[Earth son]

Surprise au poulailler

Jeudi soir. Épuisé par sa journée au centre d’appels à répondre aux sollicitations diverses et variées, parfois tragiques, d’assurés désemparés, Stéphane retrouve enfin son petit havre de paix. Sa maisonnette en pierres apparentes nichée au milieu des prés emplis de moutons est son sas de décompression absolu. Une fois le portail fermé, il oublie tout et peut vaquer à ses occupations ancrées dans la réalité : son jardinet fleuri, son potager prêt à lui rendre les fruits de ses bons soins et son poulailler où s’égaillent cinq poules pondeuses.
Il vérifie que ses potées de géraniums lierre ne souffrent pas trop du temps sec et chaud de ces derniers jours, esquisse une petite moue en contemplant son coin de pelouse qui commence à jaunir, fait un petit tour au milieu de ses pieds de tomates et haricots qu’il faudra bientôt de nouveau récolter, puis rejoint ses gallinacées qui accourent vers le grillage en le voyant.
– Bonjour, Josette. Bonjour, Nicole. Bonjour, Félicie. Bonjour, Charlotte.
Il s’arrête un moment, penche la tête sur le côté et parcourt du regard le reste de l’enclos.
– Mais où est Sylvie ?
Il ouvre le portillon, donne une caresse à chacune et se penche pour réussir à faire passer son mètre quatre-vingts sous la toiture recouverte de petites tuiles canal. Sylvie s’affaire en grattant le sol dans un coin de la maisonnette.
– Ah, te voilà. J’ai eu peur à un moment qu’un renard t’ait fait ta fête. Ouf !
Il attrape délicatement la poule noire, la cale sur son avant-bras gauche et la caresse doucement.
– Tu n’as rien, c’est le principal.
Il la relâche à l’entrée puis farfouille dans les nids en soupirant. Pas un seul œuf. Cela fait plusieurs jours qu’aucune poule n’a pondu. Sylvie ne pond plus depuis un an, c’est la plus âgée, c’est normal, mais les autres sont jeunes, c’est bizarre… Il ressort, s’accroupit puis lance quelques grains de blé devant lui, dubitatif. Les poulettes viennent aussitôt picorer le sol.
– Bah alors, les filles ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Vous avez trop chaud ? Vous êtes stressées ? Vous avez l’air en bonne santé pourtant avec vos crêtes bien rouges et vos plumes brillantes, et d’habitude votre nourriture vous convient. Je vous ai vermifugées, donné des coquilles d’huîtres pilées et vous avez même toute l’herbe du monde pour trouver des vers ! Je ne vois pas ce que je peux faire de plus.
Les poules l’entourent maintenant en gloussant gentiment et en donnant des petits coups de bec sur sa main pour l’inciter à lâcher le blé qui lui reste.
Il s’exécute puis se relève, les poings sur les hanches.
– Mince alors, j’aimerais bien comprendre. Si ça continue, je vais être obligé d’appeler le vétérinaire.
Stéphane se gratte le menton puis a soudain une petite idée pour les rafraîchir. Il va chercher le tuyau d’arrosage, vérifie que le pommeau est bien clipsé, allume l’eau et déverse une pluie fine sur l’herbe de l’enclos en prenant soin d’éviter les poules qui ne tardent pas à aller se réfugier dans la maisonnette.
Il finit par remplir l’abreuvoir avec de l’eau bien fraîche, éteint, range le tuyau puis rejoint sa maison, soucieux. Cette absence d’œuf ne lui dit rien qui vaille. Ou alors… y aurait-il un voleur ? Mais comment serait-il entré ? De toute façon, il est grand temps de préparer le dîner, il verra ça ce week-end et trouvera la réponse, quitte à surveiller le poulailler toute la journée.
Les poules ressortent et se mettent à gambader dans l’herbe humide.

