[Gros Lo]

Vendredico ou la vie sauvage ?

[ZagZag]

(du coup oui pour moi, à partir de 21h30 probablement, mais pas trop trop longtemps (23h max) )

[Rémi]

Sans moi, je suis en répèt le vendredi soir. Je vous enverrai du gros son avec ma basse

[Aléa]

Sans moi, je suis en répèt le vendredi soir. Je vous enverrai du gros son avec ma basse

Ahhh, les répète du vendredi 



Moi chepa, je dirais plutôt non, mais sait-on jamais

[ZagZag]

Dommage Rémi et Ben.G

Ce sera un 2452 et un 17 pour moi, Lo !

[Gros Lo]

2478 pour moi...

2452 : SUCCULENT, -ENTE.
17 : ACCOLAGE. Fixation des jeunes pousses (de vigne, d'arbres) sur un support (espalier, échalas).
2478 : SURVENUE. Il y a toujours, après la mort de quelqu'un, comme une stupéfaction qui se dégage, tant il est difficile de comprendre cette survenue du néant. (Flaubert)

[ZagZag]

Il me semble que tu as disparue. Je ne pourrais pas être catégorique parce que je n'ai fouillé l'appartement, mais tu n'es plus à mes côtés, alors je crois que cela revient au même. Tu ne manges plus avec moi, tu ne joues plus avec moi, tu ne dors plus avec moi. Tu es partie. Il me semble que j'en suis certain à présent. Ta visite fut succulente, car oui, à l'échelle de nos existences, autant appeler ça une visite, tu ne crois pas ? Elle le fut, en tout cas. La preuve, je te parle encore. Comme si je n'acceptais pas cette survenue du vide. Est-il vraiment survenu, d'ailleurs ? N'a-t-il pas toujours été là, au fond, à attendre son heure ? Enfin le voilà. Alors je m'agrippe à toi, accolage bancale, mais rassurant. Quand je dis "à toi", je veux dire à ton souvenir. Car tu n'es plus là. Et je continuerai à vivre.

(bon, ptet un peu forcé)

[Gros Lo]

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Dans l'aube qui couve de minuit à minuit je pense de plus en plus à nos guides et à ces couronnes dont ils se targuent sans les porter explicitement. Lui comme elle. Je ne saurais dire s'ils sont complices ou rivaux. C'est elle surtout qui me laisse pensif. Dans ses voiles, dans ses inconnues de gaze ou de lin qui posent sur son visage un canevas d'équations boiteuses. Il m'est plusieurs visions de la Reine qui dorénavant se superposent, comme autant d'hypothèses d'une réalité qui m'échappe. Elle pourrait être une enfant encore, au petit visage succulent gardé secret sans qu'elle y comprenne rien, guidée dans l'exil par un régent pour le reste assez débonnaire. Ils passent de terre en terre à la recherche d'un royaume où conclure une titulature inédite. Le palanquin vieillira. Un jour il tombera en morceaux dans les mains des porteurs, qui se disperseront alors sans mot dire dans la plaine inconnue.
Ils pourraient être amants et poursuivis pour leur amour, chassés, épiés de fief en fief jusqu'à ce qu'ils en trouvent un où les vieilles tensions tribales n'ont plus cours. Ou peut-être conçoivent-ils leur amour comme une dette insolvable et se satisfont de la fuite : le long déroulé d'une errance sans horloge. Sans doute alors la Reine est-elle la moins dépendante et fomente, dans l'ombre de son vêtement, certains des sortilèges appris au temple afin de lui régler son compte. C'est tout l'accolage de sa passion, un petit pied à demi sec fixé sur l'échalas ténébreux du Roi au casque de cornes et qui finira par l'étrangler, lorsque les montagnes, les sables, les filons de pyrite blonds, auront abrasé le dernier bout de sa patience. Alors elle résoudra une dernière fois sa volonté en une curieuse dysharmonie de phalanges et invoquera, je ne sais pas, des oiseaux, des corniches, un crépuscule, un dernier tour arraché de haute lutte et ce sera dans le fond de ciel jaune la survenue de l'espoir par de grands symptômes à tire d'aile.


(oups ! rajouté succulent à la relecture...)

[ZagZag]

au petit visage succulent gardé secret sans qu'elle y comprenne rien, guidée dans l'exil par un régent pour le reste assez débonnaire

Je crois que je suis pas fan de "pour le reste assez"
J'aime bien ce mystère qui plane constamment autour du Roi et de la Reine, enfin surtout autour de la Reine, j'ai moins vu le Roi,il est moins mystérieux qu'effacé, et toutes ces hypothèses qui mènent toujours à une errance ou au moins à un but très diffus.

[Gros Lo]

(bon, ptet un peu forcé)

Forcé c'est vrai qu'au fond je sais pas, c'est toi qui sais comme la rédaction s'est passée, mais j'ai eu une lecture fluide et j'ai aimé le ton triste, résigné, mélancolique. Y a beaucoup de sentiments qui infusent derrière le ton assez retenu. J'ai trouvé ça très bien !

