[ZagZag]

C'est vraiment une question, Lo ?

[Gros Lo]

Oui je suis toujours inquiet le dimanche après-midi (pour ne pas dire aux abois) à l'idée que personne ne veuille jouer

[Rémi]

J'en serai

[Gros Lo]

Rémi, Zag, vous avez votre dico à portée de main ?

je crois que j'ai plutôt envie de passer la soirée à somnoler devant un reportage idiot
je ferai le premier avec vous !

[ZagZag]

Je suis en possession du dit dico.

[Rémi]

Moi j'ai un 143 à proposer
(on verra après cette première manche si je suis encore d'attaque ! Zag, ton dico va jusque combien ?)

[Claudius]

je suis là pour un 512

[ZagZag]

Mon dico va jusqu'à 2432 !

Je rajoute un petit 24 pour avoir le compte :

143 : ASTREINTE (n.f.)

512 : CRISPER

24 : ACRE

[ZagZag]

Rien. Plus rien. À part lui. Et peut-être le goût âcre des cendres qui s'effritent dans ma bouche. Il se tient là, agrippé au monde, comme si sa vie en dépendait. Sa vie en dépend. Comme si sa vie avait de l'importance. Moi j'ai laissé tombé. Je me suis laissé tombé. Pourtant il reste là, seul. Crispé dans le néant. Comme une dernière astreinte pour la vie qui s'échappe.
Les cendres m'enveloppent, me bercent, me noient. Inutile de bouger, je vais partir en silence. Mais lui sera toujours là. Dernier reste, inutile, de ce qui avait été. Pour qui ?
Il tourne la tête. Il me regarde disparaître. Alors je ne disparaît pas vraiment. Les cendres figent mon sourire.


(j'ai rien compris)

[Gros Lo]

Sur le golfe le crépuscule se déploie. Un court moment, réfléchissant aux phrases métalliques que le sâtan m'a adressées, aux jours et aux semaines à venir une fois en Judée, une fois plus loin puis en ville puis ailleurs - Jaffa peut-être, Acre, Antioche -, une angoisse jusque là discrètement lovée dans un coin de mon ventre se dénoue, et monte, se crispe sur tous les plans de mon corps comme... un crépuscule, sur le golfe.
Serai-je blessé ? voudra-t-on ma mort là-bas ? me jettera-t-on dans une petite pièce pour y mourir de faim, voire pour y survivre toute la vie ? à quelle obscure astreinte me dédiera la ville des temples et des pendus ? Ou bien on me laissera, et après quelques pas gauches et une pensée pour mes compagnons je m'échapperai dans les faubourgs, je m'enfuirai vers la mer ; il y aura d'autres citadelles, je ne saurai plus rien, portant pour toujours l'épidémie trouble de notre expédition.

[Claudius]

143 : ASTREINTE (n.f.)
512 : CRISPER
24 : ACRE

Le centre des pompiers est calme, il est minuit passé. Les quelques hommes d'astreinte jouent aux cartes quand l'alarme retentit. Tous se hâtent  et les camions démarrent en trombe. Le chef annonce qu'un incendie ravage un petit bois aux abords du village voisin, il faut faire vite les premières maisons sont menacées.

Les pompiers arrivent près du lieu, une odeur âcre les prend à la gorge. Mikaël, un jeune volontaire saute prestement du camion et se dirige vers la première maison, il est horrifié, c'est celle de ses parents, les flammes commencent à lécher la clôture. Il hurle :

- Maman ! Papa ! et rentre dans la maison.

Il ressort quelques minutes plus tard soutenant sa mère, son père le suit une serviette humide sur son visage crispé par la peur.

Les lances à incendie s'activent sur les murs et les environs de la bâtisse, les pompiers font du mieux qu'ils peuvent, mais ils doivent se rendre à l'évidence le feu avance inexorablement.

Mikaël soutient sa mère et son père et soudain se lève. Il court vers la maison contre l'avis de ses collègues, de son chef et de ses parents. Il ressort quelques minutes plus tard, dans ses mains un tableau : la photo de ses parents le jour de leur mariage...

Quand on est victime d'un incendie, on perd tout, jusqu'au moindre souvenir...

[Rémi]

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

(déso, en retard...)

Dessous l'arbre au corbeau se tenait un renard,
Il regardait l'oiseau assis comme en astreinte
Se léchant la babine, il laissait une plainte
Sortir de son museau, vous connaissez l'histoire.

Sur cet acre de terre, on ne voit nulle part
Un crémier affairé que le fromage éreinte
Que donc ferait-il là ? Pourquoi pas une sainte ?
Car au pied du grand chêne on voit des glands, point barre.

Je vous sens vous crisper, je blasphème, c'est sûr !
Vous aimez La Fontaine et me trouvez bien dur
De remettre en question ce chef d'oeuvre immortel.

Mais depuis tout petit, j'ai quand même du mal
De voir maître corbeau, allons donc, c'est banal
Un claquos dans le bec jouer au top model.

[Gros Lo]

(j'ai rien compris)

(j'avoue que le texte, sans être désagréable, m'est resté assez sibyllin...)

Claudius, j'attends que les wagons se raccrochent d'avec l'intrigue d'avant o/

Car au pied du grand chêne on voit des glands, point barre.

pas mal ! (et j'aime beaucoup le dernier tercet
à part ça, le premier vers fait 11 et j'ai trouvé que le rythme péchait un peu de temps en temps... c'est le sonnet de chauffe haha !

Je vous fausse compagnie, je suis pas très motivé ce soir bisoubisous !

[ZagZag]

Lo, j'aime beaucoup ce passage, assez bref. Surtout ce dernier bout "l'épidémie trouble de notre expédition"...

son père le suit une serviette humide sur son visage crispé par la peur.

Manque une virgule, mais l'image marche bien.
La dernière phrase fait un peu "morale" mais euh ça tombe un peu à l'eau je trouve (sans mauvais jeu de mot), enfin j'avoue qu ej'ai pas forcément été super emballé, peut-être un peu trop fonctionnel à mon goût sur la forme.

Haha, j'aime bien la fin Rémi, belle parodie !

Edit : bisousbisous grand fou !

[Rémi]

Zag à Pompéi ! J'ai eu du mal à mettre des images sur ce texte-là 
Ce que je trouve intéressant, c'est les variations de rythme, et ces cendres qui voilent les deux personnages.

Lo, j'aime bien "phrases métalliques" et la boucle sur les deux premières phrases.
"l'épidémie trouble de notre expédition" est chouette aussi.

Claudius, tu as vachement bien intégrés les mots

la photo de ses parents le jour de leur mariage...

je pensais qu'il allait ressortir avec son doudou, ou un tableau fait par sa mère (faut croire que le mariage et moi ça fait vraiment deux !)

Chouette première manche.

Suis chaud pour la suivante.

2401 !

Edit : ah ouais, je modifie le premier vers :

Sous l'arbre au corbeau se tenait un renard,

devient

Dessous l'arbre...  (c'est moche mais bon  )