Son plateau dans les mains, Stéphane s’installe sur la terrasse. Tomates farcies du jardin, riz sauvage, un verre de rosé et son pichet d’eau : il pose le tout sur la table de jardin en fer forgé, s’assoit et étend ses longues jambes qui viennent buter sur la chaise vide, celle de Camille. Il la regarde un moment, chasse le coup de blues qui commence à l’assaillir et entame son dîner. Il prend son temps, boit son rosé à petites gorgées, finit son repas par une crème aux œufs et une pêche bien mûre puis débarrasse avant de s’asseoir de nouveau dehors. Les poules sont allées se coucher, les grillons commencent à chanter et les étoiles, à se dévoiler. La fraîcheur tant attendue l’enveloppe progressivement.
Il allume une cigarette, renverse la tête en arrière et contemple les constellations qui apparaissent petit à petit. La Grande Ourse, facile à trouver, Hercule à sa gauche et le Scorpion plus bas sur l’horizon. Antarès est particulièrement brillante ce soir. À l’ouest, le Lion est tronqué. C’est vrai que depuis quelque temps, il ne se sent pas entier, à l’image de son signe astrologique, une part de lui étant comme morte. Il jette de nouveau un œil au Scorpion, le signe de Camille. Il aimerait monter là-haut et tirer de toutes ses forces sur les étoiles pour mettre côte à côte leurs deux constellations, que Lion et Scorpion soient enfin réunis. Il se redresse, secoue la tête, se dit qu’il devrait arrêter de rêver et écrase son mégot. La nostalgie, ce n’est bon pour personne, il va bien falloir qu’il réussisse à tourner la page. Il bâille et s’étire longuement : il est temps de rentrer. Demain, même si ce n’est pas l’envie de rester ici qui lui manque, il faudra aller travailler.