(moi 2712 pour la suite)

- oui la formule que tu cites a fait partie du rajout arraché à la relecture dans l'optique de succulentiser la phrase mais en effet c'est pas génial

J'aime bien ce mystère qui plane constamment autour du Roi et de la Reine, enfin surtout autour de la Reine, j'ai moins vu le Roi,il est moins mystérieux qu'effacé, et toutes ces hypothèses qui mènent toujours à une errance ou au moins à un but très diffus.

le petit truc qui me taraude, c'est que je pense que dans le cadre d'une lecture continue de 30.000 mots (pour ce qui concerne vraiment cette partie de l'intrigue) ça doit être assez/terriblement chiant à la longue. Mais bon il faudra voir ça une fois le texte complet posté et les beta-lecteurs demandés !

[ZagZag]

(Je bêta-lirai avec plaisir wesh)
Mais par petits bouts épars c'est pas chiant en tout cas : )

Et j'ajoute le 762, te laissant par voie de fait le choix du dernier numéro.

[Gros Lo]

598 !

2712 : VIEUX-LILLE. Fromage de Maroilles très longuement affiné, à l'odeur puissante.
762 : DIVERGER.
598 : CUBE.

[Ceiht-El]

A l'odeur de ce vieux cube de vieux-lille, mon corps et mon esprit se mire à diverger.

[Gros Lo]

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

C'est tout près. Il y a ce ciel, bien pâle, sur lequel se dissipent des jaunes venus de derrière l'horizon. L'horizon qui ne bouge pas. C'est tout ce qui diverge de la nuit éprouvée lors de l'ascension de la montagne : une pâleur, un rien de teinté, d'ailleurs ça ne devrait pas permettre une telle luminosité. Preuve qu'une fois de plus une arabesque, un ongle ou une bague gouverne nos journées, leur apportant ce qu'il faut de soleil malgré la frappante vacuité du ciel. Et en contrebas c'est un enchevêtrement de monts assez hauts, des boules, des triangles, des cubes ; du grès, du schiste, des variétés de basalte. Voilà le décor dans lequel soudain paraitront peut-être à tire d'aile... les oiseaux, les corniches... les jardins tendus de ruisseaux... de grandes esplanades de verdure louvoyant dans les airs à coups de palmes bardées d'épines afarensis ou arabica, des canaux aux chutes de milliers de mètres ; ou bien des corniches, un mur de nouvelle montagne voguant à grande vitesse vers le sommet du Caïman avec des gens sur le pont, des statues, sur les bastingages de gypse, et ils nous aborderaient pour prendre la Reine à son bord, car elle fut statue elle aussi, là-bas, en ville, dans les récits qu'on m'en a faits.
C'est comme ça que je m'accorde une pause entre deux travaux de linguistique. Je m'évade un peu. Quelques morceaux de fantasmes longuement retournés, qui au fil de leur affinage dégagent une odeur si puissante qu'elle finit par me tirer de la rêverie.
La montagne est ainsi. Différente du désert. Plus sèche, plus morte. Alors j'ai l'esprit qui se tord à lui faire pousser des plantes et lui poser des rivières au cou, la repeindre d'un je-ne-sais-quoi de fertile, ici personne n'a l'air d'y prêter attention, chacun dans l'interprétation de son rôle, mine basse et insoucieux des manigances de nos guides. S'évader...

[désolé j'ai recyclé un peu la définition mais "vieux-Lille" en lui-même ça passait vraiment pas...]

[ZagZag]

M. Radegoun aimait se laisser diverger dans le vieux Lille, sans point fixe. Les magasins aux vitrines usées et les façades soupirantes courraient autour de lui, suivant de sa marche aléatoire. Au cours de ses cheminements, il n'avait jamais réussit à percer le mystère qui sous-tendait ses divagations. Quoiqu'il fasse, qu'il choisisse les chemin le plus aléatoire possible, qu'il change d'origine ou même qu'il marche à reculons, il revenait toujours à son point de départ. Toujours, inlassablement, dans une monotonie perturbante, il croisait la même échoppe, la même statue, le même arrêt de bus qui l'avait vu partir, les jambes bouffies de tout le hasard qu'il pouvait y mettre. Las, il avait tenté de ne pas se limiter à son quartier, de divaguer en dehors de Lille, même. Mais rien n'y faisait, il finissait toujours par retrouver ses pas. Parfois, au bout d'un temps assez long, il pouvait s'écouler toute une semaine avant qu'il retrouve le lieu bien connu de son départ. Mais toujours, toujours, toujours. Il se sentait comme un cube enfermé dans un labyrinthe dont la seule issue serait l'entrée.
Ce qu'il ne savait pas, M. Radegoun, c'est qu'on ne pouvait jamais tromper les mathématiques.