[Rémi]

727, c'est un avion ça ? 

Bon, je crois qu'on démarre à deux, j'espère qu'on sera rejoints.

727 : Oxygéné
772 : Photographie
277 : Cumul

C'est parti !

[Luna Psylle]

   L’air était frais, le soleil illuminait le ciel. Plus bas, la forêt s’étendait à perte de vue. Un paysage idyllique, comme sur les vieilles photographies cornées que sa grand-mère lui montrait si souvent. Alice se laissa à croire qu’elle pourrait vivre ici, un jour. Un jour… Un oiseau passa au-dessus de sa tête : un oiseau, un vrai ! Il battit des ailes et s’élança jusqu’à la forêt, ses couleurs brunes tranchant avec le rose pâle du soir. La jeune fille pleurerait si elle savait comment, mais dans le monde d’où elle vient, même respirer est une option, que l’on paye avec des sachets oxygénés.
   Autour d’elle, les couleurs changèrent petit à petit et laissèrent bientôt place à une salle grise et austère. Alice sortit de sa poche un sachet d’air et inspira profondément dedans tandis qu’un nuage noir tentait d’entrer dans la pièce. Elle repartit, avec l’espoir de revenir, encore une fois : encore cent-quatre-vingt jours à cumuler, en comptant les frais pour se loger, pour respirer et pour se nourrir. Dans cent-quatre-vingt jours, elle reviendrait, et profiterait encore un peu de ces montagnes, celles-là même qu’elle voyait sur les cartes postales.
   Elle quitta La Salle des Rêves et retourna dans les rues de la Cité polluées avec cet espoir en tête.


Plutôt dur de travailler un monde de ce genre sans avoir le temps de vraiment développer

[Rémi]

727 : Oxygéné
772 : Photographie
277 : Cumul


À l'eau oxygénée, je décape ma peau
Je blanchis mon émail, et mes os et mon âme.
Décrassé mon esprit je déguise mes lames
En lambeaux odorants masqués mes oripeaux.

Le cumul éhonté de mon vice en drapeau
Flotte au vent des damnés, redoublé en vacarme.
Où s'en vont les éclats lorsque je me desquame ?
Les vieux vautours gourmands n'attendent pas l'appeau.

Alors je reste net sur la photographie,
À peine malhonnête est ma biographie,
je suis sous-exposé, la vie m'a explosé.

Où cours-tu pauvre fou ? Cesse donc ta rengaine,
On te tourne le dos, tu ne fais plus de peine
Aux badauds écoeurés de te voir te gloser.

[Luna Psylle]

 

Jolies, jolies images !

Edit : page 63 (comme le numéro de Abra dans le Pokédex )

[Rémi]

L'idée est chouette, à exploiter plus longuement. (faudra bosser l'homogénéité des temps utilisés)

même respirer est une option, que l’on paye avec des sachets oxygénés.

ça, ça claque bien !

Jolies, jolies images !

Mouais, j'aurais pas dit "joli", paske c'est un peu noir d'où l'autodérision tentée sur la dernière strophe.
(et j'ai fait un grand concours de hiatus sur celui-là   )

On enchaîne pour faire venir les copains ?

édit :

Edit : page 63 (comme le numéro de Abra dans le Pokédex )

Papi Rémi connaît pas trop les Pokemon... Mais j'ai jeté un oeil, il est choupinou

63 : are (surface de 100 m2)
6 : abus
3 : abolition

Let's go !

[Luna Psylle]

Les images parlent toutes seules, elles sont claires, sans être dénuées de... charme ? c'est pour ça que je pensais "jolies"

On enchaîne pour faire venir les copains ?

Avec plaisir

Edit : page 63 (comme le numéro de Abra dans le Pokédex )

[Rémi]

63 : are (surface de 100 m2)
6 : abus
3 : abolition

Edit : merde, j'ai commencé sans t'envoyer les mots, j'suis un boulet !


__ What do you think, you are the only one ? Do you...
__ Stop, stop ! Nan, mais sérieux ? T'as entendu comment t'as attaqué le couplet ?
__ Ben, en fa dièse, non ?
__ Of course, en fa dièse, mais l'intention, elle est où l'intention ?
__ Ben, je voulais pas abuser... pas en faire trop.
__ Permets-toi tous les abus que tu veux ma vieille. On est là pour faire rêver, pour faire chialer, pour envoyer du lourd !
__ Si tu le dis...
__ Eh ouais, je le dis ma cocotte, je le dis, alors lâche-toi !

