Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

28 avril 2024 à 20:50:21
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La dictature du On par Heidegger :
"Le monde ambiant implique d'emblée la disposition et la préoccupation d'un monde "ambiant" public. En usant des transports en commun, ou des services d'information (des journaux par exemple), chacun est semblable à tout autre. Cet être commun (Mitsein) dissout complètement l'être là (Dasein) qui est mien dans le mode d'être d'autrui, en telle sorte que les autres n'en disparaissent que d'avantage en ce qu'ils ont de distincts et d'expressément particulier. Cette situation d'indifférence et d'indistinction permet au "On" de développer sa dictature caractéristique. Nous nous amusons, nous nous distrayons comme "On" s'amuse ; nous lisons, nous voyons, nous jugeons de la littérature, de l'art, comme "on" voit, comme "on" juge ; et même nous nous écartons des grandes foules comme "on" s'en écarte ; nous trouvons "scandaleux" ce que "on" trouve scandaleux. Le "on" qui n'est personne de déterminé et qui est tout le monde, bien qu'il ne soit pas la somme de tous, prescrit à la réalité quotidienne son mode d'être. L'être en commun cherche à imposer tout ce qui est conforme à la moyenne. Le "on" demeure toujours dans la moyenne de ce qui est convenable, de ce qui est reçu et de ce qui ne l'est pas, de ce qui mérite l'assentiment et de ce qui ne le mérite pas. Le souci de la moyenne recèle une nouvelle tendance de l'être là, nous l'appelons le "nivellement" de toutes les possibilités d'être. Cependant, comme il suggère en toute occasion le jugement à énoncer et la décision à prendre, il retire à l'être là toute responsabilité concrète. Le "on" ne court aucun risque à permettre qu'en toute circonstance on ait recours à lui. On peut toujours dire "on" l'a voulu, mais on dira aussi bien que "personne" n'a rien voulu. La majeure partie de ce qui s'accomplit dans l'existence quotidienne s'accomplit sans le fait de personne, le "on" est donc celui qui, dans le quotidien "décharge" l'être là. En le déchargeant ainsi, le "on" complait à la tendance qui pousse l'être là à la facilité et à la frivolité. Cette complaisance lui permet de conserver, voire d'accroître un empire obstiné. Chacun est l'autre et personne n'est soi-même. »   

Être et Temps, Gallimard, p. 169-171.

Heidegger écrit aussi ceci : "Toute primauté est sourdement ravalée. Tout ce qui est original est terni du jour au lendemain comme archi-connu. Tout ce qui a été enlevé de haute lutte passe dans n'importe quelle main."

Ce qui signifie pour moi dans notre débat que les oeuvres peuvent être adulées pour de mauvaises raisons.
Par exemple la Joconde est admirée parce qu'on pense qu'il faut voir cette oeuvre et se faire photographier devant mais les motifs réellement esthétiques peuvent être totalement absents. On aime une oeuvre connue par vanité pour dire qu'on a du goût. Parce qu'on veut faire comme tout le monde ou comme ceux qui sont réputés avoir du goût font. Ce n'est pas tellement le message de l'artiste qui intéresse le public. On peut être très connu sans être reconnu. Voilà pourquoi de belles oeuvres peuvent passer pour bien connues et s'imposer comme références communes sans que l'on comprenne leur histoire et leur beauté réelle.
Je peux prendre l'exemple de la terre plate ou du système géocentrique. Aujourd'hui tout le monde trouve aberrant de défendre un tel système et pourtant les arguments en sa faveur ont longtemps été excellents et la différence était plus d'ordre esthétique (la beauté et la simplicité des équations physiques du système héliocentrique) que fondée empiriquement. Ceux qui aujourd'hui pensent que cette idée est évidente ne connaissent pas l'histoire des débats qui a amené à construire l'une des plus belles théories, à savoir, la théorie de la gravitation universelle.
Il en va de même dans tous les domaines, dès lors que l'on vulgarise une oeuvre, on simplifie le contexte de l'émergence de cette oeuvre et les présentateurs deviennent les rois de la foule qui ne pourrait pas comprendre pourquoi une telle oeuvre s'est imposée sans eux. C'est ce que constate Zarathoustra au tout début de son périple.
Il n'y a donc pas un rapport direct entre l'artiste et son public au moyen de son oeuvre mais ce rapport est biaisé par tout ce que l'on peut dire sur cette oeuvre. Je ne dis pas que cette rencontre est totalement impossible mais apprendre à lire une oeuvre est vraiment difficile et rares sont ceux qui ont le temps et l'énergie de le faire.
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Textes mi-longs / Faire et défaire.
« Dernier message par Basic le Aujourd'hui à 17:35:03 »
Bonjour,

