres n'avait jamais été vraiment jugé à son authentique valeur.

Des techniciens, provenant des sociétés de Géographie Maritimes du XVI et XVIII siècles, que le jeu de la boisson et du haschisch avait rendu imprudent, nous contactèrent un soir par e-mail et dans leur pièce jointe associée ils exhibaient une cartographie détaillée permettant de localiser les plus délicates toisons pubiennes à saccager.
C’était un dimanche après-midi ; atomisées, pommadées, arrachées violemment comme ces pétales tombant en pluie ou par saccades sur ces toisons pubiennes, il y avait même des odyssées dans sa mémoire vive… des odyssées où l'on croisait beaucoup d'autres toisons pubiennes qu’un peintre fantasmagorique de Brisbane avait édifié au rang de tableaux picaresques, ne croyant à rien d’autre qu'à son pouvoir imaginaire de faire valser les Joconde !

Deuxième partie : Les Tribulations matricielles d'un contrôleur des Pagodes !

Cette nudité ancrée dans la rétine des gens qui ne nous voyaient pas et que je retrouvais au fond d'un grand rift, à la fin d'une république sans histoire, ne nous gênait pas.

Même nue dans les rizières surnaturelles que les contrôleurs des Pagodes ne fréquentaient pas et moi couché sur le sol du sanctuaire matriciel une bonne fois pour toutes, nous tombions toujours plus bas dans ce gouffre que les samouraïs informatiques, après plusieurs tentatives et sans-façon, amorçaient ; la romance entre nous deux n'influençait pas non plus l'arrêt ou non des larmes de Cornélius, le Grand Architecte de la Matrice, mais nous lui apportions au prétérit une beauté spartiate : quelque chose comme un message impalpable avant notre propre mort ou son décès par trop de morosité. Une chronique d’un suicide réussi enfin.
Moi-aussi j'étais presque entièrement déshabillé, seulement couvert de guirlandes de Noël qui clignotaient encore, croisant beaucoup de monde pourtant ; du monde qui, un plus loin, baissait leurs chapeaux hauts-de-forme.

Et parmi eux un groupe de Grunge, des adolescents boueux qui, sans dérision, auraient payé cher pour me voir pendu : araignée pendue au bout de son fil avec, comme seule étoile à décrocher, des visions des Enfers que même que les sorciers et les sorcières les plus expérimentés n’étaient pas prêt à échanger avec Satan. Elle continua alors son chemin, infirmière de première année ne se rendant même pas compte de tout le mal qu’elle avait engendré… Engendré et commis de sa force féminine, la plus forte de toutes, que le Maître des clés n’arrivait pas à acquérir…

Et les larmes de Cornélius, que je n'arrivais pas à stopper même après plusieurs rails et un peu de résines, rognaient peut-être le cœur de quelqu'un, plus sentimental et tout aussi paumé que moi parmi ces lignes de code… Mais pas moi, j'avais un cœur de pierre, d'une minéralogie cependant douteuse et douteuses étaient aussi mes pensées qui formaient un tapis duveteux sous les pas de Cornélius l'architecte de toutes les matrices… Mais aussi sous les talons aiguilles de Perséphone, en couple, pour plus très longtemps, avec le Mérovingien…

Cornélius ressentait une grande tristesse de me voir pas du tout au niveau, de m'examiner penché sur ma Cora-Hummer 7 où l'on voyait défiler des lignes de codes qui ne généraient, en période moderne, qu'un Moonwalk exécuté tous les cinq cents ans ; en tant que participant au Grand Projet des Machines voulant tout informatiser, il fallait me ressaisir, apprendre plus des entrailles de cet ordinateur révolutionnaire, démarrer une nouvelle page web par une architecture spirituelle fulgurante et ce fut alors la révélation lorsque je débranchai quelques récalcitrants, des rebelles qui ne pouvaient plus subir le joug des Machines, pour les inciter à me montrer comment fonctionnaient, avec leur excès de zèle, les tribulations d'un hominidé sur une planète qu'ils s'empressaient de détruire…

Mais si tu veux connaître tous les secrets de la matrice, tu devras l’explorer par toi-même, avait dit le vieillard, quelques pétales de ciel blanc fusionnant au même instant avec l’élément le plus proche : la Terre où des millions de hackers comme toi, arrachés à leurs seules préoccupations, sont inhumés avant même d’être guidés par la nuit de l’oracle…

Que représentait donc cet Oracle ne voulant pas se dévoiler, même sur les murs nus de la caverne de Platon ?

Troisième partie : Les bretzels des pendus.

À suivre...

 


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