Vendredi soir, le week-end, enfin. Stéphane va pouvoir s’occuper plus consciencieusement de son potager et essayer de résoudre ce mystère d’absence d’œuf. Avant de rejoindre ses précieuses amies, il consulte ses messages sur son portable. Un SMS de sa sœur, un appel manqué de sa mère. Tiens, elle a pensé à lui sous le soleil de Bali ! Et un message de sa grande fille. Il sourit en visualisant la carte jointe musicale et colorée. Qu’est-ce qu’elle lui manque ! Mais cette place au Canada, c’était une opportunité à ne pas laisser filer. Il attend avec impatience le mois prochain car elle profitera de ses vacances en France pour venir voir son papa.
Ces marques d’affection lui réchauffent le cœur et le font se sentir un peu moins seul. Il aimerait juste pouvoir serrer tout ce monde dans ses bras.
Stéphane soupire en rangeant son téléphone dans sa poche et s’approche du poulailler.
– Bonjour, Josette. Bonjour…
Il s’arrête de parler et avise, circonspect, le sol herbeux en écarquillant les yeux. Il se les frotte, les ouvre de nouveau, non, il n’a pas la berlue.
– Mais, qu’est-ce que… D’où ça sort, ça ?
Il va pour pénétrer dans l’enclos quand son geste est interrompu par le tintement de la cloche du portail.
Il jette de nouveau un œil à ses poules qui le fixent de leurs regards immobiles et les quitte à contrecœur.
– Bon, je reviens, ne bougez pas. Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ?
Deuxième coup de cloche. Ça doit être son voisin, monsieur Michel, qui a besoin de son aide pour déplacer sa tonne à eau. C’est vrai qu’il lui avait promis.
– Oui, oui, j’arrive.
Stéphane presse le pas, tourne la clef restée dans la serrure et ouvre la porte.
– Oui, c’est pour q…
Sa parole meurt immédiatement au bout de ses lèvres.
– Bonsoir.
La bouche entre-ouverte, le regard certainement bovin, Stéphane reste figé sur place. Ah non, ce n’est pas monsieur Michel.
– Je peux entrer ?
Stéphane s’efface et reste sans voix. Il doit rêver, ce n’est pas possible autrement. Et pourtant… il n’y a pas de doute à avoir. Même le pendentif du Scorpion qu’il lui avait offert est bien là. A-t-il finalement réussi à déplacer les étoiles pendant son sommeil ? Stéphane reste là, les bras ballants, incapable de réagir.
– Je… je te dérange apparemment. Je n’aurais pas dû.
Stéphane lui attrape le bras.
– Non, reste. C’est juste que… après tout ce temps, je ne pensais pas te revoir un jour.
– Eh bien, tu vois, je suis bien là, en chair et en os.
– Tu as maigri.
– Oui, un peu.
Ah là là, ce sourire…
Après le coup des poules, cette visite l’achève pour de bon. Il a l’impression que la perplexité suinte de tout son être. Il se racle un peu la gorge.
– Et tu es là pour… ?
– C’est juste que j’ai beaucoup réfléchi et je pense que j’ai fait une connerie en partant.
Son cœur se met à tambouriner, la chaleur lui semble soudain plus intense, l’air plus sec. Il sent quelques gouttes de sueur perler sur son front. Ne pas s’emballer, ne pas s’emballer.
– Et ?
– J’aimerais qu’on refasse un essai. Si tu veux bien. Et… je t’ai apporté des fleurs. C’est bien aujourd’hui, non ?
Un magnifique bouquet champêtre comme il les aime.
– Je les ai trouvées le long du chemin. À chaque fois que je voyais une fleur, je pensais à toi et je m’arrêtais pour la cueillir. Ça te fait plaisir ?
– Tu parles que ça me fait plaisir…
Stéphane attrape le bouquet, le pose sans ménagement sur l’appui de fenêtre tout proche et enlace étroitement Camille. Au diable, les fleurs.
– Oh, qu’est-ce que tu m’as manqué, quelle connerie de s’être séparés…
– Excuse-moi, j’aurais pas dû…
– Je m’en fous, je m’en fous, tu es là, c’est tout ce qui compte.
Stéphane lui prend le visage à deux mains et lui caresse la joue.
– Tu es là pour de bon ?
– Oui. Si tu veux bien.
– Et comment ! Je ne pouvais pas souhaiter un meilleur cadeau pour mon anniversaire. Tu l’as fait exprès ?
Sourire et battement de cils.
– Un peu. Je sais qu’il te faudra du temps, mais… s’il te plaît…
Une larme commence à perler dans ses yeux bleus.
– J’aimerais une deuxième chance.
– Je te la donne, là, tout de suite, sans réfléchir. Ma maison, mon cœur, mon lit, ma vie, je veux tout partager de nouveau avec toi. Et d’ailleurs, je suis pas tout blanc dans l’histoire. On efface tout et on recommence depuis le début, ça te va ?
Léger hochement de tête et sourire timide.
Stéphane se perd dans le regard si profond de son amour et l’embrasse d’un baiser léger comme un souffle d’air, identique à ceux de leurs débuts ensemble. L’envie de lui donner un baiser langoureux lui brûle les sens, mais pas trop vite, il faut se reconstruire avant, leur séparation a été tellement douloureuse… Camille est là, rien d’autre n’a d’importance, tout est maintenant possible.
– Tu as des affaires ?
– Oui. Dans la voiture. Je n’ai qu’un petit sac… pour l’instant.
– Je le prendrai tout à l’heure. On a tout notre temps maintenant.
Stéphane passe son bras autour des frêles épaules. Toucher, respirer, regarder… toucher surtout, il ne veut pas perdre ce contact enfin retrouvé.
– J’ai vu ta surprise. Merci vraiment, j’ai été bluffé. Je me demande juste comment tu as fait.
– Comment j’ai fait quoi ?
– Ben, pour le cœur ?
Camille le regarde en haussant un sourcil.
– Quel cœur ?
– Dans la basse-cour.
– De quoi tu parles ?
– Tu me fais marcher. Viens !
Stéphane lui attrape la main, cette main fine et chaude qui lui manquait tant, et l’emmène face à l’enclos.
– Ça.
Camille contemple le tableau puis tourne son visage vers son compagnon.
– Mais c’est pas moi. D’ailleurs, comment j’aurais fait pour pénétrer dans le jardin ? Je t’ai laissé les clefs en partant.
– Alors, c’est qui ?
Camille hausse les épaules. Tous deux se retournent et contemplent le cœur dessiné avec une vingtaine d’œufs posés au milieu de l’herbe. Josette, Nicole, Félicie, Charlotte et Sylvie n’ont jamais eu l’air plus épanouies qu’en ce jour du cinquantième anniversaire de leur éleveur et protecteur. Elles n’ont qu’un regret, ne pas avoir assez d’œufs pour en dessiner un deuxième. Elles non plus n’étaient pas au courant du retour de Camille.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

[Aponiwa]

Hello Mout7,

Trop mignonnes les poules! 

J'ai bien aimé ton histoire, bien racontée. On aime bien le nid douillet de Stéphane avec son potager et ses poules. Par contre, je trouve étrange les retrouvailles avec Camille. Je ne sais pas pourquoi. On dirait qu'elle est partie depuis longtemps, elle l'a visiblement trompé. Et elle débarque comme ça et Stéphane l'accueille à bras ouverts... Mais bon, ça ne choque pas plus que ça.
Pas grand-chose à dire sur la forme.