un autre texte de scène. ce que j'appelle un monologue à plusieurs. Peut-être parce que je n'ai pas les moyens, un opéra à une voix et sans musique.
Bon, c'est un peu bizarre, les didascalies ne sont pas vraiment des didascalies encore une fois. Au début, elles jouent le jeu du théâtre, puis elles s'en lassent.
Je poste le texte en deux paquets, vous vous servez, vous prenez le temps.

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Poésie / Re : Encore un peu de temps
« Dernier message par Marie Laure le Aujourd'hui à 17:02:17 »
Très touchant Christian. On en arrive tous là à une certaine époque de notre vie...
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Poésie / Re : Purulent Ovni Kraignant Eructation Révélatrice
« Dernier message par Marie Laure le Aujourd'hui à 16:59:44 »
Moi, j'ai vachement aimé, pour utiliser un langage familier. Je n'ai pas cherché à comprendre. J'y ai vu ce que je voulais y voir, un couple qui se défait...Les sens sont là. les couleurs de l'enjeu, du décor, comme je l'ai écrit dans une de mes poésies. Un jeu de "cartes" qui tourne mal ? Ou quel chemin choisir ?
Bravo en tous cas !
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Poésie / Re : Ciel d'avril
« Dernier message par Marie Laure le Aujourd'hui à 16:50:22 »
Merci Odelyne et Béatrice pour vos sympathiques mots !
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Poésie / Re : La danse des saisons (le rouet)
« Dernier message par Robert-Henri D le Aujourd'hui à 16:46:46 »
 :potichat: bonsoir Béatrice,

Didon,  je suis pas trop fan de cet enthymème : " Quand il viendra l’hiver avec son érythème ; "

Bon, on comprend sans trop chercher qu'en hiver, la froidure apporte son lot de rougeurs. Cependant, le choix déterminatif " avec son " me semble digne d'une construction passablement tortueuse, d'où cet aspect que je te cite.

Cela admit, quelque chose me dit que justement, la solution pourrait consister à substituer le mot " enthymème " (qui offre l'avantage d'un sens plus large) à " érythème " (décrié à juste titre).

Qu'en penses-tu ?
 
7
Textes courts / Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Dernier message par Basic le Aujourd'hui à 16:37:08 »
Purée, c'est donc quasi du vécu. Chapeau !
B
8
Textes courts / Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Dernier message par Mythesilenne le Aujourd'hui à 15:58:18 »
Merci à tous pour vos retours!

Basic


Citer
( On se dit c’est étrange que la narratrice démarre par parler du chant qui la fascine, qu’elle exerce dans sa salle de bain alors qu’elle travaille le piano à fond comme si il y avait inversion dans les activités… Le narrateur parle d’une prof, alors la qualité de la prof est peut être importante ici, une différence entre prof de philo, de piano ou de chant)

Alors, il se trouve que c'est réellement ce qui s'est passé. De mes 15 à 18 ans, j'ai bossé en donnant la priorité au chant, jusqu'à ce que cette prof me dise que je devrais essayer de présenter Paris et d'en faire carrière. Jusque là, ça avait juste été un à côté, je n'avais jamais pensé en faire mon métier. A partir de ce moment-là, il y a réellement eu une inversion des activités.

Le paperlard ( et non pas paplar  ><) j'entends ça ici comme diplôme. ça fait sens? Dans le milieu on dit souvent qu'on va dans certaines écoles " pour le papier"

Citer
( Après, à 40 000 euros l’année, ils peuvent être aimable, j’imagine qu’on paie des trucs pour passer le concours – c’était la minute anticapitaliste et puis la narratrice le demande)
Alors en fait c'est pour 6 ans: 4 de bachelors plus 2 de Master. J'ai pas voulu rentrer dans les détails  parce qu'en soit l'administration, en s'en fiche, c'est pas intéressant, mais il va peut-être falloir que je trouve un moyen de glisser cette information.

