C’est pas la cocaïne, c’est le LSD. Ils m’ont proposé les deux, mais j’ai préféré le timbre, je trouvais le mot plus joli. Je sais pas si tu t’es déjà rendu compte du nombre de détails dans le monde. C’est fou. Toi tu rentres dans la boite, tu dis encore une machine à fumée et des néons et ça te fait marrer. C’est parce que tu te rends pas compte. Tu te rends pas compte toutes les particules là, qui s’éclairent une à une au milieu des rayons bleus. On dirait des milliards de lunes microscopiques. Et c’est beau putain, c’est beau tu te rends pas compte. Tu arrives derrière comme ça, tu m’enlaces comme de rien, pas chaleureusement, c’est pas le mot qu’il faudrait. Est-ce que tu as déjà réalisé le nombre de gouttes de sueur sur tes mains ? Je te dis ça et tu les essuies. T’es con, c’était fou ; elles étaient tellement. Tu te rends compte comme c’est bien foutu le monde ? Et nous dans un coin comme des riens qui ne voyons que dalle. Tu te rends compte de tous les détails ? Tu me sors quelque chose comme quoi je ferais mieux de me faire prescrire un autre médoc parce que les miens font plus d’effet et je suis toujours folle. J’avais jamais remarqué comme ta pupille se rétrécissait quand je te regardais dans les yeux. Ça fait ressortir tous les petits filaments dorés au centre de tes iris. Comme une couronne de blés sous le soleil. Tu te rends compte ? Tes yeux c’est un champ d’été quand je te regarde droit dedans. C’est pas la cocaïne, c’est le LSD, sans doute. Mais putain, amour, qu’est-ce que t'es beau quand on se perd dans tes détails.