Merci pour ton texte!

[ZagZag]

Salut, ô Miroir Omniscient des Usages Tarabiscotés !

Il va chercher le tuyau d’arrosage, vérifie que le pommeau d’arrosage

Deux fois arrosage

Demain, même si ce n’est pas l’envie de rester ici qui lui manque, il faut aller travailler.

"il faudra" plutôt ?

Bah il est super mignon ce texte ! C'était une chouette lecture, fraîche et tout, j'ai bien apprécié
Bon forcément ça ne va pas chercher bien loin, mais bon ça marche comme ça ! Je dirais juste que je trouve le passage "au milieu des étoiles" peut-être un peu forcé (on a un peu l'impression que tu voulais à tout prix rentrer dans le thème).

Tcho !

[Earth son]

Bonjour Mout7,

Texte tout mignon et plein de bons sentiments.
J’aime bien le rythme assez lent qui va avec la narration.
Pas vu de coquille pour ma part.
Comme Zag, la partie avec les étoiles fait un poil artificiel.

Merci

[frenchwine]

C'est gentil c'est mignon, mais je vais faire le méchant gentiment, j'ai bien aimé l'histoire, ça se laisse boire comme une boisson sucrée, mais je dois être difficile, chronique d'une vie ordinaire, les œufs m'ont surpris, mais sans plus.

– Je sais, ça fait un moment, mais tu te souviens de moi quand même ?

Quelle drôle de répartie pour quelqu'un qui revient

[DeB 54]

attendrissant ce texte 

Un peu facile effectivement le retour de Camille, mais avec un nombre de mots limité... je comprends les retrouvailles écourtées

Certains passages auraient pu être moins détaillés mais j'ai aimé la mise en situation de départ

[Earth son]

Bonjour à tous,

Merci pour ces retours.
Je retiens que le texte est plutôt bien accueilli, c'est déjà pas mal 

Pour le retour de Camille qui semble un peu trop facile, je pensais avoir bien montré que Stéphane n'attendait que ça : Camille lui manquait énormément alors il ne va quand même pas cracher sur son retour providentiel Je n'avais aucune envie de m'épancher sur les raisons de leur séparation : je pense que ça n'a pas d'intérêt. On peut imaginer plein de choses.

Pour la partie "étoiles", oui, bon, peut-être un peu forcé, mais je pensais que ça coulait quand même bien. Je ne vois pas trop comment faire autrement.

Pour tes remarques, Za'gros Cheveux, je suis d'accord, je modifie.

Merci

[Melina Doris]

Il n'y a que les Josette, les Nicole, les Félicie, les Charlotte et les Sylvie pour organiser d'aussi adorables anniversaires.  )
L'écriture est fluide et le tout se lit bien. Un bémol : le retour de Camille me semble un peu forcé.

[Docal]

Bonjour,

Un petit texte tout mignon. 

Je n'ai pas trouvé le passage sur les étoiles forcé sans doutes car j'ai moi même des souvenirs de mélancolies astronomiques, en revanche celui sur la nutrition des poules un peu. J'ai du mal à me figurer un gus faire un cours d'élevage à voix haute, voûté en deux qu'il est dans son poulailler.

Le retour ? Oui, pourquoi pas, ça ne m'a pas choqué en tout cas.

[Rémi]

Salut Mout

C'est mignon, ce personnage qui parle à ses poules.

qui viennent buter sur la chaise vide, c’est celle de Camille.

j'enlèverais le "c'est" qui me semble de trop

Malgré sa solitude, il se sent moins seul.

je pense que tu peux trouver une formulation un peu plus originale

– Un peu. Je sais qu’il te faudra du temps pour me faire confiance de nouveau, mais la vie sans toi me paraît tellement fade, tellement inutile… J’aimerais que tu me pardonnes et que tu me donnes une nouvelle chance, s’il te plaît.
– Je te la donne, là, tout de suite, sans réfléchir. Ma maison, mon cœur, mon lit, ma vie, je veux tout partager de nouveau avec toi. Et d’ailleurs, je suis pas tout blanc dans l’histoire. On efface tout et on recommence depuis le début, ça te va ?

ces deux répliques me semblent peu "orales", dans un moment d'émotion aussi fort, j'imagine pas les personnages verbaliser rationnellement comme ça