Citer
(On se demande si ce passage sur l’auto école à une quelconque utilité dans le récit. Et… je n’ai pas la réponse)
Je me suis posée la question. J'ai décidé de le mettre parce que je pensais que c'était une autre preuve de motivation et de " sacrifice". Je déteste conduire, mais pour accomplir mon rêve, je me suis forcée à passer par-dessus cette réticence.

Merci pour les fautes!

Tu as raison, j'ai repéré deux trois endroits où je me suis laisser aller à une confusion entre moi qui écrit cette histoire maintenant avec du recul, et le déroulé pas à pas de l'histoire au présent. En revanche, non je faisais bien le ménage en chantant Emilie Jolie! :D J'exagère pour l'effet en disant que j'astiquais à fond, mais mes tâches ménagères d'ado me laissait quand même le temps de tout chanter d'un bout à l'autre!  :mrgreen:

Et pour répondre à ta première question, c'est du vécu avec quelques arrangements dans la chronologie pour les besoins de l'histoire. Berlin, c'est 100% vrai. Lyon, partiellement. Je n'ai pas quitté la scène, mais j'ai été terrassée par le stress pour la première fois en chantant et j'ai fait ma plus pitoyable prestation de toute ma vie. Il m'a fallut du temps pour me reconstruire et j'ai abandonné la  scène. Mais pas le chant. J'ai fini par trouver à Bordeaux la prof qui m'a enfin donné le bagage technique qu'il me manquait. Je ne regrette pas toutes ces expériences. J'ai beaucoup appris sur moi et cela m'a montré que je n'étais pas faite pour ça. La réalité du métier, c'est que même si tu réussis une grande école, pour chaque rôle que tu veux décorcher, tu dois passer une audition. Et je ne plaisante pas en disant que pour un rôle il y a 400 candidats.... J'ai pris conscience que je n'ai pas le mental pour. C'est pas grave. Je suis toujours musicienne, j'ai detemps en temps des occasions de chanter en solo. Et j'adore ce que je fais aujourd'hui.


Merci mercurielle! Faute de frappes mais pas que!  :-[ Je viens de vérifier en revanche, c'est bien im Breisgau.

True Duc, je comprends tout à fait ton commentaire. C'est aussi un peu mon ressenti, j'ai l'impression d'énumérer des évènements. En même temps, je veux aussi faire concis. Je vais essayer d'améliorer ça. Au niveau du schéma narratif je pense avoir obtenu ce que je voulais dans la logique du récit, mais au niveau de la substance, c'est un peu sec, je suis d'accord.
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Textes courts / Re : Un moment magnifique
« Dernier message par True Duc le Aujourd'hui à 13:29:40 »
Mécanique, bucolique. Phrases courtes, envoûtantes.
On est avec lui dans la Mustang. Juste bravo pour cet exercice littéraire parfaitement mené.
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Textes courts / Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Dernier message par True Duc le Aujourd'hui à 13:24:42 »
Bonjour Mythesilenne,

Tu veux une critique constructive. La mienne sera légère. Il n'est jamais aisé de critiquer les textes à portée autobiographique (et/ou philosophique). Mais, voilà on ressenti après une lecture.

Ecriture fluide donc rien à dire sur la forme. Aucune faute, aucune cohérence ne m'a sauté aux yeux non plus.

Par contre, pour le fond, je m'interroge sur le "maillage littéraire". C'est une confession linéaire. Mais cela n'a pas titillé mon esprit de lecteur. J'ai lu énormément de roman estampillé "autofiction" et j'aime y retrouver ce genre ici. Mais là, le déroulé historique de la narratrice m'a paru faible en narration, trop en surface, une sorte de nomenclature qui se conclue par "la fin du rêve". J'aurais aimé rentrer dans plus profondément dans le récit, vibrer dans un schéma narratif plus abouti.

Mais bon, ce genre d'écrit fait du bien, est essentiel.

Voilà, mon ressenti. En tout cas, merci pour la lecture (car c'est propre)
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