Derrière la console, le technicien recule sa chaise à roulette et se roule un splif. Quand ce cravaté de producteur démarre la séance comme ça, c'est mort. Il va te lui bourrer le mou pendant deux heures à la midinette et on arrivera nulle part aujourd'hui. Bien sûr, il se planque, le technicien, pour rouler son bédot, on n'est plus dans les 70's et le flower power a vécu. Entre ses genoux il n'utilise qu'une feuille, s'agirait pas de tirer sur un cône façon Bob Marley...

__ Allez, envoie ! Ça doit pleurer sur chaque note, j'veux du sanglot quoi !

Encore une heure de passée et le vieux con n'a toujours pas fini de maltraîter la gamine. Le techos est bien déchiré maintenant, l'était peut-être un poil trop chargé le machin. Et l'autre qui gueule, qui gueule... Ça n'en finit pas. À force de chialer pour de vraie - il a fini par lui faire péter un câble à la pauvre chanteuse - elle a les yeux encore plus rouge que lui. Son sourire béat sur les lèvres, le technicien fait semblant de bouger les potards pour régler un son qui jamais ne finira sur une galette ou sur la toile. Quel grand malade n'empêche ce producteur. Quand il en aura fini avec ses hurlements, il essayera de la choper dans un coin ou carrément de l'amener dans son lit. Et la petite se laissera peut-être faire... pour percer dans le business. Le mec dans sa cabine, avec ses dreads sur la tête se dit qu'on n'a jamais vu pareille abomination depuis l'abolition de l'esclavage.

Le producteur demande de remettre la bande au début, la gamine essuie ses yeux, le techos émiette son shit.

[Luna Psylle]

   Et merde !
   Jason tourna et retourna sa feuille sans vraiment en comprendre le sens. Lorsque le mot « mathématiques » lui parut évident, il se dit qu’il tenait le bon morceau. Putain : encore des équations ! Savaient faire que ça, les guignols de l’Antiquité.

   « Calculez la distance de… »

   Les mots se floutaient sous ses yeux ensommeillés.

   « Are : surface de 100 m2 »

   Voilà qui l’aidait vachement ! Are : cent mètres carrés de peau de la belle Kelly, dont il profitait chaque soir depuis plus d’un mois. Le pied ! carrément mieux que les épreuves du bac. Il gratta quelques formules dont son esprit arrivait par miracle à se souvenir, puis laissa tomber et attendit patiemment que l’épreuve se termine.
   Dehors, il retrouva Kylian : ce dernier revenait lui aussi de son épreuve.
   — Le bac, quelle poisse, gémit-il.
   — Tu penses qu’on aura quoi pour l’histoire ?
   — L’abolition de l’esclavage, sous forme de dissertation, répondit Kylian d’une voix tranchante.
   — Tu penses qu’ils nous feront aussi gratter sur les divers tics et abus de langage de Monsieur Picouille, pour la philo ?
   Kylian rit de bon cœur, mais c’est à peine si Jason s’y intéressait. Son regard se posa sur Kelly qui revenait du premier étage où se déroulaient les cours d’anglais de « ceux qui ne subissaient pas encore le bac ».
   Elle se blottit contre lui et l’embrassa avant de repartir pour le cours suivant. Lui retourna dans la salle à l’odeur nauséabonde, paré pour une énième épreuve.


T'inquiète pas j'aurais juste mis un chouïa plus de temps que prévu avec plusieurs faux départ, et un final pas forcément terrible...

[Rémi]

J'avoue que j'ai pas tout capté (l'antiquité ?)

édit : et l'histoire du bac... bon, ça me parle moyen, mais l'écriture se tient bien

[Luna Psylle]

J'avoue que j'ai pas tout capté (l'antiquité ?)

Il est aussi nul en histoire qu'en maths et croit qu'une tripoté de blaireaux grecs en toge blanche ont dictés une partie de son adolescence avec leurs théorèmes.