La chute est toute mignone aussi.
Par contre, du coup, je repense à :

Il s’arrête de parler et avise, circonspect, le sol herbeux en écarquillant les yeux. Il se les frotte, les ouvre de nouveau, non, il n’a pas la berlue.
– Mais, qu’est-ce que… C’est quoi ce bazar ? D’où ça sort, ça ?
Il va pour pénétrer dans l’enclos quand son geste est interrompu par un coup de sonnette.
Il jette de nouveau un œil à ses poules qui le fixent de leurs regards immobiles et les quitte à contrecœur.
– Vous ne perdez rien pour attendre. Je reviens, ne bougez pas. Qu’est-ce que c’est que ce binz ?

"ce bazar", "vous ne perdez rien pour attendre", "ce binz" me semblent bizarres par rapport à ce qu'il voit dans l'enclos. (surtout le "vous ne perdez rien pour attendre, en fait)

Un chouette petit texte, léger avec une fin fantastique amusante. Les retrouvailles pourraient être un poil mieux retranscrites, je trouve. D'abord, le fait que tu ne dises pas tout de suite au lecteur que c'est Camille. Pourquoi pas, mais :

Stéphane s’efface et laisse passer cette visite plus qu’inattendue. Il détaille son vis-à-vis de la tête aux pieds.

pas beaucoup d'émotion ici, je trouve et "vis-à-vis" me semble froid.

Même taille, même corpulence fine, peut-être quelques kilos en moins d’ailleurs, même sourire, mêmes cheveux bruns mi-longs, juste un peu plus courts que d’habitude, même yeux bleus et cette bouche… Ce n’est pas possible.

ici, on a une "analyse anatomique" qui me semble aussi assez peu emplie d'émotion

Le pendentif du Scorpion qu’il lui avait offert est là aussi.
A-t-il réussi à bouger les étoiles pendant son sommeil ?

par contre, ça c'est bien chouette !

Voilà, j'ai chipoté sur ces deux passages, mais le texte fonctionne très bien comme ça.

A+
Rémi

Edit : je rebondis sur les commentaires des collègues ; le retour ne me semble pas "forcé", juste il manque de réalisme sur la forme et d'émotions, je dirais. Et les étoiles, avec Scorpion et Lion, ça marche plutôt bien, assez naturellement.

[Milla]

Salut !

au fil de la lecture...

Sa maisonnette en pierres apparentes nichée au milieu des prés emplis de moutons est son sas de décompression absolu.

"apparentes" me semble inutile et alourdir pour rien. Du moment où tu dis en pierre, on les imagine apparentes, je pense.

Une fois le portail fermé, il oublie tout et peut vaquer à ses occupations ancrées dans la réalité :

ça me semble un peu maladroit dit comme ça

puis rejoint ses gallinacées qui accourent vers le grillage entourant leur aire de vie.

hmmm ça aussi ça me paraît un peu maladroit, pas très naturel. "vers le grillage de la basse-cour"? "vers le grillage du poulailler" ? "vers le grillage" tout court ?

Stéphane se gratte le menton puis a soudain une petite idée.

sur le coup j'ai cru que son idée était de sortir le tuyau d'arrosage, mais en fait c'est qu'il y a peut-être un voleur, c'est ça ? auquel cas il faudrait peut-être réorganiser le paragraphe pour éviter la confusion

Deuxième coup de sonnette. Ça doit être son voisin, monsieur Michel, qui a besoin de son aide pour déplacer sa tonne à eau. C’est vrai qu’il lui avait promis.
– Oui, oui, j’arrive.
Stéphane presse le pas, tourne la clef restée dans la serrure et ouvre la porte.

oh mais c'est la sonnette de la maison ? (je pensais à quelqu'un dehors avec un vélo). Il peut l'entendre depuis le poulailler ?

hop là, tout lu !
Sur le global...
J'ai trouvé l'écriture fluide, agréable, la narration a un ton très doux, à l'image du personnage qui semble un peu perdu-rêveur-amoureux-triste. (Moi aussi je parle à mes poules, je me suis donc facilement identifiée à lui  ) Bref c'était une lecture sympathique et qui glisse très bien, mignonne, un peu comme un conte (avec tout est bien qui finit bien  ) ! Peut-être pas un texte qui marque à vie, parce que l'histoire est assez classique au final et que même la surprise réservée par les poulettes ne change pas la face du monde, mais en tout cas c'est agréable de lire de la douceur !

Merci pour ce texte,

Milla

[gage]

Voici un texte tout gentil cher Mout !

Un feel-good récit sans prétention et plaisant à parcourir. Je m'identifie fort bien au personnage principal, et je suis content pour lui que la vie lui fasse ce joli cadeau.
Eh puis un texte doucement gay-friendly, bah ça fait du bien.

Je trouve juste (puisqu'il faut bien dire quelque chose de constructif) que le petit dialogue des retrouvailles est bien maladroit, mais après tout, les deux protagonistes semblent plutôt empruntés  dans ces retrouvailles...

Merci pour ce texte où les poules font office de bonnes fées malgré elles...

[Earth son]

Bonjour à toutes et à tous,

Alors, je ne vais pas faire un retour détaillé à chacun car je suis sur un clavier tout pourri donc ça serait compliqué pour moi de citer chacun de vos commentaires. Je commence par un merci général Docal, Rémi, Milla et gage
Je vais, du coup, résumer :

1. Je retiens que les retrouvailles pourraient être améliorées. Mon idée était de montrer l’étonnement de Stéphane plus qu’autre chose au retour de Camille. Peut-être ai-je un peu raté mon coup. Je vais revoir ça.
2. Pour les remarques de formulation : OK, je vais phosphorer pour améliorer ce que vous m’avez relevé.
3. Je fais un aparté sur les pierres apparentes, la sonnette et le tuyau d’arrosage pour Milla : une maison en pierres peut être enduite et donc les pierres non apparentes. Je laisse ma formulation. Pour la sonnette, je pourrais la remplacer par une cloche (ce qui se fait régulièrement en milieu rural), comme ça elle serait bien sonore Après, certaines sonnettes de portail sont particulièrement bruyantes. Le terrain de Stéphane ne fait pas non plus 10 ha
Et pour l’idée de Stéphane : c’était bien de rafraîchir le lieu de vie de ses poules en l’arrosant, rien à voir avec un éventuel cambrioleur.
4. Aparté pour Docal : Stéphane ne papote avec ses poules, cassé en deux dans le « poulailler » puisqu’il est dehors. Dans mon esprit (et je pensais l’avoir expliqué) il y a la partie grillagée où vivent les poules et le nichoir où elles dorment et pondent (là où Stéphane a retrouvé Sylvie)
5. Gage, je vois que tu es le seul à avoir remarqué qu’à aucun moment je n’ai genré Camille. C’est évidemment fait exprès, chacun voyant midi à sa porte

Merci, j’ai du boulot 

[holden5]

Bonjour Mout 7,

Le terme (très scientifique) qui me vient en fin de lecture est : "Sympaa"
Le contexte champêtre est bien planté, l'affection du personnage central pour ses poulettes est crédible, tu distilles quelques éléments de caractérisations juste comme il faut...(J'aime bien le fait que tu évoques sa fille au Canada par exemple, ça en dit long en peu de mots). Et ton histoire a le mérite de ne pas montrer les poules "en action" pour la réalisation du coeur et donc de laisser planer le doute sur l'auteur ce cette œuvre.

Alors oui, la scène de retrouvaille a un petit côté "Feu de l'amour", mais c'est vraiment bien trouvé ce : "Toucher, respirer, regarder… toucher surtout, il ne veut pas perdre ce contact enfin retrouvé.'

Je ne relève (pour l'instant) qu'une formulation un peu mocharde :

Des personnes pensent à lui et ça lui réchauffe le cœur.

Des personnes...aïe aïe aïe, pourquoi ne pas remplacer tout simplement par "on"?


Donc, oui, vraiment, sympaa !
Merci pour ce texte,

H.

[Cendres]

Ton texte est en trois parties. La première la vie à la campagne et ses biens faits, la seconde ses rêves dans les étoiles avec ses pensées sur sa vie et la dernière avec le retour de Camille qui le rend heureux.

L'intrigue des poules pondeuses étant le lien entre ses différentes parties.

A ma connaissance, une poule pond un œuf par jour, donc elles ont dû les cacher, mais où? Elles n'ont pas pu pondre 20 œufs à elles 5 en si peu de temps.
Ensuite, je ne pense pas qu'il est leur protecteur. Elles sont là pour pondre et il les nourrit. Elles ne sont pas libres et enfermées.

Elles souffrent du syndrome de Stockholm