Autrement, ouais, mon esprit est parti en freestyle complet...

Edit : très sympa et réaliste (on va éviter le joli, cette fois, vu l'idée), ton texte

[Rémi]

Il est aussi nul en histoire qu'en maths et croit qu'une tripoté de blaireaux grecs en toge blanche ont dictés une partie de son adolescence avec leurs théorèmes.

ah ouais, ok ! chelou quand même 

Next ?

[Luna Psylle]

Pourquoi pas

196 (et évitons trois mots en "a", please ! ça m'a perturbé !)

[Rémi]

(en faisant des combinaisons avec 63, j'avais que des mots démarrants en "a"  )

on repart avec :

196 : chikungunya
169 : catch
691 : noeud


J'ai dans la tête des effluves d'images d'idées mélangées en cocktail colorés. Kaléidoscopes de délires divers, j'essuie mes envies d'ailleurs à l'aide de torchons de rationalité.

Chikungunya.

Les hélices enlacées m'envoient en l'air. Moite. J'erre en ré mineur. Mélodie arrachée à mes nerfs emmêlés. Nouvelle suée, noeud de neurones arides. Encore essayer les narcissiques en fleur.

Fièvre.

Je me dégouline en alcool de rêve. Je me débats sans y croire, la partie de catch ne s'achèvera pas, mon cortex se fait corde à linge, mon crâne est théâtre d'ombres amères.

39,6°C

Des rayures me zèbrent de lumière aveuglante, le bourdonnement se fait train, des pas résonnent jusqu'au creux de mes os. Mes draps tièdes encollent mon torse, engluent mes jambes. Des échos lointains vibrent et mes tympans en djembé se rappellent à moi.

__ Tu dors ?

41,3°C

Les paroles déchirent l'espace, lames de mots aiguisés.

Chikungunya.

[Luna Psylle]

   Cécile zappait les quelques chaînes qu’on lui permettait. Derrière la porte vitrée, ses parents discutaient avec une femme d’un certain âge, dont la blouse blanche possédait zéro froissure. Cécile voyait bien les larmes poindre sur le visage de sa mère, qui restait en partie cachée dans les bras de son père. Lorsque son regard croisa celui de Cécile, elle le détourna aussitôt, et tenta de rester concentrée sur les paroles du médecin.
   « Juste après la pub : la finale de catch, qui se déroule actuellement au Brésil »
   Cécile sentit un nœud au fond de son ventre, sans trop savoir s’il s’agissait de la douleur, ou du fait d’entendre parler de Brésil. Elle en revenait tout juste qu’elle voulait déjà y retourner et retrouver son frère tout juste installé.
   — Comment vous sentez-vous ?
   Elle se tourna vers l’infirmière.
   — Je crois que les douleurs reprennent.
   La femme vérifia ses perfusions, les machines autour d’elle, la rassura un peu et repartit lorsque ses parents entrèrent dans la pièce. Sa mère s’assit à côté d’elle, un sourire crispé aux lèvres.
   — Tu n’as pas à t’inquiéter, Suzanne : la docteur a bien dit qu’il s’agissait d’un virus tout à fait soignable.
   — Tu sais très bien que je n’aime pas les médecins ! renchérit sa mère. Et puis, je ne sais même pas ce qu’est la chikunya.
   — Chikungunya, reprit son père. Et ce n’est rien que notre médecine moderne ne puisse soigner.
   — Et Pierre ! Tu as pensé à Pierre ? Il vit là-bas !
   — Cesse donc de…
   — De m’inquiéter ?! C’est vrai que toi, tu t’en fiches ! Tu ne t’intéresse même pas à eux ! Et après…
   Cécile soupira, posa son casque sur ses oreilles et préféra le ciel à la petite scène de ménage qui se déroulait dans la pièce. Tout ça pour quelques mots de ventre…


J'ai dû aller chercher la définition de chikungunya, et je ne suis pas sûre que mon texte colle parfaitement

[Rémi]

Si, ton texte colle pas mal. La petite scène de ménage sur la fin est pitêt de trop, ou alors pas assez "subtile" à mon goût, je pense que t'aurais pu jouer le sous-entendu au vu de ce qui précède. Mais la scène est chouette.